Même ressenti que toi, mais ma note a bien 2 à 3 points de plusDemi-Lune a écrit : ↑14 oct. 20, 10:48 Pour Blue steel, je suis un peu embêté, car le film exerce un indiscutable pouvoir de fascination. Je l'ai d'ailleurs revu dans la foulée. Il s'en dégage une atmosphère à la fois sophistiquée et irrespirable (gros travail sonore de Brad Fiedel en la matière) qui captive et en fait une œuvre bouillonnante, presque à la Abel Ferrara, dense de par tous ces petits riens qui fourmillent dans le cadre, qui dévoile une personnalité beaucoup plus marquée que ce que l'on pourrait croire de prime abord face au caractère un peu oublié du film dans la filmo de Bigelow. C'est d'une ligne claire remarquable, et pourtant la mise en images semble perpétuellement gorgée d'un malaise indescriptible, qui poursuit le spectateur au-delà du générique de fin. Malheureusement, la virtuosité de sa conception (réalisation, montage, photo, tout est vivant, fébrile, organique... pourquoi ne voit-on plus de films comme ça?) et le caractère presque séminal de son yuppie serial-killer (avec, aussi improbable que cela puisse paraître, Nicolas Cage dans Embrasse-moi vampire, le personnage de Ron Silver incarne le trait d'union entre le cinéma et le roman American psycho) laissent objectivement augurer d'un résultat plus fort et convaincant que la direction finalement empruntée par le scénario, qui se fourvoie, à mi-chemin, dans un jeu de chat et de la souris par trop conventionnel, sinon grotesque (le méchant qui, finalement, ne pète pas les plombs par sentiment de supériorité sociale mais parce qu'il entend la voix de Dieu dans sa tête, ou qui parvient à s'échapper à chaque fois, blessé par balle). Cette césure dans le film déçoit forcément (à l'image de l'interprétation dès lors plus discutable de Ron Silver), tant la première partie était magistrale. D'où la note en demi-teinte.
Pouvoir de fascination, c'est exactement ça, et ce qui fait que j'ai regardé le film je ne sais combien de fois à l'époque. En outre, il interroge intelligemment (en sous-texte) le rapport que les américains portent à leurs armes à feu, un sujet polémique qui n'aura que très rarement fait l'objet de véritables études au cinéma. Et puis Jamie I like to shoot people Lee, oh la la
En tout cas, ça fait plaisir de te relire.