Alain Corneau (1943-2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Flol »

Karras a écrit :
Ratatouille a écrit :Je viens de constater que Le Nouveau Monde (pas vu) a un casting délicieusement improbable : Alicia Silverstone, James Gandolfini, Guy Marchand et Dany Brillant. :o
Le Kamoulox est total. Et le film vaut quoi ?
J'en ai profité pour ressortir mon coffret Corneau et découvrir le film dans la foulée et c'est plutôt pas mal : un regard sur la période d'après guerre qui laisse pas mal de place à la musique ( jazz, gospel ), et une trame romantique ou c'est plutôt la jeune Sarah Grappin qui tire son épingle du jeu, Silverstone étant plutôt cantonné à un rôle de pom-pom girl. Quelques scènes wtf
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(dont un fisting bovin par Guy Marchand ) :lol:
et un excellent Gandolfini dans un rôle assez ambigu. Heureusement Dany Brillant n'apparait que 3 minutes à la fin du film ; à voir surtout pour les passages musicaux de jazz qui sont plutôt bons.
Jeremy Fox a écrit :Revu aussi Le Nouveau monde hier soir et ce n'est pour ma part pas franchement une réussite. Corneau ressort ses jouets de sa malle à trésor (voitures américaines rutilantes, Juke Box colorés, uniformes de GI), quelques souvenirs sensuels de son adolescence, met en avant sa passion pour le jazz -et les Pom Pom Girls- et, au sein d'une écriture plus que lâche, nous signe une chronique parfois pas déplaisante mais pas non plus très enthousiasmante, que ce soit sur la forme que sur le fond, entre naïveté un peu niaise et séquences 'WTF' comme l'a dit Karras. On va dire qu'il s'est fait plaisir et que son acteur principal est plus doué pour les percussions que pour l'art dramatique. Reste cependant quelques très bons morceaux de jazz de l'époque dont plusieurs de Thelonious Monk, une baston générale comme dans les films de Ray Enright et un James Gandolfini parfois halluciné lorsqu'il se met à devenir teigneux. Pour le reste, pas grand chose à se mettre sous la dent.
Merci pour vos avis, je me le mets quand même de côté sur Filmo TV.
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Kevin95
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Kevin95 »

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FRANCE SOCIÉTÉ ANONYME - Alain Corneau (1974) découverte

Pour son premier long, Alain Corneau veut absolument se faire remarquer et qu'on ne le prenne pas pour un bleu venu du cinéma de papa. Objet bizarre, lourdingue, fascinant, ridicule, crétin, audacieux et plein d'autres choses, France société anonyme est autant un film marquant qu'une œuvre casse bonbons. Pas aimable pour un sou, le métrage louche clairement du côté d'A Clockwork Orange de Stanley Kubrick (1971) ou de l'esprit Hara-Kiri. Tantôt petit malin, tantôt jouissif, le film navigue entre deux extrêmes et c'est bien là sa principale qualité. Les plus patients/curieux, trouverons de quoi becter (pas mal de séquences mémorables : fausse pub ou la scène du cinéma), les autres rameront sévèrement. Bizarre, vous avez dit bizarre, heureusement (pour lui), Corneau reviendra vers des eaux plus calmes par la suite. Son acné cinématographique est aujourd'hui adulée par quelques groupes cinéphiles underground tandis que Michel Bouquet trouve là un de ses rôles les plus barré (faut le faire !)
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Supfiction
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Supfiction »

Karras a écrit :
Ratatouille a écrit :Je viens de constater que Le Nouveau Monde (pas vu) a un casting délicieusement improbable : Alicia Silverstone, James Gandolfini, Guy Marchand et Dany Brillant. :o
Le Kamoulox est total. Et le film vaut quoi ?
J'en ai profité pour ressortir mon coffret Corneau et découvrir le film dans la foulée et c'est plutôt pas mal : un regard sur la période d'après guerre qui laisse pas mal de place à la musique ( jazz, gospel ), et une trame romantique ou c'est plutôt la jeune Sarah Grappin qui tire son épingle du jeu, Silverstone étant plutôt cantonné à un rôle de pom-pom girl. Quelques scènes wtf
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(dont un fisting bovin par Guy Marchand ) :lol:
et un excellent Gandolfini dans un rôle assez ambigu. Heureusement Dany Brillant n'apparait que 3 minutes à la fin du film ; à voir surtout pour les passages musicaux de jazz qui sont plutôt bons.
Revu le film (qui aurait du s’appeler US Go Home plutôt que ce titre trop consensuel) ce soir pour la premiere fois depuis le ciné en 1995. C’est un bon témoignage (assez unique en fait car il y a peu de films traitant du sujet) de l’ambiance politique et musicale de cette période d’après-guerre où l’Amerique était le nirvana pour les jeunes français (une Amérique ségrégationniste et triomphante, imposant sa culture dans une France encore hermétique à la culture de la consommation qui s’est imposée par la suite). En cela, le film de Corneau est un témoignage important.

A l’époque de sa sortie, évidemment je ne connaissais pas Gandolfini (dont ça reste l’une des meilleures prestations) et la blonde Alicia Silverstone m’avait marqué.
Cette fois j’ai été emballé par Sarah Grappin qui avait quelque-chose de la fureur incontrôlable d’Isabelle Adjani. Bizarrement, elle n’a plus eu vraiment de rôles marquants par la suite.

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Profondo Rosso
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Profondo Rosso »

Nocturne indien (1989)

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Rossignol, un jeune Français arrive à Bombay, à la recherche de Xavier, un ami proche disparu depuis peu sur place. Il part sur ses traces, voyageant à travers une Inde déroutante, se rapprochant à chaque étape un peu plus de son ami.

Si la fresque Fort Saganne (1984) avait permis à Alain Corneau de sortir du registre du polar, c’est véritablement avec Nocturne Indien qu’il pourrait montrer une autre facette de sa personnalité. Profondément marqué par un voyage qu’il effectua en Inde, Corneau s’intéressait depuis grandement à divers pan de cette culture, sans forcément envisager d’en tirer un film. La donne change lorsqu’il découvrira le roman Nocturne Indien de d'Antonio Tabucchi paru en 1987. Dans son adaptation, Corneau n’a pas la prétention de retranscrire la réalité indienne mais cherche à capturer la perte de repères que représente le contact avec l’Inde pour l’étranger. L’intrigue à la fois simple et nébuleuse suit donc Rossignol (Jean-Hugues Anglade) à la recherche d’un ami disparu en Inde. C’est un jeu de piste où l’objet insaisissable de la quête compte moins que les diverses et mystérieuses rencontres que fera notre héros. Corneau recherche le dépaysement par l’atmosphère et les sensations de Rossignol plutôt que l’imagerie touristique attendue. Cela donne une dimension contemplative, intimiste et solennelle où le réalisateur appuie par des plans fixe figeant les personnages dans des tableaux vivants, Rossignol se fondant au sein du décorum ou alors gardant son statut d’être de passage qui observe à distance les soubresauts du quotidien indien.

Notre héros traverse le film comme dans un rêve, l’incongruité et l’étrangeté des rencontres baignant dans les nuances subtiles de la photo d’Yves Angelo où chaque échange sert la quête effective comme intérieure. Pour la première il ne faut relever que les indices qui mènent Rossignol d’un lieu à un autre et la seconde passe par des dialogues explorant sa nature profonde. Le vieil homme dans le train démontre une profonde connaissance de la mystique indienne sans pour autant avoir l’avoir traversé géographiquement, une connexion culturelle se fait avec un érudit tandis que qu’une monstrueuse et touchante voyante révèle la dualité présent/absent de Rossignol. Le personnage apparait tour à tour candide et en pleine découverte puis étonnamment lucide (la manière dont il comprend qu’un taxi l’emmène dans la mauvaise direction) et assuré.

On s’égare entre le poursuivant et le poursuivi qui sont peut-être une seule et même personne. Les accords de Frantz Schubert ((le 2e mouvement du Quintette en U qui tourne en boucle) apportent un décalage bienvenu aux environnements indien (notamment cet envoutant travelling vers une statue de Shiva) et symbolise le moi intérieur de Rossignol, acteur et spectateur de son aventure. L’épilogue appuie cela dans le récit qu’il fait de son voyage à Clémentine Célarié, cette présence et le retour de la langue française ramenant le personnage à sa nature de touriste (le film s’achevant à la très visitée Goa). Corneau respecte l’ouvrage de Tabucchi en nous laissant dans l’expectative et les multiples interprétations possibles. La prestation habitée de Jean-Hugues Anglade (fortement marqué par l’expérience) n’est pas pour rien dans le pouvoir de fascination du film qui autorise définitivement Corneau à une plus grande versatilité (le célébré Tous les matins du monde qui suivra le confirmera). 4,5/6

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Thaddeus
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Thaddeus »

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Police python 357
C’est un film de néon, de phares, de solitudes, de pavés humides, de nuit : en un mot, un polar. Thèmes, situations, tonalité générale découlent directement du thriller. Mais il n’a rien de ces décalcomanies appliquées auxquelles a trop souvent habitué le cinéma hexagonal lorsque, en mal d’inspiration ou de recettes, il louche vers Hollywood. Tissant implacablement sa toile autour du protagoniste, l’histoire révèle l’inadéquation profonde de l’individu à des valeurs dépassées conduisant au refoulement, l’incapacité des personnages à s’accorder au monde dans lequel ils évoluent à la manière d’automates désenchantés. Monde de la contrainte, de la règle, des convenances, que Corneau dénonce en se fiant à une technique solide, réfutant les effets pour mieux inscrire la fiction dans la réalité la plus française. 4/6

La menace
Solidement charpenté, organisé en vertu d’une mécanique rigoureuse et captivante, le film repose sur l’inversion du schéma policier classique : à rebours de l’assassin disposant des indices pour écarter de lui les soupçons, un innocent fomente les preuves qui l’accusent de façon irrémédiable. Il enclenche ainsi un processus d’autodestruction alors même que tout son itinéraire est conçu afin d’échapper à la mort. Quête tragique, quasi langienne, que le cinéaste traduit en une forme sèche, rapide, percutante, privilégiant le mouvement et le comportement, aussi proche d’un certain cinéma d’aventures nord-américain que de celui pratiqué jadis par Clouzot ou Melville. Manière pour lui, entraîné dans un morceau déjà orchestré, de se livrer à l’un de ces solos qui fondent la valeur d’un interprète. 4/6

Série noire
À l’origine, un roman de Jim Thompson qui trempait la mythologie du polar dans une insondable poisse existentielle. À l’arrivée, une dérive aux confins de la claustration, du désespoir, de l’obscurité, de la folie, et l’un des films les plus stupéfiants offerts par le cinéma français. Minable démarcheur en banlieue des terrains vagues, des pavillons lépreux et des grands ensembles, le héros y est un mal marié, beau gosse, beau parleur, qui ne rencontre que cinglés et tarés et devient assassin pour un magot qu’il se fait souffler : le roi des pommes. La solidité de roc de l’écriture, le haut sens de la signification visuelle et sonore, la direction d’acteurs magistrale se fondant dans un réalisme authentique, le vertige aspirant d’une fatalité implacable colorant d’ironie la détresse la plus noire, tout participe à la réussite exceptionnelle d’une œuvre qui n’a jamais trouvé son égale. 6/6
Top 10 Année 1979

Le choix des armes
Le cinéaste reprend un thème qui fut l’une des règles d’or du polar français des années cinquante et, s’écartant un peu de la fascination hollywoodienne, revient ainsi aux formes nationales du genre. Il provoque une confrontation de la violence du thriller avec des traits du terroir, de zones ou de banlieue, marqués notamment dans les seconds rôles : un petit retraité dans un pavillon de pierre meulière, un ex-loubard père de famille, une matrone pompiste qui se jette comme un molosse à la tête de son agresseur… Ces éléments périphériques donnent d’étranges grincements au relief social et atténuent les limites des personnages principaux, caractères encombrés de plusieurs idées reçues. Pour le reste, Corneau maîtrise sans faiblesse son matériau et suggère avec un brio professionnel le poids du destin. 4/6

Nocturne indien
Étrange et fascinant voyage que celui de cet homme heureux de se perdre en Inde sur les traces de son double. Les rues chaudes de Bombay, l’enfer de ses hôpitaux, les hôtels de dernière zone, les oasis d’occidentalité rassurante que sont les fastueux palaces aux piscines moirées font surgir des créatures improbables ou chaleureusement familières. Un théosophe frappé de littérature portugaise, un médecin désabusé, une fraîche écolière, une voyante difforme et aveugle, un rescapé des camps, bavard comme le personnage sans ombre de Chamisso, emplissent le carnet de route de portraits inspirés. Et le périple, évoluant dans une atmosphère d’intemporalité indécise, de flou perpétuel, de rêve éveillé, s’achève à Goa sur la révélation qu’il n’y a pas à chercher bien loin ce qui se trouve ailleurs pour toujours. 4/6

Tous les matins du monde
Loin de la cour du Roi-Soleil qui pourtant le réclame, Sainte-Colombe, noir, saturnien, taciturne, s’enferme dans son art comme dans un convent, confond sa voix de catacombes et les pleurs de sa viole de gambe. Son disciple Marin Marais devient quant à lui un compositeur illustre, cerné par les honneurs et la gloire. Faut-il se repaître des recours superficiels qu’apporte le siècle ou, au cœur d’une solitude purificatrice, s’enfoncer dans une quête janséniste au risque de faire le malheur d’autrui ? Corneau assume la ligne d’un film austère, presque cartésien par l’apparence, qui cherche à s’inscrire dans les fibres mêmes de la musique. Il lui manque hélas cette forme aventurée faisant l’instabilité du baroque, apte à conjurer le dessèchement et la gravité d’officiant auxquels il n’échappe pas tout à fait. 4/6

Le cousin
S’appuyant sur un scénario fortement charpenté de Michel Alexandre, ancien de la "grande maison" apportant à la fiction une précision socio-documentaire irremplaçable, le cinéaste livre un polar efficace, tendu, réaliste, nocturne, rythmé comme un morceau de jazz, ponctué de brèves flambées de violence intime. C’est une histoire de frontières floues, de territoires mêlés, qui accorde sa primauté à l’ambigüité des personnages. La relation du flic et du dealer, du microbe de base et de son anticorps de police, précipite ainsi les tensions latentes, révèle des vérités paradoxales, se développe au fil des planques interminables, des descentes foireuses, des galères familiales, bousculée par les petites mains ni propres ni sales de la justice en gants de crin. Dans la limite de ses ambitions, le film est une réussite. 4/6


Mon top :

1. Série noire (1979)
2. Police python 357 (1976)
3. Nocturne indien (1989)
4. La menace (1977)
5. Le cousin (1997)

Corneau est d’abord pour moi l’auteur d’un film extraordinaire, comptant à mes yeux parmi les plus importants de son époque, et dominant probablement de plusieurs coudées son corpus artistique. Quelles que soient les valeurs (sans doute réelles) d’une œuvre me restant largement à découvrir, ce coup de maître suffit à me convaincre de son talent de réalisateur.
Dernière modification par Thaddeus le 4 août 23, 19:40, modifié 2 fois.
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Rick Blaine
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Rick Blaine »

Au delà du fait que, très subjectivement, je ne sois pas fan de Série Noire, dire qu'il est "plusieurs coudées" au dessus de Police Python 357 ou Le choix des armes entre autres, ça me parait très excessif quand même. Il y a au moins (car pour ma part j'adore Tous les matins du monde) un ensemble de polars noirs qui montrent le talent de Corneau à fin des années 70/début 80, dont fait partie Série Noire mais pas seulement, et qui "classent" sa carrière.
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Jeremy Fox
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Jeremy Fox »

4 très grands films pour ma part, Série noire, Tous les matins du monde, Police Python 357 et Le Choix des armes.
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Thaddeus
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par Thaddeus »

Rick Blaine a écrit :Au delà du fait que, très subjectivement, je ne sois pas fan de Série Noire, dire qu'il est "plusieurs coudées" au dessus de Police Python 357 ou Le choix des armes entre autres, ça me parait très excessif quand même.
J'aurai sans doute l'occasion de vérifier ou d'infirmer mon assertion bientôt, car j'ai l'intention d'approfondir la filmo de Corneau en commençant par ses polars des années 70-début des années 80. Mais quoi qu'il en soit, et tout aussi subjectivement, je doute que ces films provoquent chez moi le choc de Série Noire (qui est dans mon top 100).
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Re: Alain Corneau (1943-2010)

Message par El Dadal »

Flol a écrit : 4 avr. 17, 09:50
Karras a écrit : J'en ai profité pour ressortir mon coffret Corneau et découvrir le film dans la foulée et c'est plutôt pas mal : un regard sur la période d'après guerre qui laisse pas mal de place à la musique ( jazz, gospel ), et une trame romantique ou c'est plutôt la jeune Sarah Grappin qui tire son épingle du jeu, Silverstone étant plutôt cantonné à un rôle de pom-pom girl. Quelques scènes wtf
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(dont un fisting bovin par Guy Marchand ) :lol:
et un excellent Gandolfini dans un rôle assez ambigu. Heureusement Dany Brillant n'apparait que 3 minutes à la fin du film ; à voir surtout pour les passages musicaux de jazz qui sont plutôt bons.
Jeremy Fox a écrit :Revu aussi Le Nouveau monde hier soir et ce n'est pour ma part pas franchement une réussite. Corneau ressort ses jouets de sa malle à trésor (voitures américaines rutilantes, Juke Box colorés, uniformes de GI), quelques souvenirs sensuels de son adolescence, met en avant sa passion pour le jazz -et les Pom Pom Girls- et, au sein d'une écriture plus que lâche, nous signe une chronique parfois pas déplaisante mais pas non plus très enthousiasmante, que ce soit sur la forme que sur le fond, entre naïveté un peu niaise et séquences 'WTF' comme l'a dit Karras. On va dire qu'il s'est fait plaisir et que son acteur principal est plus doué pour les percussions que pour l'art dramatique. Reste cependant quelques très bons morceaux de jazz de l'époque dont plusieurs de Thelonious Monk, une baston générale comme dans les films de Ray Enright et un James Gandolfini parfois halluciné lorsqu'il se met à devenir teigneux. Pour le reste, pas grand chose à se mettre sous la dent.
Merci pour vos avis, je me le mets quand même de côté sur Filmo TV.
Trouvé ça plutôt pas bon pour ma part, et franchement schizophrène. D'un côté des scènes musicales frôlant le génial (l'entrée sur scène du jeune protagoniste sur Epistrophy, rien que ça :shock:, la sublime cérémonie gospel en l'honneur du sosie d'Eric Dolphy) et un sujet absolument passionnant et effectivement peu traité. De l'autre, une photographie mal maîtrisée, belle par intermittence (joli générique par exemple) mais souvent plate et bien trop lumineuse et télévisuelle sur tous les intérieurs, un scénario qui aligne les clichés et surtout une interprétation totalement à l'ouest. Le prix du miscast d'or pour Sarah Grappin, insupportable au dernier degré, malgré une certaine "prise de risque" (soyons honnête).
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