Martin Scorsese

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Watkinssien
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Re: Martin Scorsese

Message par Watkinssien »

Flol a écrit : 11 mars 22, 15:56
El Dadal a écrit : 11 mars 22, 12:29 Tout le contraire de son Loup de Wall Street, qui est, lui, un film de jeune homme.
J'avais trouvé ça sympa, mais j'avais eu le sentiment que JAMAIS il ne parvenait à retrouver sa verve d'antan. mais ça sonnait surtout comme un film de vieux jeune, pour moi.
L'équivalent d'un mec de quasi 42 ans qui persisterait à mettre des baskets et des sweats à capuche. Alors qu'en vrai, personne n'est dupe.
Et en même temps, il n'y a pas beaucoup de plus jeunes cinéastes qui ont le tiers du quart de l'énergie qu'il réussit à insuffler dans ce film-là ou d'autres. Qu'il soit, dans son âge de plus en plus avancé, contemplatif (Silence), survolté (The Wolf of Wall Street) ou encore dans une force tranquille de personne consciente de ce qu'il est et a été (The Irishman), le père Scorsese a quinze fois plus d'envie de faire du (bon) cinéma que 85% de ses confrères actuels.
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Alexandre Angel
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Re: Martin Scorsese

Message par Alexandre Angel »

C'est bien dit!
Et à énergie, j'ajoute invention, densité, intelligence et sens esthétique (avec ici ou là, certains dérapages comme sa vision des camps dans Shutter Island).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Watkinssien
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Re: Martin Scorsese

Message par Watkinssien »

Alexandre Angel a écrit : 11 mars 22, 17:15 C'est bien dit!
Et à énergie, j'ajoute invention, densité, intelligence et sens esthétique (avec ici ou là, certains dérapages comme sa vision des camps dans Shutter Island).
Vision des camps qui est moins celle de Scorsese que celle de l'esprit traumatique du personnage principal.
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Re: Martin Scorsese

Message par Flol »

Watkinssien a écrit : 11 mars 22, 16:41 Et en même temps, il n'y a pas beaucoup de plus jeunes cinéastes qui ont le tiers du quart de l'énergie qu'il réussit à insuffler dans ce film-là ou d'autres. Qu'il soit, dans son âge de plus en plus avancé, contemplatif (Silence), survolté (The Wolf of Wall Street) ou encore dans une force tranquille de personne consciente de ce qu'il est et a été (The Irishman), le père Scorsese a quinze fois plus d'envie de faire du (bon) cinéma que 85% de ses confrères actuels.
Oui parce que ça reste Scorsese et le mec sait y faire (captain obvious).
Mais le fait qu'il ait enfin chopé son Oscar et un retour de hype de la part d'un public plus jeune et sans doute moins connaisseur de son œuvre pour ce film là en particulier (l'effet Leo ?), ça m'ennuiera toujours un peu.
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Alexandre Angel
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Re: Martin Scorsese

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit : 11 mars 22, 17:46 Mais le fait qu'il ait enfin chopé son Oscar et un retour de hype de la part d'un public plus jeune et sans doute moins connaisseur de son œuvre pour ce film là en particulier (l'effet Leo ?), ça m'ennuiera toujours un peu.
C'est pour Les Infiltrés qu'il a enfin eu son Oscar
Watkinssien a écrit : 11 mars 22, 17:18 Vision des camps qui est moins celle de Scorsese que celle de l'esprit traumatique du personnage principal.
Je pense surtout au travelling sur les gens derrière les barbelés qui est une erreur de la part d'un cinéphile qui ne peut pas ne pas connaître l'article de Rivette sur Kapo.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Martin Scorsese

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Alexandre Angel a écrit : 11 mars 22, 18:15 C'est pour Les Infiltrés qu'il a enfin eu son Oscar
:|

Ok mais il n'empêche !
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Re: Martin Scorsese

Message par Watkinssien »

Alexandre Angel a écrit : 11 mars 22, 18:15
Watkinssien a écrit : 11 mars 22, 17:18 Vision des camps qui est moins celle de Scorsese que celle de l'esprit traumatique du personnage principal.
Je pense surtout au travelling sur les gens derrière les barbelés qui est une erreur de la part d'un cinéphile qui ne peut pas ne pas connaître l'article de Rivette sur Kapo.
J'y vois une certaine provocation, effectivement. La première fois que je l'ai vu, je me suis même mis à me dire que Scorsese fait exprès de faire le mauvais élève. Et en même temps, n'a-t-on pas un certain hommage aux travellings de A l'ouest rien de nouveau dont les travellings des soldats tués près des barbelés ne dérangeaient pas Rivette et consorts?
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Alexandre Angel
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Re: Martin Scorsese

Message par Alexandre Angel »

Watkinssien a écrit : 11 mars 22, 18:45 Et en même temps, n'a-t-on pas un certain hommage aux travellings de A l'ouest rien de nouveau dont les travellings des soldats tués près des barbelés ne dérangeaient pas Rivette et consorts?
C'est intéressant comme référence mais il a été décidé à un moment (et on a le droit de ne pas être en accord) que ce qui peut encore passer pour la représentation de la guerre ne passe plus pour représenter la "vie" dans les camps. La réalité des camps est un point de non-retour et une provocation de la part de Scorsese sur un tel sujet, je ne veux (et ne peux) pas y croire.

Mon sentiment est qu'il a fait un mauvais choix formel.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Martin Scorsese

Message par Torrente »

Flol a écrit : 11 mars 22, 15:56 EDIT : je n'ai pas vu Kundun - le seul qui me manque, en plus de ses docs musicaux...qui ne m'attirent pas du tout, je dois dire.
A mon grand étonnement, j'avais beaucoup aimé Cabret.
Mais sinon, je suis dans le même cas que toi pour ses docs, et je n'ose pas voir Kundun... ni The aviator, d'ailleurs.

Tiens je vais peut-être regarder mon vieux HD DVD de The aviator, ce soir :idea:

Alexandre Angel a écrit : 11 mars 22, 18:54
Watkinssien a écrit : 11 mars 22, 18:45 Et en même temps, n'a-t-on pas un certain hommage aux travellings de A l'ouest rien de nouveau dont les travellings des soldats tués près des barbelés ne dérangeaient pas Rivette et consorts?
C'est intéressant comme référence mais il a été décidé à un moment (et on a le droit de ne pas être en accord) que ce qui peut encore passer pour la représentation de la guerre ne passe plus pour représenter la "vie" dans les camps. La réalité des camps est un point de non-retour et une provocation de la part de Scorsese sur un tel sujet, je ne veux (et ne peux) pas y croire.

Mon sentiment est qu'il a fait un mauvais choix formel.
Ah vous me rassurez, donc on peut faire des interprétations. Ouf, j'ai eu peur, l'espace d'un instant !
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Re: Martin Scorsese

Message par Jack Carter »

Torrente a écrit : 11 mars 22, 20:44
A mon grand étonnement, j'avais beaucoup aimé Cabret.
pareil.
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Re: Martin Scorsese

Message par Paroju »

Mon premier Scorsese, ce fut Kundun à 16 ans sur grand écran. Du coup, la première image que j'ai eue du cineaste était celle d'un homme au cinéma serein et apaisé ! Pas vraiment représentatif du bonhomme. Jamais revu le film. Vu par la suite À tombeau ouvert, toujours au ciné, je me rappelle la scène sur le balcon, et la scène finale avec les acteurs sur le lit. Par contre le malaise fut complet sur Gangs of New York, j'avais trouvé hyper violent. Je me rappelle de la scène où Di Caprio se fait éclater la gueule, ce qui devrait lui valoir au mieux une petite semaine de coma et qu'il se retouve avec un petit bleu sur la joue. :fiou: C'est à ce moment-là que j'ai arrêté d'aller voir Scorsese au cinéma.
En plaisantant, je disais que mon Scorsese préféré était Shine a light car on était sûr de ne pas se retrouver de manière fortuite devant un passage à tabac. En tant que fan de Stones, je trouve que les concerts filmés c'est quelque chose, et le fait que Scorses ajoute sa pierre à l'édifice, c'est quand même la classe (Concert à Hyde Park suite au décès de Brian Jones; festival d'Altamont avec les débordements (dont un assassinat :shock: )filmés, la tournée de 70 aux states sans parler des séances d'enregistrement filmées par Godard)

Pas du tout accroché à Raging Bull avec son esthétique noir et blanc et De Niro qui prend des pains dans la gueule en gros plan et au ralenti, avec les gouttes de sang qui perlent... Et alors cette histoire de rédemption, là encore non seulement je n'y ai pas cru mais alors ça ne m'interesse pas vraiment. J'aime bien Taxi Driver par contre.

Bien kiffé le loup de Wall Street, pas vu the irishman, peur de la durée.
Sinon mes films préférés sont les affranchis et le temps de l'innocence découverts il y a moins de deux ans.
Torrente a écrit : 29 mai 22, 22:08 Bon sinon, #pas_touche_à_Paroju!
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Re: Martin Scorsese

Message par Alexandre Angel »

Paroju a écrit : 12 mars 22, 11:05 Par contre le malaise fut complet sur Gangs of New York, j'avais trouvé hyper violent. Je me rappelle de la scène où Di Caprio se fait éclater la gueule, ce qui devrait lui valoir au mieux une petite semaine de coma et qu'il se retouve avec un petit bleu sur la joue. :fiou:
Absolument. Ce que tu dis fait partie des défauts.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Martin Scorsese

Message par Mosin-Nagant »

Flol a écrit : 11 mars 22, 15:56L'équivalent d'un mec de quasi 42 ans qui persisterait à mettre des baskets et des sweats à capuche. Alors qu'en vrai, personne n'est dupe.
Cette phrase me fait beaucoup de mal.
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Re: Martin Scorsese

Message par tchi-tcha »

Mosin-Nagant a écrit : 12 mars 22, 21:38
Flol a écrit : 11 mars 22, 15:56L'équivalent d'un mec de quasi 42 ans qui persisterait à mettre des baskets et des sweats à capuche. Alors qu'en vrai, personne n'est dupe.
Cette phrase me fait beaucoup de mal.
EXCLUSIF : MOISIN-NAGANT PORTE DES BASKETS ET DES SWEETS À CAPUCHE (MAIS PERSONNE N'EST DUPE)

S'il y a un Scorsese dont je garde très peu de souvenirs tout en n'ayant strictement aucune envie de le revoir, ce serait À Tombeau Ouvert. Mais ne me demandez pas pourquoi (je n'en sais trop rien, je ne le sens pas c'est tout).
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Re: Martin Scorsese

Message par Flol »

Mosin-Nagant a écrit : 12 mars 22, 21:38
Flol a écrit : 11 mars 22, 15:56L'équivalent d'un mec de quasi 42 ans qui persisterait à mettre des baskets et des sweats à capuche. Alors qu'en vrai, personne n'est dupe.
Cette phrase me fait beaucoup de mal.
(alors qu'en vrai, c'était simplement une petite astuce puisque c'était moi que je décrivais...mais ça confirme qu'on a tout pour s'entendre entre jeunes vieux/vieux jeunes !)
tchi-tcha a écrit : 12 mars 22, 22:25 S'il y a un Scorsese dont je garde très peu de souvenirs tout en n'ayant strictement aucune envie de le revoir, ce serait À Tombeau Ouvert. Mais ne me demandez pas pourquoi (je n'en sais trop rien, je ne le sens pas c'est tout).
Je pensais exactement la même chose, jusqu'à ce que je me le refasse l'an dernier sur Disney+.
Eh bien ce fut une excellente décision, parce que c'est vraiment super.
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