"Neill Blomkamp aura été le réalisateur d'un seul succès"
Une phrase on-ne-peut plus vrai (du moins pour le moment hein) à son propos. Faut dire, avec un premier film à relativement petit budget (30 millions) l'adoubement par Peter Jackson a attiré tous les regards peut être un peu tôt sur le réalisateur de pub pour voitures !
District 9 m'a particulièrement marqué à sa sortie (au point de le montrer à ma copine le seul après midi où j'avais pu avoir la maison vide) en le revoyant aujourd'hui je lui trouve vraiment pas mal de défauts.
Celui qui m'a très agréablement surpris par contre c'est Elysium pour lequel je n'aurai à reprocher que le casting (Matt Damon en membre d'un gang mexicain ) et si le film a plutôt bien fonctionné au ciné j'ai l'impression qu'il n'a pas marqué les esprits.
Et l'échec, assez mérité selon moi, revient à Chappie (je n'ai pas trouvé de topic dédié ici) sur lequel il n'y a malheureusement pas grand chose à dire.
Blomkamp est avant tout un réalisateur visuel, il aime les robots qui font "pscchit bang poum" et les explosions qui font "cchhhbroumpf". Sur moi ça fonctionne plutôt bien, les scènes d'action de Elysium sont à la fois nerveuses et lisibles et c'est vraiment un bonheur.
Le soucis de Blomkamp ce sont surtout les scénar' et les dialogues... il tente de dénoncer l'apartheid et le racisme en faisant un film qui l'est involontairement avec District 9.
Également un probable soucis éthique. Il engage et met en avant le duo Die Antwoord pour le film Chappie, duo connu pour ses dérapages homophobes, sexistes (suspicion de pédophile ça se pose là quand même) et racistes depuis de nombreuses années.
Ah il a un autre soucis, aucun de ses projets n'aboutissent. On l'avait annoncé pour Alien Paradise Lost, finalement non, on l'avait annoncé pour Robocop, finalement non, on l'a annoncé sur Alien 5 (ouais deux fois) et finalement non !
En attendant un éventuel retour on peut regarder ses courts métrages ici : Oats Studios
Dedans il y a à boire et à manger mais j'aime particulièrement la série de vidéos sur le téléachat
Un type qui devrait être superviseur des FX/CGIs plutôt que real/scénariste. La promesse de District 9 avait déjà beaucoup de faiblesses et Elysium n'a fait que continuer a le montrer, des bons concepts de SF mais traites de manière "bas de plafond" pour culminer dans un Chappie proprement insupportable.
Oui on dit souvent que Blomkamp est l'homme d'un seul film,moi je dirais plutôt l'homme d'un court-métrage.
Je suis pas un grand fan de District 9, je reconnais ses qualités, mais j'aurai préféré quand même que ce soit de la SF matinée de drame social plutôt que le contraire, j'en suis ressorti un peu frustré.
Finalement sa grande réussite reste Humanité déchue (rakka), remarquable court-métrage, à l'esthétique incroyable, qui préfigure la science-fiction que j'aimerai regarder de nos jours, à voir s'il est capable un jour de reproduire un tel niveau sur un long métrage.
En tout cas qu'il reste dans son domaine de prédilection, car son Demonic est inepte, j'ai rarement vu plus laid, les images de réalité virtuelle sont un gag.
La réalisation est tellement anonyme qu'on se demande si c'est bien lui derrière la caméra.
On voit bien où il voulait en venir, mais la façon dont il se plante ne rend pas très optimiste sur la suite de sa carrière.
Addis-Abeba a écrit : ↑16 nov. 21, 11:53
Finalement sa grande réussite reste Humanité déchue (rakka), remarquable court-métrage, à l'esthétique incroyable, qui préfigure la science-fiction que j'aimerai regarder de nos jours, à voir s'il est capable un jour de reproduire un tel niveau sur un long métrage.
Je n'ai pas été visiter depuis un moment la chaîne YouTube de Oats Studios pour voir si ces fameux courts-métrages y sont toujours visionnables mais l'intégralité de ces derniers sont apparemment disponibles sur Netflix si j'en crois la chronique publiée dans le dernier Mad Movies.
Addis-Abeba a écrit : ↑16 nov. 21, 11:53
Finalement sa grande réussite reste Humanité déchue (rakka), remarquable court-métrage, à l'esthétique incroyable, qui préfigure la science-fiction que j'aimerai regarder de nos jours, à voir s'il est capable un jour de reproduire un tel niveau sur un long métrage.
Je n'ai pas été visiter depuis un moment la chaîne YouTube de Oats Studios pour voir si ces fameux courts-métrages y sont toujours visionnables mais l'intégralité de ces derniers sont apparemment disponibles sur Netflix si j'en crois la chronique publiée dans le dernier Mad Movies.
Seul bémol : des sous-titres français parfois en roue libre car googletranslatorisés à la va-vite, notamment sur le court Firebase.
Toutefois, ça correspond très bien à l'esprit de cette édition physique (voir le commentaire hilarant publié derrière la boîte).
Pour moi aussi, c'est ce que je préfère de Blomkamp, et j'aime bien District 9. Il faut dire que je suis sorti furieux de la projection d'Elysium et je n'ai pas osé voir ses suivants.
Wouah, la jaquette vend du rêve ! Et ça se trouve où cette petite pépite ? (je viens de voir sur Blu-ray.com qu'eBay semblait être la seule alternative pour se procurer le dit précieux, indiqué comme zoné A sur le site, tu confirmes ?)
C'est vers là que Google m'a mené en effet. Leur boutique online est temporairement down à cause de la pandémie qui nous pourrit la vie depuis bientôt 2 ans déjà, j'attendrai donc sagement une reprise en 2023/24... peut-être. Merci en tous cas pour l'info technique
Sysy Imperator a écrit : ↑22 sept. 20, 21:30
réalisateur de pub pour voitures
Ça y est ! Enfin le grand retour de Neill Blomkamp au cinéma avec un projet excitant !
Ou pas :
TheGentlemanBat a écrit : ↑7 juin 23, 16:42
Le film a l'air d'être passé sous les radars alors qu'un teaser a été mis en ligne début janvier.
J'imagine que ça fera (ou pas) le bonheur des gamers et des fans de voitures qui font va-va-voom mais perso j'ai du mal à trouver la moindre source d'excitation dans ce projet d'adaptation sans doute accepté par un Neill Blomkamp désabusé ayant un besoin impérieux de remettre ses finances à flot (et qui sait, redémarrer ainsi l'activité de son studio).
tchi-tcha injustement méfiant a écrit : ↑26 juin 23, 15:41
N'étant pas gamer et n'ayant plus quinze ans (depuis une semaine ou deux), je ne suis pas du tout la cible. En l'état, j'évalue les chances d'avoir une bonne surprise entre 0% et le néant absolu (au doigt mouillé).
Roilo Pintu a écrit : ↑26 juin 23, 18:45
Le pire étant pour moi, avoir découvert il y a peu que c'était Neill Blomkamp qui était à la réal.
(même si son dernier film Demonic était horrible)
Shin Cyberlapinou a écrit : ↑26 juin 23, 19:46
Blonkamp, le Russell Mulcahy des années 00, au moins en termes de trajectoire professionnelle... Je me demande si District 9 tient encore le coup.
Roilo Pintu a écrit : ↑26 juin 23, 20:28
Revu il y a 2-3 ans et ça tient toujours la route, comme le suivant Elysium.
Blomkamp a des choses interessantes à apporter au cinéma SF en plus d'avoir un vrai savoir faire technique qui n'a pas l'air de transpirer dans ce Gran Turismo qui ressemble à un DTV tout fade.
nobody smith a écrit : ↑9 août 23, 18:52Gran Turismo 5/10
Boubakar a écrit : ↑9 août 23, 20:49Gran Turismo : 5/10
moi-même a écrit : ↑14 août 23, 02:22Gran Turismo (Neill Blomkamp) 4,5/10
Je développe avec une version augmentée/alourdie de ce que j'en disais dans le topic du classement des sorties :
Pas seulement l'adaptation du jeu vidéo, il s'agit d'un biopic sur un joueur de Gran Turismo devenu pilote automobile. Plus précisément, un biopic sage et lisse sur les débuts d'un pilote qui a réussi à faire de sa passion son métier, sans pour autant devenir un grand champion.
On reconnaît Neill Blomkamp puisqu'on se demande encore une fois ce qui s'est passé après District 9 pour qu'il n'en confirme jamais les espoirs. Visuellement, il passe à côté de ses bonnes intuitions (le champ de vision altéré et la perception du temps modifiée des pilotes) et se fourvoie à la place avec une fausse bonne idée (faire se superposer vraies compétitions et courses virtuelles). Pour un film tiré d'un jeu de simulation qui se prétend ultra-réaliste au point de former de véritables champions, c'est paradoxal d'échouer à rendre ses courses vrombissantes.
(et j'en peux plus de ces p*tain de plans de drone à la c*n, b*rdel de m... )
Plus gênante est l'absence flagrante d'ambition de Blomkamp à dépasser ses visées publicitaires. Gran Turismo n'est pas aussi retors que Barbie, le produit Mattel lui aussi sur les écrans cet été. Ce spot de deux heures pour Nissan et PlayStation ne cherche même pas à faire semblant de proposer autre chose qu'une longue pub à la gloire de sa marque. Donc on ne s'attardera pas sur ses héros en quête de légitimité face à un milieu qui ne voit en eux qu'une opération marketing - à juste titre d'ailleurs. Dommage, car c'est justement le trio d'acteurs qui parvient à humaniser le film par instants, entre le petit nouveau Archie Madekwe (avec son accent gallois au hachoir), le déjà has been Orlando Bloom (en directeur marketing ringard) et David Harbor en instructeur bougon (qui écoute Black Sabbath sur son walkman).
Ça enjolive un peu beaucoup la réalité (normal d'avoir des enjoliveurs dans un film de voitures, certes), ce n'est pas encore le grand retour de Neill Blomkamp, mais pour du publi-reportage c'est moins pire que ce que j'aurais imaginé.
Le pilote Jann Mardenborough a bien été victime d'une violente sortie de route lors d'une course (avec à la clé la mort d'un spectateur), et il affirme avoir tenu lui-même à ce que cet épisode soit présent dans le film. Sauf que le récit en fait le moteur qui le poussera à "gagner" les 24 Heures du Mans quelques semaines plus tard (une troisième place qu'on peut en effet considérer comme une victoire pour un joueur qui gagne ses galons de "vrai" pilote). Sauf qu'en réalité cet accident est survenu plus tard, après ses débuts racontés ici. L'utilisation du drame est moralement discutable, elle en dit surtout long sur le niveau du scénario qui n'est clairement pas le point fort du film.
Sur la victoire finale au Mans (bah ça c'est pas un spoiler, vous vous doutez bien que le récit doit se terminer sur une victoire) :
Mauvaise idée de recycler le God Moving Over the Face of the Waters de Moby déjà utilisé dans le plus mémorable Heat de Michael Mann.
Mais si, vous savez, quand Al Pacino prend la main de son pote De Niro :
Avec un tel souci de réalisme et avec de telles caméras, comment le résultat à l'écran peut-il à ce point être infichu de restituer une sensation de vitesse et de danger ? Parce qu'on nous refait le coup de Top Gun Maverick avec sa technologie révolutionnaire en promettant des images qui vont nous souffler la rétine, mais à l'arrivée c'est pas French Connection :
PS : Fans des Spice Girls (je sais qu'il y en a par ici), Geri Halliwell a pris un petit coup de vieux. Vous êtes prévenus.
tchi-tcha a écrit : ↑14 août 23, 03:16 PS : Fans des Spice Girls (je sais qu'il y en a par ici), Geri Halliwell a pris un petit coup de vieux. Vous êtes prévenus.
Et encore, il faut la reconnaître !
Je n'ai reconnu ni Halliwell, ni Orlando Bloom ...
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)