Bah, je suis pas forcément un aficionados de Baroux mais là, je l'ai trouvé épatant. J'ai vu que tonton René l'a sortiCommissaire Juve a écrit : D'une manière générale, j'aime bien les films de Moguy. Mais Lucien Baroux, euh, oué... de loin. Je préfère Pierre Larquey.
L'empreinte du dieu
Une jeune campagnarde épouse un brasseur, gérant d'un bistrot qui lui sert de façade pour ses activités de contrebande. Il ne tarde pas à se montrer brutal, autoritaire et n'hésite pas à la rabaisser devant son ancienne maîtresse qu'il séduit à nouveau. Face à cette situation, la malheureuse trouve un peu de réconfort avec une amie d'enfance plus âgée, désormais mariée. Le couple lui propose de venir vivre chez eux.
Un autre scénario que je redoutais pour être au final largement satisfait.
La encore, Moguy fait preuve d'humanisme et de compréhension avec des personnages bien moins lisses et manichéens qu'il n'y parait. Les différentes relations sont complexes, plutôt bien écrit pour un atmosphère assez lourde et pesante que la photographie, les décors et les cadrages accentuent bien (ombre, diagonales, perspectives, contrastes). Sans être aussi virtuose que chez Gréville, il y a une indéniable réussite dans la direction artistique qui compense un casting plus inégal comme Pierre Blanchar un peu lisse face à des Jacques Dumesnil et un certain Pierre Larquey (coucou Juve) davantage dans leur élément.
la progression du récit - malgré quelques conventions mélodramatiques et tragiques - restent dictées par la psychologie, surtout dans la seconde moitié où l'histoire gagne des enjeux supplémentaires. De cette manière Moguy parvient à rendre son récit plus ouvert, plus humain voire plus universel dans les évolutions des protagonistes.
Pour le coup les 2 heures sont justifiées et bien exploitées étant données la structure et la richesse du scénario même si on a du mal à voir si toutes les sous-intrigues vont se rejoindre dans une même finalité.
On est souvent le fil du rasoir et beaucoup trouverait ça artificiel mais pour ma part, c'est une belle réussite qui a réussi à m'émouvoir.
Intrigue à Damas (Action in Arabia - 1943)
Un journaliste débarque à Damas et ne tarde pas à être mêler dans le conflit entre nazis et alliès.
C'est pas ce film qui va me réconcilier avec Tarantino, y compris le cinéphile dont je comprends rarement les délires enthousiasmes.
ici, il délire sur un plan en particulier : « c’est la meilleure séquence d’action que j’aie jamais vue… le film est formidable même sans ce passage, mais quand il arrive à cet instant, il devient si fascinant que vous vous demandez ce que vous êtes train de voir »
Bon, en fait, c'est juste un mouvement de grue qui George Sanders traverser le hall d'un hôtel et grimper les escaliers pour arriver au premier étage. Alors, oui, le plan est pas mal, plus vif que la moyenne et frôlant les pales d'un vaste plafonnier, mais il n'a strictement rien d'inédit et ce n'est pas absolument pas une séquence d'action.
Surtout, c'est pour ainsi la seule séquence marquante du film qui brille par son invraisemblance permanente. C'est consternant d'idiotie et de raccourcis au point d'être incompréhensibles et navrant. En plus d'être cheap.
C'est simplement une petite série B vite produite et rapidement oubliable avec un Georges Sanders fidèle à lui-même, pas mal de péripéties stupides, se fait arrêter et s'échappe, des personnages désincarnés et quelques bons dialogues. Rien de plus.