Je n'ai pas lu ses mémoires mais cela doit être vrai aussi pour une part dans le choix de la faire doubler. Par contre, je viens de retrouver une interview donnée à Le Monde en 2017 où elle évoque bien son ignorance de l'italien à son arrivée en Italie :Kevin95 a écrit :Dans ses mémoires, elle raconte effectivement que sa voix rauque rebutait les producteurs italiens qui préféraient une voix plus... féminine.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2 ... _3476.html
Parliez-vous italien lorsque vous avez débarqué à Rome ?
Pas un mot ! Ma langue maternelle est le français et je ne comprenais rien, effrayée, en arrivant sur le tournage du Pigeon, de Monicelli, de voir tout le monde gesticuler en gueulant très fort. J’avais l’impression que tout le monde se disputait. Mais non, m’a-t-on expliqué : les Italiens parlent aussi avec leurs mains. A l’école d’acteurs de Cinecitta, quand il a fallu monter sur scène et me présenter, j’en ai été incapable. Tout le monde m’observait en disant : celle-là doit être arabe. Furieuse, je suis partie en claquant la porte. Eh bien ils m’ont gardée, élue « pour le tempérament » ! Et peu à peu j’ai appris l’italien. Mais j’ai été doublée dans tous mes premiers films. Pour Le Guépard, je parle français avec Alain Delon et anglais avec Burt Lancaster.
C’est Fellini, pour Huit et demi, qui a exigé que je joue en italien, quitte à avoir l’accent français. Cette époque, d’ailleurs, était folle. Car j’ai tourné les deux films en même temps. Visconti, précis, méticuleux comme au théâtre, me parlait en français et me voulait brune aux cheveux longs. Fellini, bordélique et dépourvu de scénario, me parlait en italien et me voulait plutôt blonde aux cheveux courts. Ce sont les deux films les plus importants de ma vie.