Torrente a écrit :Greenheart a écrit :Oui, il y a plus de coups à l'image, mais les couleurs sont bonnes et les détails HD sont pratiquement du même ordre, c'est-à-dire limite.
Je ne comprends pas le sens de cette phrase. Je croyais que les couleurs étaient bonnes, donc si les détails sont comme les couleurs, ils devraient être bons aussi et pas limites. Un truc m'échappe
En tout cas, l'édition US est effectivement meilleure. Une fois n'est pas coutume avec
Shout Factory... elle renvoie à leurs études les éditions française et allemande.
Si tu veux t'en assurer avant de ré-investir, tu as un comparatif exhaustif sur le site
caps-a-holic, comme souvent
Pour juger de la qualité d'image je me base sur :
Les couleurs : sont-elles naturelles ? (comme si l'écran était une fenêtre ouverte sur le plateau de tournage), ou bien virées, ou bien conforme au souvenir que j'en avais ou à d'autres édition ou aux photos officielles ou bien est-ce que la colorimétrie est forcée, est-ce qu'il y a un filtre en permanence sur les scènes, quand bien même elles ne sont pas supposées être toutes roses ou toutes jaunes ou toutes bleues quelque soit l'ambiance dans l'histoire, ou encore est-ce que la balance des blancs et des noirs est correcte - par exemple est-ce que le point le plus blanc est bien blanc en permanence dans le même plan sans variation d'ambiance. Typiquement est-ce qu'une flamme a l'air de brûler, un réverbère d'éclairer, une carrosserie métallisée ou de l'inox reflète-t-elle correctement le soleil, etc. En noir et blanc, je me base sur la qualité et le détail de l'échelle des gris, en me référant aux films qui ont été transférés chez Critérion ou d'autres éditeurs de qualité par exemple à partir du négatif original.
Si le film est colorisé, on doit retomber exactement sur la même qualité qu'un film en couleur de la même époque (ou des photos couleur de la même époque) et ne jamais être dérangé par la colorisation au fil de la projection. Souvent les gens qui colorisent font exprès de présenter l'image comme si elle était vieille et virée ou badigeonnée à la main, ce qui est du grand n'importe quoi : j'estime que la projection doit transporter le spectateur sur les lieux du tournage, sauf cas particulier des bandes dessinées animées et autres narrations faisant référence à un support (type Amélie Poulain ou Capitaine Sky et le Monde de demain). Par exemple la colorisation du Zorro de Disney m'est insupportable car j'ai les viewmasters de l'époque où les peaux sont naturelles, les ciels sont rayonnants, les décors et costumes merveilleusement détaillés de partout.
Les détails fins : meilleure est la HD, plus les détails fins doivent apparaître à distance moyenne : les détails fins des décors (texture des boiseries, des pierrailles, des murs, des meubles), les détails fins des costumes (détail du tissage et des motifs, dentelles etc.), les détails fins des peaux (pores, imperfections, poils et duvet, variations des couleurs du visage en fonction de l'humeur pour tous les films où le maquillage respecte un minimum les réactions épidermiques, et les acteurs ne sont pas de bois), les détails fins des cheveux et enfin le comptage des cils : s'il est possible de distinguer les cils en plan moyen, la qualité HD est maximale à ma connaissance. La compression choisie par l'éditeur fait perdre à la fois la profondeur de champ et les détails fins.
La compression : je me base sur la profondeur des champs de ce que j'ai vu de moins compressé - avec une très faible compression, le film, même antique, semble être en relief même sans lunette 3D. Et à l'opposé, au plus compressé, les détails fins se perdent lorsque l'action est rapide, ou bien dans un plan fixe, les détails fins deviennent flous d'une seconde à l'autre. En général les surfaces censées être détaillées forment des aplats. Cette évaluation dépend de la qualité du matériel de projection, mais en achetant des éditions de différents pays ou moins compressées, on constate facilement la différence. C'est par exemple de cette manière que j'ai constaté que les blu-rays Marvel français étaient de qualité inférieure au blu-rays Marvel allemand ou US (première édition, sur le même lecteur et le même écran).
Le bruit : les grouillements et autres traces, les moirages et autres traces peuvent toujours être éliminés par des algorithmes efficaces pas forcément coûteux, types ceux de VLC. L'antibruit appliqué n'importe comment (je suppose DNR) gomme les détails fins (cf. Tintin et la toison d'or, transfert original génial avec ciel bruité, disque de remplacement moins bons, et nouvelle édition 4K gommée à l'antibruit, insupportable quand on connait le transfert précédent. Pire antibruit jamais vu : transfert le plus récent de Predator en blu-ray.
Les dégâts à l'image : instabilité, coups, rayures, tâches etc. Tout peut-être éliminé d'une part lors du scan et d'autre part en comparant deux images successives où le dégât est absent. Lorsque les dégâts sont beaucoup trop graves (image qui manque, rayure continue sur toute la scène, dégât sur un élément qui n'est pas commun à deux images), là, il faut une technologie et beaucoup plus de boulot, mais souvent c'est encore faisable. Enfin il y a le problème des génériques, incrustations, effets spéciaux par superpositions : si les éléments séparés ne sont pas disponibles ou ne peuvent être reconstituer (type texte, intertitre), là on approche de la mission impossible.
La mise à échelle : lorsque la source est une image de petite taille, de la vidéo définition standard etc. Il est désormais possible de reconstruire une image HD à l'aide d'une "intelligence artificielle" qui identifie les parties de l'image censées avoir tel niveau de détail, et qui remplacent dans l'image en mouvement la partie floue de l'image par le bon détail correctement éclairé et coloré (cf. sur youtube la version HD de l'arrivée du train en gare de La Ciotat. Je suppose que la même démarche permet de reconstituer les reflets et les ombres. Le degré supérieur de cette démarche permet de reconstituer complètement le film par des modèles 3D animés et rendus de manière à respecter la continuité du film, ce qui se fait déjà en publicité ou dans des démonstrations de deep fake qui remplacent un acteur par un autre.
*
Je juge toujours l'image par rapport à la plus haute qualité disponible : ce n'est pas parce que le seul transfert disponible est pourri et en SD que j'irais raconter que l'image HD du blu-ray est parfaite "compte tenu de l'âge du film ou des sources disponibles". Si dans un épisode de Star Trek Next Generation, tel passage de l'épisode se retrouve en définition standard mise à l'échelle, et que les textures de peau fondent tandis que les cheveux fins disparaissent, je le vois donc je le dis.
Donc pour This Island Earth, les couleurs sont plutôt conformes à ce que j'attends du film et aux photos kodachromes de cette époque, même si nous ne sommes pas non plus à la qualité maximum.
Par contre, les détails fins HD sont presque toujours à la peine - textures des décors, textures des costumes, tout est quasi brouillé, ne parlons pas des autres, même si c'est toujours meilleur que la définition standard.
Une critique de l'édition américaine mentionne explicitement des détails HD meilleurs.
***
Un grand merci pour la confirmation que le transfert de Shout Factory est meilleur, hâte de pouvoir le voir.
Moi aussi je préfère la version 4:3 de This Island Earth.
J'aimerai que tous les films en fait soient présentés avec un max d'image et que le spectateur puisse choisir entre la version Open Matte et les autres formats.
Quand l'occasion se présente, j'achète les deux présentations pour décider moi de ce que je préfère, et m'immerger davantage dans le film (ou la série).
***