AOUT 2019
FILM DU MOIS:
Midsommar, d'Ari Aster (2019) 10/10 - Thématique de l'emprise sectaire puissamment déployée, un univers visuel original et solidement construit, un montage brillant qui alterne malaise, dégout et humour noir. Midsommar est une réussite éclatante, et un des grand événements de mon année cinématographique.
FILMS DECOUVERTS:
La bête lumineuse, de Pierre Perrault (1982) 6/10 - Cinéma direct, qui accompagne un poète en virée de chasse, au cours de laquelle il peine à s'intégrer au groupe des chasseurs parmi lesquels il détonne... Intéressant, mais un peu longuet à mon gout.
The Captive, de Cecil B. DeMille (1915) 7,5/10 - Dans les Balkans, une femme dont le frère meurt à la guerre reçoit un prisonnier pour l'aider aux travaux des champs. Une belle romance efficace et très rythmée.
Les faussaires de Manhattan, de Marielle Heller (2018) 5/10 - Le sujet est intéressant, les acteurs sont justes et convaincus, mais le scénario et la mise en scène sont tellement convenus qu'on s'ennuie poliment devant ce film pas très fin...
Wonderland, le royaume sans pluie, de Keiichi Hara (2019) 7/10 - Superbe sur la forme, ce film d'animation décline le thème de l'autre monde magique dans lequel une jeune adolescente se révèle, pour revenir plus mure dans la réalité. Un peu classique, mais très bien fait.
Crawl, d'Alexandre Aja (2019) 4/10 - Bien rythmé, le film sacrifie tout à son rythme. Vraisemblance, personnages, récit, sens de l'espace... Bon, on ne s'ennuie pas, mais combien de fois hausse-t-on les yeux au ciel en voyant ce que le film nous demande d'accepter ?
La secrétaire, de Rufus Shainberg (2002) 7,5/10 - Sorte de comédie romantique sur fond SM (avec un patron nommé Grey), le film parvient, par la cohérence de ses personnages et de son exposition, à bien fonctionner et faire accepter pas mal de choses. Drole, touchant, et bien fichu.
Brighton Rock, de John Boulting (1948) 8,5/10 - Sorte de film noir britannique, efficace et bien fichu. La surprise majeure, pour moi, vient du jeune Richard Attenborough qui, loin de la bonhomie de ses rôles ultérieurs, campe ici un véritable psychopathe, avec une noirceur saisissante. Fleischer a du s'en souvenir...
Le baron de Crac, de Karel Zeman (1962) 7,5/10 - Une foule d'idées et un trésor d'inventivité accompagnent cette version du Munchausen. Dommage que le rythme un peu lent et une BO indolente usent un peu le spectateur...
Age of Consent, de Michael Powell (1969) 7/10 - Un film clairement de son époque, mais quel plaisir de croiser James Mason en peintre cherchant l'isolement, et Helen Mirren en bombe virginale... Un film bien plaisant.
Dying at Grace, d'Allan King (2003) 7,5/10 - En filmant des cancéreux en phase terminale, King offre de beaux portraits d'attitudes face à la mort, et une reflexion brulante sur le sujet.
Nightmares, de Joseph Sargent (1983) 5/10 - Ringard et peu imaginatif, le film vaut essentiellement pour sa plongée dans les années 80, et sa dernière séquence, certes mal fichue (le rat "géant" en incrustation), mais efficace malgré tout.
Outlaw Gangster VIP 2 /
Daikanbu - burai, de Keiichi Ozawa (1968) 7/10 - Le deuxième épisode de ce serial de yakuza est de bonne tenue. Peu d'originalité, mais un programme (le yakuza qui rêve de rentrer dans le rang, rappelé pour des questions d'amitié) qui se déroule avec efficacité et un joli style visuel.
Perversion story /
Una sull'altra, de Lucio Fulci (1969) 6/10 - Un bon petit polar bien construit, sur fond grivois. Dommage que Fulci se désintéresse de son intrigue aux deux tiers du film...
L'emmurée vivante /
Sette note in nero, de Lucio Fulci (1977) 8/10 - Là on est devant un très bon Fulci. Musique au poil, scénario brillamment construit, mise en scène élégante et chargé de poésie macabre. Une grande réussite.
Une grande fille, de Kantemir Balagov (2019) 8/10 - Un film malaisant, sans doute Balagov aime-t-il bien malmener son public. Mais l'ensemble du récit est riche, les comédien(nes) sont impeccables, et la photo achève de donner à ce film une forme intéressante, sur une thématique originale et intrigante.
Rapture, de John Guillermin (1965) 7,5/10 - Un film très atypique, entre récit d'apprentissage et drame social d'une famille hantée par un passé trouble qui pèse sur les enfants. Très belle musique de Delerue et mise en scène élégante. Dean Stockwell est ici particulièrement beau.
Conte d'hiver, d'Eric Rohmer (1992) 7,5/10 - Rohmer est ici plus démonstratif dans sa façon de passer une histoire amoureuse au crible de la réflexion philosophique, mais curieusement, ça rend le film plus intéressant.
Once, de John Carney (2007) 7/10 - Une histoire de rencontre sur fond musical sympathique...
Sunday, Bloody Sunday, de John Schlesinger (1971) 8,5/10 - Remarquable en tous points. Un sujet très moderne, avec une espèce de couple à trois et multigenre, des comédiens aussi excellents qu'inspirés, et surtout une approche descriptive, qui expose sans juger, des personnages dans toute leur complexité.
Kirschbluten - Hanami, de Dorris Dorrie (2008) 7,5/10 - Un vieux couple approche de la fin de vie. Lorsque son épouse meurt, le très casanier Rudi fait le voyage qu'il a toujours refusé à son épouse, et part au Japon, à la recherche de ce qui la fascinait tant dans cette culture. Un beau film, pertinent et triste.
L'effroyable secret du Dr Hichcock, de Riccardo Freda (1962) 4/10 - Sorte de pseudo-remake de Rebecca, sauf qu'on y met du vrai fantastique pour tout expliciter. La fin, banale et grotesque, affublée des grimaces de Robert Flemyng, n'arrange rien. Contrebalançons ici en signalant combien Barbara Steele est ici charmante, et au centre du film.
Le lache, de Satyajit Ray (1965) 8/10 - Le superbe portrait d'un homme qui a laissé filé son amour de jeunesse par peur des conséquences, dans le cadre d'un récit magnifiquement filmé. Le bluray Artificial Eye rend honneur à la beauté du film (et de la très jolie Madhabi Mukherjee).
Never grow old, d'Ivan Kavanagh (2019) 7/10 - Kavanagh garde ses acquis de réalisateur fantastique, et fait de ce western un sombre récit de corruption, joliment incarné par un lot d'acteurs qui fonctionnent bien. Le récit est un peu trop programmatique, peut-être, mais le tout se regarde avec plaisir.
Le gangster, le flic et l'assassin, de Lee Won-Tae (2019) 7,5/10 - Flics et voleurs s'unissent contre un tueur en série, dans un film aussi violent qu'irréaliste et ludique. Ma Dong-Seok se révèle ici particulièrement savoureux.
Maniac, de Michael Carreras (1963) 7/10 - Film policier en huis-clos, tourné en Camargue, avec femme volage et mari psychotique... Le scope est très beau, et l'ouverture assez mémorable.
R100, de Hitoshi Matsumoto (2013) 6/10 - D'un point de départ savoureux et ludique, le film part dans un délire qui a fini par me perdre, malgré l'intérêt certain d'une critique sociale du monde japonais.
Une si jolie petite plage, de Yves Allégret (1949) 8/10 - Un film policier, auquel Gérard Philippe donne des airs de drame. Un film pluvieux, triste, assez entêtant.
Booksmart, d'Olivia Wilde (2019) 6,5/10 - Teen-age movie contemporain, sans suprise, mais qui confirme la folie douce dont est capable Billy Lourd, une jeune actrice, de noble ascendance, qu'on espère voir plus souvent à l'écran.
Passion, de Yasuzo Masumura (1964) 5/10 - Filmé avec une grande élégance, le film adapte un récit de Tanizaki sur une passion mortifère. Le tout est un peu trop japonais à mon gout, d'une certaine façon... Mais intéressant.
L'invasion des mort-vivants /
The Plague of the Zombies, de John Gilling (1966) 8/10 - Une excellente surprise, et un Hammer aussi inventif que réussi au niveau de l'atmosphère...
Il était une fois... Hollywood, de Quentin Tarantino (2019) 8,5/10 - Un merveilleux travail de recréation, des personnages droles et attachants, et la persistance de cette aspiration à réécrire l'histoire dans une utopie cinématographique... J'ai trouvé qu'ici ça fonctionnait fort bien, tant Margot Robbie incarne une Sharon Tate rayonnante.
L'enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux (2014) 7,5/10 - Décalé et drolatique, le film tire toute sa force de la personalité atypique de Houellebecq. Très original et souvent drôle.
West 11, de Michael Winner (1963) 6,5/10 - Film à cheval entre drame social anglais et polar existentiel. Le film patît sans doute de ne pas choisir à temps, mais reste une curiosité très intéressante.
In which we serve /
Ceux qui servent, de David Lean & Noel Coward (1942) 7,5/10 - Film de guerre sur les marins d'un destroyer, qui allie propagande et une indéniable émotion dans son descriptif de la vie des marins britanniques.
Women in love, de Ken Russell (1969) 6/10 - Une histoire d'amour dans un cadre d'époque, avec le style extrême de Ken Russell. Intéressant, et indéniablement original, mais je suis resté à la surface.
FILMS REVUS:
Les cendres du temps - Redux, de Wong Kar-Wai (1994) 8/10 - Cette version remontée est plus fluide et mieux structurée que la version originale. Elle est en revanche toujours aussi belle.
Midsommar, d'Ari Aster (2019) 10/10 - Première révision, et premier constat : le temps passe plus vite encore au deuxième visionnage. La maestria de la mise en scène reste entière.
L'hirondelle d'or, de King Hu (1966) 8/10 - Jolie révision de ce classique, qui privilégie la beauté de sa composition sur l'efficacité de ses séquences d'action.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)
février 2019=Roma (Cuaron)
mars 2019=La symphonie nuptiale (Stroheim)
avril 2019=Little Monsters (Forsythe)
mai 2019=Sang et or (Panahi)
juin 2019=Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (Uchida)
juillet 2019=Toy Story 4 (Cooley)