SEPTEMBRE 2022
FILM DU MOIS:
Hinterland, de Stefan Ruzowitzky (2021) 9/10 - Possible film du mois, ce récit de retour au pays après la 1ère guerre mondiale, accompagné d'un traitement numérique des décors façon Caligari, est une descente aux enfers assez passionnante.
FILMS DECOUVERTS:
Sadako DX, de Hisashi Kimura (2022) 5/10 - Loufoque et peu effrayant, caractéristique de la longue postérité japonaise pop de Ring au Japon...
Déflagrations /
Blast, de Vanya Peirani-Vignes (2021) 5/10 - Un film qui aligne les invraisemblances, mais parvient à maintenir un certain intérêt par son rythme...
La pieta, de Eduardo Casanova (2022) 7,5/10 - Outrancier et visuellement saisissant, ce film sur une mère trop proche de son fils reste à la fois dérangeant et une belle proposition esthétique.
Let the wrong one in, de Conor McMahon (2021) 7,5/10 - Cette parodie vampirique se paie le luxe d'un sous-texte irlandais social inattendu, mais aussi d'un humour noir mordant, dont idéal au vu du sujet...
Midnight Peepshow, de Andy Edwards, Airell Anthony Hayles, Ludovica Musumeci & Jake West (2022) 3/10 - Quelle plaie, ces films à sketches ! Ici, c'est faussement sulfureux et transgressif, et ça vaut au mieux un très mauvais épisode de la twilight zone...
Mete Miedo /
Don't come back alive, de Néstor Sánchez Sotelo (2022) 2/10 - Lent, idiot, et fauché... La purge du BIFFF 2022.
Midnight, de Kwon Oh-Seung (2021) 6,5/10 - Film de serial killer, opposant ce dernier à une sourde muette... Si certains moments de suspense sont réussis, il faudra accepter de sacrées coincidences et une rude victivimisation de l'héroïne pour vraiment adhérer au film...
Follow her, de Sylvia Caminer (2022) 7/10 - Une influenceuse se laisse entrainer chez un type étrange, et le piège se referme... Ludique, un peu facile, mais plutôt divertissant.
XxxHolic, de Mika Ninagawa (2022) 7/10 - Je ne connais pas le manga dont le film est tiré, mais ce dernier s'en tire bien sans sa référence d'origine, et propose une histoire fantastique assez ludique et charmante, à base de démons et de fées...
Hansan : Rising Dragon, de Han-min Kim (2022) 6,5/10 - Film à grand spectacle, mais à l'intrigue complexe, que la mise en scène n'aide pas à rendre lisible. A titre personnel, je me suis abandonné aux images sans trop savoir ce qui se passait...
Demigod: The Legend Begins, de Chris Huang (2022) 7/10 - Le studio PiLi International Multimedia propose un film de kung-fu et de marionnettes. Le résultat est fort sympathique, quoiqu'assez peu original sur le fond...
Tomb of the river, de Yoon Young-bin (2021) 8,5/10 - Un polar coréen remarquable, sur la montée d'un criminel qui a faim parmi une région de gangs bien installés. Sec, bien joué, inscrit dans ses paysages, le film est un coup de coeur.
Totem, de Fred de Loof (2021) 7,5/10 - Potacherie sur le scoutisme, le film parvient à tenir son récit et ses personnages, offrant à cette comédie une cohérence bienvenue et de bonne tenue.
Tiny Cinema, de Tyler Cornack (2022) 4,5/10 - Film à sketches médiocre et peu inspiré, mais ambitieux formellement...
What the waters left behind - scars, de Nicolás Onetti (2022) 6/10 - Slasher banal, rehaussé par l'utilisation de la cité d'Epecuen en décor.
Leio, de Chalit Krileadmongkon (2022) 5,5/10 - Exotique et rigolo film de lézard géant, malgré un très mauvais effets spéciaux.
Brain Freeze, de Julien Knafo (2021) 6/10 - Film d'infectés québécois, assez banal sauf pour son cadre un peu atypique (et les zombies font de l'herbe).
The Ghastly Brothers /
De Gebroeders Schimm, de Michael Van Ostade (2021) 7/10 - Un charmant film orienté jeunesse, avec des chasseurs de fantômes qui vont notamment s'attaquer à un fauteuil Ikea en le nourrissant de trombones et de pièces de monnaie. Sympathique.
Nelly Rapp : MonsterAgent, de Amanda Adolfsson (2020) 7/10 - Adapation ludique d'un roman jeunesse suédois sur une "amie des monstres".
Princesse Dragon, de Jean-Jacques Denis & Anthony Roux (2021) 8.5/10 - Croisement d'influence ghibli et européenne pour ce conte qui allie avec talent problématiques contemporaines et récit traditionnel.
Sinkhole, de Kim Ji-Hoon (2021) 8/10 - Film catastrophe spectaculaire, qui désamorce les clichés par un humour social assez mordant. Du grand spectacle...
Ritueel, de Hans Herbots (2022) 6,5/10 - Un polar assez lent s'attache à des crimes liés à l'histoire coloniale belge. Pas mauvais, mais pas vraiment exaltant...
Rubikon, de Magdalena Lauritsch (2022) 4/10 - D'un point de départ assez classique (une station spatiale assiste à l'empoisonnement de la Terre), le film bascule dans le film de couloir pour 3 acteurs, lent et verbeux.
Schemes in antiques /
Gu dong ju zhong ju, de Chi-Kin Kwok (2021) 7,5/10 - Film d'aventure chinois, qui remplace la classique quête archéologique par une quête d'antiquaires... Ludique et spectaculaire, très divertissant.
Witch hunt, de Elle Callahan (2021) 5/10 - Fable politique passablement didactique et prévisible...
The Last Client /
Klienten, de Anders Rønnow Klarlund (2022) 6/10 - Sorte de huis clos policier, un peu alambiqué tout de même...
Dual, de Riley Stearns (2022) 8/10 - Comédie d'anticipation, tenue par des dialogues au cordeau et une belle interprétation.
The Witch Part 2 : The Other One /
Manyeo 2: Lo go, de Park Hoon-jung (2022) 4,5/10 - Suite laborieuse de cette fresque coréenne de science-fiction, avec ses surhommes génétiquement modifiés...
Night at the Eagle Inn, de Erik Bloomquist (2021) 6/10 - Film de fantômes assez banal, dans lequel certains comédiens cabotinent un peu, mais on s'amuse tout de même...
Cop Secret, de Hannes Þór Halldórsson (2021) 6,5 - Comédie policière qui oppose le modèle du flic surtestéroné à la question du genre, avec un héros superflic ultraviril, qui doit accepter son homosexualité. Dommage que l'élément policier n'aille pas plus loin, ce jeu sur le genre reste le seul véritable atout du film.
Special Delivery, de Dae-min Park (2022) 7,5/10 - Film d'action coréen en mode "courses automobiles", fun, cool, et, mélange des genres oblige, assez attachant aussi.
Huesera, de Michelle Garza Cervera (2022) 8/10 - Un film bien fichu, qui interroge l'injonction à devenir mère dans une société mexicaine qui oscille entre tradition et modernité. Quelques moments de frousse réussis...
Next Door, de Ji-ho Yeom (2022) 4/10 - Thriller comique en huis clos, reposant sur les grimaces de son protagoniste principal, sorte de Jerry Lewis coréen, en moins inspiré (ce qui n'est pas peu dire)...
Inu-oh, de Masaaki Yuasa (2021) 7,5/10 - Etonnant film d'animation, qui adopte une forme d'opéra rock pour parler d'un compositeur dont l'oeuvre a été effacée... L'animation est belle et ambitieuse, la musique omniprésente...
Sissy, de Kane Senes & Hannah Barlow (2022) 7/10 - Un slasher australien, qui évoque le monde des influenceurs, mais bascule vite dans le film de genre et la folie sanglante... Rigolo.
Silent Night, de Camille Griffin (2021) 7,5/10 - Croisement entre film choral à la Peter's Friends et récit de fin du monde, le film fonctionne globalement bien. Dommage que les 15 dernières minutes ne trouvent pas le bon ton et tentent de maintenir une drolerie qui n'a plus sa place dans le film...
Mad Heidi, de Johannes Hartmann & Sandro Klopfstein (2021) 7/10 - Les fans inventent la Swissploitation avec ce film fou furieux, qui fait de Pierre le Chevrier un trafiquant de fromages de chèvre à la cool, et confronte Heidi à l'ignoble commandant Knorr. Absurde et échevelé, assez fun aussi...
Life of Mariko in Kabukicho, de Eiji Uchida & Shinzo Katayama (2022) 5/10 - Les réguliers d'un bar cachent chacun un secret, ce qui permet de raconter 7 histoires pop ancrées dans ce quartier de Tokyo. Très lent, et sans enjeu...
The black minutes, de Mario Muñoz (2021) 7,5/10 - Un film noir mexicain, qui parle de corruption généralisée et de policiers cherchant à travailler dans ce contexte. Sombre et réussi...
Nos cérémonies, de Simon Rieth (2022) 5/10 - Un casting assez réussi et une chouette photo, mais un son un peu confus, et une intrigue que je n'ai pas comprise caractérisent ce film sur une fratrie perturbée...
Virus-32, de Gustavo Hernández (2022) 7/10 - Film d'infectés assez classique dans la forme et le fond, mais assez bien fait et efficace.
The Price we pay, de Ryuhei Kitamura (2022) 6/10 - Un slasher ludique, mais surtout un retour aux sources pour le réalisateur japonais qui retrouve son style hystérique et surchargé dans un film sanglant tourné en 15 jours. Moyennement ma came, mais le savoir-faire est là.
John and the hole, de Pascual Sisto (2021) 4,5/10 - John, 13 ans, décide un beau jour de mettre sa famille dans un trou. Entre absurde et psychologie (?), un film aux motivations et enjeux opaques...
The Passenger /
La pasajera, de Raúl Cerezo & Fernando González Gómez (2021) 5,5/10 - Film sous influence, où des voyageurs sont poursuivis par un alien. Peu d'originalité, sinon, parfois, lors de certains dialogues.
Jane, de Sabrina Jaglom (2022) 6/10 - Teenage movie un peu outré dans sa méchanceté, qui se laisse regarder sans déplaisir ni grande surprise... Une fois encore, les réseaux sociaux sont de la partie...
No looking back /
Otorvi i vybros, de Kirill Sokolov (2021) 7,5/10 - Entre récit de famille dysfonctionnelle et fable politique, un film hautement divertissant de joliment filmé.
Scare Package II: Rad Chad's Revenge, de Aaron B. Koontz, Alexandra Barreto, Anthony Cousins, Jed Shepherd & Rachele Wiggins (2022) 3/10 - Fausse suite et vrai film à sketch, aussi médiocre que raté...
Karmalink, de Jake Wachtel (2021) 7,5/10 - Un étrange film de science-fiction bouddhiste, au rythme langoureux...
Devil Conspiracy, de Nathan Frankowski (2022) 7/10 - Récit fantastique biblique ludique et très très série B...
Cube, de Yasuhiko Shimizu (2021) 4/10 - Remake servile et sans inspiration, avec quelques rajouts larmoyants et pénibles...
Everything Everywhere All at Once, de Dan Kwan & Daniel Scheinert (2022) 6,5/10 - De jolies idées, mais alignées dans le cadre d'un récit simpliste et sentimental. Petite déception, même si le film reste plaisant à regarder.
La ley de Herodes, de Luis Estrada (1999) 7/10 - Fable politique sur la corruption du pouvoir au Mexique, intéressante et ludique.
Sevmek zamani /
Time to love, de Metin Erksan (1965) 5/10 - Sorte de récit figé envahi par une musique pesante, intrigant sur le fond, pour peu que l'on s'accommode de ce rythme...
La voix d'Aida, de Jasmila Zbanic (2020) 7,5/10 - Un récit saisissant se déroulant au coeur du massacre de Srebrnica. Haletant et très bien mené.
Show People, de King Vidor (1928) 8/10 - Ancêtre de La La Land, plus axé sur la comédie, et qui bénéficie d'apparitions de nombreux artistes de l'époque. Marion Davies y est étonnante de fraicheur et de drolerie.
Terreur à l'hopital central /
Visiting Hours, de Jean-Claude Lord (1982) 7/10 - Michael Ironside en tueur en série, ça vaut quand même le coup d'oeil... Et puis William Shatner vient cachetonner aussi, on s'amuse assez devant cet honnête slasher.
Pinocchio, de Robert Zemeckis (2022) 1/10 - Une catastrophe, rien ne marche, au mieux c'est risible, au pire on a envie de casser sa télé... Où est Zemeckis ? Chat numérique raté, fée bleue chauve, Pinocchio qui fait du ski nautique, Monstro avec des tentacules, mais qui fait ces choix grotesques ? Que veut-on raconter ? Quelle purge !
Une belle course, de Christian Carion (2022) 6,5/10 - Une sorte de fable contemporaine qui fonctionne bien grace à la complicité flagrante qui lie Line Renaud et Dany Boon...
Trois tristes tigres, de Raoul Ruiz (1968) 6/10 - Dans ce film qui lança la nouvelle vague chilienne, un groupe de traine-savates déambule les soirs d'un week-end de bar en bar, entre drague sordide et bagarres à la sortie. Pas mal, même si un peu longuet...
Le mariage de Mademoiselle Beulemans, de Julien Duvivier (1927) 7/10 - Le spectateur contemporain appréciera les images d'époque de la Belgique, dans cette comédie plaisante, à la conclusion plutôt bienveillante.
Le baiser de la femme-araignée, de Hector Babenco (1985) 8,5/10 - Le personnage homosexuel paraîtra aujourd'hui sans doute daté dans sa représentation, mais quelle belle puissance de jeu ! Le duo de comédien élève ce film de prison à quelque chose d'assez fascinant et émouvant. Un film remarquable.
Ne dis rien /
Speak no evil, de Christian Tafdrup (2022) 8,5/10 - Un film tout en tension, qui pousse le malaise jusqu'à son aboutissement pourtant bien prévisible, avec la force sentencieuse d'une mécanique infernale. Etouffant !
Coup de théâtre /
See how they run, de Tom George (2022) 6.5/10 - Sorte d'exercice de style en forme d'hommage aux whodunnit chers à Agatha Christie. Le casting, Sam Rockwell et Saoirse Ronan en particulier, y est fort sympathique.
Don't worry darling, d'Olivier Wilde (2022) 8/10 - Un joli saut qualitatif depuis
Booksmart, pour un film très réussi, visuellement superber et incarné par une Florence Pugh en grande forme, malgré quelques petites faiblesses encore ici ou là.
Athena, de Romain Gavras (2022) 7/10 - Une belle ambition, et un travail formel assez réjouissant, pour un thriller si ancré dans le réel que certains y trouveront une portée politique (pourtant inexistante). La faiblesse des dialogues et du jeu de certains comédiens limite fortement la force du propos (tout comme sa fin loufoque avec un étrange jihadiste péteur)...
Blonde, d'Andrew Dominik (2022) 6,5/10 - Reconstitution doloriste et un poil fantaisiste de la vie de l'actrice. Un peu long, et pas mal de complaisance dans l'approche des souffrances du personnage...
La Llorona, de Ramon Peon (1933) 6,5/10 - Bien qu'un peu naïf, ce premier film d'horreur sonore mexicain est un assez sympathique récit de fantome vengeur, qui mélange superstition chrétienne et tradition maya.
Petite Fleur, de Santiago Mitre (2022) 7/10 - Coécrit notamment par Mariano Llinas, cette comédie bénéficie d'un fantastique très sud-américain (l'ombre de Cortazar est clairement présente), et d'un Melvil Poupaud qui capte toute la lumière à chaque apparition.
Oiseaux petits et gros, de Pier Paolo Pasolini (1966) 4,5/10 - J'ai décidément du mal avec Pasolini... Dans cette farce philosophique, j'ai apprécié l'ouverture ludique, et sans doute l'épîlogue. Mais que la promenade entre les deux est longue, et riche en portes ouvertes...
FILMS REVUS:
Junk Head, de Takahide Hori (2017) 9/10 - Révision toujours aussi enthousiaste de ce beau film de science-fiction.
Pinocchio, de Norman Ferguson (1940) 9/10 - Se nettoyer les yeux du Zemeckis avec cette merveille d'invention et de charme. Ouf, ce n'est pas moi, l'original Disney est vraiment bien, les séquences sous-marines sont époustouflantes, Chloe et Figaro sont tellement adorables...
Evil Dead 2, de Sam Raimi (1987) 7,5/10 - Il y a au moins une idée de mise en scène à chaque plan, ça reste assez époustouflant encore aujourd'hui...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)
Mai 2022 = Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956)
Juin 2022 = Men, d'Alex Garland (2022)
Juillet 2022 = Les corneilles / Wrony, de Dorota Kedzierzawska (1994)
Aout 2022 = I remember Mama, de George Stevens (1948)