Quel avenir pour le cinéma ?

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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hansolo
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par hansolo »

Dunn a écrit : 25 sept. 20, 13:39 On sera fixé avant le 7 octobre , date d'ouverture des préventes au cinéma .
Oui.
Le film se trouve dans une situation aussi étrange que le 4/03 quand il a été repoussé de 7 mois ...
A l'époque beaucoup trouvaient le délai exagérement pessimiste.
A présent, on trouve qu'une sortie maintenue en novembre serait très optimiste.
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hellrick
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par hellrick »

hansolo a écrit : 25 sept. 20, 13:48 A présent, on trouve qu'une sortie maintenue en novembre serait très optimiste.
Surtout avec les annonces de Boris...si la France et la plupart des pays d'Europe semblent aujourd'hui dans une situation de relatif laisser aller (en gros "les gens c'est à vous de faire gaffe, si vous le faites pas on peut rien y faire tant pis") Boris depuis qu'il l'a choppé me semble très remonté, franchement si un pays d'Europe doit se reconfiner ce sera l'Angleterre amha.

“If we don’t do this there will be nothing left to save,”

Ce serait catastrophique pour l'avenir de la franchise si le "bouquet final" de Craig était un échec, je ne les vois pas le sortir (et pourtant c'est peut-être le seul film qui me motiverait à retourner en salles)
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par Supfiction »

J’ai l’impression qu’il y a comme une guerre des chiffres avec Mulan puisque j’entends tout et son contraire, bide historique pour les uns (notamment à cause de l’échec en Chine), exploitation plus rentable que celle de Tenet pour les autres.
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par hansolo »

Supfiction a écrit : 25 sept. 20, 13:59 J’ai l’impression qu’il y a comme une guerre des chiffres avec Mulan puisque j’entends tout et son contraire, bide historique pour les uns (notamment à cause de l’échec en Chine), exploitation plus rentable que celle de Tenet pour les autres.
Ca depend si on se place du point de vue de la sortie en salles en Chine (qui est en effet un bel echec) ou de ce que rapporte à Disney la sortie VOD.
Tenet est un film qui ne s'en sort pas trop mal vu le contexte Covid, mais qui sera déficitaire au final même avec les sorties vidéo et VOD ...

Si Tenet n'etait sorti qu'en VOD, il n'aurait jamais pu rapporter autant qu'un film familial Disney ...
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tenia
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par tenia »

Sur Mulan, Disney n'a publié aucun chiffre officiel, mais les données disponibles ont été semble-t'il mal extrapolée dans un 1er temps, ce qui a donné ce chiffre de $260m de recettes via Disney+ et qui serait complètement faux.

On peut cependant supposer que si ça avait été un succès, Disney s'en serait largement vanté.
On peut d'ailleurs comparer cela à la com' de la Warner sur Tenet, qu'on n'a rapidement plus beaucoup entendu...
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par Flol »

-Kaonashi Yupa- a écrit : 25 sept. 20, 12:58 Tu peux en enlever deux de ta liste : Soul ira directement sur Disney+
Apparemment, c'est plus sûr du tout, ça.
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par hansolo »

Richard Patry, de la Fédération nationale des cinémas français : « On est ici dans un vrai film-catastrophe »
"Le report de Tenet et de Mulan, qui devaient sortir le 15 juillet, a été une catastrophe. A 30 % de leur capacité, les salles ne sont pas rentables. Nous avons eu clairement un problème d’offre. C’est vrai que beaucoup d’indépendants français ont joué le jeu, mais ce n’est pas les dénigrer que de constater que l’absence des Américains pèse très lourd dans la balance. Tout le monde réalise aujourd’hui que notre système d’aides, basé sur les entrées, est américano-dépendant. Ce système est vertueux, il nous permet de nous maintenir depuis dix ans à plus de 200 millions d’entrées par an. Mais que cette source vienne à manquer, et c’est tout le système qui s’effondre".
https://www.lemonde.fr/culture/article/ ... _3246.html
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par tenia »

Flol a écrit : 25 sept. 20, 17:32
-Kaonashi Yupa- a écrit : 25 sept. 20, 12:58Tu peux en enlever deux de ta liste : Soul ira directement sur Disney+
Apparemment, c'est plus sûr du tout, ça.
Pour le moment, c'est prévu en France pour le 25 novembre.
hansolo a écrit : 26 sept. 20, 12:49 Richard Patry, de la Fédération nationale des cinémas français : « On est ici dans un vrai film-catastrophe »
https://www.lemonde.fr/culture/article/ ... _3246.html
Faut vraiment qu'il arrête, le FNCF. Cela fait des décennies qu'on sait notamment que les exploitants sont américano-dépendants, et visiblement, le FNCF n'a structurellement rien fait contre. Et durant la pandémie, hormis pleurer les blockbusters US en réduisant l'état de la programmation à "y a rien à proposer aux spectateurs" puis à lobbyer pour des dérogations afin de pouvoir vendre des confiseries, je ne sais pas trop ce qu'ils ont fait de concret, et Patry ne fait d'ailleurs ici (dans un article certes extrêmement court...) que de nouveau pleurer les blockbusters US duquel il se plaindrait presque d'être dépendant.
Même joueur joue encore...

On pourrait aussi remarquer sa phrase "Il n’y a pas de télétravail dans notre métier." alors que festivals et cinémathèques se sont renouvelés pour proposer des programmes en ligne avec, il me semble, un relatif succès.
(EDIT : mauvais exemple, je retire ce que je propose ici)

S'il y a pourtant UN organe de l'industrie qui devrait être capable d'avoir une vision à long terme afin de travailler à une viabilité dans la durée de la profession, c'est bien lui, mais depuis le déconfinement, c'est vraiment un festival de déclarations toutes plus sidérantes les unes que les autres.
Dernière modification par tenia le 27 sept. 20, 15:32, modifié 1 fois.
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cinephage
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par cinephage »

Il faut quand même une sacrée dose de cynisme pour traiter comme tu le fais la plainte d'un secteur dont le chiffre d'affaire s'est littéralement effondré. A quel autre moment les cinémas ont-il été en pire posture qu'aujourd'hui ???

Que la salle ait tardé à évoluer est une chose, il y avait d'ailleurs avant le covid pas mal de travaux en cours visant à accompagner l'évolution du marché du cinéma. Mais proposer avec morgue, au pire moment d'une crise économique sans précédent, alors que le problème du moment, c'est de tenir les loyers et les salaires du mois, bref, suggérer de remplacer la salle par des projections à domicile, j'oscille entre l'inconscience et l'irresponsabilité. Et prendre en exemple des festivals qui ont décidé, justement, de se passer de la salle, c'est carrément absurde de dire aux salles de faire la même chose.

La concurrence écrasante du cinéma américain est un un phénomène déja fort ancien, et je te trouve un peu audacieux de prétendre que rien n'à été fait pour lutter contre. Beaucoup de dispositifs ont précisément été mis en place pour rééquilibrer les choses, et la France reste un des territoires qui a le mieux défendu sa production nationale. Renonçant à lutter contre le sens du vent (et le public), la meilleure idée a été de détourner une partie des recettes de ce cinéma pour alimenter la production nationale, puisque le public aimait ce cinéma-là et le préférait à tous les autres...

En revanche, il n'a jamais été envisagé que ce cinéma américain, qui trustait les ventes et les salles, disparaisse du jour au lendemain. Fatalement, le public a perdu sa raison de venir au cinéma. Si les salles survivent, peut-être qu'un rééquilibrage se fera, si le public suit, dans la durée. Après tout, certains films russes ou coréens proposent de grands spectacles qui n'ont rien à envier au cinéma hollywoodien. Mais pour le moment le public ne suit pas.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Message par Supfiction »

Le problème c’est le public qu’on a habitué depuis trop longtemps à se désintéresser de la culture européenne.
On peut constater que les cinémas italien, allemand, espagnol, polonais produisent actuellement d’excellents films mais dont l’audience en dehors de leur pays d’origine reste très limitée. On peut regretter par exemple la faiblesse des organisations européennes tel que les European films awards ou des événements européens comme le Festival du Cinéma européen de Lille.

Mais il y a des raisons d’être optimiste. L’avènement des plateformes de svad me semble être une énorme opportunité. Cela fait bien longtemps que l’on avait eu accès aussi facilement aux productions européennes.. à condition de fouiller dans les catalogues foutrac d’amazon, netflix (deux plateformes américaines! alors que l’on peut parier que SALTO en proposera moins) ou de Mycanal.
tenia a écrit : 26 sept. 20, 13:56 alors que festivals et cinémathèques se sont renouvelés pour proposer des programmes en ligne avec, il me semble, un relatif succès.
Et c’est un point positif à mettre sur le compte virus. Il faut espérer que cette pratique perdure à l’avenir (à voir si cela diminue ou non la fréquentation des manifestations sur le long terme, pas sûr).
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tenia
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par tenia »

cinephage a écrit : 27 sept. 20, 11:47Il faut quand même une sacrée dose de cynisme pour traiter comme tu le fais la plainte d'un secteur dont le chiffre d'affaire s'est littéralement effondré.
Pas du cynisme face au secteur, mais du dépit face à une énième déclaration à l'emporte-pièce de sa fédération, et qui ne sait décidément pas faire grand chose d'autre que proposer comme seul espoir le retour du mal qu'il dénonce pourtant dans le même texte (ce qui est fort vu la concision de l'article).
cinephage a écrit : 27 sept. 20, 11:47La concurrence écrasante du cinéma américain est un un phénomène déja fort ancien, et je te trouve un peu audacieux de prétendre que rien n'à été fait pour lutter contre. Beaucoup de dispositifs ont précisément été mis en place pour rééquilibrer les choses, et la France reste un des territoires qui a le mieux défendu sa production nationale. Renonçant à lutter contre le sens du vent (et le public), la meilleure idée a été de détourner une partie des recettes de ce cinéma pour alimenter la production nationale, puisque le public aimait ce cinéma-là et le préférait à tous les autres...
En revanche, il n'a jamais été envisagé que ce cinéma américain, qui trustait les ventes et les salles, disparaisse du jour au lendemain. Fatalement, le public a perdu sa raison de venir au cinéma. Si les salles survivent, peut-être qu'un rééquilibrage se fera, si le public suit, dans la durée. Après tout, certains films russes ou coréens proposent de grands spectacles qui n'ont rien à envier au cinéma hollywoodien. Mais pour le moment le public ne suit pas.
Comme tu le dis, si le public va voir ces films, difficile de ne pas chercher à répondre à sa demande. Pure offre de marché, ce que je comprends totalement. Mais j'ai l'impression qu'on a bâti de façon très opportuniste des structures importantes sans forcément se soucier qu'un jour, ça pourrait finir comme ça. C'est de cette industrie de l'exploitation sans plan B que je pointe, qui s'est nourrie à fond de cette dépendance en construisant en toute quiétude des établissements basant leur rentabilité sur 5% de l'offre, et jusqu'ici tout allait bien alors on oublie les risques jusqu'à ce que ça tombe sur le coin de la figure.

Et donc, "tout le monde découvrirait aujourd'hui" cette dépendance ? Allons donc. Soit c'est le cas et c'est sidérant que l'industrie n'ait pas vu cela (mais c'est de toute façon factuellement faux - comme tu le dis, ça n'a rien de nouveau), soit c'est faux et la FNCF raconte simplement n'importe quoi (CQFD).

On dirait presque un schéma de Ponzi, en fait, et c'est ça que je pointe et rien d'autre, et avec dépit et désespoir et non du cynisme.

Parce que le résultat est celui actuel : on a en fait créé des parcs d'exploitation qui ne peuvent pas fonctionner sans ces films américains là. Et "ces films américains là" ne représentent, donc, même pas 6% des nouvelles sorties. Industriellement, faire ce choix était extrêmement risqué, mais perdurer dans ce choix l'était encore plus puisqu'il suffit d'UN grain de sable pour se retrouver dans le rouge. Pas étonnant donc de voir toute cette structure se retrouver aujourd'hui dans le rouge.

C'est SUPER triste et effrayant. Totalement. Mais c'est aussi et surtout le résultat d'un choix industriel, de la part de certains acteurs du marché, et la FNCF représente aussi ces acteurs, tout comme les employés dont ces acteurs sont responsables. Donc s'en défausser comme ça maintenant que ça va mal, en tentant de faire comme si sa surprise était partagée par tous, se cacher derrière cela...
cinephage a écrit : 27 sept. 20, 11:47Mais proposer avec morgue, au pire moment d'une crise économique sans précédent, alors que le problème du moment, c'est de tenir les loyers et les salaires du mois, bref, suggérer de remplacer la salle par des projections à domicile, j'oscille entre l'inconscience et l'irresponsabilité. Et prendre en exemple des festivals qui ont décidé, justement, de se passer de la salle, c'est carrément absurde de dire aux salles de faire la même chose.
Une salle ne pourrait-elle pas organiser une séance payante en ligne de, disons, Yakari ? Tu paies 5€, tu te connectes à telle heure, et voilà ? Ce serait une façon de "tenir les loyers et les salaires du mois", et c'est ce que je propose tout simplement. Alors oui, le projectionniste ne projettera rien, mais si les revenus rentrent et qu'il peut être payé à la fin du mois, ça résout le problème du moment, non ?
Supfiction a écrit : 27 sept. 20, 12:28On peut constater que les cinémas italien, allemand, espagnol, polonais produisent actuellement d’excellents films mais dont l’audience en dehors de leur pays d’origine reste très limitée.
Il me semble que la qualité générale de ces films est très très très très relative et que le succès des films plus qualitatif l'est tout autant.
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par Rockatansky »

C'est pas les mêmes droits, donc la salle ne peut rien faire.

Je ne sais pas si bcp d'industries qui ont perdu 70% de leur chiffre d'affaire avaient beaucoup de plan B.
Et les grosses machines françaises ne sont pas là non plus.
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par Supfiction »

tenia a écrit : 27 sept. 20, 14:47
Supfiction a écrit : 27 sept. 20, 12:28On peut constater que les cinémas italien, allemand, espagnol, polonais produisent actuellement d’excellents films mais dont l’audience en dehors de leur pays d’origine reste très limitée.
Il me semble que la qualité générale de ces films est très très très très relative et que le succès des films plus qualitatif l'est tout autant.
Disons que ça manque surtout de films de pur divertissement et de cinéma de genre (mis à part le cinéma espagnol). Mais il n’y a pas que ça. Le film Le défi du champion par exemple, est du bon cinéma populaire qui parle à tout le monde (le foot et l’éducation) mais qui est sorti dans l’indifférence générale.
Dernière modification par Supfiction le 27 sept. 20, 15:32, modifié 1 fois.
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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Message par tenia »

Rockatansky a écrit : 27 sept. 20, 14:54C'est pas les mêmes droits, donc la salle ne peut rien faire.
Le fait que certaines cinémathèques (et festivals) aient pu faire des séances en ligne m'a donné l'impression qu'il y avait une ouverture sur cet aspect, même si c'est techniquement de la VoD.

Autant pour moi alors, je vais corriger mon post pour amender cette bêtise.
Rockatansky a écrit : 27 sept. 20, 14:54Je ne sais pas si bcp d'industries qui ont perdu 70% de leur chiffre d'affaire avaient beaucoup de plan B.
Oui enfin, le problème actuel de nombreuses industries est avant tout un problème de demande (1) généralisé (2), alors que celui des salles est plutôt un problème d'offre (1) très spécifique (2) (90-95% de leur offre étant toujours disponible). Je ne dis pas que Tenet n'aurait pas fait le double d'entrées sans la pandémie, mais les films plus modestes sortis ces dernières semaines font des scores équivalents aux films plus modestes de l'année passée et Tenet a fait presque 1m en 1 semaine, donc il y a une demande.

Alors après, je vois ça à la lueur de mon ancien boulot : j'ai beaucoup taffé avec nos acheteurs pour éviter des problèmes de ruptures en approvisionnement, mais aussi pour ne jamais avoir une dépendance pouvant mettre à genoux à elle seule notre production. Et on n'a jamais bâti une viabilité structurelle autour d'une spécificité importante, même juste pour rentabiliser un projet. Les fluctuations de demande n'étaient pas de notre pouvoir, mais gérer ça, oui. Et ça passe aussi par le dimensionnement des projets. Ce que l'absence des blockbusters US montre pourtant, c'est qu'un important pan du parc français a été taillé pour seulement 7.5% de son offre, qu'il a pris pour argent comptant sa présence et sa vitalité financière, et qu'il est autrement ingérable car monstrueusement sur-dimensionné pour tout le reste.

Je trouve cela intéressant du point de vue du pur business plan, car c'est généralement ce que toute industrie évite : c'est ultra casse gueule d'une part, et ça place en plus les fournisseurs concernés dans une importante position de force (on le voit avec Disney qui se gave de plus en plus sur les billets, tout comme Warner en a profité avec Tenet). C'est ce dimensionnement et son immense spécificité que je questionne. Je ne dis pas qu'ils ne font pas sens vu que ces films rapportent 60% des entrées. Je me demande juste comment on en est arrivé à bâtir tout un pan de l'industrie sur la seule base de quelques grosses machines. D'autant que l'évolution au fil des années a été de favoriser les complexes multi-salles au détriment des petits établissements (favorisant là encore une concentration...), soit le type d'établissement le moins à même de pouvoir limiter ses coûts de fonctionnement et donc éviter de se retrouver dans le mur au moindre souci.
Rockatansky a écrit : 27 sept. 20, 14:54Et les grosses machines françaises ne sont pas là non plus.
Les films millionnaires en France (c'est globalement d'eux qu'on parle) représentent environ 7.5% de l'offre annuelle, toutes nationalités confondues. Les grosses machines françaises doivent représenter annuellement environ 15-20 films sur 650-700, soit 2-3% de l'offre. Pas de quoi changer la répartition de l'offre.
Supfiction a écrit : 27 sept. 20, 15:26Disons que ça manque surtout de films de pur divertissement
L'Allemagne comme l'Italie proposent annuellement plusieurs équivalents de nos comédies françaises populaires (avec Til Schweiger et Checco Zalone notamment). Le Zalone avait notamment battu Star Wars 7 au BO italien.
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Dunn a écrit : 25 sept. 20, 13:39 On sera fixé avant le 7 octobre , date d'ouverture des préventes au cinéma .
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