La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jericho
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Re: La trilogie "Rambo"

Message par Jericho »

Dirk Diggler a écrit :"Meilleur", c'est vite dit, c'est pas parce que le personnage et les situations y sont plus crédibles, qu'il y a évocation d'un fait de société et une "émotion" véritable devant le sort du héros que c'est "meilleur".
Je te rassure, ce n'est pas pour ces raisons que le premier est meilleur que les autres. Tout comme à l'inverse, les opus suivant ne sont pas meilleurs car "plus divertissants".
C'est pervers, mais comment appeler ça autrement que chef d’œuvre ?
Un plaisir coupable, tout simplement (même si je n'apprécie pas tout particulièrement cette expression).
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hellrick
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Re: La trilogie "Rambo"

Message par hellrick »

Dirk Diggler a écrit :"Meilleur", c'est vite dit, c'est pas parce que le personnage et les situations y sont plus crédibles, qu'il y a évocation d'un fait de société et une "émotion" véritable devant le sort du héros que c'est "meilleur". Les épisodes suivants avec leur approche bas-du-front sont beaucoup plus addictifs, et si on compte le nombre de visionnages pour chacun, pour moi, le 2 alors c'est le "meilleur". La façon dont le rythme va crescendo avec la montée en puissance du personnage, qui se fait mythe devant nos yeux, accomplissant les actes de bravoure les plus irréalistes au nom des idées les plus discutables sans qu'on puisse rien en retirer d'autre que du plaisir, c'est un miracle en soi qu'un film puisse arriver à ce point à crétiniser son spectateur. C'est pervers, mais comment appeler ça autrement que chef d’œuvre ?
Je suis d'accord avec toi.
Mais je persiste, si on est un peu objectif Rambo est à de nombreux points de vue un "meilleur film" que le 2 et le 3.

Ce qui ne m'empêche pas de préférer, de manière subjective et assumée, le 2 que je considère aussi comme un chef d'oeuvre du cinéma d'action des années '80 et un film que je revois toujours avec le même plaisir. Vas y, Sly, cette fois c'est ta guerre! :D

Et sinon le film n'est pas vraiment plus discutable et irréaliste que la plupart des films d'actions de son époque, suffit de revoir L'arme Fatale et son Gibson qui tue des dizaines de racailles mais refuse d'abattre un clébard ou Jack Bauer qui torture à tout va...ou même James Bond...C'est plutôt une convention du cinéma d'action que de proposer un héros pur et dur qui massacre les méchants afin de rendre le spectateur heureux par un processus d'identification évident à ce héros invincible que chacun aimerait être.

Bref, Rambo 2 c'est un plaisir.
Et même pas coupable :D
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Brody
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Re: La trilogie "Rambo"

Message par Brody »

AtCloseRange a écrit :
Dirk Diggler a écrit :
D'où le célèbre adage: "plus c'est con, plus c'est bon".
Et à ce titre, j'avoue avoir nettement préféré le 3ème au second lors de leur dernière vision (enchainée), en application pure de l'adage en question.
du bleu ! DTC ! :D
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Watkinssien
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Re: La trilogie "Rambo"

Message par Watkinssien »

First Blood, un drame intéressant qui nous montre plus efficacement que les autres la bête de guerre Rambo, personnage voué à l'ermitage... Les séquences de jungle évoquent bien le côté iconique du personnage, beaucoup mieux que les séquelles des années 80...

Rambo : First Blood Part II, on va dire que c'est un plaisir coupable pour être gentil, mais je prends de moins en moins de plaisir à chaque fois que je le vois... Il faut dire que je ne supporte pas la mise en scène sans relief de Cosmatos, que le film qui s'assume plus décérébré (pourquoi pas, d'ailleurs) se révèle au final un film d'action balourd qui sanctifie le "deux fois plus" pour nous en mettre plein la vue et suivre sans déplaisir les péripéties du héros... Pour conclure, je ne trouve pas l'exercice brillant du tout et j'aurais aimé voir ce que le scénario de Cameron aurait donné si Stallone ne l'avait pas retravaillé de fond en comble...

Rambo III, on va dire que c'est un autre plaisir coupable, mais je trouve le film encore plus mauvais que le second, qui déjà d'un point de vue plus cinématographique était inconsistant... MacDonald ne parvient pas à mes yeux à rendre souvent palpitantes ces aventures guerrières pépères...
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Roy Neary
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par Roy Neary »

Jeremy Fox a oublié d'insérer un lien ici. :mrgreen: :oops:

La chronique du jour sur Classik : Rambo / First Blood de Ted Kotcheff
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Supfiction
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par Supfiction »

Roy Neary a écrit :Jeremy Fox a oublié d'insérer un lien ici. :mrgreen: :oops:

La chronique du jour sur Classik : Rambo / First Blood de Ted Kotcheff
Je viens de la lire. Très bien. Pour le coup, je découvre qu'ils ont été jusqu'à créer un dessin animé. Énorme.


une société entière qui lui tourne le dos et lui crache dessus pour les crimes dont elle l'accuse
Je réagis par rapport à ça. Je n'ai pas vu le film depuis longtemps mais je n'ai pas mémoire de tels reproches dans le film. Si la police lui cherche des poux au début du film, il me semble que c'est avant tout parce qu'il est "louche", vagabond mutique sans lien social et pas parce qu'il est un vétéran du Vietnam.
Je peux me tromper mais c'est le souvenir que j'en ai.
Le fait d'avoir épargné Rambo causera le départ de Kirk Douglas de la production, en désaccord avec cette idée, alors que cet acteur légendaire avait accepté d'interpréter le colonel Trautman.
:shock:
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Roy Neary
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par Roy Neary »

Supfiction a écrit :
une société entière qui lui tourne le dos et lui crache dessus pour les crimes dont elle l'accuse
Je réagis par rapport à ça. Je n'ai pas vu le film depuis longtemps mais je n'ai pas mémoire de tels reproches dans le film. Si la police lui cherche des poux au début du film, il me semble que c'est avant tout parce qu'il est "louche", vagabond mutique sans lien social et pas parce qu'il est un vétéran du Vietnam.
Je peux me tromper mais c'est le souvenir que j'en ai.
C'est dans le discours final que tient Rambo en pleurs devant Trautman : il raconte, entre autres, comment il a été "accueilli" par des Américains qui le traitaient de criminel. Ça correspond à la réalité, quand des vétérans du Vietnam ont été traités de "baby killers" à leur retour. Ma phrase que tu cites ne concerne pas spécialement la police de Hope, mais l'état d'esprit général.
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Jihl
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par Jihl »

Roy Neary a écrit :
Supfiction a écrit :
Je réagis par rapport à ça. Je n'ai pas vu le film depuis longtemps mais je n'ai pas mémoire de tels reproches dans le film. Si la police lui cherche des poux au début du film, il me semble que c'est avant tout parce qu'il est "louche", vagabond mutique sans lien social et pas parce qu'il est un vétéran du Vietnam.
Je peux me tromper mais c'est le souvenir que j'en ai.
C'est dans le discours final que tient Rambo en pleurs devant Trautman : il raconte, entre autres, comment il a été "accueilli" par des Américains qui le traitaient de criminel. Ça correspond à la réalité, quand des vétérans du Vietnam ont été traités de "baby killers" à leur retour. Ma phrase que tu cites ne concerne pas spécialement la police de Hope, mais l'état d'esprit général.
Je pense même que ce que reproche de la police, composé à mon avis en partie de vétérans de la Seconde Guerre mondiale (sur un plan on voit des médailles derrière le Shérif Teasle), c'est justement la perte de la guerre au Vietnam par la génération de Rambo. Ils sont sans doute convaincus qu'eux avaient mieux servi leur pays à l'époque et qu'ils auraient mieux fait au Vietnam.

Plus généralement, j'ai revu le film avec un certain plaisir. C'est un bon survival qui m'a fait un peu penser à Délivrance. La mise en place est bonne (excellente première scène), malgré certains clichés du cinéma d'action (la roue arrière en moto :roll: ). Pour moi la meilleure partie est celle de la traque quasi muette en forêt. Le film avec peu de mots restitue bien les enjeux du retour des vétérans vaincus et marginalisés. Il devient moins bon avec le personnage du Colonel, dont le maintien "britannique" m'a paru totalement artificiel. En lisant la chronique, j'ai appris et je regrette vraiment l'abandon du projet par Kirk Douglas, qui aurait à mon avis donné une vision et une fin beaucoup plus réaliste à l'ensemble du film (il aurait voulu que Rambo meurt). Vraiment dommage car on est peut être passé à côté d'un très bon film. 5/10
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Spike
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par Spike »

A l'occasion d'une rediffusion sur Ciné+ (la nouvelle restauration redonne des couleurs au film de 1982 d'ailleurs), j'ai pris la peine de lire le roman d'origine, First Blood de David Morrell (en anglais). Si l'intrigue et les péripéties sont quasi-identiques, la caractérisation des personnages par exemple est assez différente. J'ai essayé de reprendre un maximum d'éléments ci-dessous tant que c'était encore frais dans ma mémoire. J'espère que ça intéressera quelqu'un...
Spoiler (cliquez pour afficher)
- Le prénom de Rambo n'est pas mentionné dans le roman.
Le prénom "John" qu'il reçoit dans le film est une référence à la chanson When Johnny Comes Marching Home.
- Le roman se déroule à Madison, dans le Kentucky.
Le film se déroule à Hope, fictivement placée dans l'Etat de Washington (dans le monde réel, Hope, où a été tourné le film, se trouve en Colombie-Britannique).
- La scène au début du film au cours de laquelle Rambo se rend au domicile d'un ancien camarade de combat n'existe pas dans le livre, qui commence directement avec Rambo qui fait du stop à la station-service.
- Hormis ses cheveux longs (qui seront coupés par Teasle), sa barbe, ses cicatrices de guerre et les blessures qu'il subira au cours du récit, Rambo n'est pas vraiment décrit physiquement.
- Dans le roman, Teasle se prénomme "Wilfred Logan" et occupe la fonction de chef de police.
Dans le film, Teasle se prénomme "William Wright" et est shérif. Apparemment, ce dernier changement vise à corriger une erreur juridique présente dans le bouquin : les hommes aux ordres de Teasle y sont qualifiés d'adjoints (deputies). Or un chef de police ne dispose pas de deputies, contrairement à un shérif.
- Dans le roman, Teasle est un co-protagoniste : le récit alterne entre le point de vue de Rambo et le sien. Les similitudes entre les deux protagonistes sont surlignées à de nombreuses reprises. Teasle est bien plus développé dans le roman : on apprend que sa mère est morte en fausses couches parce que l'Eglise ne voulait pas la laisser avorter, que son père a été accidentellement abattu lors d'une partie de chasse alors que Teasle était encore jeune, qu'il a été ensuite élevé par Orval (le maître-chien), qu'il a été policier à Louisville avant de revenir dans sa ville natale et que sa femme l'a quitté, est sur le point de divorcer et qu'elle ne veut pas lui donner d'enfant. Il redoute de devoir lui répondre au téléphone.
- Dans le roman, Teasle conduit une première fois Rambo aux portes de la ville. Celui-ci remarque que la situation s'est déjà produite plus d'une dizaine de fois ailleurs et que Teasle est plus supportable que les autres policiers, mais il en a assez. Il revient alors en ville s'acheter à manger (un hamburger infect, et cher parce que Rambo a demandé des oignons en accompagnement) et à boire dans un restaurant. Teasle le reconduit à nouveau hors de la ville. Après avoir ingurgité son horrible pitance, Rambo revient une nouvelle fois à Madison et se fait arrêter pour de bon par Teasle qui subodorait son retour.
Dans le film, Rambo se fait arrêter dès son premier retour à Hope. Il existe apparemment une scène coupée au cours de laquelle il se rend dans un restaurant qu'il quitte lorsqu'on veut lui faire payer les accompagnements.
- Dans le roman, Rambo ne possède pas de couteau de survie avec accessoires dans le manche. Il récupère plus tard un couteau de chasse sur le cadavre d'un de ses poursuivants.
- Rambo est bien plus "grande gueule" dans le roman. Il n'hésite pas à "répondre" à Teasle et à ses adjoints. Il est plus arrogant et semble chercher la bagarre.
Dans le film, il est taciturne et passe plus pour une victime des circonstances, incomprise. Certaines répliques de Trautman sous-entendent néanmoins que, d'après lui, Rambo a envenimé la situation (Well you did some pushing on your own John., You did everything to make this private war happen.).
- Les noms/apparences physiques/caractérisations des adjoints dans le roman sont mélangés entre leurs homologues cinématographiques. Ex. Le Mitch du film est un mélange entre le Mitch et l'Art Galt du roman. L'Art Galt du film reprend le nom d'Art Galt, mais aussi des éléments de Shingleton.
- Dans le roman, Rambo remarque dans le commissariat la Distinguished Service Cross décernée à Teasle lorsqu'il faisait partie des Marines durant la Guerre de Corée.
Dans le film, les médailles décernées à Teasle sont visibles bien plus tard dans son bureau (quand tout le monde croit que Rambo est mort). Et le Teasle du film faisait partie de l'U.S. Army.
- Dans le roman, Rambo passe devant un juge pressé de rentrer chez lui qui le condamne à 3 mois de prison. La scène souligne l'incohérence du système judiciaire : Rambo est presque sans le sou et le juge lui donne le "choix" entre payer une amende élevée ou subir une peine d'emprisonnement. Le juge bâcle également son prononcé puisqu'il oublie une prévention.
Dans le film, Teasle mentionne que Rambo passera devant le juge le lendemain et qu'il risque 3 mois de prison.
- Dans le roman, les cellules souterraines du commissariat rappellent à Rambo la geôle viet-cong où il avait été détenu. Il supplie Teasle de ne pas l'y enfermer, mais celui-ci refuse car il n'y voit qu'une vaine tentative de se soustraire à la sanction prononcée une fois mis devant le fait accompli.
- Dans le roman, les policiers se moquent simplement des cheveux longs et de la barbe de Rambo. Ils le laissent prendre une douche normale. Teasle lui coupe les cheveux et veut le raser pour des raisons sanitaires. Rambo s'empare alors du rasoir, éventre Art Galt, puis casse le nez d'un autre adjoint (au point de lui faire saigner des yeux).
- Rambo s'échappe en tenue d'Adam du commissariat. Dans les montagnes, il tombe sur un vieux moonshiner qu'il convainc de lui donner des vêtements. Il reçoit également en cadeau un fusil.
Par conséquent, la scène où Rambo se fabrique un "poncho" avec une bâche pourrie n'existe pas dans le roman. Rambo ne porte pas non plus de bandana dans le roman.
- Dans le roman, Rambo veut se réfugier au Mexique.
- La captivité de Rambo au Vietnam et son évasion sont explicitées dans le roman.
- Après avoir lâché la paroi de la falaise pour atterrir dans le grand arbre en contrebas, Rambo se blesse grièvement aux côtes. La douleur s'intensifiera tout au long du roman.
Dans le film, Rambo ne se blesse apparemment qu'au bras lors de sa chute (même si Sylvester Stallone s'est véritablement cassé plusieurs côtes en effectuant la dernière partie de la cascade adaptant cette scène).
- Dans le roman, Rambo vise au fusil et tue intentionnellement d'une balle dans la tête le flic qui le canarde depuis l'hélico.
- Dans le roman, il n'y a pas de scène où Rambo essaie de se rendre après avoir tué le flic de l'hélico. C'est simplement une idée qui lui traverse l'esprit un peu plus tard et qu'il rejette derechef.
- Dans le roman, il va ensuite flinguer à distance la plupart des chiens, Orval et plusieurs policiers.
- Dans le roman, lorsqu'il fouille les cadavres des policiers pour récupérer des munitions/revolver/vivres, il n'est pas choqué le moins du monde et mentionne qu'il a vu pire au Vietnam.
Dans le film, Rambo a visiblement une nouvelle crise de stress post-traumatique lorsqu'il retourne/relève le cadavre d'Art Galt.
- Dans le roman, Rambo tue le reste des adjoints présents lors de la scène de l'orage (un au couteau, Shingleton d'une balle dans la tête puis dans un oeil puisqu'il a survécu à la 1ère, ...). Pas de pièges façon système D.
Dans le film, Rambo laisse les policiers en vie, mais souligne qu'il aurait très bien pu les tuer : I could have killed 'em all, I could've killed you.
- Dans le roman, Teasle s'en tire parce que Rambo croit que le vétéran de la Guerre de Corée va lui tendre un piège en s'enfonçant dans des ronces. En réalité, Teasle, le trouillomètre à zéro, essaie de fuir Rambo par tous les moyens ( :lol: ) et s'évanouit au milieu de la végétation. Rambo se rend compte trop tard de son erreur d'appréciation et tombe lui aussi dans les pommes en raison de ses douleurs aux côtes.
- Dans le roman, c'est Teasle qui a fait venir le Colonel Trautman pour l'aider à traquer Rambo.
Dans le film, il est surpris de le voir débarquer.
- Dans le roman, Trautman est basé physiquement sur Kirk Douglas (menton proéminent...).
L'acteur était censé interpréter le personnage dans l'adaptation cinématographique, mais s'est désisté la veille du tournage pour différends artistiques (changement de la fin, notamment).
- Dans le roman, Trautman a formé les hommes qui ont entrainé Rambo. Il ne le connait pas personnellement. Trautman est nettement moins présent dans le récit. Il révèle néanmoins des éléments biographiques concernant son poulain : sa mère est morte d'un cancer ; son père a essayé de le tuer au couteau, mais il lui a décoché une flèche avec un arc et s'est enfui avant de travailler dans un garage ; il s'est engagé volontairement dans l'armée (car il savait qu'il serait ainsi formé par les meilleurs).
Dans le film, Rambo a été appelé sous les drapeaux.
- Dans le roman, Teasle est vraiment mal en point et carbure aux médocs pour tenir le coup.
- Dans le roman, des civils et autres pseudo-pros participent à la chasse à l'homme lancée contre Rambo. Teasle sait par expérience que ça va tourner au désastre : en effet, ils abattent involontairement un policier. Rambo tue deux de ces "amateurs".
- Dans le roman, Rambo révèle qu'il a déjà tué deux autres personnes depuis son retour aux USA avant Madison et admet qu'il aime tuer.
- Une scène du roman voit Rambo se camoufler en s'enduisant entièrement le corps de boue (scène reprise dans le film Rambo II : La Mission).
- Dans le roman, Rambo tue une chouette au fusil pour la manger dans la mine.
Dans le film, c'est un sanglier embroché avec une lance artisanale.
- Le titre First Blood n'est pas repris dans le texte du roman proprement dit. Dans le film, c'est une réplique de Rambo au Col. Trautman : They drew first blood, not me.
- Dans le roman, c'est Rambo qui provoque un éboulement à l'entrée de la mine afin de négocier sa reddition. Il se rétracte lorsqu'il se rend compte que la mine possède une autre sortie.
Dans le film, c'est la Garde nationale qui explose l'entrée de la mine au bazooka tellement ces "guerriers du dimanche" ont peur de l'ex-Béret vert.
- Dans le roman, peu avant la sortie de la mine, Rambo est confronté à des chauves-souris.
Dans le film, ce sont des rats.
- Dans le roman, Teasle reçoit un appel de sa femme, qui marque définitivement leur rupture.
- Dans le roman, Rambo vole une voiture de police afin de revenir en ville.
Dans le film, c'est un camion militaire chargé de mitrailleuses M60.
- Dans le roman, Rambo entend alors sur la fréquence de la police le message de Trautman* le dissuadant de poursuivre sur cette voie, mais il n'en a cure.
* La voix de Trautman était diffusée par haut-parleur dans le camp d'entrainement des Bérets verts, donc il la reconnait.
Dans le film, Trautman appelle Rambo à la radio bien plus tôt dans le récit, alors que ce dernier se terre encore dans la mine et ils ont une discussion.
- Dans le roman, Rambo fait sauter à coups de bâtons de dynamite le commissariat et tue ainsi le dernier adjoint dont disposait Teasle. Le chef de police le poursuit dans la rue (où les habitants sortent) et retourne contre lui son entrainement militaire : Rambo croit logiquement que Teasle va l'attaquer en contournant le bâtiment derrière lequel Rambo est caché. Teasle décide alors de progresser en venant de la rue (exposée) : il touche mortellement Rambo, mais le vétéran de la guerre du Vietnam possède d'excellents réflexes et le touche lui aussi.
Trautman et d'autres membres des forces de l'ordre arrivent. Teasle prétend qu'il y a désormais un lien psychique entre lui et Rambo ( :| ) et que ce dernier veut que ce soit lui qui l'achève. Trautman et les policiers d'Etat essaient de l'en dissuader, mais rien n'y fait. Rambo qui se traine, mourant, essaie de tuer lun civil armé d'un fusil qui le vise, mais le touche seulement à l'épaule, car il voit trouble. Trautman amène Teasle à proximité de Rambo. Celui-ci tire une dernière fois sur Teasle. Trautman semi-décapite d'un tir de fusil à pompe un Rambo agonisant. Teasle meurt.
Dans le film, Teasle ordonne par haut-parleur aux gens de rester chez eux. Rambo mitraille le commissariat, rentre à l'intérieur, détermine où se trouve Teasle et le touche en tirant à travers le toit. Trautman arrive alors et essaie de raisonner Rambo. Celui-ci craque psychologiquement et finit par se rendre. Teasle est emmené en ambulance.
Une scène antérieure dans la taverne fait référence à la fin du roman, puisque Teasle demande à Trautman s'il va rouler une pelle à Rambo ou lui faire sauter la cervelle lorsqu'il le retrouvera.
Il y a aussi évidemment l'autre scène de fin filmée où Rambo met un pistolet dans la main de Trautman en lui ordonnant de l'éliminer. Le Colonel reste de marbre, donc Rambo fait en sorte que l'arme s'actionne et meurt.

En conclusion, le Rambo du roman est (d'un point de vue mental) une version malfaisante de celui des suites cinématographiques : un personnage qui carbure à l'adrénaline et a besoin de tuer. Il parait également plus faible : il commet des erreurs de jugement, se blesse très fréquemment, utilise principalement des armes à feu... Teasle et ses adjoints sont quant à eux bien plus convenables. Dans le 1er film, Rambo est victimisé, et les policiers, diabolisés. L'ex-Béret vert parait également bien plus balèze/increvable dans le film : avec tout le cirque mis en branle, il s'en sort avec une coupure au bras en gros et ne se bat principalement qu'avec un couteau, un caillou et des pieux artisanaux... L'opposition vétéran de la guerre de Corée / du Vietnam est enfin fortement diminuée dans le film.
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par gnome »

Super intéressant, merci !
Je suppose qu'il n'existe pas en français.
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harry
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par harry »

Ressorti deja plusieures fois en VF durant les annees 2010.

La derniere edition:
https://www.amazon.fr/Rambo-David-Morre ... b_title_bk

Toujours intéressant de voir le comparatif entre un livre et son adaptation au ciné. J'avais fait pareil avec Jaws, ou bien que l'histoire reste a peu près la même, les personnages sont très différents et beaucoup de sous intrigues sont modifiées ou abandonnées dans le film. Dans ce cas la, je dirais que le bouquin est bien mais le film est "meilleur", en tout cas donne une autre expérience.
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par hellrick »

gnome a écrit : 10 mars 21, 08:34 Super intéressant, merci !
Je suppose qu'il n'existe pas en français.
Le roman? Si si il existe depuis longtemps en français sous le titre Rambo et se trouve partout. Par contre les romans des 2 et 3 sont devenus introuvables
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par Spike »

Pour les traductions françaises, il parait qu'il vaut mieux privilégier les récentes éditions chez Gallmeister. La fin est censurée dans la version J'ai Lu (source).
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par El Dadal »

Spike, merci pour ton post de récap des différences d'adaptation, c'était très instructif, et ça m'a aussi donné envie de me refaire le film.
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Flol
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Re: La trilogie "Rambo" (1982-1985-1988)

Message par Flol »

harry a écrit : 10 mars 21, 09:26 J'avais fait pareil avec Jaws, ou bien que l'histoire reste a peu près la même, les personnages sont très différents et beaucoup de sous intrigues sont modifiées ou abandonnées dans le film. Dans ce cas la, je dirais que le bouquin est bien mais le film est "meilleur", en tout cas donne une autre expérience.
Je m'étais lu Jaws le bouquin il y a quelques années, et ça m'avait beaucoup étonné. Dans le sens où j'avais trouvé ça très nul. :shock:
Gloire à Spielberg et ses scénaristes d'avoir réussi à pondre un tel chef-d'oeuvre avec un matériau de base pareil (notamment le perso de Hooper, nettement supérieur dans le film).
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