1- Les Nuits de la pleine lune (Eric Rohmer, 1984) , probablement le plus beau film français de cette époque
2- Je suis un aventurier (Anthony Mann, 1954) probablement un des plus beaux westerns jamais réalisé.
3-
... probablement un des films français les plus gonflés jamais réalisé.
Alexandre Angel a écrit : ↑1 avr. 21, 19:09Les Nuits de la pleine lune (Eric Rohmer, 1984) , probablement le plus beau film français de cette époque
Dingue. Je l'ai justement revu aussi ce mois-ci. C'est perturbant. Quelles étaient les probabilités ?!
Question étrange
Moi, je suis sur l'intégrale (tranquillement) depuis Décembre, alors tôt ou tard...
Il m'en reste 6 à revoir sur 25 long-métrages (dont font partie les 2 courts ou moyens La Boulangère de Monceau et La Carrière de Suzanne).
Ah OK, ça me rassure, j'avais peur que tu aies regardé le film par dessus mon épaule en retenant ta respiration, c'était flippant.
Gaudriole mise à part, je me souvenais que c'était l'un de mes préférés du bonhomme mais je ne me souvenais plus bien de tout, ni de pourquoi je pensais ça. La révision m'a donc fait un bien fou. Ça m'a quelque peu lavé de toutes les atrocités cinématographiques que j'ai englouties en Mars. La collectionneuse reste mon préféré (à jamais) mais il y a 20 ans, si on m'avait demandé d'établir mon "podium Rohmer", j'aurais mis Conte d'été en deuxième place. Aujourd'hui, je ne suis plus si sûr. Je suis même convaincu du contraire.
D'ailleurs, je ne sais pas si c'est parce que j'étais trop jeune quand j'ai découvert ces Nuits mais je n'avais pas "autant" remarqué Karyo... c'est surtout que je ne connaissais pas vraiment le bonhomme à l'époque mais à l'aune de sa carrière, je ne suis pas loin de penser que Rohmer est le cinéaste qui l'a le mieux cerné ou, en tout cas, qui a le mieux exploité son potentiel. Il est formidable dans le film.
Et j'ai aussi été frappé par l'érotisme inattendu du métrage et palpable tout du long. C'est réellement un de ces films frais que je pourrais revoir sans jamais m'en lasser... comme Journal intime et d'autres.
Dernière modification par Torrente le 1 avr. 21, 22:20, modifié 2 fois.
Vic Vega a écrit : ↑1 avr. 21, 14:46 Adieu à Venise est un tire larmes très apprécié par Mesdames de l'autre côté des Alpes (et dézingué par la critique locale), bourré de gros poncifs mélo usés. Mais j'ai été indulgent parce que : 1) Musante et son allure dandy à la Battisti, c'est autre chose que Ryan O Neal. 2) La cinégénie de Venise et le travail du chef op' et du monteur de La Bataille d'Alger pour montrer le face à face des ex dans l'espace de la Lagune. 3) Le score de Cipriani.
La vie est bien faite, il est dispo sur Netflix.
Merci pour l'info !
Après, j'avoue que la découverte assez récente de la troisième réalisation de Salerno, Eutanasia di un amore, également interprétée par Tony Musante, m'avait pas mal refroidi dans son désir de découvrir cet Adieu à Venise. D'ailleurs, curieusement, je crois que je pourrais reprendre presque à l'identique le très mitigé topo établi par Vic Vega sur Adieu à Venise pour résumer mon mauvais souvenir d'Eutanasia di un amore (qui convoque donc le même l'acteur principal, mais également les mêmes directeur de la photo et monteur).
La Féline - Paul Schrader (1982) - 8/10 Le Goût des autres - Agnès Jaoui (2000) - 8/10 Steamboy - Katsuhiro Ôtomo (2004) - 8/10 Étreintes brisées - Pedro Almodovar (2009) - 7/10 Escaflowne : le film - Kazuki Akane & Yoshiyuki Takei (2000) - 7/10 The Lighthouse - Robert Eggers (2019) - 6/10 Mes meilleurs copains - Jean-Marie Poiré (1989) - 6/10 Justice League - Zack Snyder (2017) - 3/10
***
REVUS
Dans la brume électrique - Bertrand Tavernier (2009) - 9/10 Tout sur ma mère - Pedro Almodovar (1999) - 9/10 Cowboy Bebop, le film - Shinichirô Watanabe (2003) - 8/10 Evangelion 2.0 : You Can (Not) Advance - Hideaki Anno, Masayuki & Kazuya Tsurumaki (2009) - 7/10 The End of Evangelion - Hideaki Anno & Kazuya Tsurumaki (1997) - 6/10 Evangelion 1.0 : You Are (Not) Alone - Hideaki Anno, Masayuki & Kazuya Tsurumaki (2007) - 6/10 Evangelion 3.0 : You Can (Not) Redo - Hideaki Anno, Masayuki & Mahiro Maeda (2012) - 5/10
Dernière modification par Omael le 3 avr. 21, 14:45, modifié 1 fois.
Vic Vega a écrit : ↑1 avr. 21, 14:46 Adieu à Venise est un tire larmes très apprécié par Mesdames de l'autre côté des Alpes (et dézingué par la critique locale), bourré de gros poncifs mélo usés. Mais j'ai été indulgent parce que : 1) Musante et son allure dandy à la Battisti, c'est autre chose que Ryan O Neal. 2) La cinégénie de Venise et le travail du chef op' et du monteur de La Bataille d'Alger pour montrer le face à face des ex dans l'espace de la Lagune. 3) Le score de Cipriani.
Ne sachant rien du film a priori, je n'avais pas saisi l'allusion à Ryan O'Neal. Là, je comprends un peu mieux
Cela étant, on est quand même, me semble-t-il, à des années lumière de Love Story. Sans doute suis-je une sombre brute, ou une midinette qui s'ignore, c'est selon , mais je n'ai jamais perçu, de près ou de loin, cette dimension de tire-larmes aux ficelles grosses comme des câbles. Le programme semblait bien là en germes au regard du sujet, c'est entendu. Mais le point de vue des auteurs, qui privilégient l'introspection méditative, semble indéfiniment surseoir à l'avènement de cette prophétie mélodramatique, même après la confession attendue à mi-parcours. Et sur le plan de la stricte mise en scène, le film me semble assez irréprochable. Ce n'est pas surprenant en soi (Salerno oblige), mais la direction d'acteurs ne souffre d'aucune fausse note. Bolkan et Musante portent presque à eux seuls le film de bout en bout. Quant aux qualités cinégéniques, elles sont effectivement indéniables. Notamment dans toute la première partie sous forme de longue déambulation dans la Cité des doges : il faut saluer les choix de cadrage versatiles, isolant ou rapprochant au gré de leur confrontation les deux ex, et plus encore le brillant montage et les raccords dans le mouvement en particulier qui favorisent l'insertion très harmonieuse des flash-backs. Comme Salerno sait aussi joliment capter cette capiteuse poésie vénitienne aux relents de sourde déliquescence, la réussite est en somme pour moi presque totale. Une premier film remarquable qui me donne envie d'enchaîner immédiatement sur Eutanasia di un amore.
Zelda Zonk a écrit : ↑31 mars 21, 12:211 -La femme de Seisaku (Yasuzō Masumura - 1965) : 8,5/10
Tom Peeping a écrit : ↑1 avr. 21, 08:27La Princesse grenouille / Tsareva Iyagushka / The frog Princess (Mikhaïl Tsekhanovski, 1954) *** Mon film du mois
Le fils d'un roi part délivrer une princesse transformée en grenouille par un sorcier qu'elle a éconduit. Un moyen-métrage qui concentre en 40 minutes les merveilles des contes populaires et de l'animation soviétique avec son histoire aux métaphores emboîtées en poupées russes, ses mouvements fluides - travaillés en motion capture - et ses décors colorés de forêts et de châteaux. Sans mignonnerie ni superflu, toute la pureté du classicisme. YouTube
cinephage a écrit : ↑1 avr. 21, 10:46
1. Peking opera blues, de Tsui Hark (1986)
En Chine, dans les années 1910, des rebelles démocrates cherchent à voler les preuves d'une collusion entre le pouvoir et des banques européennes... Un opéra itinérant est l'occasion de se dissimuler.
Une comédie de haute volée, qui réunit trois héroïnes aussi charmantes que bien construites. Une des grandes oeuvres du maître, je savais qu'il avait bonne réputation, mais je ne m'attendais pas à être aussi emballé. Je le reverrai avec grand plaisir.
C2302t a écrit : ↑1 avr. 21, 16:43
3 films à la même place ce mois ci, avec the miracle fighters de Yuen Woo-ping, les implacables de Raoul Walsh et lucky star de Franck Borzage
Mais j'avoue que le premier m'a laissé un peu plus de souvenirs marquants que les 2 suivants, donc ce sera le Yuen Woo-ping pour mars.
Yeah !
Voilà qui fait plaisir à lire. Ce sont des films dont la simple mention suffit en général à me donner envie de les revoir. Je vous envierais presque de les découvrir pour la première fois.
En mars, j'ai vu 13 long-métrages (dont 8 découvertes) et 18 cartoons.
Comme C2302t, 3 films superbes en tête d'affiche, que j'ai bien du mal à départager. Donc, de manière un peu arbitraire, on a :
1. Little Cheung (Xilu xiang - Fruit Chan, 1999)
Attachante chronique de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, vue par 2 gamins débrouillards et une grand-mère nostalgique. La vie des quartiers pauvres de HK, à hauteur d'enfant, saisie par la mise en scène fluide et vive de Fruit Chan et portée par des interprètes non-professionnels tous fascinants.
2. Cœur de Hiroshima (Ai to shi no kiroku - Koreyoshi Kurahara, 1966)
Beau mélodrame (dans le sous-genre, usé jusqu'à la corde, des "jeunes amants condamnés", dont c'est, à ma connaissance, sans doute l'un des plus beau fleuron), sans afféteries ni mièvreries, traversé de fulgurances dues au sens du rythme époustouflant de Kurahara et à la grâce des interprètes (Sayuri Yoshinaga et Tetsuya Watari).
3. La Bête élégante (Shitoyakana kemono - Yūzō Kawashima, 1962)
Satire mordante, à froid, d'une famille de profiteurs qui se cassent les dents sur une Ayako Wakao encore plus retorse. Délicieusement cruel et amoral, digne des grandes comédies italiennes de la même époque. Un des derniers films du formidable Kawashima (déjà responsable d'un de mes grands coups de cœur de ces 10 dernières années : Bakumatsu taiyôden), qui explore ici avec malice toutes les possibilités de son décor unique.
Autres films remarquables : Hobson's choice (David Lean, 1954)
Satire narquoise sur les rapport de classe et les mérites du mariage d'intérêt dans l'Angleterre victorienne. La mise en scène dynamique de Lean, au meilleur de sa forme, fait totalement oublier les origines théâtrales (je ne peux juger du travail d'adaptation à proprement parlé, n'ayant pas encore lu la pièce de Brighouse). Charles Laughton est évidemment génial en ogre domestique sur le déclin. (Et oui, Prunella Scales a été jeune et jolie. )
Le Paradis de Suzaki (Suzaki Paradaisu: Akashingô - Yūzō Kawashima, 1956)
Très jolis portraits de personnages à la dérive, en bordure d'un quartier "rouge" de Tokyo, à travers la chronique tendre d'un jeune couple déchiré par le manque d'argent et la jalousie.
Curiosités du mois : The Hot Rock (Peter Yates, 1972)
Chouette balade dans le New York de 1972 (le survol en hélicoptère et la fabuleuse musique de Quincy Jones valent à eux seuls le détour) et accessoirement adaptation un poil poussive du génial Donald Westlake. Bon divertissement de dimanche après-midi paresseux.
Amusante adaptation, pour l'époque de Miami Vice, par Larry Cohen (malheureusement écarté de la mise en scène) du roman emblématique de Mickey Spillane (père spirituel de Gérard de Villiers et de tous ceux qui ont écrit du trash au kilomètre). Armand Assante est plutôt convaincant en Mike Hammer : arrogant, brutal, vindicatif... le personnage fascinant et répulsif est bien rendu. Emballé efficacement mais sans génie par Heffron. (Merci shubby !)
Cartoon du mois : A Date to skate (Dave Fleischer, 1938)
Redécouverte du mois : The Snapper (Stephen Frears, 1993)
Vigueur de la narration et sens du gag irrépressible. Un Frears tendre et malicieux en parfaitement complicité avec Roddy Doyle qui adapte brillamment son excellent roman. Casting de haute volée. Sans doute, un de mes préférés du cinéaste.
Unité Ogami Ittô
Withdrawing in disgust is not the same thing as apathy.
Torrente a écrit : ↑1 avr. 21, 22:15
Gaudriole mise à part, je me souvenais que c'était l'un de mes préférés du bonhomme mais je ne me souvenais plus bien de tout, ni de pourquoi je pensais ça. La révision m'a donc fait un bien fou. Ça m'a quelque peu lavé de toutes les atrocités cinématographiques que j'ai englouties en Mars.
Laver un peu le regard et l'esprit, oui, c'est aussi ça l'effet Rohmer. Les Nuits de la pleine lune, pour essayer de répondre à ta question (pourquoi c'est un des préférés de tout le monde) : c'est l'extrême mélancolie qui émane de Pascale Ogier plus cette façon extraordinairement "branchée" sans chercher à l'être qu'a Rohmer de cerner les années 80 : ce goût de la fête, les intérieurs (l'appart parisien de Ogier, un régal visuel!), les chansons d'Elli et Jacno, les couleurs des villes nouvelles..
Et puis un film de Rohmer qui a le mot "nuit" dans son titre ne peut qu'être paré des couleurs de la nuit (comme on dit dans Peau d'Ane) : visuellement, c'est un film mat, nocturne.
C'est un film particulièrement élégant et l'allure d'Ogier est superbe avec cette coiffure qui ne déparerait pas dans un film français des années 40 (je pense toujours aux Dames du Bois de Boulogne).
Là encore, les années 80 (et leur rétro-futurisme) sont plastiquement cernées par Rohmer sans qu'on puisse le soupçonner de suivisme.
Alexandre Angel a écrit : ↑2 avr. 21, 07:49 Les Nuits de la pleine lune, pour essayer de répondre à ta question (pourquoi c'est un des préférés de tout le monde) : c'est l'extrême mélancolie qui émane de Pascale Ogier plus cette façon extraordinairement "branchée" sans chercher à l'être qu'a Rohmer de cerner les années 80 : ce goût de la fête, les intérieurs (l'appart parisien de Ogier, un régal visuel!), les chansons d'Elli et Jacno, les couleurs des villes nouvelles..
Et puis un film de Rohmer qui a le mot "nuit" dans son titre ne peut qu'être paré des couleurs de la nuit (comme on dit dans Peau d'Ane) : visuellement, c'est un film mat, nocturne.
C'est un film particulièrement élégant et l'allure d'Ogier est superbe avec cette coiffure qui ne déparerait pas dans un film français des années 40 (je pense toujours aux Dames du Bois de Boulogne).
Là encore, les années 80 (et leur rétro-futurisme) sont plastiquement cernées par Rohmer sans qu'on puisse le soupçonner de suivisme.
Tu m'as grandement donné envie de le revoir d'autant plus que, même si je n'aurais pas voulu y vivre longtemps, j'ai toujours été attiré par ce genre de décors et d'ambiance au cinéma, celui des villes nouvelles (j'ai d'ailleurs habité à Marne la Vallée durant 4 ans, pas très loin d'où se déroule le film), des cités, des grandes barres d'immeuble...