Georges Lautner (1926-2013)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Georges Lautner

Message par Jeremy Fox »

Joshua Baskin a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Aussi surpris -dans le bon sens du terme- que toi. Je ne l'avais jamais vu, j'avais un à priori négatif et au final et je suis en phase avec ton avis. Superbe BO de Sarde.
BO dont le thème est repris dans le très beau film de Louis Garrel, les deux amis.
J'adore les seins de glace également.

En plus je connaissais quasiment tous les lieux de tournage pour y avoir passé du temps durant ma jeunesse.
Avatar de l’utilisateur
Joshua Baskin
ambidextre godardien
Messages : 11625
Inscription : 13 avr. 03, 20:28
Localisation : A la recherche de Zoltar

Re: Georges Lautner

Message par Joshua Baskin »

Jeremy Fox a écrit :
Joshua Baskin a écrit :
BO dont le thème est repris dans le très beau film de Louis Garrel, les deux amis.
J'adore les seins de glace également.

En plus je connaissais quasiment tous les lieux de tournage pour y avoir passé du temps durant ma jeunesse.
Sérieux ? Exactement la même chose pour moi !!
Intersections Global Corp.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Georges Lautner

Message par Jeremy Fox »

Joshua Baskin a écrit :
Jeremy Fox a écrit :

En plus je connaissais quasiment tous les lieux de tournage pour y avoir passé du temps durant ma jeunesse.
Sérieux ? Exactement la même chose pour moi !!

Antibes, Villeneuve Loubet, Marina Baie des anges... J'ai une grande partie de ma famille là-bas.
Avatar de l’utilisateur
Joshua Baskin
ambidextre godardien
Messages : 11625
Inscription : 13 avr. 03, 20:28
Localisation : A la recherche de Zoltar

Re: Georges Lautner

Message par Joshua Baskin »

Jeremy Fox a écrit :
Joshua Baskin a écrit :
Sérieux ? Exactement la même chose pour moi !!

Antibes... J'ai une grande partie de ma famille là-bas.
Et bien...pareil :)
Intersections Global Corp.
Avatar de l’utilisateur
Major Tom
Petit ourson de Chine
Messages : 22225
Inscription : 24 août 05, 14:28
Contact :

Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Major Tom »

Jolie photo de groupe pour Mort d'un pourri (1977) :

Image

Il n'y en a plus beaucoup encore en vie là-dedans (Aumont, Muti et Delon)...
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24075
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Rick Blaine »

Joli
Avatar de l’utilisateur
shubby
Assistant opérateur
Messages : 2683
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: Georges Lautner

Message par shubby »

Rick Blaine a écrit :
Major Tom a écrit : Il était une fois un flic est encore un de mes préférés de son auteur: Constantin, Darc, le gamin turbulent qui veut son camion de police, la musique d'Eddie Vartan (dont j'attends toujours une édition dans le commerce), Venantino Venantini et l'autre acolyte formant un duo de pseudos tueurs américains, Henri Guybet et Jean-Jacques Moreau en inspecteurs balourds, l'apparition amicale et totalement gratuite de Delon :) et, déjà, sa chère Côte d'Azur (le film se passe à Nice, comme souvent dans sa filmographie). Une petite perle.[/justify]
Ah , je suis content que tu le cites ce film, moi aussi c'est l'un de mes films preferé de Lautner, un film simple et touchant, l'un des plus beaux rôles de Constantin. Un film très attachant.
Je viens de le revoir (depuis... houla) : il tient bien. Casting parfait, la touche Veber équilibre le tout à l'écrit : c'est assez épatant tout ça. Y'a pas de roue libre - une petite itw ds les bonus le précise - et l'esprit bon-enfant m'a semblé bienvenu en ce moment. Ca ne file pas à toute berzingue pourtant l'attention est sans cesse maintenue, certaines transitions sont jolies .
Eh puis les 70's... pas de ceinture en voiture, ça fume au réveil, ça téléphone au cadran... un placement de produit pour des calculatrice imprimantes m'a amusé (juste avant la très réussie scène d'assassinat de la top-modèle).
Ca reste un très bon film, franchement.
Avatar de l’utilisateur
shubby
Assistant opérateur
Messages : 2683
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: Notez les films naphtas - Mai 2009

Message par shubby »

Kevin95 a écrit :Image

Le Pacha (Georges Lautner) Image

C'est toujours avec bonheur que je revis ce polar très froid et (c'est rare pour le réalisateur) très premier degrés de Lautner où notre Gabin national bouffe l'écran de sa présence aidé par son pote Audiard (après un légère brouille, Le Pacha permet la réunion des deux hommes) qui lui offre du caviar à débiter.
Le Pacha donc, peut être un des premiers polars à naviguer sur le thème du vigilante, car comme le dit l'accroche de l'affiche c'est le "Gabin de la vengeance" ce qui valut en son temps une petite polémique avec des journalistes bien pensants et une institution policière gênée par le final (ce qui l'ont vu comprendront) et qui deux mois après la sortie du film seront emmêlée par un certain mai 1968. Le film est doté d'une atmosphère fascinante, certaines idées et certains plans sont absolument géniaux et prouve à certains qu'en cette fin des années 60, Melville n'était pas le seul sur le terrain du polar tel l'explosion du fourgon dans la neige, où ce meurtre avec dans le fond la chanson de Brigitte Bardot... c'est culte !
Un classique.
Revu sans déplaisir, ça reste un bon p'tit polar plié efficacement en 80mn, mais la touche Gainsbourg m'a gonflé. Si les variantes de son requiem pour un con au début & à la fin sont sympa, au milieu c'est surexploité, son apparition fait du mal au point de vue générationnel du vieux et passer du Bardot relève du copinage. Très belle première moitié et de beaux plans ça & là, mais s'installe progressivement une cassure dommageable de l'enjeu. La blague des postiers est amusante, mais m'a semblé malvenue. Le final est trop expéditif et semble lâche, oui, manque de nuances. Sans causer dirty gabin, on peut par exemple imaginer le vieux qui sait qu'il ne fera pas le poids en frontal et l'assume, mais il aurait peut-être fallu l'expliciter (je n'ai pas lu le bouquin). Je charie un peu de ma petite fenêtre, mais ça tient encore bien tout ça. Et André Pousse incarne le bad guy de façon magistrale. Il maintient l'histoire à flots quand parfois ça tangue un peu trop.
Avatar de l’utilisateur
Major Tom
Petit ourson de Chine
Messages : 22225
Inscription : 24 août 05, 14:28
Contact :

Michel Aumont (1936 - 2019)

Message par Major Tom »

Major Tom a écrit :Jolie photo de groupe pour Mort d'un pourri (1977) :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Il n'y en a plus beaucoup encore en vie là-dedans (Aumont, Muti et Delon)...
Et encore un de moins, Michel Aumont s'en est allé à son tour. :(
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Notez les films d'avril 2009

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :Image

Est-ce bien raisonnable ? (Georges Lautner) Image

Avant d'entamer le gros tournage du Professionnel, Lautner s'autorise en compagnie d'une de ses muses (Miou-Miou) une comédie avec un léger soupçon de policier. Si Est-ce bien raisonnable ? n'est pas resté dans l'Histoire, il en n'est pas moins une très agréable comédie porté par un casting soigné, sorte de mélange entre les comédiens fétiches du metteur en scène et de nouvelles têtes (Gérard Lanvin ou Jean-Pierre Darroussin) encore tout jeunots. Le film aurait pu être supérieur si le scénario (pourtant de Jean-Marie Poiré) ne se perdait pas entre une intrigue complexe et finalement casse-gueule et les gags indispensables au film. Les dialogues d'Audiard sont réussit car même si l'auteur n'a pas écrit pour le film de "pavés" ou de phrases chocs, il distille tout le long et via tous les personnages des bons mots discrets mais efficaces. A noter tout de même que la scène avec Michel Galabru a visiblement tenue en halène Audiard.
Comme je le disais donc, Est-ce bien raisonnable ? n'est peut être pas inoubliable mais impossible de ne pas (comme l'équipe du film) passer un bon moment.
Malgré un ventre mou dans la partie niçoise, je trouve même que c'est une des plus belles réussites de Lautner dans le domaine de la comédie. Très agréable surprise et un Lanvin qui ne m'a jamais paru aussi juste.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :Mort d'un pourri - 1977

Corruption, chantage, meurtres... rien de bien nouveau mais... le duo Sarde-Getz pour l'atmosphère sonore, un Audiard qui ne joue pas à faire son petit malin et qui, quand ça arrive, se révèle prodigieusement juste et percutant (je ne suis pas du tout amateur de ses mots d'auteur ; là, il m'a totalement convaincu), un scénario carré, une description du monde politique et des affaires qui n'a pas vieilli (tout au contraire), une mise en scène d'une efficacité à toute épreuve, un Delon d'une classe et d'une animalité étonnante entouré d'un casting exceptionnel, cela donne un des meilleurs films noirs français que j'ai pu voir avec ceux de Corneau... là où je dois avouer, je n'en attendais pas grand chose. Mon Lautner préféré... et de loin.
Plus je le vois plus j'aime ce film qui n'est désormais pas loin d'intégrer mon top 100.
David Locke
Electro
Messages : 905
Inscription : 14 avr. 03, 12:29
Localisation : La Ville Lumière

Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par David Locke »

Le monocle noir (1961)

J'ai vu ce film qui lança la carrière de Lautner cet été, m'attendant à passer un bon moment... Quelle déception !
Je ne comprends absolument pas qu'un tel film ait bonne presse : le scénario et les personnages ont l'épaisseur d'une bande dessinée pour ado prépubère, les situations sont grotesques et les tentatives d'humour ne font jamais mouche (j'insiste sur "jamais", c'est désespérant...), la réalisation fonctionnelle ne dispense aucun frisson, les "surprises" du scénario tombent à plat... On est dans un mauvais whodunnit qui donne envie de regarder sa montre au bout de 5 minutes et ne convainc pas plus le reste du métrage.
J'ai tenu jusqu'au bout, dans l'espoir que le rythme monte et que quelque chose d'un peu palpitant se produise, mais tout est resté tiède, à l'image du flegme constant de Meurisse qu'on a connu plus inspiré. Il ne parait ici ni intelligent, ni dangereux, ni séducteur...
Dans la même veine (espions français engoncés dans leurs principes contre nazis de pacotille), les récents OSS117 sont mille fois meilleurs.
Dernière modification par David Locke le 30 août 20, 20:33, modifié 1 fois.
"There is Paramount Paris and Metro Paris, and of course the real Paris. Paramount's is the most Parisian of all."
Mon top 20
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17063
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Watkinssien »

J'ai toujours trouvé ce film réussi et vraiment agréable à regarder. Après, je peux comprendre le rejet. Il faudrait que je le revoie!
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18486
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Profondo Rosso »

Flic ou voyou (1979)

Image

A Nice, suite à l'assassinat de son confrère, le commissaire Grimaud décide de faire appel à un inspecteur de la "police des polices", Stanislas Borowitz qui découvre au travers de son enquête que l'affaire inclue la mafia niçoise mais aussi des policiers ripoux. Afin de les confondre, Stanislas va alors infiltrer la bande de malfrats. Mais rapidement démasqué, sa fille Charlotte se fait enlever. Il décide alors d'employer la manière forte pour la retrouver.

Flic ou voyou marque un tournant dans la lente bascule de Jean-Paul Belmondo vers « Bebel », de la mue de l’acteur alternant intelligemment cinéma populaire et d’auteur vers la seule figure de divertissements au service de son égo. L’échec commercial de Stavisky d’Alain Resnais (1974) suivit du succès de Peur sur la ville d’Henri Verneuil (1975) marque cette transition mais la formule va définitivement se mettre en place par le véritable triomphe public de Flic ou voyou. En effet Peur sur la ville restait un vrai thriller haletant et une vraie proposition singulière dans le polar français tandis que quatre ans plus tard Flic ou voyou n’est désormais plus qu’un simple véhicule pour les facéties de Belmondo.

C’est la première collaboration entre l’acteur et le réalisateur Georges Lautner. Dans l’opposition que l’on se plait à faire entre Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, le premier passe souvent pour le psychorigide narcissique tandis que le second a cette image de bon vivant, ce capital sympathie attachant pour le public. Pourtant, avant de voir sa carrière sombrer dans les années 80 en voulant marcher sur les plates-bandes de Belmondo, la filmographie de Delon durant les années 70 écrase qualitativement celle de son rival. L’exigence, la variété des rôles, le choix des collaborateurs semble se faire avant tout au service du film plutôt que de l’égo. Au contraire Belmondo s’enfermera jusqu’à la caricature, dans un confort, une formule commerciale où son contrôle ne sert que sa personne jusqu’à finir par la lasser le public après certes une domination impressionnante au box-office. Pour symboliser cela il suffit de comparer la collaboration des deux acteurs avec Georges Lautner. Alain Delon impose durant leur deux films communs (Les Seins de glace (1975) et Mort d’un pourri (1977)) un cadre et une rigueur pas toujours prégnante chez le réalisateur, tout en lui laissant l’espace pour développer de vrais films ambitieux dans le fond (Mort d’un pourri) et la forme (Les Seins de glace et ses élans de giallo et thriller psychologique). Au contraire, Belmondo fait de Lautner un exécutant presque anonyme dans Flic ou voyou et toutes les collaborations qui suivront (Le Guignolo (1980), Le Professionnel (1981), Joyeuses Pâques (1984)) où l’on ne fait plus la différence avec d’autres films de la formule Bébel (Le Marginal de Jacques Deray (1983), autre réalisateur plus doué et libre avec Delon que Belmondo) qui gâche même des projets aussi ambitieux que Le Professionnel.

Lautner voit après Mort d’un pourri l’occasion de collaborer avec l’autre grande star du cinéma français d’alors dans Flic ou voyou, Michel Audiard dialoguiste sur les deux ayant établit le contact. Le début du film fait son effet, à travers le mystère autour des intentions et de l’identité de Cerruti (Jean-Paul Belmondo), mais aussi son attitude iconoclaste le voyant semer la zizanie dans différents clans de la pègre niçoise. Peu à peu le récit s’enlise malheureusement, laissant trop d’espace au numéro de Belmondo (même si la fantaisie de l’acteur et quelques bons mots d’Audiard font mouche) dans une intrigue lâche et ne parvenant jamais à retrouver le nerf du polar entrevu au départ. Les cascades, certes impressionnantes, ne semblent là que pour servir un cocktail attendu, mais sans ressentir la moindre tension ou ivresse. La poursuite en voiture d’auto-école dans Nice provoque un ennui poli, et l’incroyable morceau de bravoure où Belmondo descend à mains nues un câble de téléphérique semble plus préoccupé à bien montrer que l’acteur exécute lui-même la cascade que de construire un suspense autour.

L’équilibre entre polar et comédie policière n’est jamais tenu, notamment la relation père/fille avec Charlotte (Julie Jézéquel). C’est pourtant un registre que maîtrise Lautner, que ce soit dans la dominante farceuse (Les Tontons flingueurs (1963)) ou plus tendre (le très attachant Il était une fois un flic (1972). Là on sent clairement que le réalisateur n’a pas la main, notamment par le fait que tous ses acteurs fétiches dans les seconds rôles (André Pousse, Henri Cogan, Robert Dalban, seul Venantino Venantini a échappé à la purge) soient absents et remplacés par les habitués des productions de Belmondo (Claude Brosset, Michel Beaune , Charles Gérard). Dans l’équipe technique on remarquera aussi l’absence de Maurice Fellous, directeur photo emblématique de Lautner, au profit de Henri Decaë. Flic ou voyou est donc une production assez poussive et en pilotage automatique (exception faite de la scène d'ouverture la seule aventureuse visuellement) au service de sa star, le charisme de Belmondo parvient à maintenir mollement l’attention (la conclusion certes amusante est d’une rare paresse formelle), tout comme le beau score de Philippe Sarde. Une œuvre qui aura davantage servi la carrière commerciale de ses participants que le cinéma. 2/6
Avatar de l’utilisateur
Shin Cyberlapinou
Assistant opérateur
Messages : 2179
Inscription : 1 févr. 09, 09:51

Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Shin Cyberlapinou »

C'est vache mais ça se tient, et le Delon des années 70 était effectivement passionnant avec son propre film de la blessure, Mr Klein, qui arrivera 2 ans après Stavisky, à croire que ce battement pourtant réduit a permis à Delon d'expérimenter un peu plus longtemps que son concurrent, avant de sombrer bien plus profondément...
Répondre