Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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The Eye Of Doom
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Re: Topic naphtalinippon

Message par The Eye Of Doom »

Etrange film que The mad fox de Tomu Ushida.
Il s’agit de l’adaptation d’une piece Kabuki classique narrant l’histoire d’amour forcement tragique entre un jeune noble aspirant astrologue et la fille de son mentor.
Le film fascine par sa beauté plastique, tres stylisée et artificielle, proche de l’esthetique du theatre kabuki. Tout est superbe, à l’image de l’introduction qui nous fait passer de la lecture d’un rouleau illustrant le preambule a l’intrigue, a des scenes rougeâtres, infernales, apocalyptiques.
Il y a plusieurs ruptures dans le film, en coherence avec les différentes parties de l’intrigue et l’état mental du protagoniste.
J’ai beaucoup aimé. Par contre la fin un peu brutale m’a fait echappé:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Quelle est la signification du rocher du dernier plan?
La partie la plus belle est le long passage au millieu du film au pays des kitsune, peuple de renards « surnaturels » du folklore nippon. Merveilleux et Magnifique.

La copie Arrow est tres belle, il y a tout de meme quelques plans moins nets, dus probablement au materiel d’origine.

Chaudement recommandé pour les amateurs de contes fantastiques.
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Jetblack
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Jetblack »

Commissaire Juve a écrit : 7 janv. 20, 08:15 A propos de madeleine de Proust !

Super Express 109 (Jun'ya Satō, 1975)

Pas vu... je suis tombé sur son affiche tout à l'heure en faisant une autre recherche ; ça m'a rappelé des souvenirs d'enfance ; j'ai cherché s'il y avait un DVD ou un BLU, mais, euh...

J'adore le doublage ! :mrgreen:

Le coffret triple DVD Japonais de Toei Video possède les 3 montages (cinéma, international et français avec le beau logo "Gaumont distribution international".)

Cette édition DVD comprend donc 3 DVD, l'un avec la VF d'époque et on retrouve Jean-Claude Michel, Daniel Gall, François Leccia, etc ...
Evidemment, il s'agit du montage français d'époque amputé d'un certain nombre de minutes jamais doublées par rapport à la VO.
Et le DVD 2 comporte quant à lui la piste et le montage américain. Et le troisième DVD le montage cinema japonais. (beaucoup plus long).

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Spike
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Spike »

Super Express 109 va sortir en Blu-Ray chez Carlotta, du moins si c'est bien ce film que désigne le Bullet Train (titre international) mentionné sur leur carte de vœux . Il est déjà sorti en BR au Japon, donc ça ne parait pas improbable.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Spike a écrit : 22 janv. 21, 07:34 Super Express 109 va sortir en Blu-Ray chez Carlotta, du moins si c'est bien ce film que désigne le Bullet Train (titre international) mentionné sur leur carte de vœux . Il est déjà sorti en BR au Japon, donc ça ne parait pas improbable.
Il est aussi sorti en Allemagne et aux USA :wink:

The bride talks in her sleep (1933)

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Des étudiants découvrent que l'épouse d'un de leur camarade parle dans son sommeil. Curieux d'en savoir plus, ils cherchent à s'incruster dans leur maison.

Contrairement à la Danseuse d'Izu datant de la même année, cette comédie de mœurs est parlante, davantage dans la lignée de Mon épouse et la voisine (considéré comme le premier film parlant japonais) et tout deux partagent la même durée, soit une petite heure.
Le film possède encore plusieurs idées amusantes autour du son et l'argument de son scénario repose d'ailleurs essentiellement dessus : quelque chose que tout le même rêve d'entendre et qui apportera son lot de malentendu dans sa conclusion en jouant sur le hors-champ inévitable.
C'est assez léger et plutôt inconsistant tout en restant suffisamment cocasse et distrayant pour qu'on passe un bon moment devant le sans-gêne des squatteurs qui font tout pour rester le plus longtemps possible, espérant que la maîtresse de maison parte au lit avant eux. Le film joue assez bien du décalage entre les perturbateurs de plus en plus avinés et le malaise de l'épouse qui se mue en dégout au fil que la soirée avance, d'autant que son mari est embrigadé dans leur numéro.
Sans être aussi sophistiqué (forcément) que la Danseuse d'Izu, la mise en scène possède un découpage assez élaboré qui donne une bonne rythmique aux séquences pour éviter le théâtre filmé. Et mine de rien, Gosho n'abandonne totalement son amour pour filmer les gens modestes et leur conditions de vie. The bride talks in her sleep possède ainsi un ancrage réaliste qui enrichit son postulat.
A noter que la jeune mariée est campée par Kinyuo Tanaka et que l'ensemble du casting est très à l'aise. On ne peut pas dire que le film fasse ses presque 90 ans. J'ai même été surpris par ses nombreux sous-entendus sexuels.
Le film dut connaître un certain succès puisque deux ans plus tard le cinéaste tourna The groom talks in his sleep.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Tokyo sweetheart (Yasuki Chiba – 1952)

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Dans la précarité de l'après-guerre, Kurokawa,un artisan bijoutier; ramène une hôtesse malade chez elle et sympathise avec la voisine de celle-ci, une jeune peintre. Or celle-ci est engagée pour faire le portrait d'un homme d'affaire qui veut offrir une bague à sa maîtresse et le modèle d'exposition à son épouse, justement fabriqué par Kurokawa. Mais les bagues s'intervertissent par mégarde dans la boutique.

Une charmante comédie, légère et mignonne, loin des ambitions et de la qualité des 2 autres films que j'ai pu voir du cinéaste.
Impossible de me rappeler d'où mais j'ai vu récemment une histoire similaire de quiproquos autour d'une bague et sa réplique. C'est ici une sous-intrigue qui permet de réunir régulièrement les personnages et qui surtout donne l'occasion pour le cinéaste d'apporter une petite critique sociale sur l'avarice d'une classe aisée, aussi égoïste que ridicule. Sans être très subtiles, ces touches demeurent toutefois assez drôles et apportent un contre-point volontairement artificiel au quotidien des autres protagonistes qui vivent pour ainsi dire dans la misère et peuvent aussi être confrontés aux triades. Les extérieurs dans des quartiers qui portent encore les stigmates de la guerre ne sont pas nécessairement mis en avant comme dans une œuvre néo-réaliste mais composent un arrière plan ancrant son histoire dans une certaine véracité. Elles portent aussi la patte des préoccupations de Yasuki Chiba qui réussit à injecter un peu de personnalité à ce qui ressemble à une commande.
Le film n'est d'ailleurs pas toujours bien équilibré dans le mélange comédie et drame (un personnage est condamnée d'avance et sa disparition n'affecte pas plus que ça ses amis). Pour autant, le film ne cherche pas à révolutionner quoique ce soit mais plutôt à divertir ses spectateurs, notamment grâce à un duo rafraîchissant composé de Setsuko Hara et Toshiro Mifune (qui a un courte scène d'affrontement où il dégage une puissance impressionnante mine de rien), secondé par d'excellents seconds rôles.


Le mystère du shamisen hanté / The Ghost Cat and the Mysterious Shamisen (Kiyohiko Ushihara – 1938)

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Une comédienne jalouse du rapprochement entre un joueur de shamisen qu'elle aime et d'une femme plus jeune. Après avoir tué le chat à l'origine de leur rencontre, sa haine explose quand l'artiste offre son shamisen à sa rivale.

La deuxième moitié des années 1930 connut une petite vague de films fantastico-horrifiques autour de la figure du « Bakeneko » (le chat demon) dont peu de représentants ont survécu. L'un des plus connu – car plus visible - est celui-ci. Si le film a assurément vieilli, il reste encore tout à fait recommandable, au delà du simple fait historique. L'histoire est archétypal au possible en s'inscrivant dans le folklore japonais (vengeance d'outre-tombe, chat fantôme, possession... le tout dans le monde du kabuki) et souffre à la fois de sa trop brève durée ainsi que d'un rythme pas toujours maîtrisé. Ainsi, la dizaine de personnages à l'écran n'ont pas vraiment l'occasion d'exister. C'est même parfois un peu confus dans l'enchaînement de péripéties où le shamisen passe de mains en mains et d'un autre côté le montage aurait pu être plus resserré, ce qui aurait renforcé certains effets de mise en scène intéressants comme les passages où les lumières s'éteignent avant de se rallumer alors que le Bakeneko est dans les parages. Plutôt dommage car visuellement le film tient tout à fait la route avec une bonne direction artistique et une ambiance indéniable ; exception faîte de la tête du chat qui est sensé terrifier ses victimes.
Avec la majeure partie d'une carrière aujourd'hui disparue, Kiyohiko Ushihara n'est pas le plus connu des cinéastes japonais de l'époque mais il bénéficiait semble-t-il d'une bonne réputation. Il était d'ailleurs parti à deux reprises en occidents (aux USA en 1926 ; puis en Europe au début du parlant) pour perfectionner sa technique et aurait même travaillé avec Chaplin plusieurs mois. Formellement, il y a en effet des choses réussies avec quelques travellings élaborés, un certain travail sur la profondeur de champ, l'appréhension de l'espace et un découpage assez intelligent, notamment quand il passe de l'extérieur à l'intérieur au cours de la même discussion.
Son talent explose surtout durant le final virtuose qui pour le coup n'a pas pris une ride avec une intensité dramatique décuplé par un montage nerveux, quelques trucages optiques et une musique de plus en plus étouffante. Un petit morceau anthologique qui a beaucoup fait pour la postérité du film, au point d'éclipser les 60 minutes précédentes, ce qui est un peu injuste tout de même.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

The layabout and the town belle / Yotamono to komachi musume(Hiromasa Nomura – 1935)

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Dans les montagnes japonaises, trois amis bûcherons, assez maladroits, se trouvent emmêlés dans la confrontation entre deux entreprises d'abattages d'arbres. La mort accidentelle de leur patron donne l'occasion à son rival de mettre la main à la fois sur son exploitation mais aussi sur sa fille.

Découverte pour un cinéaste surtout connu au Japon pour une poignée de mélodrames de la seconde moitié des années 30. Ce film-ci s'inscrit dans la série des « layabout » (Yotamono en japonais), soit semble-t-il 11 comédies burlesques mettant en scène le même trio de bras cassés un brin fainéants, toutes tournées par Nomura entre 1931 et 1935.
Cet avant-dernier opus est un comédie assez banale, aux gags finalement peu inspirés, tout en ayant l'avantage de ne pas reposer sur le cabotinage des comédiens. Le scénario ne présente pas non plus d'idées originales dans ses péripéties, parfois grotesques – y compris avec le second degré imposé par le registre du film (la mort du patron qui tombe bêtement d'un falaise).
Le film se suit principalement pour son tournage en extérieur, présentant quelques jolis paysages (pas toujours bien mis en valeur) et pour le côté presque naturaliste de la vie des bûcherons finalement immersif (rail pour chariots, cabanon isolé, cantine populaire où l'on mange à l'occidentale, bar, tentative d'expropriation...). Cela remplit mine de rien agréablement les 70 minutes du film qui sont ainsi assez fluides et rythmées entre passages légers, intermèdes plus sérieux, nouveaux personnages et des séquences plus mouvementés.
Ce n'est assurément pas une grande date dans l'histoire du cinéma japonais mais c'est une plaisante curiosité pour qui a envie de découvrir un divertissement dont le public semblait être friand à l'époque.

A noter que, bien que muet, le film fut accompagné à sa sortie d'une piste musicale qui utilise le fameux Can-can d'Offenbach pour la grosse bagarre finale !
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Commissaire Juve »

A tout hasard : il n'y avait pas un Hideko Takamine inédit qui devait sortir bientôt ? (en BLU ou DVD)
Si oui : lequel ?

Merci.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Commissaire Juve a écrit : 1 mai 21, 08:48 A tout hasard : il n'y avait pas un Hideko Takamine inédit qui devait sortir bientôt ? (en BLU ou DVD)
Si oui : lequel ?

Merci.
Il me semble que Carlotta a encore du Naruse sous le coude mais je connais pas les titres (à part A l'approche de l'automne dans lequel elle ne joue pas)
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Jack Carter »

Commissaire Juve a écrit : 1 mai 21, 08:48 A tout hasard : il n'y avait pas un Hideko Takamine inédit qui devait sortir bientôt ? (en BLU ou DVD)
Si oui : lequel ?

Merci.
Non.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Commissaire Juve »

Merci, les gars.
Mais je suis à peu près* sûr d'avoir vu une annonce dans la rubrique HD.
Mais, je ne sais plus où. :mrgreen: :oops: (peut-être chez Carlotta, donc)

* j'avais pensé "chouette".
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Akrocine »

bruce randylan a écrit : 2 mai 21, 12:34
Commissaire Juve a écrit : 1 mai 21, 08:48 A tout hasard : il n'y avait pas un Hideko Takamine inédit qui devait sortir bientôt ? (en BLU ou DVD)
Si oui : lequel ?

Merci.
Il me semble que Carlotta a encore du Naruse sous le coude mais je connais pas les titres (à part A l'approche de l'automne dans lequel elle ne joue pas)
Naruse en HD (pas forcément restauré) il y a :
Ginza Cosmetics, Lightning, Mother, Wife, Older Brother, Younger Sister, Floating Clouds, Sudden Rain, Anzukko, Daughters, Wives and a Mother, Woman's Status.

Avec 69 films Carlotta pourrait faire un intégral :lol:

J'aimerais bien qu'ils reviennent sur Mizoguchi, faire un coffret type Ozu avec les années 20, 30, 40 qui permettrait par la même occasion de rééditer les films des coffrets introuvables. Et en Blu-ray : les 47 Ronins et Le Héros sacrilège, qui ont eu le droit à une récente restauration...
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Akrocine »

La mère (mother) le 9 juin au ciné
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Re: Topic naphtalinippon

Message par zybine »

Des recommandations de sites où télécharger des nippons naphtalinés (à part, www.rarefilmm.com, qui est très bien) ?
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Rick Blaine »

Hormis pour des sites qui concernerait uniquement et strictement des films libre de droits (ou des distributeurs détenteurs de doits bien sur), merci d'éviter de le faire publiquement sur le forum.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Shinji »

zybine a écrit : 15 sept. 21, 10:43Des recommandations de sites où télécharger des nippons naphtalinés (à part, www.rarefilmm.com, qui est très bien) ?
Dommage qu'il faille avoir un compte de download payant pour la plupart des films. :fiou:
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