Le Cinéma britannique

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Flol
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Flol »

Arn a écrit :
Flol a écrit :Top merci !
Et hop commande faite...
T'as écouté le dernier PIFFFcast ? :mrgreen:
Exactement ! Enfin c'était l'avant-dernier plutôt, que j'avais pas encore eu le temps d'écouter.
J'avais déjà entendu le plus grand bien de ce film, mais là ils m'ont fait franchir le pas. A la fois très hâte de le voir...et en même temps assez inquiet. :?
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Supfiction
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Supfiction »

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Commissaire Juve
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

Arf ! :o Hayley Mills débarque en BLU...

Pourquoi pas une fille comme ça ? (1970) (c'te vieux titre !) avec ce gorille d'Oliver Reed :mrgreen: . J'en avais parlé au commissariat il y a presque dix ans (voir "le pour et le contre" en bas de la fiche).

Si j'en crois le test du BLU, l'image du DVD était vraisemblablement démattée ! (je n'ose croire à un recadrage)

EDIT :
l'image du DVD était vraisemblablement démattée
Je viens de vérifier. Je confirme. L'image 1.33 était démattée. Avec le passage au 1.85, il y a pas mal d'infos qui passent à la trappe.

A quand Tiger Bay (1959) et Whistle down the Wind (1961) ? :P

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Jeremy Fox
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

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Profondo Rosso
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Stranger in the house de Pierre Rouve (1965)

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John Sawyer, avocat éminent, mène une vie de cynisme et d'alcoolisme depuis que sa femme l'a quitté. Quand le petit ami de sa fille est accusé de meurtre, il décide de se reprendre et entreprend sa défense durant le procès au tribunal...

Stranger in the House est une adaptation anglaise méconnue du célèbre roman de Simenon Les Inconnus dans la maison. L'adaptation la plus fameuse demeure celle signée Henri Decoin en 1942 avec Raimu en tête d'affiche. L'intérêt du film de Pierre Rouve (plutôt fidèle au livre à quelques grosses exception près comme l'identité du tueur) est dans son déplacement de l'intrigue en Angleterre, ce qui donne une portée différente aux thèmes du livre. La jeunesse oisive, turbulente et finalement meurtrière donne ainsi un tour plus sombre à l'imagerie pétaradante du Swinging London ce qui inscrit le film dans le sillage d'autres œuvres anglaises de l'époque qui montrait (parfois dans des velléités moralisatrices) un visage plus critique de cette période comme The Party's Over de Guy Hamilton (1965), The Pleasure Girls de Gerry O'Hara (1965) ou Darling de John Schlesinger (1965). On le ressent dès le générique pop à souhait (sur le titre Ain't that so composé pour le film par The Animals) tandis que la scène de boite de nuit qui suit nous plonge dans cette atmosphère hédoniste. Pourtant le malaise se ressent déjà dans le rapport dominant/dominé entre les jeunes gens, notamment les nantis Desmond (Ian Ogilvy) et Peter (Bryan Stanyon) prenant de haut Jo (Paul Bertoya) fils de migrants et de plus basse condition. Celui-ci est en couple avec Angela (Geraldine Chaplin), jeune fille qui partage ce sentiment d'exclusion à cause d'un père alcoolique (James Mason) qui l'a toujours rejeté.

Les maux de la jeunesse se dissimulent sous cette oisiveté festive tandis que John Sawyer (James Mason) noient les siens dans l'isolement et la boisson. Le flashback est le révélateur essentiel des douleurs secrètes des personnages. Pierre Rouve les introduits de manière ostentatoires et hallucinée lorsqu'ils révèlent une faille psychique, le motif du blanc (dans le décor transformé de la maison) ramenant Sawyer à sa culpabilité dans la relation tumultueuse avec sa femme disparue et le rejet de sa fille. Ce même blanc qui introduit le premier flashback criminel (en se fondant dans le peignoir de Geraldine Chaplin dont c'est la couleur) puis, plus ces retours en arrière auront un lien avec un mal "concret" et donc le meurtre, moins leur mise en place seront démonstratifs et reposeront plus sur le montage. En effet les flashbacks ne surgissent plus mais sont amenés par Sawyer qui mène l'enquête pour innocenter Jo accuser du meurtre de Barney Teale (Bobby Darrin) mentor maléfique de la bande de jeune. L'avancée de l'enquête et les révélations nous montrent ainsi la facticité de cette modernité juvénile, le rapport de classe typiquement anglais se jouant dans le mépris qu'on les jeunes nantis envers leur camarade plus modeste et coupable idéal. Ce n'est qu'un prolongement des vieux codes de la société anglaise que Rouve montre les rapports de Sawyer à sa famille d'aristocrate qui le méprise mais qui ne vaut guère mieux sous ce vernis.

James Mason est une fois de plus excellent en vieil ours bougon incapable d'exprimer ses sentiments, et se révèle un sacré poil à gratter face à la "coolitude" des jeunes ou la solennité des vieux. Les dialogues goguenards sont balancés avec élégance (irrésistible réaction décontractée de Mason quand il découvre un cadavre dans son grenier), puis l'acteur gagne progressivement en profondeur par le lien qui se renoue avec sa fille à travers l'enquête. L'espace du récit s'élargit également avec l'éveil du personnage, sa demeure étouffante laissant place à un Londres sixties aux atmosphères hétéroclites. La scène finale traduit ce cheminement en le voyant dynamiter de sa gouaille une soirée mondaine avant de confondre le meurtrier en lui lisant tout simplement (et là la diction légendaire de James Mason fait merveille) la dernière phrase du Crime et Châtiment de Dostoïevski. Une adaptation très intéressante donc, rehaussée par la présence d'un immense acteur. 4,5/6
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Commissaire Juve
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

Désolé du parasitage.
Profondo Rosso a écrit :... The Pleasure Girls de Gerry O'Hara (1965) ...
Que j'ai justement revu la nuit dernière (après Take a Girl like you).
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Commissaire Juve
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

Je me suis refait un certain nombre de films british des années 60 ces derniers jours :

- Ladies Who Do (1963)
- Passage à tabac / Murder Ahoy (1964)
- La rue du péché / This is my Street (1964)
- Un amour pas comme les autres / A Kind of Loving (1962)
- Saturday Night Out (1964)
- Et pourquoi pas une fille comme ça / Take a Girl like you (1970)
- Les filles du plaisir / The Pleasure Girls (1965)
- Dans les mailles du filet / The System / The Girl-Getters (1964)

Et la nuit dernière... la comédie Double Bunk (1961).

Et c'est là que les Athéniens s'atteignirent (autrement dit : que je vais faire une remarque super intéressante) : le rôle principal féminin y est tenu par Janette Scott qui était jolie comme un coeur...

(suite en dessous)



... et figurez-vous que cette demoiselle (qui a bien mal vieilli... mais c'est notre lot à tous) était la fille de Thora Hird, l'effroyable belle-mère de Un amour pas comme les autres ! :o

En général, on dit "Regarde la mère avant la fille" pour savoir ce qu'il adviendra d'une femme avec le temps, mais là, euh... on ne peut pas dire qu'elles se ressemblaient beaucoup.

Fin de la rubrique "potins".
Dernière modification par Commissaire Juve le 6 avr. 19, 13:34, modifié 1 fois.
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

J'ai poursuivi mon cycle british... Je me suis refait :

- Tiger Bay / Les Yeux du témoin (1959)
- Whistle down the Wind / Le vent garde son secret (1961)
- The family way / Chaque chose en son temps (1966)
- Blind Corner (1963)
- Dilemma / Dilemme (1962)
- Dead of Night / Au coeur de la nuit (1945)
- Il pleut toujours le dimanche (1949)
- De l'or en barres (1951)
- Le Knack... et comment l'avoir (1965) ... celui-là, je ne suis pas allé au bout
- Noblesse oblige (1949)
- Tueurs de dames (1955)

Ce soir -- après avoir visionné Tueurs de dames -- j'ai bien ri en entendant Bertrand Tavernier raconter que Mackendrick avait souhaité Alastair Sim pour le rôle de Marcus (le chef de la bande) et que le producteur Michael Balcon avait dit :
-- Non ! il nous faut Alec Guinness.
-- Pourquoi ?
-- Parce qu'on a besoin de faire un film qui marche et que les films d'Alec Guinness marchent !
:lol:
Dernière modification par Commissaire Juve le 6 avr. 19, 11:16, modifié 1 fois.
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Rashomon »

Commissaire Juve a écrit :
Ce soir -- après avoir visionné Tueurs de dames -- j'ai bien ri en entendant Bertrand Tavernier raconter que Mackendrick avait souhaité Alastair Sim pour le rôle de Marcus (le chef de la bande) et que le producteur Michael Balcon avait dit :
-- Non ! il nous faut Alec Guinness.
-- Pourquoi ?
-- Parce qu'on a besoin de faire un film qui marche et que les films d'Alec Guinness marchent !
:lol:
Mackendrick s'est "rattrapé" en faisant adopter à Guinness un look "alistairsimien" tellement réussi que de nombreux spectateurs ont cru que c'était vraiment Alistair Sim qui jouait dans le film!
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Ladies who do de C.M. Pennington-Richards (1963)

Image

Ladies who do est une plaisante comédie qui reprend le schéma "David contre Goliath" cher à nombre de comédies du studio Ealing voyant un groupe d'individu "inférieur" s'opposer à une institution oppressante. Si chez Ealing l'opposition se fait souvent face à une autorité morale ou étatique (Champagne Charlie et ses ligues de vertu, Passeport pour Pimlico ou Whisky à gogo défiant le gouvernement anglais), Ladies who do voit lui l'ennemi capitaliste se dresser sur la route des "petites gens". Celles sont représentées ici par des femmes de ménages officiant dans les bureaux d'une grande compagnie. L'une d'entre elles, Mrs Cragg (Peggy Mount) découvre dans le papier dont elle avait emballé un cigare non entamé pour un ami les informations d'une spéculation boursière. Le Colonel (Robert Morley) fumeur de cigare décèle en le potentiel et va gagner une somme non négligeable. Dès lors Mrs Cragg est ses collègues vont scruter les poubelles des patrons en quête d'informations pour de nouveaux gains.

Le film ose à merveille humour et émotion à travers le caractère des femmes de ménages. Gouailleuses et authentiques, elles oscillent brillamment entre la caricature (trognes pas possibles, sans-gêne permanent et éternelle clope au bec) et la vision attachante des classes populaires. Ainsi après la première spéculation réussie, le premier réflexe de Mrs Cragg humble et penaude est d'aller s'excuser et rendre l'argent à l'arrogant patron James Ryder (Harry H. Corbett). Mais lorsque le fin mot de l'affaire s'avère être la destruction de son quartier, notre ouvrière perdra toute culpabilité face à ce patronat impitoyable. Une des belles idées est de faire de Ryder est ancien habitant ayant connu la misère de ce quartier de Pitts où il connut l'expulsion avec sa famille. Son moyen d'y échapper aura donc été l'individualisme et devenir finalement ceux qui l'ont autrefois spolié quand Mrs Cragg et ses acolytes réagiront à l'inverse par une vraie solidarité.

L'ensemble est donc constamment drôle dans les manœuvres des héroïnes pour soustraire les informations, dans les détournements de passages obligés du monde capitaliste (les conseils d'administration haut en couleur) et aussi la paranoïa gagnant l'institution envoyant toute leur spéculation anticipée. Malheureusement la dernière partie n'est pas à la hauteur avec un scénario qui abandonne le pastiche du monde des affaires pour des rebondissements comiques grossiers. Ainsi dès que les premiers bulldozers s'avancent pour détruire le quartier, le postulat initial est oublié pour des gags assez poussifs. Pour le coup dans ce schéma le film ne fait clairement pas le poids face à n'importe quelle comédie Ealing sachant déployer des trésors d'inventivité dans ce type de situation. Plaisant donc mais un sentiment d'inachevé vu le potentiel comique et subversif de l'ensemble (un remake serait franchement intéressant à faire peut-être qu'il existe !). 4/6
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

J'ai continué mon cycle bristish : je me suis refait 70 % de mes DVD d'Outre-Manche, dont...

- The Quare Fellow (1962) présentation en bas de fiche
- Tread Softly Stranger (1958) présentation en bas de fiche
- Tomorrow at Ten (1963) présentation en bas de fiche
- A Place to go (1964) présentation en bas de fiche
- Don't Talk to Strange Men (1962) présentation en bas de fiche Profondo Rosso en avait parlé ici.

- Four in the Morning (1965) présentation en bas de fiche (la nuit dernière... toujours aussi glaçant)

Don't Talk to Strange Men -- que j'avais bien en mémoire -- m'a bien fait poiler et je l'ai carrément passé en accéléré à ma mère en faisant la traduction simultanée (je me suis simplement arrêté sur les scènes de cabine téléphonique et sur la fin du film).

Après quoi, je me suis demandé si Never Take sweets from a stranger (1960) était sorti. Et j'ai eu la surprise de voir qu'il avait carrément eu droit à un BLU (avec une belle image), mais dans un coffret HAMMER apparemment difficile à trouver (Amazon UK donne un délai de un à deux mois ; donc c'est cuit)... et puis 68 livres ; merci bien.

Dommage. :mrgreen:

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Re: Le Cinéma britannique

Message par Rick Blaine »

Il est toujours dispo sur le site de Powerhouse à 43 £. :wink:
Leurs sorties sont généralement toujours plus facilement disponible sur leur site directement.
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

Rick Blaine a écrit :Il est toujours dispo sur le site de Powerhouse à 43 £. :wink:
Leurs sorties sont généralement toujours plus facilement disponible sur leur site directement.
Merci du tuyau. Mais je n'ai pas (plus) les moyens. :wink:
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Re: Le Cinéma britannique

Message par hansolo »

L'homme Au Masque De Verre (The Snorkel) est a voir absolument !
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Re: Le Cinéma britannique

Message par Rick Blaine »

hansolo a écrit :L'homme Au Masque De Verre (The Snorkel) est a voir absolument !
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Vu (via le BR Powerhouse/indicator), ça vaut effectivement le détour. Il y a déjà le caractère particulièrement inventif du crime, objet d'une séquence d'ouverture particulièrement impressionnante dans sa mise en scène. Et puis il y a la qualité d'écriture des personnages, qui crée une véritable ambiguïté, rendant finalement presque sympathique le personnage de Peter Van Eyck - remarquable dans le rôle - malgré ce que l'on sait depuis le début.
Enfin il y a décidément cette qualité de production propre à la Hammer, ainsi qu'une qualité d'écriture qui me frappe systématiquement, pour des films systématiquement rythmés et efficace, même lorsque l'on s'éloigne des films d'horreur gothique du studio.
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