Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Harkento
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par Harkento »

Alexandre Angel a écrit :
bruce randylan a écrit :Réduire le film à une simple lecture sociale me parait un total contre-sens.
Il y a une dimension politique importante au sens où on sent de la colère devant l'injustice de la distribution des cartes.
Cette colère trouvera à exploser de façon quelque peu attendue sur la fin (mais cela arrive-t-il vraiment?).
Lee Chang-dong nous parle de notre monde, et pas seulement de la Corée du Sud.
Mais on ne saurait réduire le film à un tract ou à un brûlot : c'est autre chose.
Je plussoie. La mise en scène de Lee s'évertue à entretenir une réalité vécu par Jong-Su, et bien qu'il soit très riche dans ses nombreuses lectures (conflits et conditions de classe, homme amoureux recherche fille désespérément, "quelle est ma place dans cette société ?" dixit le prota, frustration de Jong-Su, etc), le réduire à un film naturaliste hyper boursouflé est... un mystère de plus pour moi. Même la fameuse scène 'Miles Davis' m'est apparu cohérente avec l'intrigue puisque ce sera la dernière fois qu'on voit Hae mi à l'écran : sa dernière apparition est presque fantasmagorique car elle s'évapore comme elle est apparu dans la vie de Jong-Su. Bref, Burning est bien plus, dans son fond et dans sa forme, qu'un film 'purement coréen' comme le croit Coxwell et ses détracteurs. Le personnage de Ben est quand même un beau salop ; je trouve horrible de l'entendre dire à Jong-Su qu'il "s'amuse" quand il lui parle de son métier... c'est d'un mépris ! Mais ça en dit long sur son personnage puisqu'il y a de forte chance que quand il lui dit qu'il brûle des serres pour passer le temps, il se moque de lui (c'est du moins mon interprétation).
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G.T.O
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par G.T.O »

Harkento a écrit :
Alexandre Angel a écrit : Il y a une dimension politique importante au sens où on sent de la colère devant l'injustice de la distribution des cartes.
Cette colère trouvera à exploser de façon quelque peu attendue sur la fin (mais cela arrive-t-il vraiment?).
Lee Chang-dong nous parle de notre monde, et pas seulement de la Corée du Sud.
Mais on ne saurait réduire le film à un tract ou à un brûlot : c'est autre chose.
Je plussoie. La mise en scène de Lee s'évertue à entretenir une réalité vécu par Jong-Su, et bien qu'il soit très riche dans ses nombreuses lectures (conflits et conditions de classe, homme amoureux recherche fille désespérément, "quelle est ma place dans cette société ?" dixit le prota, frustration de Jong-Su, etc), le réduire à un film naturaliste hyper boursouflé est... un mystère de plus pour moi. Même la fameuse scène 'Miles Davis' m'est apparu cohérente avec l'intrigue puisque ce sera la dernière fois qu'on voit Hae mi à l'écran : sa dernière apparition est presque fantasmagorique car elle s'évapore comme elle est apparu dans la vie de Jong-Su. Bref, Burning est bien plus, dans son fond et dans sa forme, qu'un film 'purement coréen' comme le croit Coxwell et ses détracteurs. Le personnage de Ben est quand même un beau salop ; je trouve horrible de l'entendre dire à Jong-Su qu'il "s'amuse" quand il lui parle de son métier... c'est d'un mépris ! Mais ça en dit long sur son personnage puisqu'il y a de forte chance que quand il lui dit qu'il brûle des serres pour passer le temps, il se moque de lui (c'est du moins mon interprétation).
Ce que dit Coxwell, si j'ai bien compris, et moi-même d'une certaine façon, c'est que nous déplorons que le film ne fasse que l'inventaire d'effets de cinéma exigeants, et dont le naturalisme serait le procédé le plus remarquable. Addition de marques distinctifs, sans réellement parvenir à établir, au-delà de cette posture, une cohérence interne (ne faisant état d'ailleurs que de moments), comme de faire vivre ses personnages, de venir surinvestir de manière très artificielle le conflit entre Jong-Soo et Ben, exploiter la disparition de Hae-mi, le meurtre qui tombe comme sur un cheveu sur la soupe - notes d'intention, à l'image -pompière-du titre...etc
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ed
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par ed »

G.T.O a écrit : ce "Faulkner coréen"
Juste sur ce point, puisque ça fait deux fois que tu mentionnes la référence à Faulkner comme quelque chose de sans intérêt, précisons que bien que seul Murakami soit crédité au générique, Burning s'inspire également de Barn Burning, nouvelle écrite par Faulkner en 1939, et de laquelle sont issues l'intrigue relative au père et l'idée des feux de granges (devenues des serres dans le film).
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par ed »

Harkento a écrit :Même la fameuse scène 'Miles Davis' m'est apparu cohérente avec l'intrigue puisque ce sera la dernière fois qu'on voit Hae mi à l'écran
Ben non, justement. Mais ma question de la page 2 n'a jamais trouvé de réponse :(
ed a écrit :Je suis curieux de vos avis sur non pas la dernière séquence mais l'avant-dernière
Spoiler (cliquez pour afficher)
Jongsu de retour dans l'appart' de Haemi, avec elle au lit, puis seul devant son ordinateur.
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par ed »

bruce randylan a écrit :
Burning m'a davantage fait penser au chat de Schröder et ce n'est pas un hasard si le chat est à la fois présent et absent dans la première moitié.
Schrödinger ?
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Alexandre Angel
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par Alexandre Angel »

ed a écrit :Ben non, justement. Mais ma question de la page 2 n'a jamais trouvé de réponse :(
A mon avis, on doit pas savoir y répondre :lol:
(cela dit tu ne poses pas vraiment de question, tu demandes un avis en citant les scènes mais sur quoi précisément?)
Et le film s'éloigne un peu..
Je revois cette très belle image de Jong Soo enlaçant une chimère (on devine qu'il se masturbe en réalité) : c'est prévisible mais beau.
Puis, lorsqu'il est à sa machine, le signal fait au spectateur que ce que l'on voit ou devine depuis le début pourrait être le fruit d'une imagination.
Dernière modification par Alexandre Angel le 1 oct. 18, 12:02, modifié 2 fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par Harkento »

ed a écrit :
Harkento a écrit :Même la fameuse scène 'Miles Davis' m'est apparu cohérente avec l'intrigue puisque ce sera la dernière fois qu'on voit Hae mi à l'écran
Ben non, justement. Mais ma question de la page 2 n'a jamais trouvé de réponse :(
ed a écrit :Je suis curieux de vos avis sur non pas la dernière séquence mais l'avant-dernière
Spoiler (cliquez pour afficher)
Jongsu de retour dans l'appart' de Haemi, avec elle au lit, puis seul devant son ordinateur.
Pour moi cette scène est un fantasme. Jong-soo aimerait que sa quête - c'est à dire sa recherche de Hae-mi, soit vaine, donc il s'imagine qu'elle n'a pas bougé de chez elle. De plus, il y a des chances que c'est la dernière fois qu'il mette les pieds dans son appartement vu le geste qu'il va accomplir, car il y a fort à parier qu'il sait comment cette histoire va finir pour lui : même destiné que son père. C'est en tout cas mon interprétation. :wink:
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G.T.O
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par G.T.O »

ed a écrit :
G.T.O a écrit : ce "Faulkner coréen"
Juste sur ce point, puisque ça fait deux fois que tu mentionnes la référence à Faulkner comme quelque chose de sans intérêt, précisons que bien que seul Murakami soit crédité au générique, Burning s'inspire également de Barn Burning, nouvelle écrite par Faulkner en 1939, et de laquelle sont issues l'intrigue relative au père et l'idée des feux de granges (devenues des serres dans le film).
Et donc ? La référence n'étant là que pour affilier les images à une culture littéraire, à un auteur en l'occurence, sans procéder du récit, je n'y ai vu hélas que gratuité et fatuité. Ton explication est pertinente, j'en conviens, mais elle reste périphérique au film puisque dite et racontée, au mieux relèvant d'une "esthétique faulknérienne", jamais mis en scène. Preuve supplémentaire pour moi de l'échec du film.
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par ed »

Alexandre Angel a écrit :
ed a écrit :Ben non, justement. Mais ma question de la page 2 n'a jamais trouvé de réponse :(
A mon avis, on doit pas savoir y répondre :lol:
(cela dit tu ne poses pas vraiment de question, tu demandes un avis en citant les scènes mais sur quoi précisément?)
En fait, les questions, elles étaient dans le message initial (page 2) donc, mais je les ai virées lors du quote
Harkento a écrit :Pour moi cette scène est un fantasme. Jong-soo aimerait que sa quête - c'est à dire sa recherche de Hae-mi, soit vaine, donc il s'imagine qu'elle n'a pas bougé de chez elle. De plus, il y a des chances que c'est la dernière fois qu'il mette les pieds dans son appartement vu le geste qu'il va accomplir
Si je veux être terre-à-terre, je demande comment il est retourné dans l'appart, sachant que la fois précédente, c'est la concierge qui lui avait ouvert, et que je l'imagine mal lui ouvrir encore ("excusez-moi, je sais qu'elle est pas rentrée mais je voudrais aller me masturber sur son lit une dernière fois"...)
Si je veux aller plus loin, je repose donc mes questions de la page 2
Spoiler (cliquez pour afficher)
On est d'accord, on est dans sa tête.
Mais vous pensez qu'on peut remonter à quand dans le film, cette irruption de ses projections mentales ? Il existe, au moins, Ben ? Et Haemi ? Parce qu'il y a quand même deux moments nets dans les dialogues où on nous invite à 1/ se concentrer sur les "métaphores", 2/ à "oublier que les choses qu'on perçoit n'existent pas". Si on applique ça au film, finalement, il reste juste Jongsu l'écrivain solitaire.

Par ailleurs, en supposant qu'il existe et que ce qu'on nous montre de lui n'est pas passé par le filtre du délire de Jongsu, on est quand même largement invités à croire que Ben a éliminé Haemi, non ? En parlant de métaphore, la "serre" qu'il a brûlée, moi j'ai un peu compris que c'était elle...
Et donc, ok, je sais qu'il n'y a pas de réponse formelle, que le film joue justement sur cette confusion du réel et du fantasmé, mais très précisément, ça m'a choque de la revoir "pour rien"... je m'attendais vraiment à ce qu'on ne la revoie plus, et la revoir "comme ça" m'a semblé un peu inexplicable.
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par ed »

G.T.O a écrit : Ton explication est pertinente
Ah ben je tiens pas spécialement à expliquer quoi que ce soit (et je suis pas sûr que ça éclaire grand chose), mais vu qu'il est pas crédité au générique, tout le monde n'avait pas forcément l'info
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par G.T.O »

ed a écrit :
G.T.O a écrit : Ton explication est pertinente
Ah ben je tiens pas spécialement à expliquer quoi que ce soit (et je suis pas sûr que ça éclaire grand chose), mais vu qu'il est pas crédité au générique, tout le monde n'avait pas forcément l'info
Pour peu que l'on soit attentif au film et sans aller jusqu'à mentionner le générique, le nom de Faulkner est quand même évoqué plusieurs fois. Une première fois, lorsque Hang-soo l'évoque comme référence littéraire et source d'inspiration. Une deuxième fois, lorsque Ben, suite à la mention de Jong-soo, lit un recueil de nouvelles de l'écrivain américain. La référence est manifeste.
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par ed »

G.T.O a écrit :
ed a écrit : Ah ben je tiens pas spécialement à expliquer quoi que ce soit (et je suis pas sûr que ça éclaire grand chose), mais vu qu'il est pas crédité au générique, tout le monde n'avait pas forcément l'info
Pour peu que l'on soit attentif au film et sans aller jusqu'à mentionner le générique, le nom de Faulkner est quand même évoqué plusieurs fois. Une première fois, lorsque Hang-soo l'évoque comme référence littéraire et source d'inspiration. Une deuxième fois, lorsque Ben, suite à la mention de Jong-soo, lit un recueil de nouvelles de l'écrivain américain. La référence est manifeste.
Ben oui évidemment ; mais le fait de faire une référence explicite à un auteur ne signifie pas nécessairement qu'on est en train d'adapter un de ses écrits. Or là c'est le cas.
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par G.T.O »

ed a écrit :
G.T.O a écrit :
Pour peu que l'on soit attentif au film et sans aller jusqu'à mentionner le générique, le nom de Faulkner est quand même évoqué plusieurs fois. Une première fois, lorsque Hang-soo l'évoque comme référence littéraire et source d'inspiration. Une deuxième fois, lorsque Ben, suite à la mention de Jong-soo, lit un recueil de nouvelles de l'écrivain américain. La référence est manifeste.
Ben oui évidemment ; mais le fait de faire une référence explicite à un auteur ne signifie pas nécessairement qu'on est en train d'adapter un de ses écrits. Or là c'est le cas.
Il y a un saut que tu effectues Ed: c'est bien la nouvelle de Murakami qui s'inspire d'une nouvelle de Faulkner, l'Incendiaire, et non le film qui en est une adaptation directe. Nuance. Et quand bien même, l'idée de savoir que le titre renvoie, comme l'image de la serre enflammée, à l'univers Faulkner, importe peu car, relevant d'une intertextualité pas forcément nécessaire pour juger du film. C'est un plus, si on aime déjà le film. Pas plus.
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

Message par Alexandre Angel »

G.T.O a écrit :c'est bien la nouvelle de Murakami qui s'inspire d'une nouvelle de Faulkner, l'Incendiaire, et non le film qui en est une adaptation directe.
Cela explique qu'il n'y ait aucun crédit mentionnant Faulkner au générique. Je me posais la question, merci pour la précision.
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Re: Burning (Lee Chang-dong - 2018)

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Alexandre Angel a écrit :
bruce randylan a écrit :Réduire le film à une simple lecture sociale me parait un total contre-sens.
Il y a une dimension politique importante au sens où on sent de la colère devant l'injustice de la distribution des cartes.
Cette colère trouvera à exploser de façon quelque peu attendue sur la fin (mais cela arrive-t-il vraiment?).
Lee Chang-dong nous parle de notre monde, et pas seulement de la Corée du Sud.

Mais on ne saurait réduire le film à un tract ou à un brûlot : c'est autre chose.
CQFD.
C'est exactement pour ce genre de lecture et d'orientation artistique que j'ai bien du mal à apprécier ce travail. D'autant plus lorsque l'on voit les procédés utilisés, que ce soit dans la mise en scène comme dans l'écriture maladroites au possible. Je ne rentrerai pas à nouveau sur la question de l'identité du film et la transposition universaliste au sein de la "culture mondialisée", je vais finir par être mis à l'index par la doxa des globalised people. :idea:
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