Claude Sautet (1924-2000)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Profondo Rosso
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Profondo Rosso »

Nelly et Monsieur Arnaud (1995)

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Pour surmonter des difficultés financières et gagner son indépendance, une jeune femme, Nelly (Emmanuelle Béart) fait plusieurs petits boulots. Par l'intermédiaire d'une amie, Jacqueline (Claire Nadeau), elle rencontre dans un café un riche retraité, Pierre Arnaud (Michel Serrault), qui lui propose de dactylographier ses mémoires. Nelly accepte. Elle quitte son mari Jérôme (Charles Berling) et passe de plus en plus de temps avec Monsieur Arnaud. Elle entre ainsi en rapport avec Vincent (Jean-Hugues Anglade), qui se propose d'éditer le livre.

Avec cette œuvre sensible, troublante et feutrée, Claude Sautet conclut sa filmographie en apothéose avec Nelly et Monsieur Arnaud. Sautet avait exploré sous toutes ses formes la thématique de l’homme mûr indécis entre vulnérabilité et machisme traditionnel dans la société française en mutation des 70’s (Les Choses de la vie (1969), César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul... et les autres (1974), Mado (1976), Une histoire simple (1978)). Il parvint à totalement se réinventer dans les 80’s en capturant cette fois les tourments d’une jeunesse écorchée vive et en manque de repère dans les superbes Un mauvais fils (1980) et Quelques jours avec moi (1988) où il bousculait le ton austère et la forme maîtrisée de ses films précédents par une touche d’excentricité et de fougue où la sensibilité du drame ne s’estompait pas. Nelly et Monsieur Arnaud apparait à la fois comme une nouvelle mue tout en étant un aboutissement de ces deux axes de sa filmographie, représenté par les personnages-titres.

A travers l’amitié trouble se nouant entre la jeune Nelly (Emmanuelle Béart) et le riche retraité Monsieur Arnaud (Michel Serrault), c’est tout un pendant des personnages emblématiques de Sautet qui renaît sous une forme plus sobre. Pierre Arnaud représente ainsi au soir de la vieillesse les figures masculines ambitieuses et handicapées sentimentalement des 70’s. La biographie qu’il rédige retrace ainsi un parcours qui le vit passer du magistrat idéaliste à l’homme d’affaire froid pour aboutir à une vieillesse en solitaire, séparé de son épouse et voyant rarement ses enfants sans que cela ne semble l’affecter outre mesure. Nelly quant à elle, entre deux boulots précaire et une vie sentimentale sans but aboutissant d’entrée par une séparation d’avec son mari (Charles Berling) reprend la résignation en plus et la folle énergie en moins le relai des Patrick Dewaere et Daniel Auteuil pour cette jeunesse sans but. Nelly comme Monsieur Arnaud se satisfont, l’une par l’apathie, l’autre par l’indifférence, de leurs solitudes respectives. La reconnaissance polie de Nelly répond ainsi à la philanthropie détachée de Monsieur Arnaud lorsque ce dernier la secoure financièrement. L’évolution se fera lorsqu’ils se verront au quotidien pour rédiger les mémoires de Monsieur Arnaud.

La simple dictée de départ devient plus impliquante pour Monsieur Arnaud, tout comme la rédaction pour Nelly à travers leurs échanges. Michel Serrault alterne ainsi bonhomie et détachement de plus en plus forcé, perturbé qu’il est par cette jeune femme opaque. Sautet les oppose par leur positionnement à l’image, par le dialogue et par le jeu très différent de Michel Serrault et Emmanuelle Béart. Monsieur Arnaud arpente son bureau en tous sens quand Nelly reste figée à son bureau, soliloque sur sa vie tant dans la dictée de ces mémoires que dans des anecdotes plus personnelles qui n’y figurent pas alors que Nelly garde ses distances et est peu diserte. La construction du film inverse d’ailleurs en partie cette approche, les éléments du quotidien de Monsieur Arnaud n’intervenant presque toujours que dans le cadre de son appartement et sous le regard de Nelly (les coups de fils de sa femme, les visites étranges de Michael Lonsdale, la rencontre avec sa fille) quand cette dernière voit son quotidien bien plus fouillé (ses amis, son divorce, sa romance naissante) comme pour offrir un contrepoint à cette apparente froideur. Au fil des entrevues, le rapport change et l’ouverture à l’autre de chacun répond à cette caractérisation initiale. Monsieur Arnaud moins centré sur lui-même questionne sans succès Nelly sa vie et celle-ci par ses critiques et réflexion sur l’ouvrage qu’elle tape laisse deviner un intérêt, une proximité et finalement un attachement pour le vieil homme. Sautet procède par esquisses, l’évolution de Monsieur Arnaud faisant évoluer son caractère gentiment bougon par un semblant de jalousie quand Nelly nouera une liaison avec son éditeur (Jean-Hugues Anglade). Pour Nelly cela passe par le regard (on a le sentiment qu'elle lève soudainement enfin les yeux sur Monsieur Arnaud) d’Emmanuel Béart perdant peu à peu de sa nature indéchiffrable pour se faire plus tendre et finalement par le geste quand un massera Arnaud victime de douleurs lombaires. Le sommet de cette complicité sera une belle scène de dîner où Sautet traduit subtilement la reconnaissance et l’affection pour l’autre qui remplis si bien sa vie.

L’écart d’âge semble empêcher chacun d’envisager une possible romance ou en tout cas sa supposée attente se fera en décalage. Si Monsieur Arnaud lui fait retrouver confiance en elle, Nelly ira plutôt se jeter au bras de Jean-Hugues Anglade. Lorsque Nelly rompra (une scène de rupture glaciale et cruelle typique de Sautet) et fera enfin de son bienfaiteur un vrai confident, ce sera le moment où ce dernier décidera enfin de briser sa solitude casanière. Le désir et l’amour que ressentent les deux personnages ne s’expriment alors qu’avec ce mélange d’intimité et de recul. On pense à cette magnifique scène où Monsieur Arnaud observe Nelly dormir et n’ose toucher sa peau nue. La brusque séparation finale où les regards en disent plus que la timide étreinte est tout aussi poignante. La dernière scène inverse leur rapport à l’espace, en exprimant par l’image le regret de ce qui aurait pu être et le manque que l’on ressentira de l’autre. L’éternelle solitude se ressent avec cette fois un Michel Serrault figé en gros plan le regard perdu et cette fois Emmanuelle en mouvement arpentant d’un pas spectral une rue où le temps semble comme s’être arrêté. Entre amitié et romance inassouvie, Claude Sautet tisse un délicat entre-deux où ses héros ont toujours autant de difficultés se livrer. Magnifique. 5/6
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Supfiction
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Supfiction »

Je me suis repassé Max et les ferrailleurs et Un coeur en hiver ces deux derniers jours. Cela m'a permis de constater des points communs entre les deux films, plus précisement entre les personnages du flic joué par Piccoli et celui joué par Daniel Auteuil. L'un comme l'autre séduisent froidement, avec détachement, manipulent même leur victime féminine mais refusent toute relation sexuelle (et même nie tout sentiment), ce qui suscite l'incompréhension de Romy (la prostituée) et d'Emmanuelle Béart (la violoniste).
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Jeremy Fox
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Jeremy Fox »

Par contre j'imagine que Daniel Auteuil fume moins que Piccoli :mrgreen:
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Thaddeus
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Les choses de la vie

Message par Thaddeus »

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Une vie qui s’éteint


Pierre, Catherine et Hélène. Tous les soucis sentimentaux qui se posent à un homme de quarante ans appartenant à un milieu aisé. Pierre exerce la profession d'architecte. Il a un grand fils avec lequel il s'entend bien, sans tout à fait le comprendre ; un père encore sémillant qui est un incorrigible tapeur. Séparé de sa femme, Catherine, il vit avec la rayonnante Hélène. Mais il ne sait plus exactement s'il aime celle-ci autant qu'avant. Il cherche à voir clair en lui-même. Il trouve parfois Hélène un peu trop passionnée, trop exigeante. Pierre, Catherine, Hélène et la Mort. Une route de campagne que bloquent deux camions, une voiture de sport lancée à cent à l'heure qui franchit un talus, culbute une borne, effectue deux tonneaux pour s'immobiliser enfin contre un arbre, dans une prairie semée de coquelicots et de bleuets, sous un gai soleil de printemps. Le genre d’accident bête dont personne n’est responsable, que l’on a le temps de voir venir mais pas d’éviter. Et puis Pierre allongé, à demi inconscient, les arcades ouvertes et barbouillées de sang, comme un boxeur. Pierre en face de sa mort, le visage déjà terreux, le nez sur un brin d’herbe, se raccrochant à des bribes de souvenirs. Il y a les vacances à l’île de Ré, avec Catherine, et le voilier glissant sur la mer étincelante. Il y a la première rencontre avec Hélène, à La Rochelle, lors d’une vente aux enchères, et la commode Renaissance qu'ils se sont disputée sous le marteau du commissaire-priseur. Il y a les embêtements professionnels, cette absurde querelle avec un promoteur qui prétendait remplacer les jardins d'un grand ensemble par des parkings. II y a encore ce qu'imagine Pierre sombrant dans le coma, et cette pensée enfantine : "J'ai esquinté mon costume."


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Combien pèsent peu alors ces choses qui dévorent la vie, combien elles apparaissent dérisoires. Des gens ont arrêté leurs autos, ils se penchent sur vous — car il s'agit de vous, de moi, en somme — plus curieux qu'effrayés, avec leurs bonnes gueules de vivants, et vous agonisez sous un pommier, vous aurez droit à deux lignes dans le journal à la rubrique des accidents de la circulation. Personne ne songe à ce qui va disparaitre avec vous d'unique et de précieux, alors que, nageur épuisé, vous vous abandonnez au courant qui vous entraîne dans les profondeurs. Personne ne pense à ce que vous avez représenté, pour les femmes qui vous ont aimé, d'exaltation, de tendresse, de plaisir. Le monde va s'arrêter avec vous et personne n’en a conscience. Il aura suffi de quelques secondes, d'une embardée et d'un champ de fleurs. Adieu, Pierre. Ceux qu’il laisse derrière lui ne sauront jamais que l’homme qui les a quittés n’était plus exactement celui qu’ils connaissaient. Car il s’était libéré de cette espèce de complaisance inconsciente qu’il avait à l’égard de lui-même et qui lui permettait de vivre sans faire de choix véritable. Dès le début du film, on a deviné à d'imperceptibles signes qu’il était condamné. Il était devenu, sans raison, irritable et inquiet, comme s’il avait pressenti que le destin lui avait fixé rendez-vous, entre Paris et Rennes, en la personne d'un camionneur qui calerait soudain son moteur sur sa droite, ne lui laissant aucune chance. Sommeillant au côté d'Hélène, parmi des draps défaits, les traits froissés, les yeux mi-clos et la bouche entrouverte, il avait eu, un instant, une expression effrayante. Parce que tout est compliqué, parce qu’il faut choisir et donc se déchirer soi-même, entre ce que l’on croyait éteint et ce qu’il faut encore conquérir ou affermir. Parce que continuer à vivre c’est aussi sans cesse devoir recommencer, et qu’à cet âge les forces, l’élan, l’illusion font peut-être défaut pour un nouveau départ. Parce que les autres, les jeunes (Hélène, Bertrand) sont exigeants, et qu’on est plus vulnérable encore en face d’eux, se blessant à leurs angles que l’existence n’a pas eu le temps d’arrondir. La vie est ainsi faite de légers décalages, de retraits successifs qui renvoient l’être humain à l’épaisseur de son mystère.

Avec Les Choses de la Vie, Claude Sautet amorce un virage décisif qui va modeler toute son œuvre à venir et forger son image de radiographe des mœurs bourgeoises. Il réussit si bien à décrire ce milieu qu’on a eu tendance à considérer que son cinéma était simplement en osmose avec son temps. Pourtant le classicisme du metteur en scène se confronte ici à des inventions plus audacieuses. La voix intérieure de l’accidenté, dont on continue à percevoir une vision objective jusque dans sa submersion, charge d’un poids mortifère les évocations qui resurgissent — comme une mémoire d’outre-tombe. L’œuvre n’est pas sans faire écho à deux films réalisés à la même époque : L’Arrangement d’Elia Kazan et Je t’aime, Je t’aime d’Alain Resnais. Mais là où ce dernier accumule les revisitations du même moment et poétise le mécanisme de la mémoire, Sautet esquisse par touches délicates les tours et détours d’une ligne de vie précocement brisée. Ces touches jaillissent au hasard : le rouge flou d’un coquelicot, sur le bas-côté de la route où Pierre est allongé, appelle le rouge de la robe de sa maîtresse. Et la projection du héros dans un avenir hypothétique est troublée par la vision du véhicule qui l’a mortellement percuté. Quant à l'épilogue, il est bâti sur une dualité de points de vue jamais indiquée comme telle, mais s'exprimant par les faits : Catherine déchire la lettre (mode majeur), Hélène apprend la catastrophe (mode mineur, dans l'apparence, due à une distanciation dont l'habileté se masque sous le plus grand naturel), mais mode majeur pour nous spectateurs, affectivement : ses vêtements clairs se perdent dans la blancheur croissante de la solarisation. Jusqu’à cette conclusion, le récit fonctionne telle une sonate à deux mouvements. En général, tout film qui implique un déroulement prolongé dans le temps tend à sécréter une structure double pour se développer : la dramaturgie que menace la chronique et celle que contamine le théâtre. La stratégie du cinéaste lui permet de l'unifier en une seule ligne mélodique. Ceci sans que jamais le mouvement de balancier entre ces perspectives se perde dans le brouillamini ou dans une alternance trop polie pour être honnête.


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Une égale maîtrise est perceptible dans le rythme de tension à l'intérieur des scènes : sa netteté, sa simplicité y introduisent une équivalence presque sournoise entre les moments de question (la scène avec le père) ou de réponse (celle avec le fils), d'euphorie (l'anecdote du vin de pays, la vente aux enchères) ou de drame (la fausse rupture en voiture, le guichet de la poste). Elle éclate dans un coup de force : le pano filé de droite à gauche sur les feuillages, stoppé par un calme plan d'azur mettant en en place le dispositif qui va piéger le protagoniste. Or cette intervention délibérée de la mise en scène, soulignée par la paix d'une "Nature" tranquille et par la clarté de la photographie, rend l’accident à la fois plus terrible et moins mélodramatique. On retrouve là cette recherche perpétuelle de sérénité que Sautet admire tant chez Hawks, à la faveur de distances étrangement harmonieuses entre les personnages. La plupart de ceux-ci ne sont que des silhouettes, mais très vivantes et d'un extrême naturel. Pierre est ainsi développé comme en creux. Nullement antipathique, il est dévoré de mimiques complexes (nervosité, difficulté à s'exprimer) davantage qu'il ne manque de volonté. Tandis que son identité se désagrège d’une certaine manière par son "étalement" (avant de se retrouver, de se réaffirmer dans la trompeuse quiétude qui anticipe sa disparition), le film compose le portrait toujours plus profond d’Hélène. Éprise d’absolu, elle est l’unique don de l’existence que cet homme intègre ne puisse accepter parce qu’il est déjà trop tard. "Pour qui sonne le glas..." Que son avenir reste totalement dans l’ombre ajoute au pathétique de ce rôle superbe. Par la seule image où, avec des sanglots de joie, elle s’empare d’un téléphone et demande à une amie de lui prêter sa voiture, elle est capable d’arracher des larmes à quiconque sait que l’éternel est constitué d’éphémères.

Claude Sautet ose ainsi aborder le thème de la mort avec une absolue franchise, calmement, modestement. Non pas la mort véhémente des tragédies, qui ne saurait vraiment concerner le spectateur-type de films, mais l'humble mort sans phrases des faits divers, celle qui attend chacun de nous au détour du chemin. Confronté à son terme, le quotidien devient fatalement définitif. Ecrasés d'angoisse, on en arrive à s’identifier à Pierre, à mourir avec lui. Jouant sur des images arrêtées, des ralentis et une mise au point qui passe du premier à l’arrière-plan, le réalisateur exprime comme personne, avec des événements parfaitement banals, la vanité et la vulnérabilité des choses humaines, cette inéluctable approche du royaume dont on ne revient pas. Pas de place dans cette vision dilatée pour la psychologie démonstrative. Pas de personnages-types, de modèles ou de cas. Les êtres sont décrits à un niveau d’apparences et de visions extrêmement simple. Il fallait pour cela des comédiens de très grande pointure comme Michel Piccoli, Romy Schneider et Léa Massari, et un dialoguiste subtil et précis comme Jean-Loup Dabadie, capable de faire jaillir l’émotion des répliques les plus communes. L’air parfumé est plein de chants d'oiseaux. Les arbres frissonnent sous une douce lumière. Pierre, au volant de son Alfa, fredonne ou se parle à lui-même. Hélène, impatiente et radieuse, pense au rendez-vous que son amant lui a donné dans un hôtel de Rennes. Catherine à la gravité rêveuse des épouses délaissées qui ont renoncé, depuis longtemps, à souffrir. Le grand fils s'amuse à fabriquer des rossignols et des tourterelles électroniques. Il est permis de penser que l'ancêtre fringant se répand avec des drôlesses. Le film de Sautet n'est pas désespéré. S'il laisse sur une vive impression de désarroi, il enseigne aussi à savourer, minute par minute, ce qu'il faut bien appeler le bonheur : une présence, un regard, un sourire, une rencontre, un meuble rare, un livre précieux, un dos nu, une pomme croquée, un mot tendre tapé au milieu d’une traduction d’allemand, une senteur d'herbe fraîche, un goût de sel sur la peau. Les dieux se chargeront du reste, on peut leur faire confiance. Ils adorent le drapé et les grandes orgues de la douleur.


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Dernière modification par Thaddeus le 26 déc. 23, 12:52, modifié 6 fois.
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Flol »

Un film que j'aime d'amour, dont les quelques scories (jamais été fan du couple un peu caricatural qui s'engueule dans sa bagnole, le cascadeur en gants et casque intégral clairement visible pendant l'accident) ne sont finalement que bien peu de choses face à l'impact émotionnel qu'il a sur moi. C'est un de ces films qui me touchent au plus profond de mon être, qui me parlent directement au coeur (alors que je n'ai même pas de maîtresse !).
La scène du mariage rêvé qui devient cauchemardesque, la fin, la musique de Sarde, la voix-off de Piccoli...les larmes les larmes les larmes.
Très beau texte, Thad'.
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Watkinssien »

Ratatouille a écrit :Un film que j'aime d'amour, dont les quelques scories (jamais été fan du couple un peu caricatural qui s'engueule dans sa bagnole, le cascadeur en gants et casque intégral clairement visible pendant l'accident) ne sont finalement que bien peu de choses face à l'impact émotionnel qu'il a sur moi. C'est un de ces films qui me touchent au plus profond de mon être, qui me parlent directement au coeur (alors que je n'ai même pas de maîtresse !).
La scène du mariage rêvé qui devient cauchemardesque, la fin, la musique de Sarde, la voix-off de Piccoli...les larmes les larmes les larmes.
Très beau texte, Thad'.
Je suis avec vous, les gars. Pour moi, un chef-d'oeuvre du cinéma.
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Jeremy Fox »

Thaddeus a écrit :
Classe tous risques
En ce temps-là, pour faire ses preuves, un jeune réalisateur devait souvent débuter par un polar ; et Sautet, déjà connu dans la profession, se plie à la règle. Mais si elle est logiquement moins personnelle que les films suivants, si elle retrouve sans peine le climat et les principes du genre (code d’honneur des mauvais garçons, embourgeoisement néfaste pouvant porter à la trahison…), cette solide série noire n’en porte pas moins la marque de son signataire, par des petites choses insolites qui surgissent comme des clignotants. Ici l’hommage discret au cinéma américain rendu à travers telle silhouette, ailleurs la riviera ligure et ses petits villages d’arrière-pays, mais surtout la sûreté d’une mise en scène qui maintient le suspense et l’efficacité tout en faisant la part belle à la dimension humaine du récit. 4/6
Ca me convient tout à fait cet avis. Même si j'ai trouvé moins captivante toute la partie qui suit le long préambule de la traque (il faut dire que la première demi-heure est tellement géniale que du coup j'ai été un poil déçu par le reste), c'est néanmoins du tout bon : mise en scène, scénario, interprétation. Chapeau monsieur Sautet ; une filmographie sans presque un faux pas excepté parait-il son film précédent.
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Rick Blaine
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :Chapeau monsieur Sautet ; une filmographie sans presque un faux pas excepté parait-il son film précédent.
Fait moi confiance, ne verifie pas par toi même, tu te ferais du mal, et la mémoire de Sautet ne mérite pas que ce film soit vu. :mrgreen:

Perso je trouve Classe tous risques remarquable, un grand polar français du la période.
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Jeremy Fox
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Jeremy Fox »

Revu Vincent, François, Paul et les autres : en tout points d'accord avec la chronique de Rick. Ma séquence la plus marquante : celle de la tentative par Montand de récupérer sa femme au café. Bouleversant !!!
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :Revu Vincent, François, Paul et les autres : en tout points d'accord avec la chronique de Rick. Ma séquence la plus marquante : celle de la tentative par Montand de récupérer sa femme au café. Bouleversant !!!
:D
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Bogus »

Lorsque j'ai découvert Vincent, François, Paul et les autres il y a peut être 2 ans j'ai étonnement eu la confirmation d'une chose: je n'aime pas les films de potes.
Pas que ça soit un mauvais film, au contraire! Rien à redire sur ses qualités propres.
Je croyais être simplement allergique au navets bien de chez nous qui se sont multipliés après le succès des Petits mouchoirs mais en fait non c'est simplement un genre que je ne supporte pas.
Ça m'a fait la même chose, à ma grande surprise, lorsque j'ai revu Mes meilleurs copains que j'avais pourtant adoré la première fois...
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par cinéfile »

Je viens de découvrir Un Mauvais Fils, un des derniers Sautet qui me restait à voir, et ce fut un grande et belle découverte.
A ce titre, le film intègre sans forcer mon top 3 du cinéaste (aux côtés de Max et les Ferrailleurs et Les Choses de la Vie)
Le topic regroupe déjà quelques avis dithyrambiques auquel je me joins naturellement.

C'est une oeuvre pudique et tourmentée, probablement la plus sombre de Sautet, aux personnages constamment sur le fil du rasoir et débordants d'humanité.

Superbe casting (le choix d'Yves Robert pour interpréter le père est une idée géniale !).
Jacques Dufilho mérite 100 fois son César :

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Thaddeus
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Thaddeus »

Sautet revient sur sa première rencontre avec sa muse. Non pas que cette courte vidéo ait une grande valeur pédagogique, mais il est tellement difficile de résister à Romy Schneider...

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Alexandre Angel
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit :Sautet revient sur sa première rencontre avec sa muse. Non pas que cette courte vidéo ait une grande valeur pédagogique, mais il est tellement difficile de résister à Romy Schneider...

Par contre Sautet est à la limite du compréhensible!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Watkinssien
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Re: Claude Sautet (1924-2000)

Message par Watkinssien »

Il l'a toujours été. Son débit était toujours curieusement frénétique.
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