C'est bien la trame à laquelle les autres se rattachent, mais ce n'est pas pour moi la trame principale. C'en est une parmi d'autres, qui sont toutes à peu près traitées avec la même importance. Ces digressions font le film (ou la série), à mon sens. Chaque personnage que l'on croise a une histoire à raconter, un passé caché ou un secret honteux. L'intrigue ressemble à une poupée russe... Ca participe de son charme.
Chercher à rattacher les intrigues ensemble pour unifier un récit autour d'une intrigue principale est pour moi une approche erronée : on se perd de récit en récit, c'est là tout l'attrait de ces récits enchassés.
Mystères de Lisbonne (Raoul Ruiz - 2010)
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Re: Mystères de Lisbonne (Raoul Ruiz - 2010)
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Re: Mystères de Lisbonne (Raoul Ruiz - 2010)
Pour rebondir sur l'avis de Nestor, le récit ne recherche en effet pas la complexité, et adopte une tonalité bien plus grave que ludique. Les histoires se succèdent, se superposent les unes aux autres, apportant chacune un éclairage inattendu sur un ou plusieurs personnages. C'est l'accumulation de ces histoires qui parvient à faire sens, dans l'appropriation d'une passé, d'une mémoire, d'un souvenir. C'est à la fois un artifice d'illusions et un miroir éclatant d'amertume.
Si Alberto de Magalhaes et le père Dinis sont les deux pivots de l'édifice, tout part de la quête de l'enfant Joao. Et l'intensité des rebondissements nous ramène à cette recherche d'identité, ce regard troublant d'innocence. Les trames sont imbriquées, s'épanouissent, forment des cycles plus ou moins amples avant de revenir à une même incertitude, qui ne peut jamais être complètement résolue.
J'ai été ému jusqu'au bout par les excès d'un matériau romanesque, et je ne partage pas vos réserves sur la mise en scène, qui m'apparait magnifique dans la fluidité de ses mouvements. La distance, parfois austère vis à vis des personnages, me semble justifiée : la narration cherche à saisir d'un même geste toutes les émotions vécues, et c'est une accumulation qui offre au film sa cohérence et sa justesse. La mise en scène offre une impression comparable, dresse une toile qui appréhende tous les protagonistes dans son cadre.
Loin de freiner l'éclosion d'une sensibilité, elle la transcende.
Si Alberto de Magalhaes et le père Dinis sont les deux pivots de l'édifice, tout part de la quête de l'enfant Joao. Et l'intensité des rebondissements nous ramène à cette recherche d'identité, ce regard troublant d'innocence. Les trames sont imbriquées, s'épanouissent, forment des cycles plus ou moins amples avant de revenir à une même incertitude, qui ne peut jamais être complètement résolue.
J'ai été ému jusqu'au bout par les excès d'un matériau romanesque, et je ne partage pas vos réserves sur la mise en scène, qui m'apparait magnifique dans la fluidité de ses mouvements. La distance, parfois austère vis à vis des personnages, me semble justifiée : la narration cherche à saisir d'un même geste toutes les émotions vécues, et c'est une accumulation qui offre au film sa cohérence et sa justesse. La mise en scène offre une impression comparable, dresse une toile qui appréhende tous les protagonistes dans son cadre.
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Re: Mystères de Lisbonne (Raoul Ruiz - 2010)
En hommage à Raul Ruiz, Arte rediffuse cet apres-midi et demain apres-midi la verion longue TV des Mysteres de Lisbonne, vers 14h il me semble (voir site Arte)
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Mystères de Lisbonne (Raoul Ruiz - 2010)
En train de découvrir le feuilleton. J'ai vu les 3 premiers.
Il y a une forme de tension dans la mise en scène et le récit vraiment intéressante, en raison ou malgré le rythme très lents. Certaines affrèteries de Raoul Ruiz fatiquent un peu tout de même: les ouvertures qui s'ouvrent où se ferment, des personnages qui regardent l'action sans justification, trop de théâtralité par lient. Par contre tres beau travail sur les travelling et belles scènes de groupe.
Il y a une forme de tension dans la mise en scène et le récit vraiment intéressante, en raison ou malgré le rythme très lents. Certaines affrèteries de Raoul Ruiz fatiquent un peu tout de même: les ouvertures qui s'ouvrent où se ferment, des personnages qui regardent l'action sans justification, trop de théâtralité par lient. Par contre tres beau travail sur les travelling et belles scènes de groupe.