SEPTEMBRE 2020
FILM DU MOIS:
Larmes de clown, de Victor Sjöstrom (1924) 10/10 - Preuve s'il en est du talent de Lon Chaney, ce très beau film déroule son récit avec une lente tristesse, annonçant dès le départ la venue d'un "dernier rire". La mise en scène, magistrale, de Sjostrom, ne cesse d'élever le film de séquence en séquence. Chef d'oeuvre.
FILMS DECOUVERTS:
Black Journal, de Mauro Bolognini (1977) 7,5/10 - Un curieux dispositif autour d'un récit de cannibalisme précédant la deuxième guerre mondiale... Entre humour noir et drame social. Curieux de croiser Max von Sydow en femme...
Relic, de Natalie Erika James (2020) 8/10 - Huis-clos qui travaille le thème de la vieillesse en mode fantastique. L'intime et l'horreur, inhérent à ce thème, sont ici soulignés avec finesse, pertinence et beaucoup de talent. Une belle surprise.
Amulet, de Romola Garai (2020) 3/10 - Mediocre, auteurisant, dans l'air du temps... Et bien longuet. A éviter.
Shakespeare's Sh*tstorm, de Lloyd Kaufmann (2020) 8/10 - Un délicieux mélange qui accumule mauvais gout, provocation, critique sociale, avec un humour décapant qui ira jusqu'au générique de fin. Gros coup de coeur, c'est le film qui m'aura fait le plus rire en salle depuis le déconfinement...
Fanny Lye Deliver'd, de Thomas Clay (2020) 8,5/10 - Porté par une BO étonnante, composée par l'auteur, ce film atypique oscille entre thriller et débat théologique. Tourné en 35 mm et éclairé par Giorgos Arvanitis, sa beauté formelle est un indéniable atout.
Der Student von Prag, de Henrik Galeen (1926) 6/10 - Intéressant, mais je préfère la version 1913, plus ambitieuse formellement. Ici, on s'interroge un peu sur certaines motivations.
Dr. Jekyll and Mr. Hyde, de John Robertson (1920) 7/10 - Ici, on a un Dr Jekyll particulièrement bon, et un Jekyll dont les actions mauvaises restent assez nébuleuses. Mais l'atmosphère est bien rendue, et John Barrymore campe un Hyde assez phénoménal...
Sputnik, d'Egor Abramenko (2020) 7,5/10 - De la bonne SF, intelligente et subtile. Un peu lente par moment, mais l'ensemble est vraiment de bonne tenue.
Possessor, de Brandon Cronenberg (2020) 7,5/10 - Un intéressant récit de SF, dans lequel le fils Cronenberg poursuit son gout pour la body horror et l'imagerie expérimentale. Le récit est néanmoins plus linéaire, et se suit avec intérêt. Une jolie réussite.
Random acts of violence, de Jay Baruchel (2019) 6,5/10 - Un film de serial killer malin, sans doute un peu gadget dans son utilisation de la BD et un peu léger dans son traitement du thème 'la violence en art est-elle responsable des actes violents' ? Mais on s'amuse bien, les effets sanglants sont omniprésents, c'est déja ça...
Tomiris, de Akan Satayev (2019) 8/10 - Biopic de la reine tribale qui mit fin au règne du roi perse Cyrus le grand, mais aussi et surtout un film à grand spectacle, qui convoque quelques très belles séquences de bataille, et quelques très belles chorégraphies de combat.
Genius Party, de Nicolas de Crécy, Atsuko Fukushima, Yoji Fukuyama, Hideki Futamura, Shôji Kawamori, Shinji Kimura, Mahiro Maeda, Kôji Morimoto, Kazuto Nakazawa, Tatsuyuki Tanaka, Shin'ichirô Watanabe, Hiro Yamagata, Masaaki Yuasa & Shin'ya Ôhira (2007) 7/10 - Anthologie d'animation du Studio 4°C, qui alterne de petites merveilles d'animation, et quelques film plus inégaux.
Beauty Water, de Kyung-hun Cho (2020) 8/10 - Un film d'animation coréen cruel et particulièrement imaginatif...
Teddy, de Ludovic Boukherma & Zoran Boukherma (2020) 8,5/10 - Assisterait-on à une tendance croisant le naturalisme français au fantastique à l'anglo-saxonne ? Le film entretient une vague parenté avec Grave, tout en ayant un style très spécifique. Gros coup de coeur, en tout cas.
The Trouble with being born, de Sandra Wollner (2020) 4/10 - D'un rythme neurasthénique, porté par une voix off en mode monologue idiot, le film mélange d'intéressantes pistes de reflexion, mais son style trainant me pose vraiment problème, tout comme le choix d'une ambiguité permanente.
Destruction finale, de Kim Byung-seo & Lee Hae-jun (2019) 7,5/10 - Film d'action et buddy movie, ce film a beaucoup avoir un certain nombre de clichés, la caractérisation fonctionne suffisamment pour qu'on rentre dans le film. Le contexte géopolitique du film m'a également interpellé.
Prince Ehtejab, de Bahman Farmanara (1974) 8/10 - Charge contre l'aristocratie iranienne, récit introspectif et sombre, magnifique visuellement, ce film m'apparait comme une déclinaison iranienne du salon de musique, mais avec un mordant et une subversion propre à ce pays et aux seventies...
La niña de fuego, ce Carlos Vermut (2014) 8/10 - Film qui réunit plusieurs personnages aux problématiques croisées, et qui se révèle assez sombre... On reste perplexe quand aux ramifications de ce film, mais on le ressasse aussi beaucoup.
Kajillionaire, de Miranda July (2020) 7/10 - Charmant film indie américain, dans lequel M.July décline sa fantasie sur une famille qui ne vivrait que d'arnaques, au mépris de toute affection pour leur fille. Le casting apporte beaucoup à ce film, qui reste un peu bavard...
Kinoglaz, de Dziga Vertov (1924) 7/10 - A la fois documentaire et film de propagande sovétique, le film de Vertov vaut aussi pour des choix de mise en scène et de montage audacieux et qui élèvent le film.
Spree, d'Eugene Kotlyarenko (2020) 6,5/10 - Polar drolatique sur un jeune twitcher en quête de popularité, qui va aller jusqu'à tuer pour accroitre ses vues. Ludique, mais le film enfonce tout de même beaucoup de portes ouvertes...
Impetigore, de Joko Anwar (2019) 6,5/10 - Exercice de style indonésien, qui doit beaucoup à sa belle photo et à une ambiance efficace. L'intrigue, en revanche, alterne opacité et clichés, et peine à totalement convaincre...
Fried Barry, de Ryan Kruger (2020) 7,5/10 - Etonnant récit sur la déambulation d'un junkie kidnappé par des aliens... Entre film expérimental et récit d'errance, le film fonctionne étonnamment bien, notamment grace à son acteur principal, le surprenant Gary Green.
Get the hell out, de I.-Fan Wang (2020) 2/10 - Hystérique, idiot, mal écrit, et surtout mal mis en scène... A ne pas tenter sans un cachet d'aspirine sous la main.
Last and First Men, de Johan Johannsson (2020) 8/10 - Etonnant film éthéré, où la voix de Tilda Swinton nous délivre un message des générations futures, écrit par Olaf Stapledon en 1972, tandis que la caméra arpente des spomeniks qu'elle met superbement en valeur, sur un fond musical particulièrement réussi. Un très beau film, totalement atypique.
The Babysitter: Killer Queen, de McG (2020) 3/10 - Je retrouve enfin le McG vulgaire, autosatisfait et sot que je n'aime pas. Il faudra que je comprenne ce qui m'a fait apprécier le premier opus... En tout cas, ici tout est vulgaire (séquence de 5 minutes sur un pipi dans un vase), banal (lord d'une baston, les compteurs de vie façon jeu vidéo descendent), et très très bête (sans doute pour rire...).
Moscou ne croit pas aux larmes, de Vladimir Menshov (1980) 9/10 - Un magnifique film sur l'amitié et l'amour, qui suit le parcours de 3 jeunes filles des années 50 à la fin des années 70. Très juste, très émouvant, avec des personnages très bien caractérisés et attachants. Un très grand film, oscar du meilleur film étranger à l'époque, d'ailleurs. Merci à Tamasa pour ce bluray magnifique.
Psiconautas, de Pedro Rivero & Alberto Vázquez (2015) 8/10 - Entre allégorie et conte macabre, un film à la poésie funèbre, à la noirceur vénéneuse.
Vampire Hunter D, de Toyoo Ashida (1985) 8/10 - L'animation est un peu datée, mais l'inventivité des scènes et la mise en scène maintiennent l'intérêt du film tout du long. On comprend que ce film soit une référence de l'animation japonaise.
Attraction 2 - Invasion, de Fedor Bondartchouk (2020) 5,5/10 - Ce twilight de l'espace reste tout de même autrement divertissant, malgré beaucoup de niaiseries, que la saga des vampires à paillettes...
The Blackout, de Egor Baranov (2019) 8,5/10 - Beaucoup d'action, un postulat SF basique mais efficace. Ca fonctionne pas mal du tout, et le cinéma russe est dans une bonne période pour le grand spectacle naïf et l'amateur de SF...
Tih Minh, de Louis Feuillade (1918) 6,5/10 - Grande saga d'espionnage située dans le sud de la France. Quelques très belles séquences (une poursuite sur les toits, une malle au dessus du vide), un peu d'atmosphère (poisons, hypnose, déguisements insolites) sont les atouts de ce récit, dont les enjeux en eux-même semblent peu intéresser Feuillade (il y a du McGuffin avant l'heure, ici)...
Da 5 bloods, de Spike Lee (2020) 6/10 - Beaucoup de gimmicks qui ne fonctionnent pas tous, une complainte des noirs en Amérique un peu appuyée, mais j'ai surtout un souci avec le montage, alors qu'habituellement c'est le point fort de Lee.
The Devil all the time, d'Antonio Campos (2020) 7,5/10 - J'ai pu lire que ce film faisait honte aux grand roman qu'il adaptait. Dont acte. N'ayant pas lu le roman, je trouve ici un récit d'Americana un peu longuet, mais bourré de comédiens qui font largement le job, et d'une noirceur assez impressionnante. Pas du grand cinéma, mais un film tout à fait correct.
KFC, de Le Binh Giang (2017) 4/10 - Efficace dans l'horrifique et le malaisant, le film l'est beaucoup moins dans la caractérisation de ses personnages, ce qui rend son amorce de récit confuse et incompréhensible...
Dreamkatcher, de Kerry Harris (2002) 2/10 - Le film serait plus crédible si les personnages étaient des gens moyens. Ici, c'est une psychiatre pour enfant qui se comporte comme une imbécile, son mec agit de façon encore plus sotte, et seul un amas de cliché sauve le film de l'incurie totale, c'est dire...
Fear, Inc. de Vincent Masciale (2016) 7/10 - Film d'horreur rigolo, en mode "The Game", où l'on emploie une société pour se faire peur. Les références filmiques sont innombrables, c'est un film de fanboy, mais le ton est rigolo et le rythme enlevé en fait un bon divertissement.
La rue sans joie, de G.W. Pabst (1925) 7,5/10 - Récit sans fard des turpitudes d'une époque, la film saisit par la noirceur du monde qu'il décrit, une Autriche de 1921 où les gens mouraient de faim, prêts à tout pour survivre...
Stuart Little, de Rob Minkoff (1999) 5/10 - Jalon du cinéma d'animation numérique, le film joue la métaphore enfant adopté/enfant différent en optant pour une souris afin de rester universel. Ca ne fonctionne pas toujours, et le ton est souvent un peu naïf. Paddington, à ce niveau, est beaucoup plus abouti.
The Natural, de Barry Levinson (1984) 7/10 - Un peu trop long, très happy-end, mais c'est du cinéma hollywoodien de bonne facture, Randy Newman au score, deux Robert au casting (Redford et Duvall) deux charmantes actrices aussi (Kim B. et Glenn C.), une poignée d'oscar noms, et un sujet un peu trop américain pour un gros impact en France, le baseball... Mais le spectacle old-school est assez réjouissant, Barry fait le job.
Dilili à Paris, de Michel Ocelot (2018) 6/10
FILMS REVUS:
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la /maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
) mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)
février 2019=Roma (Cuaron)
mars 2019=La symphonie nuptiale (Stroheim)
avril 2019=Little Monsters (Forsythe)
mai 2019=Sang et or (Panahi)
juin 2019=Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (Uchida)
juillet 2019=Toy Story 4 (Cooley)
aout 2019=Midsommar (Aster)
septembre 2019=Adoration (du Welz)
octobre 2019=Seance on a wet afternoon (Forbes)
novembre 2019=Les vikings (Fleischer)
décembre 2019=Jallikattu (Lijo Jose Pellissery)
janvier 2020=1917 (Mendes)
février 2020=Elmer Gantry (Brooks)
mars 2020=Il était une fois en Anatolie (Ceylan)
avril 2020=Céline (Brisseau)
mai 2020=La residencia (Serrador)
juin 2020=L'année des 13 lunes (Fassbinder)
juillet 2020=Leolo (Lauzon)
aout 2020=Girl Walk : All Day (Krupnick)