AOUT 2020
FILM DU MOIS:
Girl Walk : All Day, de Jacob Krupnick (2011) 10/10 - Sorte de video clip d'une heure vingt, le film devient vite une ode à la danse, une déclaration d'amour à New York, une démonstration de force, parfois simplement une blague. Au final, il dégage une énergie positive incroyable. Sorte d'oeuvre post-moderne (financement en crowdfunding, la BO est l'album du musicien mashupeur Girl Talk en accès libre, filmé avec de très modestes moyens dans la rue, le film lui-même est en accès libre sur internet),
Girl Walk : All Day offre aussi un regard sur ce que pourrait être le cinéma de demain...
FILMS DECOUVERTS:
Viktor und Viktoria, de Reinhold Schünzel (1933) 7,5/10 - Une charmante opérette, qui joue sur des codes très libres pour la période. La mise en scène est assez plate, mais les comédiens sont extraordinaires.
Un linceul n'a pas de poches, de Jean-Pierre Mocky (1974) 7,5/10 - Mocky en journaliste qui n'a peur de rien, le film est souvent bancal. Mais le casting fabuleux, et quelques scènes mordantes de satire politique ou sociale lui donnent une force et une pertinence inattendue.
O Fovos /
La peur, de Kostas Manoussakis (1966) 8,5/10 - Drame social où le fils du fermier, frustré sexuellement et idiot, commet un crime. Le film joue d'une bande son spectaculaire et d'une mise en scène assez brutale et brillante.
Mother Dao, the Turtlelike, de Vincent Monnikendam (1995) 8/10 - Montage documentaire de films des années 20 sur l'exploitation des ressources en Indonésie. Visuellement frappant, le film montre surtout l'industrialisation systématique, et l'échelle, de cette exploitation totale. Le résultat est frappant, et assez déprimant.
Sous les ponts /
Unter den Brucken, de Helmut Käutner (1946) 7/10 - Récit d'amourettes sur péniche, dans la veine de l'Atalante. Le film, tourné en 1944, a le mérite de montrer Berlin avant les bombes, et offre une fraicheur assez heureuse.
Araya, de Margot Benaceraf (1959) 7/10 - Documentaire sur l'exploitation du sel dans la presqu'il vénézuélienne d'Araya, qui fait un portrait assez complet de la vie dans cette zone désertique.
The Void, de Jeremy Gillespie & Steven Kostanski (2016) 7,5/10 - Film d'horreur très inspiré par Carpenter, qui parvient à peser par son travail sur l'ambiance sombre du film.
Premier contact /
Encounter, de Paul Salamoff (2018) 6/10 - Récit de SF minimaliste assez naïf, mais globalement assez attachant tout de même.
Salyut-7, de Klim Shipenko (2017) 8/10 - Le cinéma russe fait son Apollo 13, et le résultat est plutôt impressionnant. Un chouette film pour tout amateur de conquête spatiale, en forme de réponse du berger à la bergère...
Le souffle au coeur, de Louis Malle (1971) 8/10 - Remarquable récit d'une enfance dans les années 50, avec Lea Massari en mère très, très aimante. Bien fichu et très juste.
The Canyons, de Paul Schrader (2013) 7/10 - Avec l'outrance propre à Bret Easton Ellis, ce récit d'amour possessif dans le LA des années 2010 se révèle meilleur que je ne m'y attendais, avec quelques expérimentations réussies (musique, caméra errante et plans longs).
Phase IV, de Saul Bass (1974) 8,5/10 - Un excellent film de Science-fiction, aussi intelligent que pessimiste. Seule la fin, qui renoue avec les expériences visuelles du réalisateur, me laisse un peu sur ma faim, mais reste en soi visuellement remarquable.
The Inugami Family /
Inugami-ke no ichizoku, de Kon Ichikawa (1976) 7,5/10 - Sorte de whodunnit ludique, entre horreur et comédie, qui entremêle grande et petite histoire. On admirera le talent d'Ichikawa pour rendre ses personnages, même ceux qui agissent le plus mal, compréhensibles et aimables...
Ca s'est passé en plein jour, de Ladislao Vajda (1958) 9/10 - Film policier sec et efficace, porté par un casting au poil, Michel Simon & Gert Frôbe, mais aussi Heinz Rühmann.
Quatre de l'infanterie /
Westfront 1918, de G.W.Pabst (1930) 8/10 - Film spectaculaire sur la Première Guerre Mondiale, sombre et assez effrayant. Un appel à la paix éloquent et poignant.
Le messager, de Joseph Losey (1971) 7,5/10 - Un superbe travail de reconstitution de l'Angleterre, et un charmant récit de découverte de l'amour par un jeune garçon de 13 ans.
Flagellations /
House of whipcord, de Pete Walker (1974) 5/10 - Le postulat est drole, un couple de juristes ayant décidé de prendre sur eux la discipline de jeunes filles aux moeurs trop décadentes... Mais la mise en scène lancinante dure, affaiblit toute tension, et on finit même par s'ennuyer poliment devant le film.
La rose écorchée, de Claud Mulot (1970) 8/10 - Un pur film d'exploitation, mais filmé avec une élégance de dandy et un style assez charmant. Beaucoup de plaisir devant ce film.
L'empereur Tomato Ketchup, de Shuji Terayama (1971) 3/10 - Terayama se livre à un film expérimental et transgressif qui agace, épate, ennuie ou choque. Le tout s'avère un peu bourratif, et certaines séquences sont pénibles à voir aujourd'hui...
L'ange rouge, de Yasuzô Masumura (1966) 7/10 - Le gout de Masumura pour le sordide me perturbe toujours autant, mais le film est un regard très amer sur l'horreur guerrière, et vaut largement le visionnage.
Madre, de Rodrigo Sorogoyen (2019) 8/10 - Un film sur le deuil, mais pas seulement, un film à la psychologie profonde et intrigante. Très réussi.
The Climb, de Michael Angelo Covino (2019) 7/10 - Avec des allures thématiques de film indé des années 90, The Climb aborde une mise en scène très ambitieuse, pas toujours adaptée à son sujet, en revanche. Le tour de force impressionne tout de même, je serais curieux de voir le prochain film de ce Covino.
Die Parallelstrasse, de Ferdinand Khittl (1962) 4/10 - Un dispositif nébuleux, un film qui perd volontairement son spectateur dans une démonstration de l'impénétrabilité des images (ou dans un foutage de gueule wtf, qui sait ?)... Reste que le film se révèle répétitif, et finalement pas vraiment passionnant...
Terreur dans le Shanghai Express, de Eugenio Martin (1972) 7,5/10 - Si l'intrigue est assez classique, on se prend au jeu de la reconstitution, du casting, et d'une résolution fluide et cohérente. Un film très divertissant, en somme, où Terry Savalas brille en cosaque le temps de quelques courtes séquences...
Le cabinet des figures de cire, de Paul Leni (1924) 7/10 - Film expressionniste, où c'est le délire imaginatif d'un écrivain qui anime, le temps d'un récit, les figures des grands méchants de l'histoire. Mention spéciale à la dernière histoire, formellement assez ambitieuse.
L'infirmière /
Yokogao, de Koji Fukada (2019) 6/10 - Thriller psychologique en mode slow-burn (ultra-slow). Pas inintéressant et bien joué, mais le déroulement manque de surprises, et certains traits sont trop appuyés...
Les nouveaux mutants, de John Boone (2020) 8/10 - Malgré des défauts criants, j'ai été touché par les personnages, les visuels, de ce film fragile qui a été pas mal malmené, visiblement...
Effacer l'historique, de Benoît Delépine & Gustave Kervern (2020) 7/10 - La comédie boomer ultime... Parfois drole, parfois lourdingue, ce sera le film à revoir dans 40 ans.
Sinbad, de Zoltán Huszárik (1971) 7/10 - Très abouti visuellement, superbe, même, cette déambulation dans la mémoire d'un coureur frustre par son coté incomplet, à tout raconter par bribe, il ne raconte plus rien...
L'élégie /
Agit, de Yilmaz Güney (1972) 6/10 - Saga turque qui suit des contrebandiers dans les montagnes, forcés de fuir la police et de survivre en rebelles, en attendant une éventuelle amnistie. Entre western et récit social, un film intrigant.
The King of Marvin Gardens, de Bob Rafelson (1972) 7/10 - Un film très bancal, mais qui comporte quelques moments de pure magie, comme par exemple le monologue de Jack Nicholson en ouverture, une formidable séquence...
Rabid dogs, de Mario Bava (1974) 8/10 - Remarquable de tension et de réalisme, ce thriller se démarque de l'oeuvre formaliste à laquelle Bava nous avait habitué, mais c'est une sacrée réussite.
Tenet, de Christopher Nolan (2020) 7,5/10 - Nolan poursuit son travail formel sur le temps au cinéma, avec un polar futuriste stylé, un peu glacé, mais porté par un duo d'acteurs fabuleux, John David Washington et Robert Pattinson.
FILMS REVUS:
Akira, de Katsuhiro Otomo (1988) 10/10 - Révision enchantée et sur grand écran de ce film séminal, dont il est difficile aujourd'hui de dire combien il apportait de sang neuf et ouvrait les portes du monde à l'animation japonaise...
Tale of Tales, de Matteo Garrone (2015) 8/10 - Somptueux récit de contes aussi drôles que tragiques, que je revois en bluray avec le même plaisir qu'en salle.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la /maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
) mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)
février 2019=Roma (Cuaron)
mars 2019=La symphonie nuptiale (Stroheim)
avril 2019=Little Monsters (Forsythe)
mai 2019=Sang et or (Panahi)
juin 2019=Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (Uchida)
juillet 2019=Toy Story 4 (Cooley)
aout 2019=Midsommar (Aster)
septembre 2019=Adoration (du Welz)
octobre 2019=Seance on a wet afternoon (Forbes)
novembre 2019=Les vikings (Fleischer)
décembre 2019=Jallikattu (Lijo Jose Pellissery)
janvier 2020=1917 (Mendes)
février 2020=Elmer Gantry (Brooks)
mars 2020=Il était une fois en Anatolie (Ceylan)
avril 2020=Céline (Brisseau)
mai 2020=La residencia (Serrador)
juin 2020=L'année des 13 lunes (Fassbinder)
juillet 2020=Leolo (Lauzon)