OCTOBRE 2019
FILM DU MOIS:
Seance on a wet afternoon /
Le rideau de brume, de Bryan Forbes (1964) 9/10 - Polar fantastique, film de couple criminel, ce film est avant tout un huis-clos étouffant, porteur d'un suspense poisseux déployé dans une logique du pire. Remarquable.
FILMS DECOUVERTS:
Ca: Chapitre 2, d'Andy Muschietti (2019) 6/10 - Le film garde une dimension divertissante, malgré un abus de CGI et un travail de réécriture qui confine au massacre (la fin, notamment, qui vire au pur contresens vis-à-vis du roman).
La maison des damnés, de John Hough (1973) 7/10 - Assez peu de surprises, et Hough abuse des positions de caméra loufoques pour créer le malaise. Son utilisation de musique électronique est beaucoup plus heureuse, et donne au film une bande sonore originale et assez efficace.
Les envoutés, de John Schlesinger (1987) 7/10 - Film sur l'influence occulte de la Santeria, qui vaut plus pour son ambiance et son exploration paranoïaque de ces rites cubains que pour son récit banal et peu effrayant.
Long Pants, de Frank Capra (1927) 6/10 - Tout ce qui ne tourne pas autour de Langdon fonctionne. Mais son personnage lunaire est tellement en décalage avec le reste du monde (et du film) qu'on a bien du mal à s'intéresser à lui.
I spit on your grave, de Meir Zarchi (1978) 8/10 - Fort de quelques séquences très dures, ce film parvient à maintenir l'intérêt grace à une mise en scène assez fine et bourrée d'idées efficaces. Je comprends le coté culte de ce film assez perturbant tout de même.
The Lodger, de John Brahm (1944) 8/10 - Ce film sur Jack l'éventreur privilégie une ambiance britannique et d'époque très réussie, éclairée par la beauté de Merle Oberon, parfaite en meneuse de revue. Les dernières vingt minutes sont absolument admirables de tension et d'efficacité narrative.
Let's scare Jessica to death, de John D. Hancock (1971) 4,5/10 - Le réalisateur a la main lourde sur des effets bien datés, et sont choix d'entremêler narration subjective et fantastique n'est pas très heureux. En revanche, on s'intéressera à la musique électronique qui accompagne le film, là encore assez intéressante.
Peur bleue /
Silver Bullet, de Daniel Attias (1985) 7/10 - Stephen King dans ses oeuvres... Le film est assez typique de son savoir-faire, et il amusera sans surprendre l'amateur de son oeuvre, dont ce film est caractéristique. Le cinéphile s'amusera du rôle de Gary Busey, et de quelques jolies séquences de transformation de Garou.
A bucket of blood, de Roger Corman (1959) 7/10 - Sorte de comédie satirique dans lequel un idiot, fasciné par la beat generation, décide de devenir artiste, quitte à commettre quelques mauvaises actions pour cela. Dick Miller en joue le role principal, on s'amuse pas mal.
Pieces, de Juan Piquer Simon (1982) 7,5/10 - Sorte de nanar eighties, mais bourré d'effets sanglants spectaculaires, qui malmènent le spectateur. Ce dernier, partagé entre le rire devant des scènes narratives mal justifiées et le malaise devant certains effets gore, sort du film un peu lessivé...
Nadja, de Michael Almereyda (1994) 6,5/10 - Film de vampires très arty, non distribué en France à l'époque, car, c'est vrai, le film a des correspondances avec The Addiction. On y croise le casting des films de Hal Hartley, Peter Fonda en Van Helsing, David Lynch en figurant et My Bloody Valentine à la BO... Dommage que le film abuse des effets visuels foireux (pixellisation pénible) et des dialogues prétetentieux, le noir et blanc est très beau.
Bacurau, de Kleber Mendonça Filho (2019) 8,5/10 - Etonnante variation sur les chasses du Compte Zaroff, formellement très réussi. Une excellente surprise.
Ceux qui travaillent, de Antoine Russbach (2018) 8/10 - Reflexion amère sur la société de consommation, par le prisme du portrait d'un travailleur acharné, formidablement incarné par Olivier Gourmet. Très pertinent.
L'étudiant de Prague, de Hanns Heinz Ewers (1913) 7/10 - Film très ambitieux, qui influencera beaucoup l'expressionnisme, qu'on revoit aujourd'hui avec intérêt, malgré un montage qui manque encore d'outils narratifs. Le motif du double est ici utilisé avec une grande efficacité.
Baiser macabre, de Lamberto Bava (1980) 6,5/10 - Malgré un rythme inégal (pas mal de lenteurs au milieu), le film parvient à saisir, par la perversité des situations et son ancrage dans une histoire réellement arrivée.
Les rats de Manhattan, de Claudio Fragasso & Bruno Mattei (1984) 8/10 - Un pur nanard, sans acteurs ni moyens, mais bourré d'excellentes idées, de moments inventifs et loufoques, un grand moment de divertissement.
The House on Sorority Row, de Mark Rosman (1983) 7,5/10 - Un slasher efficace, avec une intrigue qui fonctionne bien et un casting de charme. Plutôt une réussite dans ce genre qui compte tant de ratés...
La bête aux cinq doigts, de Robert Florey (1946) 7/10 - De la production de qualité, avec Steiner en bande sonore, des acteurs inspirés, Peter Lorre en tête, et un whodunnit matiné d'une ambiance fantastique plutôt inspirée.
Revolt of the zombies, de Victor Halperin (1936) 5/10 - Intrigue tirée par les cheveux, mais acteurs corrects et une ambiance viet-namienne assez bien fichue (ici les zombies sont des hommes hypnotisés selon une méthode ancienne).
King of the zombies, de Jean Yarbrough (1941) 7/10 - Plus comédie d'aventure que film d'horreur, on suit ici un espion allemand qui utilise le vaudou pour faire parler un amiral prisonnier. Le personnage du valet noir, incarné par un Mantan Moreland hilarant, se révèle celui par qui l'action avance, et certainement le meilleur atout du film.
La fracture, de Brad Anderson (2019) 5/10 - Thriller Netflix prévisible et déja vu, rendu pénible par une interprétation hystérique de Sam Worthington.
Psychose 2, de Richard Franklin (1983) 6,5/10 - En adoptant le point de vue du criminel revenant à la "vie civile", le film développe un angle intéressant. Hélas, malgré une forme élégante, l'intrigue peine à démarrer, et finit par se perdre en de multiples rebondissements qui diluent l'intérêt du film.
Atlantique, de Mati Diop (2019) 5/10 - Un travail sur l'atmosphère assez intéressant, mais le récit reste sans enjeu, traité avec désinvolture et une inutile lenteur.
Le rayon invisible, de Lambert Hillyer (1936) 7/10 - Nouveau duel Lugosi/Karloff, sur fond de radioactivité et de savant fou, on visite l'Afrique, la Hongrie, Londres... On s'amuse beaucoup, même si le film n'a pas beaucoup de prétention...
Les proies du vampire, de Fernando Mendez (1957) 6/10 - Cette variation mexicaine du mythe du vampire puise abondamment dans le cinéma de Browning, il en ressort un récit bien fait, malgré une grosse dose de déja vu...
Santo et le trésor de Dracula, de Rene Cardona (1969) 7/10 - Une étonnante bonne surprise que ce film, farfelu sur le fond, mais dont le rythme et les péripéties offrent un récit populaire très divertissant.
Shaun le mouton, le film: la ferme contre-attaque, de Will Becher & Richard Phelan (2019) 7/10 - Très en-dessous du précédent, le film garde le savoir-faire d'un studio qui parvient, malgré un script assez bancal, à offrir quelques moments d'animation réussis.
Joker, de Todd Phillipps (2019) 8,5/10 - Récit à plusieurs épaisseurs, qui aborde de nombreux thèmes (du classique rire entre folie et tristesse, à la complainte des laissés pour compte du système, en passant par une inscription du personnage dans la mythologie batmanienne), porté par l'incroyable prestation d'un Joaquin Phenix habité, et un discours que son ancrage social inscrit fortement dans l'air du temps.
L'angle mort, de Patrick-Mario Bernard & Pierre Trividic (2019) 6/10 - Partant d'un postulat fantastique intrigant, les deux réalisateurs, à l'instar de leur personnage principal fuient tellement les situation de récit traditionnel qu'il reste un film vide, dont on se demande bien de quoi il parle.
Maléfique: Le pouvoir du mal, de Joachim Rønning (2019) 5/10 - Les amateurs d'effets visuels comme moi pourront se divertir devant le film, mais ce dernier demeure vain et idiot, noyé dans une idéologie disneyenne assez pénible.
House 3 : The horror show, de James Isaac & David Blyth (1989) 7/10 - Cette étonnante production à petit budget offre une inventivité follement distrayante, et si beaucoup de passages convenus dominent, on se laisse bien amuser devant les effets et séquences les plus folles du films.
Lake Mungo, de Joel Anderson (2008) 7,5/10 - Documenteur assez bien fichu, d'un fan de David Lynch, qui parvient à saisir le spectateur dans sa narration fantastique, et à le saisir de curiosité, voire d'inquiétude par moments. Une belle idée de traitement pour un cinéaste à budget modeste.
La nuit des maléfices, de Piers Haggard (1971) 8/10 - Un film de Folk horror britannique glaçant, sans aucun second degré, à la fois sec et efficace. Remarquable.
Asylum, de Roy Ward Baker (1972) 7,5/10 - Film à sketches sympathique et plutôt bien fichu. A noter une apparition de Charlotte Rampling...
Le commando des mort-vivants, de Ken Wiederhorn (1977) 4/10 - Si l'idée de base a pu sembler intéressante à l'époque, le film reste très lent, pas très bien mis en scène, et globalement sans ressort. Niveau script, on a bien du mal à imaginer qu'un commando de "super-soldats" mette plus de 24 heures à massacrer des civils inconscients du danger.
Terre en transe, de Glauber Rocha (1967) 7/10 - Si je reste hermétique à la démarche formelle du cinéma de Rocha, qui touche à l'abstraction, la satire politique qu'il déploie ici m'apparait comme un avis solide, construit avec éloquence, et qui n'a hélas rien perdu de sa pertinence.
Bloody Bird, de Michele Soavi (1987) 8/10 - Sorte de slasher ultra-stylisé, ce film au concept simple prend son temps pour déployer une mise en scène sadique et inventive. Une sorte d'exercice de style assez brillant, et un régal pour le spectateur.
Je suis une légende, de Ubaldo B. Ragona (1964) 7/10 - Mal mis en scène et manquant de moyens, le film fonctionne finalement assez bien, restant encore suffisamment proche du livre de Richard Matheson, et porté par un Vincent Price qui fait le job.
Terminator : Dark fate, de Tim Miller (2019) 7/10 - Pure prolongation de franchise, à laquelle il n'apporte rien, le film contient bonnes idées (le personnage de Linda Hamilton) et gros ratés (celui de Schwarzy, risible). L'action fonctionne pas mal, le film ne souffre pas trop de ses quelques incohérences, on reste dans le haut du panier.
Chambre 212, de Christophe Honoré (2019) 7,5/10 - Honoré paie son hommage à Bertrand Blier, avec cette tempête sous un crêne dont les protagonistes s'incarnent... Mention spéciale à l'ouverture vaudevillesque et à Chiara Mastroianni, qui tient la note avec talent.
Sorry we missed you, de Ken Loach (2019) 7/10 - Si Loach reste un directeur d'acteur et un metteur en scène de talent, son film sonne trop comme une étude de cas démonstrative pour que son didactisme parvienne à émouvoir.
Epouvante sur New York /
Q, de Larry Cohen (1982) 7,5/10 - Film de monstre et enquête criminelle new-yorkaise, qu'on suit avec un certain plaisir, malgré une modestie de moyens dont Cohen parvient à s'accomoder.
Pulsions Cannibales /
Apocalypse domani, d'Antonio Margheriti (1980) 6,5/10 - Film de contaminés un peu lent, qui parvient à tirer parti d'effets gore assez spectaculaires, et faire de ses cannibales anciens combattants des marginaux dans une approche qui annonce Rambo...
Au bout du monde, de Kiyoshi Kurosawa (2019) 8,5/10 - Entre récit de voyage et récit d'émancipation féminine, le film de Kurosawa est aussi un carnet de notes sur l'interculturalité, la rencontre et le mythe de l'exotisme. Un très beau film, comme toujours cadré au cordeau.
The Toxic Avenger, de Michael Herz & Lloyd Kauffman (1984) 7,5/10 - Une comédie trash, assez brutale, qui assume son mauvais gout et le pousse de façon extrême. La charge contre les années 80 est ici saisissante, et le film tout simplement à mourir de rire.
FILMS REVUS:
Lake Placid, de Steve Miner (1999) 7,5/10 - Révision sympathique d'un film assez fun, qui repose sur des dialogues percutants et un casting sympathique.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)
février 2019=Roma (Cuaron)
mars 2019=La symphonie nuptiale (Stroheim)
avril 2019=Little Monsters (Forsythe)
mai 2019=Sang et or (Panahi)
juin 2019=Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (Uchida)
juillet 2019=Toy Story 4 (Cooley)
aout 2019=Midsommar (Aster)
septembre 2019=Adoration (du Welz)