Cette semaine en 2 soirées, seconds visionnages de 2 Bond depuis leurs découvertes respectives, et 2 occasions de les réévaluer très significativement : l’un à la hausse, l’autre à la baisse .
Bon, on commence par ce qui fâche :
Au Service Secret de Sa Majesté (1969)
J’en gardais un bon souvenir, la révision a été la douche froide… ce qui m’a le plus gêné ce n’est pas l’interprète interchangeable (Lazenby n’imprime rien, il porte pas mal le costard mais manque cruellement de charisme), ce n’est pas sa mise en scène ultra-brouillonne des scènes d’action voulant avoir de l’ampleur (l’assaut final, un gros bordel sans gestion de l’espace), ce ne sont même pas les looks bien kitsch qui donnent plutôt du charme mais empêchent de prendre au sérieux le dramatique des situations (coucou la poursuite à ski des mouches multicolores !)...
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Non ce qui m’a vraiment gêné, c’est l’aspect ultra-mièvre de l'épisode en général : Bond passe son temps à se faire poursuivre, taper dessus, mais surtout devient le pauvre gars amoureux qui assiste aux évènements plutôt qu’il les provoque ; un seul exemple, la poursuite en voiture sur la neige m’a consterné, lui en simple passager qui fait des bisous sur la joue de sa belle pendant qu’elle conduit, on croit rêver… Après cela c’était perdu pour moi, même la jolie dernière scène ne pouvant plus être sauvée. Quand je pense que certains tapent sur le sentimentalisme du dernier Craig, qu’ils revoient celui-ci… Finalement il apparaît plus à l'aise en héraldiste distingué (passage qui traine en longueur) qu'en espion macho et physique. Une vraie bonne chose qu'il n'ait pas duré, il n'a clairement pas les épaules. Diana Rigg lui vole clairement la vedette, en charme comme en intérêt du personnage.
Je retiens néanmoins une mise en scène très efficace des scènes de bagarres, brutales et viscérales, filmées de près et très cut (un peu l’ancêtre des Bourne), seuls moments où le personnage tient son rang. Et quelques scènes sympathiques comme le jeu avec M et Moneypenny, ou avec le père de Diana Rigg (Terry Savalas en Blofeld n'échappe pas au ridicule quant à lui, sa prestation libidineuse auprès de sa prisonnière étant clairement déplacée). C’est bien maigre, et le film passe pour moi dans la catégorie des plus faibles de la saga, et ce n’est pas qu’à cause du poids des années.
Spectre (2015)
L’opus vu au cinéma qui m’avait le plus horripilé par sa lenteur, son j’menfoutisme, bref rejet total à sa sortie comme aucun Bond auparavant. A la revoyure je me demande bien pourquoi, je devais être très fatigué ce soir-là.
Il n’est pas mal du tout ce Bond-là ! A part une musique au volume envahissant qui appuie grossièrement l’action, et une photo assez uniformément dégueulasse, voila un opus bien troussé, dynamique, qui voyage, maitrise son rythme, remplit son contrat, et s'inscrit parfaitement dans l'arc narratif de l'ère
Craig . Quelques faiblesses bien sûr - notamment sur la fin dans le désert (entre Waltz en preppy, ses motivations toutes nazes - décidément les Blofeld pour méchants emblématiques qu'ils soient, sont souvent pauvrement traités) et la base qui explose avec une balle) n'ont pas suffi a gacher mon plaisir de la redécouverte.
tout ça va pas mal bouger mon classement perso de la saga.