Par contre, ses interventions politiques sont aussi ininteressantes que celles d'autres artistes, américains ou francais...

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
On peut difficilement faire plus simpliste comme réponse d’autant plus que le champ politique américain ne se résume pas à Biden ou Trump. Il y a des libertarians qui ont un certain sens de la méfiance de l’Etat, c’est une forme d’anarchisme de droite, l’esprit pionnier qu’on retrouve dans d’autres contrées dans le monde. C’est tout droit tiré de l’ADN du XIXe siècle, mélange entre outposts du west et Midwest américain refusant le rattachement à l’Etat fédéral au nom de la liberté de sa terre en même temps que les conséquences issues de la décomposition / recomposition de la déconfiture du Sud face au Nord, la méfiance en sus vis à vis de Washington et de ce qu’il considère être comme un excès de centralisme (toute relative par rapport au jacobinisme français il en va s’en dire
Oui, il vaut mieux à mon avis en rester là, car à force de simplification hasardeuse on arrive dans la caricature grossière. Le Eastwood républicain est bien plus inscrit dans le républicanisme de type McCain que Trump par ex. Ce n’est pas parce que Trump a fait pendant un certain temps une OPA sur le parti qu’il en a annulé les fondations et les tendances différentes tant dans électeurs que ses représentants. Ne simplifions pas les choses au nom d’une volonté de comprendre le monde, quitte à créer des dissonances bien malencontreuses.Supfiction a écrit : ↑16 févr. 21, 23:57 C’est sans doute complexe, mais ici comme là-bas, il y a un choix à faire au final entre les deux candidats. Il est sans doute gêné par de nombreux tweets débiles de Trump et par ses manières mais dans le fond, il est je pense globalement beaucoup plus en accord avec lui qu’avec Obama, Hillary et Biden. Et c’est son droit. Bref, je ne souhaitais parler de politique mais les thèmes marquants de ses derniers films et la phrase de Harry (« l'américain seul face aux médias, l'état, les autorités etc... ») m’y ont fait penser inévitablement.
Je ne suis pas sûr qu’il soit vraiment un libertarian, du moins, il est entre cet esprit là et le républicanisme effacé , conservatisme à l’ancienne, façon milieu 20e et pré néolibéral. Quelque chose qui devrait le rapprocher de l’Amérique de Eisenhower sans doute, par quelques-unes de ces caractéristiques notamment. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment « d’apologie » de la peine de mort chez lui, comme un système légitime d’un État pour réprimer la violence commise par l’un de ses membres, mais plutôt l’idée que cette peine de mort est la manifestation éparse mais acceptable d’un règlement de compte faisant suite à celui qui a enfreint violemment, porter atteinte radicalement à l’espace de la liberté - et à la vie - de tout à chacun.batfunk a écrit : ↑17 févr. 21, 00:09 Hmmm, je partage certains arguments de Coxwell,comme l'importance de la communauté(à différents échelons) pour Eastwood, qui transparait dans beaucoup de ses films:
Communauté nationale(Memories de nos pères, American Sniper,)
Communauté intimiste(Impitoyable, Bronco Billy, midnight in the garden and evil, Mystic River)
Famille(Honkytonk man, Un monde parfait, Sur la route de Madison...)
L'autre point très important aussi, c'est sa défiance vis à vis de l'autorité(Dirty Harry, Sully, Jugé coupable). Beaucoup de ses personnages sont de féroces individualistes, qui détestent qu'on empiete sur leur espace de libertés.
Je ne suis pas un specialiste mais selon ce site wiki(
https://www.wikiberal.org/wiki/Libertarianisme, « pour un libéral(conservateur) , l'État minimal est le plancher ; pour un libertarien, il est le plafond. »
Les libertariens pronent aussi le principe de non-agression, Droit naturel, selon lequel"aucun individu ni groupe d’individus n’a le droit d’agresser quelqu’un en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété."
Cette idée que ma liberté s'arrête aux portes de la tienne, que l'individu est souverain et que la société est juste un espace où cohabitent pacifiquement des individus(le contraire d'un État, qui chapeaute et regit un groupe par des règles communes) me font penser qu'Eastwood est plus libertarien.
Mais son apologie de la peine de mort, des armes et son patriotisme contredisent cette tendance.
Pour répondre à Supfiction, Eastwood n'est clairement pas un démocrate, et l'anti - étatisme de Trump lui parle certainement plus. Comme dans toute démocratie, on choisi au final entre deux candidats celui qui vous parle le plus...
Eastwood, tout comme la vie politique américaine, est un homme complexe, et c'est ce qui rend son oeuvre passionnante.Notre nature européenne ne nous permet pas de saisir pleinement toutes les complexités de la vie politique américaine...![]()
Mais en l’occurrence, c’est surtout toi qui caricature mon propos et y projette des choses. Je n’ai jamais dit qu’il était trumpiste mais juste qu’il y avait peu de doute sur le fait qu’il ai voté pour lui (et non pour les démocrates). Je ne l’ai jamais traité de facho.
Oui, et je répète donc que c’est simpliste. Il n’y a rien qui affirmerait que Eastwood voterait Trump face à Biden. D’autant plus qu’il a déjà évoqué le fait qu’il ne l’aimait pas. Il existe aussi le choix de ne pas le voter. Il y a quantité de républicains « old school » qui ont redit leur choix de préférer encore Biden à Trump, surtout si ils ont la garantie d’avoir des démocrates modérés dans le « cabinet office ».Supfiction a écrit : ↑17 févr. 21, 07:50Mais en l’occurrence, c’est surtout toi qui caricature mon propos et y projette des choses. Je n’ai jamais dit qu’il était trumpiste mais juste qu’il y avait peu de doute sur le fait qu’il ai voté pour lui (et non pour les démocrates). Je ne l’ai jamais traité de facho.
J'avoue que j'ai été épaté par l'acteur, que j'ai trouvé génial. Je ne m'attendais pas à aussi bien sur ce plan.Supfiction a écrit : ↑16 févr. 21, 14:51 Revu Richard Jewell et la seconde vision a été encore meilleure que la première. C’est l’un des tout meilleurs Eastwood selon moi. On y retrouve des thèmes vus dans L’échange notamment. J’ai pensé à l’affaire Dreyfus également.
Oui tu as raison, on ne le dit pas assez. C’est d’ailleurs un rôle courageux car il n’est pas mis en valeur physiquement, c’est plutôt le contraire. Je suppose même qu’il s’est enlaidi et a du prendre du poids pour la composition de cet américain « d’en bas », qui collectionne les armes à feux, idolâtre le drapeau, écoute de la country et est adepte de la malbouffe.Alexandre Angel a écrit : ↑17 févr. 21, 08:37J'avoue que j'ai été épaté par l'acteur, que j'ai trouvé génial. Je ne m'attendais pas à aussi bien sur ce plan.Supfiction a écrit : ↑16 févr. 21, 14:51 Revu Richard Jewell et la seconde vision a été encore meilleure que la première. C’est l’un des tout meilleurs Eastwood selon moi. On y retrouve des thèmes vus dans L’échange notamment. J’ai pensé à l’affaire Dreyfus également.
La scène où il étale toute sa collection sur le lit m'a bien fait rire.
Alexandre Angel a écrit : ↑17 févr. 21, 10:56La scène où il étale toute sa collection sur le lit m'a bien fait rire.
Attention à ne pas faire des amalgames. Cet élément en gras fait écho au populisme de façon général (de gauche comme de droite par ailleurs), c'est un des éléments constitutifs de la définition avec l'idée du "eux contre nous" que l'on colore ensuite avec une dimension raciale/ethnique/sociale pour mettre l'accent sur le populisme de gauche ou de droite. Sauf, qu'être républicain n'implique pas de l'être, populiste bien entendu ; les républicains de "souche" sont juste des réticents à l'Etat fédéral, ils sont plus favorables à la remise en question de la superstructure Washingtonienne qui opprimerait la liberté des uns et des autres. Que Trump ait capitalisé sur les fondements généraux des tendances républicaines ne fait aucun doute, mais qu'il cannibalise l'essence même de l'esprit républicain n'est pas acté. Le parti a souffert du trumpisme mais beaucoup de républicains de fond n'ont pas glissé dans la mouvance trumpienne-populiste, ils se sont simplement tus et sont restés discrets.Supfiction a écrit : ↑17 févr. 21, 08:13 Effectivement on ne le saura jamais. Mais on a du mal à imaginer Eastwood s’abstenir.
Ce que j’ai voulu dire peut-être maladroitement, c’est que les thèmes de ses derniers films font fortement écho aux thèmes portés par Trump : critique des médias, image de l’homme seul contre le système (le fameux État profond)..