Séries TV et cinéma

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Supfiction
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Supfiction »

Supfiction a écrit :
Sybille a écrit :Au sujet de cette opposition film/série, ça me rappelle un podcast que j'avais écouté il y a quelques mois où la personne (fin vingtaine, plutôt "cultivée, littéraire") expliquait avoir du mal à regarder un film et préférer les séries parce que pour elle, dans une série on peut se laisser porter au fil des épisodes une fois appréhendé le premier, tandis qu'un film demande un effort d'immersion qu'on doit recommencer à chaque fois.
C'est juste. Une fois qu'on est entré dans l'univers de la série (cela peut prendre quelques épisodes), il n'y a plus qu'à se laisser bercer et profiter sans effort.
La même recette se décline sur les franchises.

Flol a écrit :
cinéfile a écrit :Vous me direz que cela existait avant, mais pas à ce degré. C'est particulièrement visible auprès du public "cadres/professions supérieures" que je côtoie quotidiennement. La possibilité d'envisager le cinéma comme "un art" dans le sens d'un espace d'élévation esthétique, d'expérimentations, de complexité et d'incertitude a presque totalement disparu (ce qui persiste encore un peu pour la musique ou la littérature). Comme si l'expression du style ou du point de vue était automatiquement rejetée au profit des péripéties, de la marche unique de l'intrigue, de la mécanique narrative bien balisée.
Ce qui donne dans la pratique "Moi ça va, j'ai passé un bon moment, c'est un film de super-héros quoi. Toi t'façon, tu te prends trop la tête."
Mon quotidien. :|

Sinon, totalement d'accord avec tout le reste de ton message.
Sybille a écrit :Au sujet de cette opposition film/série, ça me rappelle un podcast que j'avais écouté il y a quelques mois où la personne (fin vingtaine, plutôt "cultivée, littéraire") expliquait avoir du mal à regarder un film et préférer les séries parce que pour elle, dans une série on peut se laisser porter au fil des épisodes une fois appréhendé le premier, tandis qu'un film demande un effort d'immersion qu'on doit recommencer à chaque fois.
Ce qui donne en gros, pour résumer là aussi :
- les séries c'est bien, parce que tu peux faire d'autres en les regardant, genre mater ton téléphone
- les films c'est chiant, faut être attentif et tout...

Je crois savoir de quel podcast tu parles. Ils sont intéressants dès lors qu'ils se bornent à parler de ce qu'ils connaissent, parce que dès qu'ils essaient de parler de cinéma (ce qu'ils tentent parfois), on voit effectivement que leurs grilles de lecture et d'analyse sont totalement inadaptées à ce qu'ils regardent.
En gros (je suis très résumé ce matin), ils disent n'importe quoi.
cinéfile a écrit :
Sybille a écrit :
Non :wink: , c'est le podcast "perso" d'une fille qui parle surtout de livres et qui faisait un parallèle avec la lecture de romans opposés aux nouvelles. Ca m'avait interpellée parce que dans mon cas, je trouve plus compliqué de "m'investir" dans une série, savoir que j'en ai pour X épisodes, ça a tendance à me lasser par avance (d'où le fait que j'en regarde très peu, mets des années à les terminer ou privilégie celles dont toute l'histoire tient sur un épisode - les policières souvent du coup)
Idem, je n'ai jamais réussi à prendre le pli de toutes les séries à tendance "feuilletonesque". Je ne suis d'ailleurs aucune série depuis des années. Quelques fois, je me sens comme un extraterrestre en société, car tout le monde ne jure que par ça. C'est devenu un des rares dénominateurs communs entre les gens, peut être avec le foot, la bouffe ou les bagnoles. A la rigueur pour moi, comme tu le dis, ce sera un épisode par-ci par là lorsque le contenu de ces derniers peut s’apprécier sans la connaissance absolue de tout ce qui précède dans la série. Finalement, je me retourne généralement vers des anciennes séries que j'ai aimées. Avant tout, j'aime varier les plaisirs, changer d'univers d'un jour à l'autre sans la peur de me lasser ou de voir une série s'étirer bêtement et rester attaché au truc par "affection" ou "complétisme". En cela, la richesse et la diversité du cinéma me comble bien davantage. Le format 1h30-2h reste idéal. De même, je ne suis pas un amateur de rétrospective par acteur/cinéaste/thématique. Elaborer un mini-cycle de 2-3 films autour d'un réal, d'un acteur ou d'une histoire (lecture du roman + visionnage d'une ou deux adaptations), c'est sans problème. Au delà, non.

La mini-série, oui pourquoi pas. Je vois qu'Arte en propose une réalisée par G. Nicloux (Il était une seconde fois), en 4 épisodes de 50 minutes soit l'équivalent de 2 soirées. Ça m'attire bien a priori.
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Supfiction
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Supfiction »

cinéfile a écrit :
La mini-série, oui pourquoi pas. Je vois qu'Arte en propose une réalisée par G. Nicloux (Il était une seconde fois), en 4 épisodes de 50 minutes soit l'équivalent de 2 soirées. Ça m'attire bien a priori.
La série est désormais sur Netflix. J’ai tenté pour revoir Freya Mavor, excellente actrice écossaise qui passe totalement pour une française (c’est assez incroyable). C’est pas super passionnant après un premier épisode intriguant et un second particulièrement bavard et désincarné.
https://www.avoir-alire.com/il-etait-un ... des-1-et-2
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hansolo
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Re: Séries TV et cinéma

Message par hansolo »

Ce que disait Clouzot sur les téléfilms et le cinéma
Ceux qui ne paient pas leur film très cher, ils ne font pas du cinéma. Ils font de la télé. On pourra dire tout ce qu’on veut, la télé c’est petit. On n’a jamais vu, on ne verra jamais, un ballet à la télé, c’est raté… Parce que le ballet, c’est d’abord une scène d’opéra embrassée dans toute son étendue par deux yeux. L’espace vide, là où la danseuse était il y a cinq secondes, joue autant que la danseuse et au même moment.
L’espace matériel n’est pas une abstraction. Sans espace réel, bien des choses ne passent pas. La télé peut montrer les yeux de Robespierre, les mains de Robespierre, elle ne montre pas la Révolution. Le cinéma fait voir la Révolution, la foule forçant les ponts de Petrograd. Cela ne l’empêche pas de montrer en gros plan les gros souliers mal lacés de Lénine. Voyez Eisenstein.
Or le public, à la télé, se contentera de Robespierre. Mais s’il va au cinéma, c’est pour voir la Révolution, et pas une émission de télé reproduite en grand sur un mur. Il veut donc du cinéma qui a coûté cher
.

https://www.nouvelobs.com/culture/20041 ... inema.html
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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