El Dadal a écrit : ↑21 oct. 21, 13:18
Quel étrange film que voilà, même à l'aune de la carrière de Buñuel.
Plutôt complexe à appréhender sur un plan purement théologique car particulièrement précis dans son discours, son cheminement et ses symboles, pour lesquels il me manque un certain nombre de connaissances et de clés de lecture, La voie lactée me semble bien de son temps de par sa nature libre et drôle, permettant à plusieurs catégories de spectateurs de suivre cette aventure en se raccrochant à diverses branches. Son réalisateur ne cède jamais à la provocation gratuite, à la facilité ou à la dénonciation. Son numéro d'équilibriste tient sans doute paradoxalement dans une sorte d'humilité envers le doute, l'insondable et le mystère, salvateurs, et rejetant dos à dos les réponses tranchées des extrémistes de tous bords.
Le film est également intemporel, que ce soit grâce aux astuces de contextualisation des divers récits ou l'intrusion et l’immixtion du présent dans le passé et vice versa. Son discours moderne est également parfaitement transposable à d'autres domaines de pensée et d'activité, artistiques, culturelles ou sociales. L'ultra dogmatisme de notre société actuelle, l'opinion personnelle hérissée en parole sacrée et la volonté de bannir tout courant de pensée contraire trouvent ici un écho bien savoureux.
Ce film est culte pour les amateurs de ce jeu de plateau, Credo :
Il est certain que quelques notions de latin, de grec ancien et de théologie ou tout simplement d'Histoire sont nécessaires pour pleinement apprécier le film.
PS: déjà à l'époque de la sortie la question du monophysisme, évoquée dans le film, de certaines églises d'Orient, improprement appelées orthodoxes, avait été réglée par des accords christologiques entre le Vatican et les églises en question, dans l'élan du mouvement œcuménique post-Vatican II.
Telmo a écrit : ↑22 oct. 21, 13:19
Il est certain que quelques notions de latin, de grec ancien et de théologie ou tout simplement d'Histoire sont nécessaires pour pleinement apprécier le film.
J'ose croire que la séquence avec Carrière lui-même jouant l'évèque Priscillien, entièrement en latin, était déjà sous-titrée à l'époque de la sortie. Je veux bien que le niveau d'enseignement des humanités ait sérieusement chuté en quelques décennies, mais il faut tout de même s'accrocher.
Telmo a écrit : ↑22 oct. 21, 13:19
Il est certain que quelques notions de latin, de grec ancien et de théologie ou tout simplement d'Histoire sont nécessaires pour pleinement apprécier le film.
J'ose croire que la séquence avec Carrière lui-même jouant l'évèque Priscillien, entièrement en latin, était déjà sous-titrée à l'époque de la sortie. Je veux bien que le niveau d'enseignement des humanités ait sérieusement chuté en quelques décennies, mais il faut tout de même s'accrocher.
Certes.
L'arianisme n'est plus au programme au lycée dans l'étude de la fin de l'Empire Romain ? C'est quand même plus abordable que la notion des hypostases.
J'ose croire que la séquence avec Carrière lui-même jouant l'évèque Priscillien, entièrement en latin, était déjà sous-titrée à l'époque de la sortie. Je veux bien que le niveau d'enseignement des humanités ait sérieusement chuté en quelques décennies, mais il faut tout de même s'accrocher.
Certes.
L'arianisme n'est plus au programme au lycée dans l'étude de la fin de l'Empire Romain ? C'est quand même plus abordable que la notion des hypostases.
Certes.
L'arianisme n'est plus au programme au lycée dans l'étude de la fin de l'Empire Romain ? C'est quand même plus abordable que la notion des hypostases.
Arrête d'inventer des mots !
L'ignorance est elle consubstantielle ou engendrée, non pas créée ?
Il y a pourtant bien pire, la différence entre miaphysisme et monophysisme, ou surtout entre homoiousiens et homoousiens, nicéens donc orthodoxes au sens strict du terme.
Pas actuel, car les orthodoxes au sens où l'on entend aujourd'hui sont d'accord avec les catholiques, et nombre de protestants, au moins les luthériens et les anglicans.
Dernière modification par Telmo le 27 oct. 21, 14:01, modifié 2 fois.
L'ignorance est elle consubstantielle ou engendrée, non pas crée ?
Il y a pourtant bien pire, la différence entre miaphysisme et monophysisme, ou surtout entre homoiousiens et homoousiens, nichées donc orthodoxes au sens strict du terme.
L'ignorance est elle consubstantielle ou engendrée, non pas créée ?
Il y a pourtant bien pire, la différence entre miaphysisme et monophysisme, ou surtout entre homoiousiens et homoousiens, nicéens donc orthodoxes au sens strict du terme.
Celle-là, j'ai pas compris.
C'est de la pataphysique.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain