Karras a écrit :Je pense que si Eastwood ou Scorsese mourraient demain, ils auraient aussi le droit à la une de Libé.
Sans doute, mais ce n'était pas vraiment ma question.
Je cherchais à identifier à un cinéaste vivant ayant le rayonnement artistique absolu de Kubrick au moment de sa mort. Chacun aura son avis sur la question, mais personnellement je ne pense pas qu'Eastwood ou Scorsese (ni même aucun des réalisateurs cités ce-dessus) l'égalent sur ce plan.
Malick a grillé les trois-quarts de son capital en l'espace d'une poignée de films.
Tarantino est le dieu du public de moins de quarante ans
(comme Nolan est celui des moins trente ans) ; mais chacun des deux devra courir encore un moment pour prétendre atteindre cette place de Wagner du cinéma qu'avait Kubrick.
Spielberg est un immense artiste doublé d'une popstar absolue ; mais je ne suis pas sûr qu'il soit considéré par la doxa cinéphile dans son ensemble comme l'équivalent d'un Kubrick au terme de sa vie. A la rigueur, je filerais plutôt le parallèle entre Spielberg et Hitchcock.
C'est pourquoi je reviens à Godard, qui certes n'est pas l'enfant des foules (Kubrick ne l'était pas davantage), mais qui est totalement révéré sur le plan de l'histoire du cinéma dans sa globalité, qui est considéré comme un des plus grands Maîtres du septième art, comme un véritable géant. Le dernier à jouir de cette aura-là, selon moi, c'était Bergman, mort il y a douze ans.
Mais bon, tout cela est sans doute affaire de ressenti.