"Peggy Sue s'est mariée"
Alors qu'elle s'apprête à divorcer, une femme se retrouve plongée dans ses annees lycée, 25 ans plus tot. Pourra-t-elle faire d'autres choix et éviter le désastre à venir?
C'est avec emotion que j'ai revu ce film avec mon fils de 14 ans. Je l'avais decouvert avec beaucoup d'enthousiame en 86 à sa sortie et ne l'avais jamais revu. A part le concept general et le coup des collants, j'avais tout oublié.
Sur le theme, facile, du retour vers le passé et de la seconde chance, le film avait tout du casse gueule : sujet tire-larme, anachronisme, nostalgie sixties, Nicolas Cage,...
Grace à l'art de Coppola, et l'interprétation de Kathleen Turner, il est souvent vraiment émouvant. Comme l'héroïne, on est bouleversé par ce qui lui arrive.
Je citerai deux passages particuliers au debut et à la fin:
* La sortie de l'infirmerie, le trajet en voiture et l'arrivee au domicile
* La visite aux grands parents.
Au debut, Coppola se contente de montrer sans surligner, laissant d'abord couler le flot de sensations visuelles avant le court instant de quasi panique devant la porte familiale : apres une seconde d'hesitation, Peggy Sue frappe avant de rentrer chez elle.
La scene avec la mere est alors incroyable...
A la fin, la situation de l'heroine et du spectateur n'étant plus la meme, il évite l'émotion frontale que pouvaient etre les retrouvailles avec les grands parents pour preferer un tres beau plan de Peggy regardant songeuse à la fenetre, puis un dialogue magnifique où Peggy évoque ses enfants qui lui manquent.
Dans une sorte d'envolée, le passage suivant à la loge du grand pere est leger et excellent.
Le film oscille constamment entre le registre de l'émotion pure, l'inévitable comique de situation (Peggy s'enfilant un verre de Whisky devant ses parents,...), le volet jubilatoire de l'affaire, mais aussi le drame du à la douleur enracinée, irreductible, de Peggy.
C'est ici qu'il faut saluer la prestation de Kathleen Turner, qui rend si bien compte de la "tempête sous le crâne" de l'heroine.
Peggy Sue est submergée, lâche prise, s'amuse, s'énerve, et tente de reprendre son destin en main.
Progression fortement non lineaire, avec ses rechutes, ses emballements (la proposition sexuelle en voiture), son apathie, ses doutes,...
Jusqu'au final.
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Indispensable dans la filmographie de Coppola.
Mon fils a beaucoup aimé. Sans savoir qu'il s'agisait du meme auteur, comme on avait vu Twixt il y a peu de temps, il a tout de suite reconnu la similitude entre le beatnik ténébreux et Flamengo : la fuite en moto est la meme.