Hirokazu Kore-Eda

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Supfiction
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Supfiction »

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Phnom&Penh
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Phnom&Penh »

zemat a écrit :LA VERITE : 5,5/10
C’est très intéressant de voir Deneuve jouer une version fictive d’elle-même, d’autant plus que son interprétation est impeccable. Après le scénario n’est pas bien passionnant et le film est un chouïa long.
La vérité 8/10
Je te cite, zemat, non pas pour te contredire, mais parce que j'ai eu exactement la même impression que toi sur la première heure du film.
Et puis...la dernière demi-heure:
- la mise en scène est discrète mais excellente, et Eric Gautier comme directeur photo (je l'ai découvert après avoir vu le film, mais je suis un fan absolu de son travail, et après l'avoir su, je me suis dit, "bien sûr Eric Gautier").
- le scénario n'est pas bien passionnant et le film peu paraître longuet, sauf qu'à la fin, on découvre que les personnages ont été très bien travaillés sur une histoire relativement banale et l'histoire, sur la fin, prend une vraie profondeur grâce à l'étude préliminaire des personnages. Non pas que le scénario prenne de l'ampleur, mais les personnages deviennent vraiment intéressants. Du coup, le film, à défaut du scénario, devient plutôt court.
- une direction d'acteurs vraiment excellente. Deneuve, dans son rôle, comme tu dis "en fiction d'elle-même" prend de la profondeur au fur et à mesure du film. Même si elle est toujours très bonne, je trouve que c'e'st son meilleur rôle depuis un moment. Ethan Hawke est un acteur de second rôle un peu benêt, mais un excellent amant et on se dit, "oui, ça colle bien, beau personnage". La petite Charlotte est parfaite. Et Juliette Binoche, que j'adore depuis 1986 mais dont je trouvais que les dix dernières années, malgré de beaux rôles et réalisateurs, n'était plus à sa mesure, est ici très belle et joue parfaitement.

Un film à revoir parce qu'il peut paraître anecdotique mais se révèle finalement très beau, même si discret.
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker

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Jack Carter
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Jack Carter »

le 30 septembre

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-Kaonashi-
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par -Kaonashi- »

Je ne connaissais pas, curiosité !
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Shinji »

Il était une Fois... Une Affaire de Famille :
https://www.arte.tv/fr/videos/092155-00 ... de-famille

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-Kaonashi-
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par -Kaonashi- »

:arrow:: viewtopic.php?p=2973549#p2973549
cinephage a écrit : 30 mai 22, 08:15
-Kaonashi Yupa- a écrit : 29 mai 22, 23:00
Je doute qu'il puisse faire plus raté que son Hana yori mo naho (son seul film jamais sorti en France).
Un de mes films préférés du réalisateur, comme quoi...
Ah oui ? dingue ça, j'avais l'impression qu'il y avait une certaine unanimité autour de ce film, que je n'ai d'ailleurs toujours pas réussi à voir en entier tellement il ne me passionne pas (4 tentatives, je dois en être à la moitié à peine).
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par cinephage »

-Kaonashi Yupa- a écrit : 30 mai 22, 09:38 :arrow:: viewtopic.php?p=2973549#p2973549
cinephage a écrit : 30 mai 22, 08:15

Un de mes films préférés du réalisateur, comme quoi...
Ah oui ? dingue ça, j'avais l'impression qu'il y avait une certaine unanimité autour de ce film, que je n'ai d'ailleurs toujours pas réussi à voir en entier tellement il ne me passionne pas (4 tentatives, je dois en être à la moitié à peine).
Je trouve que c'est un détournement brillant du film de samouraï. Les personnages du film sont hyper attachants, j'aime vraiment beaucoup. J'ai pensé que le film n'avait pas été distribué parce que trop japonais (il s'agit d'une histoire de samouraï totalement détournée, qui devient un film social sur une communauté de déclassés, et un discours sur certaines valeurs japonaises, qui entretient quelques liens avec une histoire de famille, dans sa façon de s'attacher aux déclassés de la société japonaise).
Pour moi, le Kore-Eda le plus faible est à chercher du coté de The Third Murder, qui était bien bancal, et dont le rythme jurait trop avec le sujet.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit : 5 mars 23, 18:13
Jeremy Fox a écrit : 28 févr. 23, 21:58 J'en suis à la moitié de la série de Kore-Eda ; un véritable bol d'air frais, un délice tout en délicatesse avec surtout un personnage qui illumine le tout par son charme, son sourire et sa gentillesse, celui de Kiyo, la makanai (cuisinière), interprétée par Nana Mori, à droite sur la photo. Merci à Jack pour le conseil :)

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Demain soir mes 3/4 d'heures quotidienne de délicatesse et de bienveillance vont me manquer. Ceux qui critiquent l'uniformité de ce que l'on peut trouver sur Netflix devraient jeter un œil sur cette petite merveille. J'aurais voulu avoir une amie comme Kiyo.
Effectivement la série tranche radicalement avec l’image qu’on a des séries sur Netflix.

https://www.rtl.fr/culture/cine-series/ ... 7900225651
https://www.telerama.fr/ecrans/makanai- ... 013806.php

Spoiler (cliquez pour afficher)
Y a encore des geishas au Japon ?
En adaptant en neuf épisodes le manga d’Aiko Koyama, le réalisateur d’“Une affaire de famille” livre un récit quasi documentaire sur l’univers des maisons de geishas, à travers l’extraordinaire récit d’apprentissage de deux adolescentes. Fabuleux.
En été, le bon peigne est le maki, en hiver, le tsunami. Si on se trompe, eh bien… ça n’est pas grave, mais tout de même : on reconnaîtra bien vite l’apprentie geisha à ce qu’elle choisit le mauvais. C’est ainsi pour les maiko, qui entrent dans leur okiya (maison de geishas) comme on entre au couvent. Et c’est à peu près le plus haut degré de dramaturgie que vous observerez au fil des neuf épisodes de Makanai, dans la cuisine des maiko, qui s’écoulent avec la grâce de l’anecdote. Car dans cette série de Hirokazu Kore-eda (Nobody Knows, Une affaire de famille), il n’y a ni suspense ni dénouement. Rien que la vie à l’encre blanche – celle qui irrigue les films d’Ozu ou un haïku – et deux trois notes de harpe pour transpercer le cœur.


Parler de rien, c’était déjà le projet derrière Seinfeld. Et quand on parle de rien on parle de tout, mais mieux. Il y avait pourtant matière à se perdre dans un de ces récits aux antagonismes banals : deux adolescentes inséparables, l’une, Sumire, précise, ambitieuse, et l’autre, Kiyo, plus vague, plus gauche, chacune plongée dans le grand bain de la compétition, loin de chez elles, dans cette grande maison coincée dans une ruelle de Kyoto. Il n’en est rien, car Kiyo est bien incapable de maîtriser l’art du mai (la danse traditionnelle des geishas) ou l’ikebana. Au départ, on pense la renvoyer chez elle, à Aomori, mais par chance c’est un vrai cordon-bleu et la cuisinière officielle se fait porter pâle.
Alors la gamine reprend le flambeau, elle sera makanai. Rarissime à son âge mais l’essentiel, c’est qu’elle ait trouvé sa voie – il y a quelque chose de platonicien chez Kore-eda, où chacun doit trouver sa place dans l’harmonie du monde. La cuisine est un don, le repas une communion. Dans cet environnement corseté, codifié, chaque plat de Kiyo agit comme un onguent, lorsqu’il y a des tracas, des doutes : tofu soyeux, oyakodon, pain perdu et udon se lovent dans la grande marmite des affects, et révèlent aux âmes les plus bornées leur sympathie cachée.
Un havre pour les femmes

Ainsi, ce huis clos satiné aux allures de petit théâtre d’opérette, trop kawaii, trop enfantin, trop bienveillant, pourrait prêter le flanc à beaucoup de cynisme. C’est en effet un lieu presque hors du temps, poudré, délicat, où tout n’est qu’entraide – la jalousie y étouffe sous les sourires forcés, les chagrins semblent dérisoires. Il y a certes Ryoko, l’ado solitaire, qui surgit au hasard tel un fantôme sardonique et lucide et qui n’en peut plus de tant de niaiserie – on apprendra plus tard les raisons de son amertume. Il y a l’excentrique Yuko, ancienne maiko, qui fuit une vie maritale qui l’ennuie. Ou Momoko, la geisha star revenue de tout, passionnée de films de zombies. Il faut dire que la rectitude de ces vies de maiko ressemble à un chemin tout tracé dont on voudrait se défaire : ont-elles fait le bon choix ? Le temps des regrets viendra-t-il ?


Kore-eda (avec la collaboration de trois jeunes réalisateurs japonais) a trouvé dans l’adaptation du roman graphique d’Aiko Koyama la quintessence de son cinéma, où la famille officielle a toujours moins d’importance que celle qu’on choisit. En un temps post- #MeToo, voilà un havre où les femmes peuvent trouver refuge, où la sororité protège et l’art rend souverain. Car, contrairement à un mythe tenace, les geishas ne s’adonnent pas à la prostitution, ce sont des artistes indépendantes, souvent bien plus libres que les femmes mariées.
Sous l’okiya donc, il y a d’un côté les « mères », qui font office de professeures ; de l’autre, des jeunes filles aux yeux constamment brillants. Tout ceci paraîtra peut-être banal, naïf. Pourtant, dans la platitude d’une croûte de pain frite à l’huile, dans le pli souple de ces tissus cintrés, dans ces gestes répétés et immémoriaux, tout, chez Kore-eda, concourt à la beauté du monde. Et c’est bouleversant.
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Roilo Pintu
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Roilo Pintu »

Gros coup de coeur sur la série “Makanai, dans la cuisine des maiko”!
Une histoire toute simple sur le papier, mais avec des personnages soignés, bienveillants, tendres; une plongée réjouissante dans la culture raffinée des geïshas, où l'on reste un témoin privilégié et proche des moindres détails, des maquillages, coiffures, costumes, mais pas que! L'art culinaire japonais y est tout aussi soigné, et ouvre facilement l'appétit!
Pour ne rien gâcher la musique de Yoko Kanno (Cowboy Bepop) est sublime.
Un vrai rayon de soleil printanier cette série!
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Jeremy Fox
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Jeremy Fox »

Roilo Pintu a écrit : 27 mars 23, 23:23 Gros coup de coeur sur la série “Makanai, dans la cuisine des maiko”!
Une histoire toute simple sur le papier, mais avec des personnages soignés, bienveillants, tendres; une plongée réjouissante dans la culture raffinée des geïshas, où l'on reste un témoin privilégié et proche des moindres détails, des maquillages, coiffures, costumes, mais pas que! L'art culinaire japonais y est tout aussi soigné, et ouvre facilement l'appétit!
Pour ne rien gâcher la musique de Yoko Kanno (Cowboy Bepop) est sublime.
Un vrai rayon de soleil printanier cette série!
Pas mieux 8)
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gnome
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Makanai

Message par gnome »

Kore-Eda filme avec une infinie tendresse ses personnages, c'est indéniable. En plus de nous mettre en appétit à chaque épisode, il lève un voile sur un pan de la culture japonaise méconnu ou mal connu. En effet, qui connait l'univers des geigha, geiko, maiko en dehors du folklore pour touristes ? je me joins donc aux posts plus haut. Pourtant la découverte de la série m'a fait le même effet que celle de Notre petite soeur (premier film que j'ai découvert du réalisateur). Tout est là pour que je sois enchanté et pourtant un petit quelque chose que je ne saurais préciser me frustre, m’empêche d'adhérer à 100%. Ceci dit, la série mûrit très bien si bien que je suis en train de la montrer à mon épouse...
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-Kaonashi-
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par -Kaonashi- »

Pour la musique de son prochain long métrage, Monster, Kore-eda devait travailler pour la première fois avec... Sakamoto Ryuichi. :|
Le film est indiqué "en post prod" sur IMDb, peut-être que la musique était déjà prête, enregistrée, mixée.
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Re: Hirokazu Kore-Eda

Message par Ouf Je Respire »

Ah zut.
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« Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer. » André Gide
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