La Comédie italienne

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: La Comédie italienne

Message par bruce randylan »

Drôles de couples / Le coppie (Mario Monicelli, Alberto Sordi & Vittorio de Sica - 1970)

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Un film à sketchs où Monicelli et Sordi se partagent le gros morceau laissant les restes à De Sica, pas très motivé il faut dire.

Il frigorifero
Monicelli ouvre les festivités - ou plutôt les hostilités - dans cette satire féroce de la société de consommation où un couple de prolétaires se saignent pour payer la dernière traite de leur frigo. Après avoir ainsi perdu bêtement l'argent, le couple se demande s'il ne faudrait pas faire comme leur voisine qui se prostitue.
Sur le papier, le sujet est parfait pour la fibre sociale caustique et militante de Monicelli. Sur l'écran, il subsiste quelques réserves qui empêchent de s'enthousiasmer pleinement. Le partenaire masculin de Vitti, Enzo Jannacci, n'a pas la même présence. De plus, entre son cabotinage mal géré et une caractérisation grossière dans son introduction où il passe pour un plouc demeuré (surprenant venant de Monicelli), on met un peu de temps à croire au couple qu'il forme avec Vitti et donc à se prendre au jeu. Ca s'améliore une fois qu'ils reviennent chez eux et que l'histoire se met vraiment en place. La suite est d'un meilleure niveau, notamment les tentatives maladroites de Vitti comme tapineuse.
Mais à l'image d'une conclusion prévisible et assez facile, le sentiment général est plus celui d'un bon potentiel inabouti.

La camera est clairement le meilleur du lot grâce à un nouvelle fois à Alberto Sordi devant, et ici derrière la caméra. Il y interprète un métallurgiste qui veut offrir à son épouse, femme de ménage, des vacances dans un hôtel de luxe de la Sardaigne pour leur anniversaire de mariage.
Contrairement au précédent sketch, l'écriture rend beaucoup réaliste un couple aux origines modestes avec un bon dosage dans l'écriture même si bien-sûr c'est avant tout le mépris de classe des riches touristes, et de leurs serviteurs, qui est tourné en dérision. Mais Sordi n'oublie pas de montrer que son personnage peut facilement basculer du côté des gentils beaufs. Son épouse est consciente - et gênée - de ne faire partie du même monde et préférerait rester à sa place. Seul Sordi essaie, sans s'en rendre compte, de faire tomber les barrières sociales et un ordre établi, face à une quasi caste. L'acteur-réalisateur privilégie la tendresse et la bonhommie à la méchanceté ou la farce pour un moyen-métrage assez réussi qui doit dépasser les 60 minutes. Grâce à une bonne construction où l'ironie et le décalage rythment malicieusement les situations, les péripéties du duo pour trouver où dormir amènent à une excellente chute qui ne manque pas de mordant sans jamais forcer le traits.

Je l'ai pas revu depuis son passage au cinéma minuit, mais le génial segment de Sordi pour Mais où est-tu allé pour les vacances ? pourrait presque en constituer une suite officieuse, même si l'actrice est différente. Pour ce que je m'en rappelle, l'épisode de 1978 m'a paru supérieur à celui de 1970. Ce n'est tout de même pas une raison pour bouder son plaisir devant ce parfait numéro de Sordi.

Il leone clos tristement le bal en une vingtaine de minutes presque pénibles. De Sica ne semble absolument pas inspiré par un scénario où deux amants se retrouvent prisonniers de leur garçonnière à cause de la présence d'un lion dans la cour, échappé d'un cirque. Ils vont donc régler leur compte en étalant à tour de rôle leur hypocrisie et leur lâcheté.
Sans savoir que faire De Sica lâche donc la bride à Vitti et Sordi qui cabotinent à outrance sans le moindre garde-fou. Il n'en ressort un grand moment de vide.

Chose curieuse, la durée annoncé à la cinémathèque (et sur l'ensemble des sites internet) est d'un peu moins moins de 2h, voire 105 minutes, alors qu'on a eu une droit à 2h15 de projection ! :shock:
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Re: La Comédie italienne

Message par Jack Carter »

Je veux voir La Camera ! :o
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Jean-Pierre Festina
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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

Il vedovo, Dino Risi.
L'histoire d'un époux parasite et malchanceux en affaires qui cherche mollement à se débarrasser de sa femme richissime afin de renflouer ses caisses.
Film de 1959, pas encore un chef d'oeuvre et pourtant le trait est sûr, net, achevé, intemporel. Impossible de s'ennuyer devant ce film tant le rythme est régulier, la trame serrée et les personnages bien assis. A côté, des réussites historiques comme Le Pigeon semblent archaïques, folkloriques. On répondra que le Pigeon est l'acte de naissance de la comédie A L' italienne, avec son cortège de mauvais goût et de personnages veules à la morale élastique... Et Le Veuf, où Sordi prépare le meurtre de sa femme, c'est de la collection Signe de Piste ?!? Bien sûr, il s'agit d'une comédie "domestique", sans réelle portée sociale, mais quel entrain ! 15/20

Un héros de notre temps, Monicelli.
Film de 1955. Je ne suis pas arrivé au bout, donc la note est en suspens. Le film ne manque pas d'être sympathique, mais il y règne une ambiance frénétique qui m'a épuisé. Gags à l'état d'ébauche, situations prometteuses mais bâclées, personnage d'Alberto Sordi au contours indécis (lui si ferme dans le film évoqué ci-dessus) et qui gesticule comme un homme en train de se noyer : on se dit que ce film devait être très drôle pour un Italien de 1955, et on met sur "pause". Chez moi, la pause dure depuis deux mois.

La carrière d'une femme de chambre, Risi
Chef d'oeuvre de cette veine enchantée du mélodrame semi-porno. A noter que les baffes font le même bruit que dans un Trinita ! Alors, à moins d'être adepte d'un certain mauvais goût latin, quel plaisir peut-on tirer de cette mascarade ? Ce n'est pas facile à expliquer, mais bizarrement, le tire-larmes rigolard finit bel et bien par nous tirer des larmes à la fin, et sans effet qui nous "sorte" du film. On se croirait chez De Palma : cette avalanche de sentimentalisme dont on a soin de nous montrer scrupuleusement les coutures et le grotesque finit pourtant par nous émouvoir, sans doute parce que les cinéphiles ont le coeur sensible et aiment plus que tout les belles histoires. Je n'ai même pas parlé de l'histoire du film, car cette chronique d'une jeune femme, inlassable victime de la concupiscence des hommes au beau milieu de la grande Histoire, est un copié-collé de Mon dieu comment suis-je tombée si bas. Et alors ? Et alors quand on tient une recette pareille, on l'exploite ! Certains trouveront un peu confite et même repue cette cascade de nichons et de larmes sur les violons d'Armando Trovaioli : ils préféreront la maigreur distinguée du "veuf". Je les comprends. Mais voilà... 17/20
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Supfiction
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Re: La Comédie italienne

Message par Supfiction »

Je ne trouve aucun retour sur le film Quelques pas dans la vie (Tempi Nostri), film à sketches franco-italien réalisé par Alessandro Blasetti et Paul Paviot. Personne connait ?

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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

Moi, non, mais big up pour les revers tartan du duffle-coat de Toto.
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Re: La Comédie italienne

Message par Supfiction »

Yaplusdsaumon a écrit :Moi, non, mais big up pour les revers tartan du duffle-coat de Toto.
J’ai vu ce film à sketchs plutôt amusant mais justement, celui avec Toto et Sophia Loren est absent de la version française, je ne sais pas pourquoi. Probablement une question de doublage. Une grande partie du casting est français d’ailleurs : François Perrier, Dany Robin, Yves Montand, Michel Simon..

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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

L'homme à la Ferrari Dino Risi. Fantaisie sur un vieux thème : elle a 18 ans, lui 45.
Petit chef d'oeuvre de comédie domestique. Ce film très sous-estimé est une pantalonnade, mais une pantalonnade de luxe, un peu comme "Oscar" chez nous. Rythme parfait, couleurs splendides, actrices sublimes - qu'elles aient 20 ou 40 ans d'ailleurs... fallait-il que les années 60 soient sexy pour que le cinéma ait eu une telle envie de les idéaliser ! Quant à Vittorio, il est tigresque une fois de plus. A propos de Vittorio Gassman, une petite remarque : le discours en vigueur, tenu tant par les critiques que par les réalisateurs et scénaristes eux-mêmes est que "ces films servent à ridiculiser la figure du macho rétrograde italien". Qui a réellement cru à ce mantra douteux ? Quoiqu'il joue, Vittorio Gassman n'est jamais ridicule, macho rétrograde ou pas ! Est-ce réellement aller dans le sens de la satire que d'embaucher un tel acteur ? Qui ici résiste à la force de persuasion et de séduction de Vittorio Gassman ? Pas moi en tout cas. Quand je regarde ses films, je suis lui pendant une heure trente. Alors, allons-y pour le vilain rétrograde (note : il y a un truc : je l'étais déjà). 16/20
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Re: La Comédie italienne

Message par Supfiction »

:lol:
Tu me donnes très envie de le revoir, tiens.
Vu Mafioso de mon côté. Très amusant. On aurait dit un épisode comique des Sopranos avec Alberto Sordi.
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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

Supfiction a écrit ::lol:
Tu me donnes très envie de le revoir, tiens.
Ha ha, va le trouver en dvd, pour voir ! J'ai eu du pot de tomber dessus à prix décent chez Gibert.
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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

Le prophète - Risi, 1967
Crocodile Dundee chez les hippies ! Film totalement mineur, réalisation dépourvue de la maestria cinglante d'autres films de Risi, Gassman en pilotage automatique, mais le pire c'est un scénario sans génie et mécanique. Et pourtant...
Et pourtant c'est savoureux. Années soixante obligent, le spectateur est plongé dans une douce vapeur, insouciante et colorée. Gassman et Risi ont renié ce film ? De toute façon, ils ont pondu des chefs-d'oeuvre en dormant pendant toute la décennie, c'est dire si ce rogaton mérite au moins le coup d'oeil. Je m'y suis pour ma part amusé de bout en bout sans jamais voir le temps passer, ce qui est rare.

La chambre de l'évêque du même.
Cela commence un peu comme Le Fanfaron, évolue vers les terres de Claude Chabrol et se termine comme Rebecca.
La trajectoire de Risi me fait penser à celle de Michel Audiard : les premiers films manifestent une joie exubérante à tacler les Monstres de l'un et "les cons" de l'autre, puis les films du début des années 70 atteignent une sorte d'équilibre ("Au nom du peuple italien" chez l'un, "Le cavaleur" chez le second, deux beaux films auxquels on peut pourtant préférer les précédents) ; enfin, ceux qui viennent au tournant de la décennie voient la noirceur l'emporter peu à peu sur l'humour. La chambre de l'évêque est de ceux-là. La musique de Trovaioli est envoûtante comme un thème hawaïen mais en total décalage avec le spectacle crépusculaire qui s'y déroule. Tout est mensonger et vénéneux, malgré des apparences de déjà-vu. A la fin, il ne reste que le visage poupin et les yeux clairs d'Ornella Muti. Un film de climat, au charme étrange.
Dernière modification par Jean-Pierre Festina le 16 avr. 20, 23:12, modifié 1 fois.
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Re: La Comédie italienne

Message par Supfiction »

Yaplusdsaumon a écrit :
Supfiction a écrit ::lol:
Tu me donnes très envie de le revoir, tiens.
Ha ha, va le trouver en dvd, pour voir ! J'ai eu du pot de tomber dessus à prix décent chez Gibert.
Pas de problème, j’ai le dvd de 2007.
Yaplusdsaumon a écrit :Le prophète - Risi, 1967
Crocodile Dundee chez les hippies ! Film totalement mineur, réalisation dépourvue de la maestria cinglante d'autres films de Risi, Gassman en pilotage automatique, mais le pire c'est un scénario sans génie et mécanique. Et pourtant...
Et pourtant c'est savoureux. Années soixante obligent, le spectateur est plongé dans une douce vapeur, insouciante et colorée. Gassman et Risi ont renié ce film ? De toute façon, ils ont pondu des chefs-d'oeuvre en dormant pendant toute la décennie, c'est dire si ce rogaton mérite au moins le coup d'oeil. Je m'y suis pour ma part amusé de bout en bout sans jamais voir le temps passer, ce qui est rare.
Tiens, encore Gassman/Ann-Margret ?
Celui-là il est en vod. J’attendrai pour le découvrir.
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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

Et zut, grillé alors que j'ajoutais une notule, sois maudit Supfiction. Et si les guibolles d'Ann-Margret t'ont plu dans Il Tigre, jette-toi sur ce Prophète, on voit le début de ses fesses quand elle chevauche sa moto !
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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

Yaplusdsaumon a écrit :Un héros de notre temps, Monicelli.
Film de 1955. Je ne suis pas arrivé au bout, donc la note est en suspens. Le film ne manque pas d'être sympathique, mais il y règne une ambiance frénétique qui m'a épuisé. Gags à l'état d'ébauche, situations prometteuses mais bâclées, personnage d'Alberto Sordi au contours indécis (lui si ferme dans le film évoqué ci-dessus) et qui gesticule comme un homme en train de se noyer : on se dit que ce film devait être très drôle pour un Italien de 1955, et on met sur "pause". Chez moi, la pause dure depuis deux mois.
Et j'aurais eu tort de ne pas aller jusqu'au bout : ce film est une petite réussite. A nouveau, les gags manquent peut-être un peu d'efficacité dans leur mise en scène (Monicelli semble n’avoir connu les grands maîtres américains que sur le tard) mais on se laisse prendre et on finit par s'amuser franchement devant cette espèce de Faux Coupable qui rase perpétuellement les murs. Alberto Sordi excelle en gros garçon méditerranéen à sa maman, aussi grande gueule que pleutre et pleurnichard.

N.B : À noter, la présence d’un débutant encore glabre mais qui ne demande déjà qu’à cogner : Carlo Pedersoli alias Bud Spencer.
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Père Jules
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Re: La Comédie italienne

Message par Père Jules »

Yaplusdsaumon a écrit :Alberto Sordi excelle
Jamais vu mauvais, moyen ou juste bon. A chaque fois il est exceptionnel.
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Jean-Pierre Festina
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Re: La Comédie italienne

Message par Jean-Pierre Festina »

Père Jules a écrit :
Yaplusdsaumon a écrit :Alberto Sordi excelle
Jamais vu mauvais, moyen ou juste bon. A chaque fois il est exceptionnel.
Je profite de ce que nous soyons seuls pour te dire qu'un de mes élèves ressemble comme deux gouttes d'eau aux personnages que Sordi a incarnés... C'est à ça qu'on mesure les grands artistes.
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