Statique et périlleux, c'est exactement ça.Shin Cyberlapinou a écrit : ↑13 janv. 21, 23:30 Et Last action hero (dont le topic est donc remonté) sera toujours un film bancal/sympathique, toutes les séquences où le gamin essaie de démontrer à Slater qu'il est dans un film sont passablement statiques/redondantes et le grand écart*** entre un chat cartoon, Leo Zeprout, la Mort made in Bergman et le ressentiment légitime du héros de fiction contre son interprète est assez périlleux.
Je rebondis sur ce que tu dis, car il me semble qu'il est aussi là le double problème de Last Action Hero : à la fois d'écriture, pour aussi répondre à Watkinssien, et de mise en scène. Dès lors que Danny entre dans le monde de cinéma cartonnesque - dynamite "ACME ©- de Jack Slater, on bascule dans un monde sans gravité, référenciel évidemment, où à peu près tout est possible, et dont le seul moteur narratif consiste à réussir à convaincre Slater, au-delà de sa mécanique de film de lutte contre les méchants, qu'il est une personnage fictif. Dans quel but, nous l'ignorons ? Et dans quelle finalité, nous ne savons pas. A quoi bon convaincre convaincre Slater de sa nature fictive si cela ne fait aucune différence dans sa lutte contre les méchants ou sur sa propre réalité ? C'est un enjeu que la mise en scène de Mc Tiernan investit n'évidemment peu car c'est un non-enjeu. Il s'agit plutôt d'un convention de construction scénaristique, une nécessité dialectique, thèse-antithèse, destinée à maquiller la visite guidée de l'univers de cinéma. Ensuite, la désaffection de mise en scène de Mc Tiernan pour ce matériau s'explique aussi par sa nature de cinéaste très premier degré. Cela ne veut pas dire qu'il soit insensible à l'humour, à l'ironie, mais ça veut dire que son l'ironie ne peut pas être un carburant de mise en scène. Or, une partie de l'amusement du film procède principalement de ces effets de reconnaissance (oh E.T ! ), de ce regard de cinéphile comptable, et de ses nombreuses saillies comiques de Shane Black. Pour peu qu'on y soit peu sensible, on y reste quand même pendant les 3/4 du film, ce qui est, compte tenu de ce qu'il a dire, trop long.
La bascule dans le monde réel des personnages fictifs est très clairement la partie la plus intrigante, la meilleur, où Mc Tiernan retrouve des couleurs, celle qu'il voulait initialement amplifier. C'est ce monde où le mal peut gagner et les héros sont mortels.*** Je rajoute la courte séquence où Charles Dance fraichement débarqué dans le monde réel tombe sur une prostituée probablement mineure et toxicomane visiblement désespérée. Choix intéressant/bizarre pour ce qui devait le blockbuster rassembleur de l'année...