C'est Olivier Bitoun qui nous en parle.Nous profitons de la sortie en salle aujourd'hui de Bleeder - son deuxième long métrage jusqu'ici inédit en salle - pour plonger dans la filmographie passionnante de Nicolas Winding Refn.
Nicolas Winding Refn
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Nicolas Winding Refn
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Re: Nicolas Winding Refn
C'est aussi aujourd'hui que sort en France les DVD & bluray de The Neon Demon.
Il me reste ce Bleeder à voir et Fear X également.
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Re: Nicolas Winding Refn
Celui-là est imbitable. Et c'est quelqu'un qui a adoré Only God Forgives et The Neon Demon qui le dit.-Kaonashi Yupa- a écrit :Fear X
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Re: Nicolas Winding Refn
Inside Job (Fear X, quel titre pourri) est son film que je trouve le plus intéressant et le plus énigmatique, où la plongée abstraite finale fait totalement sens avec le portrait psychologique du personnage interprété par John Turturro, totalement noyé dans sa quête obsessionnelle de vérité. Je le qualifierai presque de "lynchien", même si ce qualificatif est totalement galvaudé la plupart du temps. Après ça, les obsessions formelles prennent le dessus sur tout le reste, et ça m'intéresse beaucoup moins...
Ce petit mot "Pourquoi" est répandu dans tout l'univers depuis le premier jour de la création, Madame, et toute la nature crie à chaque instant à son créateur : "Pourquoi ?"
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Re: Nicolas Winding Refn
A la fnuck il y a un coffret pas cher avec ses trois principaux films (The Neon Demon, Only God et Drive).
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Re: Nicolas Winding Refn
C'est pour ça que je me le garde en dernier (oui je viens de voir Bleeder, que j'ai bien aimé, sans plus).Ratatouille a écrit :Celui-là est imbitable. Et c'est quelqu'un qui a adoré Only God Forgives et The Neon Demon qui le dit.-Kaonashi Yupa- a écrit :Fear X
À la vision de ses deux premiers, on sent que Refn a lu et adore les romans d'Hubert Selby Jr. (il y est fait directement référence dans Bleeder d'ailleurs), et du coup ça m'intrigue, en dépit de tous les avis négatifs lus sur le film, et parce que j'adore Last Exit to Brooklyn, Le Demon, et Retour à Brooklyn (trois GROSSES baffes et bijous littéraires à la fois).
Sinon revu hier Valhalla Rising, pour la première fois depuis la séance ciné qui m'avait laissé sans voix. Cette fois-ci au début j'avais peur de la déconvenue, mais au fur et à mesure j'ai été pris par les personnages étranges et l'ambiance (deux points essentiels de l'oeuvre du réalisateur), pour finir le film dans le même état.
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Re: Nicolas Winding Refn
C'est pour ça que je me le garde en dernier (oui je viens de voir Bleeder, que j'ai bien aimé, sans plus).Ratatouille a écrit :Celui-là est imbitable. Et c'est quelqu'un qui a adoré Only God Forgives et The Neon Demon qui le dit.-Kaonashi Yupa- a écrit :Fear X
À la vision de ses deux premiers, on sent que Refn a lu et adore les romans d'Hubert Selby Jr. (il y est fait directement référence dans Bleeder d'ailleurs), et du coup ça m'intrigue, en dépit de tous les avis négatifs lus sur le film, et parce que j'adore Last Exit to Brooklyn, Le Demon, et Retour à Brooklyn (trois GROSSES baffes et bijous littéraires à la fois).
Sinon revu hier Valhalla Rising, pour la première fois depuis la séance ciné qui m'avait laissé sans voix. Cette fois-ci au début j'avais peur de la déconvenue, mais au fur et à mesure j'ai été pris par les personnages étranges et l'ambiance (deux points essentiels de l'oeuvre du réalisateur), pour finir le film dans le même état.
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Re: Nicolas Winding Refn
Trailer de Too old to die young :
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Re: Nicolas Winding Refn
Vivement ! ♥Truffaut Chocolat a écrit :Trailer de Too old to die young
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Re: Nicolas Winding Refn
Pas la peine d'insister, je ne cliquerai pas !!!boys hairstyles a écrit :check the lovely hairstyle of hereon. must try for your little princess-Kaonashi Yupa- a écrit :C'est aussi aujourd'hui que sort en France les DVD & bluray de The Neon Demon.
Il me reste ce Bleeder à voir et Fear X également.
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Re: Nicolas Winding Refn
mince j'ai cliqué...
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Re: Nicolas Winding Refn
Avec Hideo Kojima.Truffaut Chocolat a écrit :Trailer de Too old to die young :
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Re: Nicolas Winding Refn
Inside job
Au rayon du polar sous sédatifs, cette plongée dans un univers où tout se délite, où la victime et l’assassin semblent former les deux faces d’une même pièce et où l’homme est le jouet de forces qui le dépassent cherche sans doute à gagner quelques galons. Obnubilé par sa volonté de créer une atmosphère, Refn ne parvient pourtant qu’à surligner le mystère d’un scénario nébuleux grillant à grande vitesse l’intérêt du spectateur. Comme son anti-héros obsessionnel, zombie tourmenté par la pagaille affolante de son cerveau, le film mouline dans le vide et ne débouche nulle part, malgré le forcing permanent d’une mise en scène toute en cadrages léchés, dilatations temporelles et lumières saturées. Entre Kubrick, Lynch et Barton Fink, un bel exemple d’exercice pétant plus haut que son derrière. 2/6
Le guerrier silencieux
D’un côté les païens, Vikings navigateurs et pillards, de l’autre les mercenaires d’une christianisation forcée, aveugles justiciers de Dieu. Au milieu le personnage-titre, torse tatoué, cheveux en chignon, sorte de Superman borgne qu’un enfant suit comme un disciple. Et Refn de glisser avec cette odyssée dans l’inconnu vers une métaphysique rechignant à dévoiler ses codes, de cultiver une fascination contemplative dont on émerge couvert de boue, un peu ahuri comme après un concert de rock. On pourrait évoquer le Boorman d’Excalibur, le Herzog d’Aguirre, dire aussi que le film tente un croisement improbable entre Lars Von Trier et Philippe Grandrieux. Il réussit en tous cas à restituer le vertige de ces quelques primitifs égarés dans le cosmos, tiraillés entre impulsions barbares et élans de l’âme mal maîtrisés.
Drive
Il est beau, poli, taciturne, il joue avec les enfants, porte les courses de madame et rend service au mari de la demoiselle en détresse dont il est secrètement amoureux. C’est un samouraï melvillien, un homme sans nom dont l’identité est toute entière contenue dans la fonction, une ellipse humaine spécialisée dans l’art du raccourci et de l’efficacité. Et le réalisateur de le rêver en icône, en superhéros soudain vulnérable d’un polar urbain fracassé d’éclats de violence et nappé de sonorités eighties, d’un pur film de genre qui glisse vers le fétichisme et le post-modernisme sans jamais y succomber vraiment. Il est aussi difficile de nier la totale maîtrise dont témoigne l’exercice, la séduction qui émane de ses plans travaillés, nocturnes, chromés, que la vague sensation de superficialité stérile qui s’en dégage. 4/6
The neon demon
Le néant absolu érigé en système, le stade terminal d’un maniérisme consacrant la dévoration de l’image publicitaire par elle-même. Persuadé de son génie, Refn inflige une litanie de plans boursouflés et clinquants qui ne transmet rien d’autre que l’ivresse de sa propre maîtrise (pour lui) et l’ennui le plus mortel (pour nous). Ce qu’il conçoit comme une esthétique n’est qu’un glacis saturé de vulgarité et de laideur, ce qu’il imagine comme le top de la subversion qu’un lamentable inventaire de provocations puériles. Et ce circuit fermé de surfaces sans fond, ce navrant océan de bêtise et de mauvais goût de souligner à chaque instant le gap vertigineux qui se creuse entre son inanité et l’arrogance qui le motive. Par ailleurs il eût mieux fallu, pour incarner un parangon de beauté, qu’un anchois aux yeux de merlan frit. 1/6 (en arrondissant au supérieur)
Mon top :
1. Drive (2011)
2. Le guerrier silencieux (2009)
3. Inside job (2003)
4. The neon demon (2016)
À sa manière, le pubard danois est un oiseau rare, de ceux que je pourrais prendre en exemple pour définir l’exact opposé de mon idéal de cinéma. Il conjugue la vanité complète du propos (dans ses meilleurs moments, sa pensée atteint juste le niveau d’un élève de CP) à la fatuité d’un "style" (terme bien trop flatteur) pulvérisant tous les records d’esbroufe. Je me serais contenté de le confiner dans la catégorie d’un Aronofsky (Drive et Le Guerrier Silencieux disposent de quelques solides atouts), mais son pathétique Neon Demon prouve que son cas est encore plus grave, et l’a définitivement décrédibilisé à mes yeux. Même s’il toujours amusant, quelque part, de voir un tocard se palucher à ce point sur un talent qui n’existe pas.
Au rayon du polar sous sédatifs, cette plongée dans un univers où tout se délite, où la victime et l’assassin semblent former les deux faces d’une même pièce et où l’homme est le jouet de forces qui le dépassent cherche sans doute à gagner quelques galons. Obnubilé par sa volonté de créer une atmosphère, Refn ne parvient pourtant qu’à surligner le mystère d’un scénario nébuleux grillant à grande vitesse l’intérêt du spectateur. Comme son anti-héros obsessionnel, zombie tourmenté par la pagaille affolante de son cerveau, le film mouline dans le vide et ne débouche nulle part, malgré le forcing permanent d’une mise en scène toute en cadrages léchés, dilatations temporelles et lumières saturées. Entre Kubrick, Lynch et Barton Fink, un bel exemple d’exercice pétant plus haut que son derrière. 2/6
Le guerrier silencieux
D’un côté les païens, Vikings navigateurs et pillards, de l’autre les mercenaires d’une christianisation forcée, aveugles justiciers de Dieu. Au milieu le personnage-titre, torse tatoué, cheveux en chignon, sorte de Superman borgne qu’un enfant suit comme un disciple. Et Refn de glisser avec cette odyssée dans l’inconnu vers une métaphysique rechignant à dévoiler ses codes, de cultiver une fascination contemplative dont on émerge couvert de boue, un peu ahuri comme après un concert de rock. On pourrait évoquer le Boorman d’Excalibur, le Herzog d’Aguirre, dire aussi que le film tente un croisement improbable entre Lars Von Trier et Philippe Grandrieux. Il réussit en tous cas à restituer le vertige de ces quelques primitifs égarés dans le cosmos, tiraillés entre impulsions barbares et élans de l’âme mal maîtrisés.
Drive
Il est beau, poli, taciturne, il joue avec les enfants, porte les courses de madame et rend service au mari de la demoiselle en détresse dont il est secrètement amoureux. C’est un samouraï melvillien, un homme sans nom dont l’identité est toute entière contenue dans la fonction, une ellipse humaine spécialisée dans l’art du raccourci et de l’efficacité. Et le réalisateur de le rêver en icône, en superhéros soudain vulnérable d’un polar urbain fracassé d’éclats de violence et nappé de sonorités eighties, d’un pur film de genre qui glisse vers le fétichisme et le post-modernisme sans jamais y succomber vraiment. Il est aussi difficile de nier la totale maîtrise dont témoigne l’exercice, la séduction qui émane de ses plans travaillés, nocturnes, chromés, que la vague sensation de superficialité stérile qui s’en dégage. 4/6
The neon demon
Le néant absolu érigé en système, le stade terminal d’un maniérisme consacrant la dévoration de l’image publicitaire par elle-même. Persuadé de son génie, Refn inflige une litanie de plans boursouflés et clinquants qui ne transmet rien d’autre que l’ivresse de sa propre maîtrise (pour lui) et l’ennui le plus mortel (pour nous). Ce qu’il conçoit comme une esthétique n’est qu’un glacis saturé de vulgarité et de laideur, ce qu’il imagine comme le top de la subversion qu’un lamentable inventaire de provocations puériles. Et ce circuit fermé de surfaces sans fond, ce navrant océan de bêtise et de mauvais goût de souligner à chaque instant le gap vertigineux qui se creuse entre son inanité et l’arrogance qui le motive. Par ailleurs il eût mieux fallu, pour incarner un parangon de beauté, qu’un anchois aux yeux de merlan frit. 1/6 (en arrondissant au supérieur)
Mon top :
1. Drive (2011)
2. Le guerrier silencieux (2009)
3. Inside job (2003)
4. The neon demon (2016)
À sa manière, le pubard danois est un oiseau rare, de ceux que je pourrais prendre en exemple pour définir l’exact opposé de mon idéal de cinéma. Il conjugue la vanité complète du propos (dans ses meilleurs moments, sa pensée atteint juste le niveau d’un élève de CP) à la fatuité d’un "style" (terme bien trop flatteur) pulvérisant tous les records d’esbroufe. Je me serais contenté de le confiner dans la catégorie d’un Aronofsky (Drive et Le Guerrier Silencieux disposent de quelques solides atouts), mais son pathétique Neon Demon prouve que son cas est encore plus grave, et l’a définitivement décrédibilisé à mes yeux. Même s’il toujours amusant, quelque part, de voir un tocard se palucher à ce point sur un talent qui n’existe pas.
Dernière modification par Thaddeus le 4 août 23, 11:04, modifié 1 fois.
- primus
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Re: Nicolas Winding Refn
Quand on en arrive à un tel niveau de mépris, je me dis que le cinéaste visé a du talent.Thaddeus a écrit :À sa manière, le pubard danois est un oiseau rare, de ceux que je pourrais prendre en exemple pour définir l’exact opposé de mon idéal de cinéma. Il conjugue la vanité complète du propos (dans ses meilleurs moments, sa pensée atteint juste le niveau d’un élève de CP) à la fatuité d’un "style" (terme bien trop flatteur) pulvérisant tous les records d’esbroufe. Je me serais contenté de le confiner dans la catégorie d’un Aronofsky (Drive a quelques solides atouts), mais son pathétique Neon Demon prouve que son cas est encore plus grave, et l’a définitivement décrédibilisé à mes yeux. Même s’il toujours amusant, quelque part, de voir un tocard se palucher à ce point sur un talent qui n’existe pas.
L'époque est pleine de vanité esthétisante. Neon Demon en parle très bien.