Cinéma Coréen contemporain

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par bruce randylan »

shubby a écrit :tandis que le ciné coréen est plutôt carré, maniaque, donc de droite, cynique (PCW) et parfois proche du FAF (le chantre Kim ji-wun).
Tellement de droite que PCW était sur la liste noire de l'ancienne présidente Park parce que'Old Boy était une virulente parabole de la dictature de son père.

J'adore le cinéma HK, Tsui Hark & co mais derrière Green Snake (aussi anti-cléricale que le récit mainte fois adapté au cinéma), tu avais combien de comédies romantiques navrantes ? De mélos musicaux sirupeux ? De Cat III rance ? Etc...
Réduire le seul cinéma coréen aux polars et films de vengeance est aussi réducteur que ramener le cinéma de HK aux seuls heroic bloodshed (qui, sortis des 2-3 grands noms, sont souvent des séries B tournées à la pelle sans la moindre personnalité) en oubliant Stephen Chow, Ann Hui, Stanley Kwan, Wong Kar-wai...
Il suffit de lire les pages précédentes de ce topic pour voir que j'évoque beaucoup de films sociaux engagés, de comédies caustiques, de documentaires politiques, de drames audacieux, de films indés exigeants ou de blockbusters avec du fond... Malheureusement ils ne sont pas distribués en salles ou en vidéos.
Heureusement Spectrum essaie de sortir des facilités avec Merry Chrismas Mr Mo et prochainement Microhabitat par exemple.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Avatar de l’utilisateur
Vic Vega
Roi du BITE
Messages : 3700
Inscription : 15 avr. 03, 10:20
Localisation : South Bay

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Vic Vega »

bruce randylan a écrit : J'adore le cinéma HK, Tsui Hark & co mais derrière Green Snake (aussi anti-cléricale que le récit mainte fois adapté au cinéma), tu avais combien de comédies romantiques navrantes ? De mélos musicaux sirupeux ? De Cat III rance ? Etc...
Oui, mais une série B HK médiocre (ou même un nanar comme The Cat) pouvait avoir du charme.
bruce randylan a écrit : Réduire le seul cinéma coréen aux polars et films de vengeance est aussi réducteur que ramener le cinéma de HK aux seuls heroic bloodshed (qui, sortis des 2-3 grands noms, sont souvent des séries B tournées à la pelle sans la moindre personnalité) en oubliant Stephen Chow, Ann Hui, Stanley Kwan, Wong Kar-wai...
Sauf que des auteurs de grand talent qui ne pètent pas les scores au BO et de bons réal de comédies, il y en a dans le monde entier. Et surtout le sujet du débat était les mérites comparés (en terme de charme, de qualités cinématographiques, d'innovation artistiques) des films de genre HK et coréens. Et en particulier le ciné HK 1985-1997 vs ce qu'on peut appeler la Nouvelle Vague coréenne (la vague de cinéastes cinéphiles qui se sont biberonnés au cinoche étranger au moment où l'industrie ciné coréenne avait baissé ses barrière protectionnistes et qui a pu émerger au moment où la Corée a fabriqué son Hollywood ex nihilo). C'est pour ça que je n'ai pas mentionné Lee Chang-dong, dont je tiens certains films en très haute estime mais qui me semblait hors sujet.
ImageImageImageImage
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par bruce randylan »

Bah, justement, je ne trouve pas que la conversation était si ciblée que ça sur la nouvelle vague coréenne. Na Hong-jin n'est pas de la même génération que les autres. Sans parler du réalisateur du flic, le gangster et l'assassin.
Les polars coréens ont quoiqu'il en soit renouvelé le genre à leur manière avec leur mélange des genres si spécifiquement coréens, leur dimensions ouvertement politiques, leur noirceur psychologique, un certain type de violence (parfois très complaisante en effet), une dimension visuelle soignée. Après, oui, pour les suiveurs ça tourne à la formule. Encore une fois comme à Hong-Kong entre Wong Jing, Joe Cheung, Johnnie To (au début de sa carrière) & cie qui suivaient les modes et remplissaient aussi leur cahier des charges. Boum, la canto-pop, pif la scène de vaudeville, paf Chow Yun-fat qui cabotine, youpi le gros final, hop hop les filtres bleus etc...
Et les qualités cinématographiques HK, c'est quand même pas fou-fou non plus. Ca fait justement parti du charme parfois ce système D bricolé. Enfin, pas toujours. J'ai justement revu Histoires de fantômes chinois 2 hier, objectivement c'est quand même pas terrible techniquement et ça a très mal vieilli je trouve (à l'inverse du premier).

Après, oui j'ai aussi plus d'affection pour le cinéma HK de l'âge d'or et le cinéma coréen a de nombreux défauts (trop longs, trop mélo - même si ça s'explique historiquement). Mais je pense que c'est avant tout une question de sensibilité et de madeleine proustienne car on a grandi devant ça. Les ados que je connais raffolent des films coréens, de leur acteurs hyper class' et de la culture coréenne de manière générale (musique, gastronomie, vêtements, drama sur netflix). Les machins Hk du siècle dernier ça les fait doucement marrer, la mièvrerie de John Woo, l'hystérie d'un Ching Siu-Tung, les grands angles, les acteurs outranciers, les filtres, la musique au synthé...
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 3983
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Coxwell »

bruce randylan a écrit :Bah, justement, je ne trouve pas que la conversation était si ciblée que ça sur la nouvelle vague coréenne. Na Hong-jin n'est pas de la même génération que les autres. Sans parler du réalisateur du flic, le gangster et l'assassin.
Les polars coréens ont quoiqu'il en soit renouvelé le genre à leur manière avec leur mélange des genres si spécifiquement coréens, leur dimensions ouvertement politiques, leur noirceur psychologique, un certain type de violence (parfois très complaisante en effet), une dimension visuelle soignée. Après, oui, pour les suiveurs ça tourne à la formule. Encore une fois comme à Hong-Kong entre Wong Jing, Joe Cheung, Johnnie To (au début de sa carrière) & cie qui suivaient les modes et remplissaient aussi leur cahier des charges. Boum, la canto-pop, pif la scène de vaudeville, paf Chow Yun-fat qui cabotine, youpi le gros final, hop hop les filtres bleus etc...
Et les qualités cinématographiques HK, c'est quand même pas fou-fou non plus. Ca fait justement parti du charme parfois ce système D bricolé. Enfin, pas toujours. J'ai justement revu Histoires de fantômes chinois 2 hier, objectivement c'est quand même pas terrible techniquement et ça a très mal vieilli je trouve (à l'inverse du premier).

Après, oui j'ai aussi plus d'affection pour le cinéma HK de l'âge d'or et le cinéma coréen a de nombreux défauts (trop longs, trop mélo - même si ça s'explique historiquement). Mais je pense que c'est avant tout une question de sensibilité et de madeleine proustienne car on a grandi devant ça. Les ados que je connais raffolent des films coréens, de leur acteurs hyper class' et de la culture coréenne de manière générale (musique, gastronomie, vêtements, drama sur netflix). Les machins Hk du siècle dernier ça les fait doucement marrer, la mièvrerie de John Woo, l'hystérie d'un Ching Siu-Tung, les grands angles, les acteurs outranciers, les filtres, la musique au synthé...
Je partage ton point de vue et tout ce que tu as évoqué précédemment. Il est évident que les tics visuels, il y en a aussi à HK, et pas qu'un peu. On peut porter aux nues et avoir une Madeleine de Proust en évoquant HK et ses gloires d'antan, mais force est de reconnaître qu'il y a des choses qui peuvent être considérés comme de vrais gimmiks et des scories qui ne me font plus sourire tendrement. Les colombes de Wu yu-seng par ex. Quant aux romances kitsch et mélo dégoulinants, les dramas coréens n'ont pas à rougir face à ce qui a été produit à la chaîne à HK.
Il y a effectivement un effet générationnel (encore que les jeunes regardent bien moins de films coréens que de dramas). Cela dit je ne suis plus ado, et j'ai découvert malgré tout le cinéma d'Asie par HK.
Je reste curieux de ce qui est produit en Chine (continentale - qui m'attire davantage que HK en ce moment) et en Corée, bien évidemment.
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 3983
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Coxwell »

Shin Cyberlapinou a écrit :Etant fortement hongkongiste et ayant connu mon lot de déceptions coréennes, je pencherai naturellement du côté de Shubby mais sans partir dans des considérations d'ordre "idéologique" et si c'était simplement une question de structures et de tempéraments?

Le cinéma hong kongais a existé par l'existence d'un marché qui a pu intégrer sa folie et sa frénésie dopée par l'imminence de la rétrocession, enchaînant les modes (comédie sociale à la Michael Hui, comédie kung fu, polar lyrique, wu xia pian modernisé, polar d'action, kung fu d'époque post Il était une fois en Chine, comédie absurde mo lai tau, romances arty à la Wong Kar Wai, category III...) avec un public qui répondait présent, sans oublier l'exportation vers Taiwan ou le Japon. C'était cheap (ah, ces musique synthés), c'était limite punk et ça a surtout permis à un paquet de cinéastes d'imprimer leur sensibilité dans un cadre ouvertement commercial. On peut identifier un film HK en quelques minutes, parfois quelques secondes.

Le cinéma coréen? C'est propre, c'est joli mais sorti d'un sens de la cruauté typique (et souvent gratuit, à croire que c'est dans le cahier des charges), de quelques tics visuels (la pluie, bien sûr) et d'un lyrisme tournant un peu à vide c'est souvent assez fade. J'ai contre toute attente eu de belles surprises ces derniers temps (Battleship Island, Dernier train pour Busan, Man in high heels, The strangers et Parasite sur un registre plus exigeant), mais on sent bien que la chute des cinématographies locales face à la blockbusterisation généralisée est passée par là. Pas (trop) de vagues, la Corée est le bon élève qui marche droit, on peut comparer Le syndicat du crime avec son remake plus léché mais auquel il manque l'étincelle.

Signe qui ne trompe pas: je connais les noms et les visages de Lau Ching Wan, Shing Fui On, Roy Cheung ou même ce pénible cabot de Dean Shek (ou Kaji Meiko, Riki Takeuchi ou Bunta Sugawara pour le Japon) mais je ne retiens aucun acteur coréen. Certains sont très bons, les patronymes peu variés encouragent peut-être la confusion, je me fais peut-être vieux mais ça n'imprime tout simplement pas et pour moi c'est le signe qu'il manque un truc, peut-être parce que c'est un cinéma très soutenu par son gouvernement (tout film coréen restait un an en salle quoiqu'il arrive, au point que les Etats Unis avaient saisi l'OMC et obtenu gain de cause. La part de marché locale s'est sans surprise réduite de façon notable) là où HK carburait bien plus à un "marche ou crève" encourageant toutes les audaces. Peut-être qu'au fond c'est juste une question d'audace...
Je ne comprends pas trop le rapport entre le fait que les noms n’impriment pas et que le cinéma soit soutenu par le gouvernement ? Il y a des tas de projets en Corée qui sont audacieux, décalés et particulièrement intéressants. Réduire l'audace à HK serait réducteur sauf si on la résume à "films fauchés grand-guignolesques" produits à la chaîne dans les années 80.
Avatar de l’utilisateur
Shin Cyberlapinou
Assistant opérateur
Messages : 2179
Inscription : 1 févr. 09, 09:51

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Shin Cyberlapinou »

Il n'y pas forcément de rapport mais je ne retiens ni les noms ni surtout les visages, problème qui ne se pose pas pour le cinéma japonais ou hongkongais dont j'ai intégré pas mal de vedettes et de seconds couteaux, à croire qu'il y a, très subjectivement, un déficit de star power dans une cinématographie qui, un peu à l'image du cinéma français d'ailleurs, existerait non pas "spontanément" mais au moins en partie par une volonté politique* qui mécaniquement gomme les aspérités. J'ai pris un plaisir certain à découvrir Battleship Island (qui m'a beaucoup plus convaincu qu'un City of violence du même auteur, pas bien enlevé malgré des intentions sympathiques) mais sorti d'un nationalisme assumé, de pointes bis très circonscrites (le final de deux méchants en particulier) et d'un bel emploi du Ecstasy of gold de Morricone, l'oeuvre est formellement plutôt sage même si très soignée. On me dira, c'est déjà pas mal et sur un registre plus frondeur il faudrait que je revoie The president's last bang qui à l'époque n'avait suscité en moi qu'un vague intérêt poli malgré le potentiel du récit. Quand ça veut pas...



*
Image
Excellent bouquin, hélas uniquement en anglais, sur la façon dont la Corée du Sud fait principalement de sa musique et de ses dramas (le cinéma est moins abordé) un outil de soft power notamment auprès des pays émergents. Qui aurait cru que l'Iran était un énorme consommateur de feuilletons à l'eau de rose tout chastes venus de la péninsule?
Avatar de l’utilisateur
Vic Vega
Roi du BITE
Messages : 3700
Inscription : 15 avr. 03, 10:20
Localisation : South Bay

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Vic Vega »

bruce randylan a écrit :Après, oui, pour les suiveurs ça tourne à la formule. Encore une fois comme à Hong-Kong entre Wong Jing, Joe Cheung, Johnnie To (au début de sa carrière) & cie qui suivaient les modes et remplissaient aussi leur cahier des charges.
Pour résumer ce que me disait quelqu'un à propos du nationalisme de certains blockbusters coréens au moins à HK c'était fait de façon suffisamment grosse pour être involontairement comique. L'exploitation de formule à HK pouvait aller suffisamment loin dans le nawak pour produire une scène qui restait longtemps en mémoire après visionnage. De plus, après le visionnage d'un film exécutant paresseusement la formule du polar soju, il ne me reste souvent rien alors qu'à la fin d'un polar kung fu HK à la production value pourrave, il me restait... les combats. Disons que le cinéma de genre coréen actuel est plus pro mais il n'y a rien qu'il fasse mieux que le reste du monde. Alors que le spectacle martial est quelque chose que HK a fait beaucoup mieux que le reste du monde.
Shin Cyberlapinou a écrit :Il n'y pas forcément de rapport mais je ne retiens ni les noms ni surtout les visages, problème qui ne se pose pas pour le cinéma japonais ou hongkongais dont j'ai intégré pas mal de vedettes et de seconds couteaux, à croire qu'il y a, très subjectivement, un déficit de star power dans une cinématographie qui, un peu à l'image du cinéma français d'ailleurs, existerait non pas "spontanément" mais au moins en partie par une volonté politique* qui mécaniquement gomme les aspérités.
A l'inverse, je suis plus attaché aux acteurs du cinoche commercial coréen (Choi Min-sik, Lee Byung-hyeon, Hwang Jung-min, Song Kang-ho) qu'aux cinéastes pour lesquels ils tournent (Bong Joon-ho excepté). Et Oh Dal-soo est pour moi un peu rayon gueules de seconds rôles que je suis content de retrouver, l'équivalent d'un Lam Suet à HK ou d'un Terajima Susumu au Japon. Quant au star power coréen actuel, il est par la force des choses plus fort que son équivalent hollywoodien actuel: les studios ricains ont entre autres mis en place le système des franchises afin que le public vienne en salles pour Spider-man plutôt que pour un acteur... et ainsi légitimer le fait de moins payer les acteurs (et éviter l'inflation salariale dont a pu bénéficier par exemple un Cruise). Tout est fait pour éviter l'émergence d'un nouveau Brad Pitt.
Coxwell a écrit : Je reste curieux de ce qui est produit en Chine (continentale - qui m'attire davantage que HK en ce moment) .
Quand on sait que HK est d'abord le produit de l'exil de producteurs et techniciens du système de studios shanghaïen suite à la Guerre et à Mao, une rétrocession ne pouvait, fuite des cerveaux ou pas, que redéplacer le centre de gravité vers le Continent. Le cinéma chinois continental m'intéréssait peu, entre grosses productions pachydermiques et cinéma d'auteur fauché parfois passionnant. Mais il semble récemment se développer une production de quelques films de genre sous influence à la fois du ciné HK de l'âge d'or et du polar coréen. Faut voir ce que ça donne sur la durée.
ImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 3983
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Coxwell »

Vic Vega a écrit :
bruce randylan a écrit :Après, oui, pour les suiveurs ça tourne à la formule. Encore une fois comme à Hong-Kong entre Wong Jing, Joe Cheung, Johnnie To (au début de sa carrière) & cie qui suivaient les modes et remplissaient aussi leur cahier des charges.
Pour résumer ce que me disait quelqu'un à propos du nationalisme de certains blockbusters coréens au moins à HK c'était fait de façon suffisamment grosse pour être involontairement comique. L'exploitation de formule à HK pouvait aller suffisamment loin dans le nawak pour produire une scène qui restait longtemps en mémoire après visionnage. De plus, après le visionnage d'un film exécutant paresseusement la formule du polar soju, il ne me reste souvent rien alors qu'à la fin d'un polar kung fu HK à la production value pourrave, il me restait... les combats. Disons que le cinéma de genre coréen actuel est plus pro mais il n'y a rien qu'il fasse mieux que le reste du monde. Alors que le spectacle martial est quelque chose que HK a fait beaucoup mieux que le reste du monde.
Le nationalisme made in HK est pour autant dire insignifiant, pour des raisons à peu près évidentes : la GB n'a jamais vraiment été confrontée à ce type de courant au 20e siècle (assez peu comparativement aux voisins), la Chine continentale était inexistante et peu menaçante. HK n'avait pas vraiment besoin de se mettre en avant pour exister. La Corée, c'est tout à fait autre, pour des raisons historiques qu'on a déjà développé ici.
Je préfère sans commune mesure les polars KR que HK, tout époques confondues. Je suis sans doute trop formaliste et j'avoue que le côté bricolé et parfois exubérant me gêne dans pas mal de films à HK, y compris de la "grande époque". Je préfère encore un Johnnie To début années 2000, à quelques films de Wu yu-seng ou Tsui Hark pour les raisons évoquées précédemment. Je continue à penser que les Coréens ont renouvelé énormément le genre du polar, parmi ce qu'il y a de mieux en termes de cinématographie, d'ambiances nocturnes et bien entendu, de production design. Il n'y a peut-être pas d'art martial ni de combats déments, mais il y a une sécheresse froide et de beaux contrastes à l'image.
Avatar de l’utilisateur
shubby
Assistant opérateur
Messages : 2683
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par shubby »

Shin Cyberlapinou a écrit :sans partir dans des considérations d'ordre "idéologique" et si c'était simplement une question de structures et de tempéraments?

(...) Peut-être qu'au fond c'est juste une question d'audace...
J'aime bien, ça. L'aspect idélogique peut facilement se nuancer, en effet - Woo sous l'influence du carré JP melville ; un dernier train pour busan non dénué d'une certaine charge sociale, etc.

Et l'audace, ça remet l'individu et sa prise de risque devant des généralités toutes faites, c'est très bien aussi. Rien n'est établi, figé.

Du coup, je pense davantage dualité "fun / tristesse". Le ciné HK avait qq chose de fun - c'est une généralité, un On the run reste glauque - là où le ciné coréen est plus volontiers triste ds une forme de constat pragmatique. Bcp de péloches coréennes se terminent ds un pathos pénible avec force utilisation du violoncelle je trouve. Sans être franchement positif, malgré 97 le ciné HK n'était pas aussi pessimiste et sans espoir que le ciné coréen. Là encore ça n'est pas figé, la lumière peut venir de là.
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 3983
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Coxwell »

shubby a écrit :
Shin Cyberlapinou a écrit :Etant fortement hongkongiste et ayant connu mon lot de déceptions coréennes, je pencherai naturellement du côté de Shubby mais sans partir dans des considérations d'ordre "idéologique" et si c'était simplement une question de structures et de tempéraments?

(...) Peut-être qu'au fond c'est juste une question d'audace...
J'aime bien ça. L'aspect idélogique peut facilement se nuancer, en effet - Woo sous l'influence du carré JP melville ; un dernier train pour busan est non dénué d'une certaine charge sociale, etc.

Et l'audace, ça remet l'individu et sa prise de risque devant des généralités toutes faites, c'est très bien aussi. Rien n'est établi, figé.

Du coup, je pense davantage dualité "fun / tristesse". Le ciné HK avait qq chose de fun - c'est une généralité, hein, un On the run reste glauque - là où le ciné coréen est plus volontiers triste ds une forme de constat pragmatique. Bcp de péloches coréennes se terminent ds un pathos pénible avec force utilisation du violoncelle je trouve. sans être franchement posifit, malgré 97 le ciné HK n'était pas aussi pessimiste et sans espoir que le ciné coréen. Là encore ça n'est pas figé, la lumière peut venir de là.
Il y a des trésors d'humour doux-amer (I'm a cyborg but that's ok) et d'autres amusants-poétiques (I'm Superman) quand d'autres arrivent, avec une adresse que j'ai rarement vu ailleurs, à conjuguer en quelques plans (parfois dans le même pla plan!) l'horreur, l'effroi, l'humour.. Je pense à Bong joon-ho et Na hong-jin évidemment. Je n'ai jamais vraiment trouver cette recette et équilibre aussi subtil et pertinent à HK. Le dérapage est moins contrôlé.
Avatar de l’utilisateur
Vic Vega
Roi du BITE
Messages : 3700
Inscription : 15 avr. 03, 10:20
Localisation : South Bay

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Vic Vega »

Coxwell a écrit : Il y a des trésors d'humour doux-amer (I'm a cyborg but that's ok) et d'autres amusants-poétiques (I'm Superman) quand d'autres arrivent, avec une adresse que j'ai rarement vu ailleurs, à conjuguer en quelques plans (parfois dans le même pla plan!) l'horreur, l'effroi, l'humour.. Je pense à Bong joon-ho et Na hong-jin évidemment. Je n'ai jamais vraiment trouver cette recette et équilibre aussi subtil et pertinent à HK. Le dérapage est moins contrôlé.
Pour moi il n'y a que Bong Joon-ho qui maîtrise actuellement à la perfection en Corée ce dosage (pour Na Hong-jin ou Jang joon-hwan dans un bon jour je suis encore convaincu mais trouve ça moins brillant). Quant au rarement ailleurs, il fut un temps où la comédie italienne était capable de réussir du tragi-comique les doigts dans le nez. HK n'a jamais vraiment été sur ce genre de registre, plutôt sur les ruptures de tons d'une scène à l'autre.

Pour la question de la photographie: une palanquée de films hollywoodiens des années 1980 ont une photo avec de beaux contrastes mais ça ne le rend pas tous meilleurs cinématographiquement que les Corbucci ou les Sollima les plus réussis. L'esthétisme n'est qu'une proposition de cinéma intéréssante parmi d'autres. Quant à évoquer le côté bricolé... ok pour Police Story ou Dragon Inn version Raymond Lee. Mais The Killer? Belle photo de Peter Pau, montage absolument parfait (et une puissance émotionnelle digne des mélos de Douglas Sirk). Ok d'une certaine manière pour Zu mais dire qu'Il était une fois en Chine aurait un côté bricolé serait comme dire que Les Aventuriers de l'arche perdue a un côté bricolé. The Blade, je ne sais si c'est bricolé ou pas mais je m'en fous parce qu'il y a un souffle barbare (non dénué d'une dose de farce) et un travail de découpage assez hallucinant (jamais vu) qui emportent chez moi le morceau. Pour To prod/réal, The Longest Nite a un côté bricolé mais en même temps j'avais l'impression de voir devant moi le film piquer des éléments à droite et à gauche et forger en direct un style personnel (et c'était une expérience fascinante). The Mission, je vois bien que qui est pris à droite et à gauche (c'est un Les 7 samouraïs version polar de série B avec un peu de cool tarantinien et de digressions comiques kitaniennes) mais visuellement le mélange de théâtralité statique japonaise, de lenteur attentiste léonienne, d'abstraction mevilienne réussit à faire style.
ImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 3983
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Coxwell »

Vic Vega a écrit :
Coxwell a écrit : Il y a des trésors d'humour doux-amer (I'm a cyborg but that's ok) et d'autres amusants-poétiques (I'm Superman) quand d'autres arrivent, avec une adresse que j'ai rarement vu ailleurs, à conjuguer en quelques plans (parfois dans le même pla plan!) l'horreur, l'effroi, l'humour.. Je pense à Bong joon-ho et Na hong-jin évidemment. Je n'ai jamais vraiment trouver cette recette et équilibre aussi subtil et pertinent à HK. Le dérapage est moins contrôlé.
Pour moi il n'y a que Bong Joon-ho qui maîtrise actuellement à la perfection en Corée ce dosage (pour Na Hong-jin ou Jang joon-hwan dans un bon jour je suis encore convaincu mais trouve ça moins brillant). Quant au rarement ailleurs, il fut un temps où la comédie italienne était capable de réussir du tragi-comique les doigts dans le nez. HK n'a jamais vraiment été sur ce genre de registre, plutôt sur les ruptures de tons d'une scène à l'autre.

Pour la question de la photographie: une palanquée de films hollywoodiens des années 1980 ont une photo avec de beaux contrastes mais ça ne le rend pas tous meilleurs cinématographiquement que les Corbucci ou les Sollima les plus réussis. L'esthétisme n'est qu'une proposition de cinéma intéréssante parmi d'autres. Quant à évoquer le côté bricolé... ok pour Police Story ou Dragon Inn version Raymond Lee. Mais The Killer? Belle photo de Peter Pau, montage absolument parfait (et une puissance émotionnelle digne des mélos de Douglas Sirk). Ok d'une certaine manière pour Zu mais dire qu'Il était une fois en Chine aurait un côté bricolé serait comme dire que Les Aventuriers de l'arche perdue a un côté bricolé. The Blade, je ne sais si c'est bricolé ou pas mais je m'en fous parce qu'il y a un souffle barbare (non dénué d'une dose de farce) et un travail de découpage assez hallucinant (jamais vu) qui emportent chez moi le morceau. Pour To prod/réal, The Longest Nite a un côté bricolé mais en même temps j'avais l'impression de voir devant moi le film piquer des éléments à droite et à gauche et forger en direct un style personnel (et c'était une expérience fascinante). The Mission, je vois bien que qui est pris à droite et à gauche (c'est un Les 7 samouraïs version polar de série B avec un peu de cool tarantinien et de digressions comiques kitaniennes) mais visuellement le mélange de théâtralité statique japonaise, de lenteur attentiste léonienne, d'abstraction mevilienne réussit à faire style.
Il y a une question générationnelle sans doute, car je n'ai jamais réussi à être toucher par le tragicomique italien. Je dois sans doute être hermétique, tout comme à HK, à l'aspect baroque un peu clinquant très certainement. Je n'ai jamais considéré que la cinématographie passait exclusivement par la photo et la lumière, mais ceci étant dit, l'image est importante, et cela témoigne aussi d'une forme d'esthétisme tout à fait propre aux codes actuels en vogue en Corée, que ce soit dans l'architecture ou le design industriel.
The Killer est un bon film, même si je lui préfère A better tomorrow, mais j'ai beaucoup de mal avec cette façon de surligner l'émotion par tous les tics visuels que le réal chérit temps. La musique et le sound design me posent également des soucis, comme très souvent à HK par ailleurs. The Longest Nite est assez insignifiant je trouve. Je préfère très largement Election (le panthéon Johhnie To à mes yeux), Sparrow (superbe esthétique un tant soit peu dandy qui lorgne du côté de l'Europe des années 70") et même le plus petit Vengeance, que je trouve tout à fait recommandable, et surtout terriblement peu verbeux (tant mieux). Le sens de l'épure pour faire - mieux - parler le cinéma.
Avatar de l’utilisateur
Vic Vega
Roi du BITE
Messages : 3700
Inscription : 15 avr. 03, 10:20
Localisation : South Bay

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Vic Vega »

Coxwell a écrit : Il y a une question générationnelle sans doute, car je n'ai jamais réussi à être toucher par le tragicomique italien. Je dois sans doute être hermétique, tout comme à HK, à l'aspect baroque un peu clinquant très certainement.
Le seul exemple italien de mélange de baroque formel et de tragicomique que je vois, c'est Leone. Dans les spaghettis hors Sergio et les comédies, il y a seulement le tragicomique (et chez Bava/Argento du baroque mais pas de tragicomique). Les Italiens ont souvent transformé leur plus tragique histoire en comédie et/ou en farce (d'où d'ailleurs le fait que Céline soit un des écrivains français les plus populaires en italie). Et on peut y voir des connexions avec la Corée. Le pitch et les ploucs un peu truands et kings du système D de Parasite (sans même parler du coup du backchiche de The Host) n'auraient ainsi pas dépareillé dans une comédie transalpine des années 60-70. Au rayon des points communs, il y a aussi le fait que l'âge d'or du cinoche populaire italien est le produit de cinéastes/scénaristes qui avaient découvert le cinoche hollywoodien en rafales après la guerre; les cinéastes coréens ont été eux surexposés au cinéma étranger après une longue période protectionniste.
Coxwell a écrit : Je n'ai jamais considéré que la cinématographie passait exclusivement par la photo et la lumière, mais ceci étant dit, l'image est importante, et cela témoigne aussi d'une forme d'esthétisme tout à fait propre aux codes actuels en vogue en Corée, que ce soit dans l'architecture ou le design industriel.
A moins que je manque des codes culturels donnant un sens au production design des films de genre coréens. Il y a eu beaucoup de bon discours critique sur le production design chez Michael Mann mais j'ai pas l'impression d'avoir lu des analyses allant dans ce sens en Occident sur celui des polars coréens.
Coxwell a écrit :The Longest Nite est assez insignifiant je trouve. Je préfère très largement Election (le panthéon Johhnie To à mes yeux), Sparrow (superbe esthétique un tant soit peu dandy qui lorgne du côté de l'Europe des années 70") et même le plus petit Vengeance, que je trouve tout à fait recommandable, et surtout terriblement peu verbeux (tant mieux). Le sens de l'épure pour faire - mieux - parler le cinéma.
Sparrow lorgnerait plutôt pour moi vers les premiers films de la NV française et surtout Demy. Mon problème avec Vengeance est le même qu'avec les autres To/Wai Kai-fai: ce sont souvent les Milkyway les plus casse-cou mais souvent inaboutis dans leur mélange extrême des genres; je préfère To lorsqu'il se contente de parachuter le cast de The Mission dans des situations de film de genre pompées sur ses idoles (Exilé).
ImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 3983
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par Coxwell »

Vic Vega a écrit : Le seul exemple italien de mélange de baroque formel et de tragicomique que je vois, c'est Leone. Dans les spaghettis hors Sergio et les comédies, il y a seulement le tragicomique (et chez Bava/Argento du baroque mais pas de tragicomique). Les Italiens ont souvent transformé leur plus tragique histoire en comédie et/ou en farce (d'où d'ailleurs le fait que Céline soit un des écrivains français les plus populaires en italie). Et on peut y voir des connexions avec la Corée. Le pitch et les ploucs un peu truands et kings du système D de Parasite (sans même parler du coup du backchiche de The Host) n'auraient ainsi pas dépareillé dans une comédie transalpine des années 60-70. Au rayon des points communs, il y a aussi le fait que l'âge d'or du cinoche populaire italien est le produit de cinéastes/scénaristes qui avaient découvert le cinoche hollywoodien en rafales après la guerre; les cinéastes coréens ont été eux surexposés au cinéma étranger après une longue période protectionniste.
A vrai dire, comme tu le dis, l'association n'est pas toujours usuelle et fréquente, mais même des films à la lisière comme ceux d'Ettore Scola ou même le giallo dans son sens large me laissent la plupart du temps de marbre. Le baroque italien sans doute. Je suis trop formaliste en plus pour accepter certains égarements vis à vis de l'image, de la propreté du cadre et du rendu de la texture globale. L'aspect cheap me faisait sourire avec tendresse au début, mais j'ai perdu ma fraîcheur indulgente.
Vic Vegal a écrit : A moins que je manque des codes culturels donnant un sens au production design des films de genre coréens. Il y a eu beaucoup de bon discours critique sur le production design chez Michael Mann mais j'ai pas l'impression d'avoir lu des analyses allant dans ce sens en Occident sur celui des polars coréens.
Il y aurait beaucoup à dire par ex sur le sens plastique de Parasite :l'image et le miroir de la maison, l'architecture design sublimée comme corps social et aboutissement de vie des Coréens. Et la texture des films coréens est souvent similaire. Caméras numériques et finesse du trait et des textures - au rendu parfois plastique - intéressants.
Vic Vega a écrit : Sparrow lorgnerait plutôt pour moi vers les premiers films de la NV française et surtout Demy. Mon problème avec Vengeance est le même qu'avec les autres To/Wai Kai-fai: ce sont souvent les Milkyway les plus casse-cou mais souvent inaboutis dans leur mélange extrême des genres; je préfère To lorsqu'il se contente de parachuter le cast de The Mission dans des situations de film de genre pompées sur ses idoles (Exilé).
Je partage ton avis à propos de Sparrow, je pensais justement au tueur dandy façon NV française. J'aime beaucoup ce film, et il y a des idées de mise en scène sublimes : les parapluies.
Exilé est un autre bijou de l'époque 2000" de Johnnie To.
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Cinéma Coréen contemporain

Message par bruce randylan »

Bon, si on revenait au film :

The odd family : zombie on sale (Lee Min-jae - 2019)

Image

Un zombie s'échappe d'un centre de recherche pharmaceutique et déambule jusqu'à un petit village où il mord superficiellement le grand-père d'une famille gérant une station service qui s'en sort financièrement en escroquant des automobilistes de passages. Contre toute attente, le grand-père se porte comme un charme et retrouve même une nouvelle jeunesse tandis que son agresseur est plus intéressé par manger des choux plutôt que de la chaire humaine.

Excellente comédie découverte à l’Étrange Festival qui apporte un peu de fraîcheur et pas mal de nouvelles idées dans un genre dont on pense à chaque fois que tout a été dit. Ce n'était pourtant pas gagné à la vue des premières minutes où la photo trop lumineuse, le découpage trop appuyé et les premiers gags jouent le décalage facile. On se rappelle qu'il s'agit d'un premier film et d'une petite production. On n'échappe pas aux clichés avec la famille de marginaux un brin immatures et freaks.
Heureusement, rapidement, le film trouve son ton et part dans une direction inhabituelle pour le genre, prenant les attentes à rebours, privilégiant la comédie de mœurs aux débordements gores.
C'est la grande qualité de ce film modeste mais consciencieux de jouer à la fois avec les codes (références inclues au Dernier train pour Busan ; le guide de survie ; le "home invasion") pour mieux les déjouer et relancer la machine. La progression du récit est très habile, prenant son temps (un peu trop même) avant d'accélérer de plus en plus jusqu'à la dernière partie qui ne manque de passages irrésistibles (la "rave party" :lol: ). Alors, ce n'est absolument pas crédible pour un sous - surtout la conclusion et l'épilogue - mais la bonne humeur, l'auto-dérision et les comédiens en font un savoureux outsider.
Après, c'est sur que ça aurait été encore mieux avec davantage de budget et une premier tiers plus concis et mieux écrit dans sa mise en place.

Je mets une bande-annonce qui spoile moins le style du film. Le mieux est quand même de la découvrir sans en connaître le moins possible.



Sinon, les premières annonces sur le FFCP viennent de tomber :D
[tweet][/tweet]
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Répondre