Viridiana (Luis Buñuel - 1961)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Thaddeus
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Viridiana (Luis Buñuel - 1961)

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La jeune Viridiana souhaite entrer au couvent, mais la mère supérieure exige avant tout que la jeune femme aille rendre visite à son vieil oncle et bienfaiteur Don Jaime. Celui-ci, troublé par la ressemblance de sa nièce et de sa femme décédée, tente d'abuser sexuellement de la jeune femme. Choquée, Viridiana s'enfuit mais apprend que son oncle s'est suicidé. Se sentant coupable la jeune femme décide de revenir au domaine et de dédier sa vie à aider les gens pauvres. Elle héberge donc les mendiants du village dans la maison de son oncle dont elle a hérité à sa mort...
Alligator a écrit :Image

Sacré Luis! Foutu fouteur de merde! Avec ce film d'une rare et ô combien réjouissante insolence, le maître espagnol prêche un spectateur converti, ce film n'est donc alors pour ma pomme qu'une simple et belle partie de plaisir, car le ton radical ne cache pas très bien le regard ou l'attitude foncièrement enfantine, une espèce d'espièglerie de garnement.

Nombreux sont les plans équivoques, sexuellement, bien entendu. Sourire requis qui sait mettre du sel sur la plaie des incohérences bigotes. Bunuel savoure le fait que sa provocation va d'abord faire bouillir, puis exploser la marmite catho et mortifère de l'Espagne franquiste. Suicide, viol, désir, inceste, triolisme, charité, exclusion, le film charrie son lot de thèmes qui touchent de près ou de loin les tabous fondamentaux, comme les préceptes religieux.

Le personnage jouée par la très belle et généreuse Silvia Pinal rappelle ces héroïnes sadiennes qui se réfugient dans la religion, la prière, la vertu et l'innocence pour échapper au vice, au mâle, à la nature, à tout ce qui les rattache à l'animal, au corps, à la matérialité si basse et si caca, beurk.

Elle est indéniablement pourchassée par une engeance bien moins vertueuse qu'elle, mais plus humaine. Ça sent sous les aisselles. Passant des assiduités d'un Fernando Rey profondément vicelard à celles d'un groupe d'individus marginaux mais les pieds dans le concret, son destin la pousse toujours vers la tentation. Impossible de fuir sa condition de femme. Le sort s'acharne. La culpabilité la ronge sans cesse. Un ange pris dans les griffes du grand Satan ou une femme qui découvre dans la douleur que "le corps, ce n'est pas sale".

Toute son action bienfaitrice, toute l'abnégation qu'elle a démontré dans son œuvre caritative n'est pas payante, bien au contraire. Et c'est ce que j'aime chez Bunuel, cette emprise implacable de l'histoire sur les personnages, qui dès lors s'étend au spectateur, à leur raisonnement, à leur jugement.

Un film de Bunuel se révèle souvent une démonstration très difficile à contrer. Bien entendu, le scénario fait saillir son argumentation avec une verve aussi percutante que partisane, cependant si l'on veut bien accepter a priori de suivre le trajet de Silvia Pinal, difficile de ne pas accepter l'aboutissement : il est logique, somme toute. La nature reprend ses droits, comme un printemps. A la négation absurde et stérile se substituent les forces de vie.

En surréaliste patenté, Bunuel use et abuse de symbolismes mais n'hésite pas à plonger parfois dans le vif, dans le figuratif. Son propos est clair, ouvert aux non initiés du mouvement. Le film est parfaitement lisible, d'une très belle clarté.

Malgré une structure en deux parties, les scénario dégage une cohérence d'ensemble très appréciable. La première partie ressemble comme deux gouttes d'eau à l'histoire que Bunuel racontera plus en détail dans "Tristana" ; la seconde nous réserve la lente et difficile transformation de la chrysalide, le papillon étant laissé à notre imagination avec cette proposition de jeu de cartes à trois pour l'après-film.

Un très bon Bunuel, piquant, anti-clérical, hédoniste à souhait.
Kevin95 a écrit :Luis Buñuel retourne toutes les cartes et fout la merde sur la pointe des pieds, tranquillement, sans en avoir l'air. Bâti en deux temps, Viridiana débute comme le portrait d'un oncle un tantinet tordu (fidèle Fernando Rey), amateur de chaussures pour femmes et accessoirement de sa nièce (une apprentie nonne, allons bon !) qu'il aimerait bien épouser, quitte à la droguer pour tenter quelque chose alors qu'elle est inconsciente (perversité du réalisateur, le personnage dit ne pas être aller au bout mais le cinéaste ne nous le montre pas, usant d'un fondu pour laisser le spectateur seul juge). La miss le prend mal (étrange !) menace de foutre le camp, l'oncle le vit mal (bah pourquoi ?) et clos le dossier. Arrive la deuxième partie, un poil plus brutale. Un fils sorti d'un chapeau (la classe Francisco Rabal), des pauvres, la condescendance d'une ancienne nonne et la bonté chrétienne envoyée dans un champ d'orties. Don Luis y va franchement, jamais en petit malin, sa mise en scène est toujours ultra soignée, filme mais n'appuie pas. Le tout pour finir non pas sur quelque chose d'explosif mais bien pire, un calme malsain, une partie de cartes entre gens biens. Tout le monde a quelque chose de pourri dans le placard, Viridiana le rappelle avec la douceur d'un piment mexicain. Sacré Buñuel !
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Thaddeus
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Re: Viridiana (Luis Buñuel - 1961)

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La Vierge aux outrages


Comme tous les grands auteurs, Luis Buñuel a un certain nombre de choses à dire et il les redit fortement de film en film. Misère, érotisme et sacrilège, qui tissent son noir blason, crèvent ici l'écran avec une profusion et une prodigalité de milliardaire en images. L'argument factuel n'est que le fil à bâtir dont il se sert pour assembler à grands points les pans de son discours. Mais le fil court et, d'abord sommaire, se tend, droit, en une progression dramatique qui atteint, au dernier tiers du récit, son paroxysme. Le cinéaste est un moraliste qui ne se berce d’aucune illusion sur le genre humain. Il a cependant compris que les hommes sont trop souvent pervertis par leurs conditions de vie et qu’il convient de réformer la société avant de pouvoir espérer les transformer. Chez lui, les nécessiteux sont le "mal" parce que cela s’est trouvé ainsi, parce que leur éducation, leur hérédité les y ont poussés. Ils font partie de ce lumpenprolétariat qui forme le revers d’une médaille dorée : les pauvres permettent aux riches de pouvoir continuer de faire l’aumône à la sortie de la messe. En s’insurgeant contre cet état de fait, Buñuel s’affirme comme un authentique révolutionnaire, et c’est pourquoi il a tant inquiété les bien-pensants. Lauréat très polémique de la Palme d’Or au Festival de Cannes 1961, Viridiana est un furieux cri de sang, de volupté et de mort. Il illustre la découverte de la vie par une jouvencelle qui veut poursuivre un apostolat n’étant pour elle qu’un prétexte à refuser le réel, jusqu’au jour où elle comprend enfin qu’elle doit accepter le "contrat social". Ce grand sujet, Buñuel le place dans une Espagne contrastée, tragique et grotesque, qui renvoie à la tradition picaresque. Fidèle à ce qu’il n’a jamais cessé d’être et d’exprimer, il opère la synthèse de toutes ses créations en joignant la violence hors mesure et l’ouragan porteur de flammes de L’Âge d’Or, l’atrocité de Terre sans Pain et les véhémences caustiques d’Archibald de la Cruz. Mais son humanisme a mûri. S’il n’a rien abdiqué, ce révolté n’a plus besoin de passer par le détour de la provocation spectaculaire. L’incendie surréaliste qu’il allume brûle les valeurs sacro-saintes d’un monde sournoisement oppressif sans recourir à l’appui des feux d’artifices.


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Devant ces illuminations, tout le paradigme buñuelien s’éploie : le bien et le mal deviennent deux notions fallacieuses conduisant pareillement à l’échec, n’importe quel acte s’ouvre et, simultanément, se referme sur l’ambigüité, rien ne changera tant que les catégories morales demeureront ce qu’elles sont — la négation de l’amour fou et de la vraie vie rimbaldienne, l’affirmation de puissances abstraites mystificatrices. Plus nettement que jamais, la mise en scène fonde ici le lieu magique où forme et contenu se combinent dialectiquement jusqu’à l’incandescence. C’est pourquoi la censure se leurrait en croyant pouvoir dompter Buñuel et en supervisant le scénario : cet alchimiste est capable d’atteindre la plus grande subversion en partant de n’importe quelle élémentaire fiction. Viridiana est un film si fortement chargé de soufre et de lumière noire qu’il coule de source. L’artiste a pu le concevoir en se mettant dans cet état de sommeil de la raison qui s’entretient, selon Goya, des monstres qu’il engendre. On pourrait ajouter qu’il s’éclaire en miroir au moment de l’éveil pour nous renvoyer notre image sans que la scène change : ces monstres, c’était nous. La vertu principale de l’œuvre (elle en a beaucoup d’autres) réside dans sa puissance de dérangement, et son affirmation première est que pour toute pensée respectueuse d’elle-même, Dieu ne peut-être qu’un dieu incroyable. L’Église n’inspire pas à Buñuel de la colère mais un sentiment accru de force. Il considère la religion, et se sent aussitôt meilleur de ne pas être bigot, ou plutôt il la regarde sans retenir la notion de vice ou de perversion. Voir ici avec quelle virulence narquoise il caricature certains principes chrétiens ("Il faut pécher pour mieux se repentir après" dit un des mendiants, l’œil libidineux). On peut être sadique, fétichiste ou exhibitionniste, on peut aussi être croyant. Chez le réalisateur, la fougue du trait s’accompagne pourtant d’une étonnante pudeur d’expression. Ceux qui sont choqués devant ses films ne peuvent l’être par ce qu’il montre, qui reste toujours dans les limites de la décence au sens habituel du terme, mais par ce qu’il implique de vigueur acerbe et destructrice sur le plan moral. Buñuel ne cherche pas le scandale, il l’a maintes fois proclamé. Il exprime en revanche, avec obstination, une série de constantes éthiques qui définissent sa philosophie. Celle d’un homme revendiquant la liberté pour l’individu et qui pour cela croit devoir lutter sans relâche contre tout ce qui restreint l’autonomie et les possibilités d’épanouissement : tabous religieux, intolérance idéologique, obscurantisme social et ce qui en découle, fanatisme, pharisaïsme, hypocrisie, superstition.

L’histoire : Viridiana, une novice, à la veille de prendre le voile, rend visite à son vieil oncle veuf et malade. Cette belle jeune femme transporte partout avec elle une panoplie étrange qu'elle cache honteusement dans des tiroirs, et exprime ses aspirations profondes en souillant le lit des hommes lors de crises de somnambulisme. Don Jaime reconnaît en elle le sosie de sa défunte femme, morte on ne sait comment au cours de sa nuit de noce. Il la supplie de revêtir la robe de mariée, qu'il essaie lui-même chaque soir devant son miroir. Au cours d'un souper aux chandelles, il la drogue et, le lendemain matin, lui fait croire qu’il l’a possédée. Désespérée, sa nièce s’enfuit. Jaime se pend alors avec la corde à sauter d'une fillette qu'il aimait regarder, manière fort élégante de "sauter le pas". Viridiana, prise de culpabilité, renonce à ses vœux. Elle installe au château une sorte d'hospice, véritable cour des miracles qui empile tout ce que la région compte de gueux, d'infirmes, de pouilleux, de bossus, et doit cohabiter avec Jorge, fils naturel de Don Jaime. En termes de pensées et de modes de vie, les deux cousins s’opposent comme le jour et la nuit : lorsque l’une récite la prière et pense transformer le monde par sa bonté, l’autre bâtit de sa main et se dépense en travaux de maçonnerie. Un jour, les mendiants dignes de Zurbarán pillent la cave et l'argenterie, organisent des agapes et se préparent un festin pantagruélique qui tourne à l'orgie et au meurtre. Le temps de prendre une photo, tous se figent dans une parodie grinçante et breughélienne de La Cène peinte par de Vinci. Viridiana est cette fois presque violée, et l'on s'entretue sur son corps. Buñuel s'abandonne alors à une sorte de frénésie lyrique : la hideur et la méchanceté des personnages, la monstruosité des débauches, le ballet exubérant et déchaîné que rythme l’Alleluia d’Haendel, l'incongruité des boscheries chères à Philippe II et débouchant sur le ricanement halluciné de l’enfer, tout est balayé par le souffle poétique de l’auteur, par l’aisance hautaine et triomphale avec laquelle il piétine tout ce qui passe pour respectable. Lui seul peut se permettre de telles situations sans tomber dans le mauvais goût, car elles sont soutenues par une attitude combattante qui ne dissimule pas son visage.


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Viridiana marque un point de basculement dans la carrière de Buñuel, qui en était alors à ce qu’on pourrait appeler sa période "hitchcockienne" : sa manière était un art du suspens, un jeu d’équilibriste sur la corde raide des conventions filmiques. Désormais les grains de sable se multiplient, et d’allusif le dérapage se fait explicite, emphatique, tous les éléments se recentrant autour de l’intrusion du bizarre. Dans cette satire d'un monde où la cruauté et la laideur profanent inlassablement une innocence trop crédule, l'insolite point à chaque instant. Tout se passe comme si le cinéaste enfonçait à coups redoublés le clou qu’il avait seulement planté avec Nazarin. Quel clou ? La dérision de la sainteté. À laquelle il convient d'ajouter la dénonciation de l'égoïsme capitaliste. Ironie de l’histoire, il s’en est fallu de peu pour que cette production naisse sous les couleurs franquistes. Hélas les censeurs n’ont pas le sens de l’humour — noir ou pas. Viridiana est tressé comme une natte. Par exemple, un documentaire agricole sur le quotidien des travailleurs contraints au labeur dans des conditions scandaleusement archaïques s'entrelace à la description des clochards absorbés dans un Angélus borborygmique. Aux yeux de l'auteur, les créatures malfaisantes sont une force immanente et naturelle, qu’il se garde bien de juger. De manière significative, Viridiana, pour édifier son havre de générosité, choisit ses invités parmi les plus infirmes, les plus laids et les plus paresseux. La communauté chrétienne reconnaît tout de suite chez les déshérités de la nature, et particulièrement les arriérés mentaux, le matériel idéal qui lui permet de préserver sa bonne conscience sans risque de changer un seul iota à un ordre social qui la favorise. Elle les pare de prestiges particuliers entretenant une mystique de l’homme diminué. Or, même ces épaves sauront à l'occasion se révolter. Dans la fable de la charrette et du chien fatigué, Buñuel attaque et pourfend le particularisme mesquin qui consiste à dénoncer une petite injustice pour n'avoir pas à en dénoncer de plus grandes, à avoir son pauvre pour demeurer un bon bourgeois, son juif pour ne pas renoncer à l'antisémitisme, ou à stigmatiser les criminels de guerre étrangers pour pouvoir mieux couvrir ceux qu'engendre la mère patrie. Ici réside une douloureuse vérité : la charité (vertu cardinale du christianisme) est non seulement un palliatif inefficace contre toutes les misères de la terre, mais aussi un instrument de soumission.

L'âme espagnole et son absolutisme implacable éclatent dans cette œuvre corrosive, ce film-outrage qui la brocarde de toutes parts. Où est l’hérésie ? Dans les objets : mais cet attirail d'épouvante, le diadème de scarification, les clous, les poignées de cendre sont dans la ligne exacte du catholicisme ibérique. Dans les idées : mais ce n'est pas la miséricorde qui échoue, c'est une pitié maladroite, hors de la règle, peut-être orgueilleuse. Le cinéaste reste fidèle au slogan surréaliste : la poésie sera convulsive ou ne sera pas. Tout un chacun, même un voleur, un lépreux ou un handicapé peut être le Christ. Or l’héroïne refuse l'universalité de la rédemption, elle ne peut admettre un Christ incarné, aussi admet-elle l'incarnation sans le Christ. Devant la faillite des bons sentiments, elle doit songer à revoir les règles du jeu. Elle accepte de devenir la concubine de Jorge : voilà la si prude, si pieuse ex-nonnette qui se regarde dans un miroir, arrange ses cheveux, passe sa langue sur ses lèvres et offre sa virginité à qui veut bien la prendre. Et pour Buñuel, évidemment, rien de plus délectable que le spectacle d’une sainte-nitouche qui s’encanaille. Infortunés fripons de France et d'Amérique qui, afin d’insuffler cent fois moins de vitalité érotique, doivent convoquer, toutes croupes ondulantes, des régiments de bikinis et de dentelles noires. C'est qu'il leur manque un facteur essentiel : le péché. Images de plus à verser à l'armorial blasphématoire, on vole l'objet fétiche de Don Jaime, un crucifix à cran d'arrêt, et la petite fille brûle la couronne d'épines de Viridiana. Don Quichotte féminin, celle-ci finit donc par rencontrer deux autres grands archétypes espagnols, Don Juan et la Célestine, au sein d’une demeure féodale en ruines où ils forment un très profane ménage à trois et jouent aux cartes en écoutant des disques de rock. Initiée à la traite des vaches, elle retrouve goût à la vie dans un geste que la santé délivre de l’obscène, et prend conscience d’être animée par un fervent besoin de réalisation amoureuse. Peut-être un jour, après avoir fait l'expérience de la chair, pourra-t-elle s'en retourner sur les routes pour redresser les torts, renoncer à l'enfer de l'innocence et gagner le paradis au moyen du vécu. Dans El, Francisco, devenu moine, avançait de travers, comme en zigzag, car les voies de l'Église étaient une échappatoire face à la mort. Dans Viridiana, Don Jaime l'hidalgo marche lui aussi d'une manière incertaine, en piétinant ses propres traces de pas et en traînant le pied. Luis Buñuel nous enseigne la manière de marcher droit et digne. Fier comme un homme.


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Dernière modification par Thaddeus le 11 févr. 23, 15:53, modifié 2 fois.
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Re: Viridiana (Luis Buñuel - 1961)

Message par Watkinssien »

Beau texte, encore une fois, Thaddeus.

Oui, c'est un grand classique de Buñuel, l'un de ses films les plus célèbres et les plus importants.
Viridiana demeure une oeuvre complète, étrange, drôle, élégante, cruelle et dérangeante.

Et sa principale force, à mes yeux, est cette imprévisibilité qui parcourt l'ensemble, le cinéaste maîtrisant une narration complexe avec une aisance assez impressionnante, évitant toute forme de confusion grossière.
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Alexandre Angel
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Re: Viridiana (Luis Buñuel - 1961)

Message par Alexandre Angel »

C'est le genre de film qu'on peut (c'est mon cas) avoir l'impression de trop connaître. Or, me concernant, il n'y aurait pourtant pas de raison car je ne l'ai pas vu tant que cela. Toujours se méfier de ce sentiment d'avoir fait le tour d'un classique. Je veux soudainement le revoir avec à portée d’œil ton magnifique texte, Thaddeus. Merci!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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