Inferno (Dario Argento - 1980)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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tenia
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par tenia »

Jack Griffin a écrit :Quand Tenia tu parles des gants que le tueur garde pour tourner les pages dans Ténèbres, il y a un problème de positionnement.
A nouveau, faut pas oublier que quand je découvre ça à froid, je me demande où je suis tombé. Depuis, j'ai appris à passer outre ces détails de détails là, mais il reste encore beaucoup d'autres éléments pour moi qui font que dans son ensemble, mon appréciation du film n'a pas beaucoup changé.
Jack Griffin a écrit :Heureusement que je n'ai jamais découvert ses films dans une salle qui se bidonne. ça ne m'est jamais venu en tête sur Inferno, Opera et d'autres.
Ce qui est assez intéressant, c'est que j'avais vu La baie sanglante juste avant (c'était un double programme), et que le public était beaucoup plus sérieux, alors que le film peut décemment faire sourire aussi. Et j'ai vu depuis Profondo Rosso en salles (et peut-être L'oiseau au plumage de cristal), et là aussi, rien de tel. J'ai du coup tendance à me dire que non non, c'est bien le film et pas le public.
mannhunter a écrit :après Tenia n'aime pas/plus le cinéma du bonhomme
Ce n'est pas le cas, du moins pas de façon aussi simplifiée. J'adore L'oiseau au plumage de cristal et Suspiria, profondément. J'aime beaucoup Profondo Rosso, mais ses longueurs en version longue me gênent de plus en plus (mais bon, je regarde la version plus courte, du coup). J'ai plutôt bien aimé Opera, et tend à revoir à la hausse Le chat à 9 queues. Le reste ? Je m'ennuie poliment ou n'aime pas du tout. Mais j'ai découvert ses films dans le désordre, et les apprécie de façon simplement très diverse et individuelle. :wink:
Manolito a écrit :Donc Tenia, Argento, il reste deux grands films, "Suspiria" et "Les frissons..." (et encore, celui-là il est "trop long"), peut-être trois en comptant "L'oiseau au plumage de cristal" ? Pas vraiment un grand maître du cinéma donc... :(
A la revoyure, oui (cf au dessus). Même si j'apprécie sa patte sur plusieurs de ces autres films, je ne les mets pas du tout au même niveau dans leur ensemble.
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par mannhunter »

tenia a écrit :Ce n'est pas le cas, du moins pas de façon aussi simplifiée. J'adore L'oiseau au plumage de cristal et Suspiria, profondément. J'aime beaucoup Profondo Rosso, mais ses longueurs en version longue me gênent de plus en plus (mais bon, je regarde la version plus courte, du coup). J'ai plutôt bien aimé Opera, et tend à revoir à la hausse Le chat à 9 queues. Le reste ? Je m'ennuie poliment ou n'aime pas du tout.
ok alors mea culpa :oops: ton hilarité ressentie devant "Inferno" et "Ténèbres" m'avait induit en erreur! :oops: :wink:
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par Manolito »

Jack Griffin a écrit :Heureusement que je n'ai jamais découvert ses films dans une salle qui se bidonne. ça ne m'est jamais venu en tête sur Inferno, Opera et d'autres.
tenia a écrit :Ce qui est assez intéressant, c'est que j'avais vu La baie sanglante juste avant (c'était un double programme), et que le public était beaucoup plus sérieux, alors que le film peut décemment faire sourire aussi. Et j'ai vu depuis Profondo Rosso en salles (et peut-être L'oiseau au plumage de cristal), et là aussi, rien de tel. J'ai du coup tendance à me dire que non non, c'est bien le film et pas le public.
Alors là, je te rassure, j'ai vu "Suspiria" en salles à la cinémathèque, je pense vers 98-2000, avec une partie du public qui était absolument hilare ! :uhuh: :uhuh: :uhuh: :uhuh: :uhuh:

Combien de grands films ai-je vu avec des spectateurs qui se marrent pour rien : "Mort à Venise" et "Le dernier tango à Paris" au Forum des Images, le magnifique "La nuit du loup-garou" de Fisher (salle totalement hilare au Centre Beaubourg : j'étais en larmes, en rage :cry: !) ?

Donc, je ne pense pas que ce soit un argument...
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par mannhunter »

Manolito a écrit :Je trouve que le terme "pur" qu'utilise Argento pour décrire "Inferno" est très important : dans le sens de l'acte créatif pur, de l'acte créatif cinématographique, qui se détache de l'écriture littéraire classique, qui plonge ses racines directement dans l'inspiration de son créateur, sans filtre. Le rythme, la musique, les couleurs, le montage ne répondent qu'à leurs propres lois et n'ont pour essentielle raison d'être que de produire de l'art cinématographique. Un art cinématographique qui parle à des zones du cerveau qui ne sont pas celles de la formulation et de la logique, mais celles de l'imagination et du ressenti. Je ne trouve pas vraiment d'autre formulation.

C'est un film qu'on regarde comme une énigme à déchiffrer (le film s'ouvre comme tel), mais dont la résolution de la quête reste que malgré toutes nos recherches, malgré tout ces décryptages, tout ces codes, tout ces labyrinthes à traverser, à l'arrivée, la seule vérité est : la réalité de la Mort.

Je comprends qu'"Inferno" a ses moments faibles - comme tous les Argento, (cf la chauve-souris de "Suspiria" !), qu'il peut exaspérer... Mais c'est un film qui ne manque ni de cinéma, ni d'art, c'est une certitude...
Michele Soavi à la sortie de son premier long "Bloody Bird" revenait brièvement sur "Inferno" et le contexte de sa production...dans les pages de Starfix évidemment :) :

"Les premiers films d'Argento étaient très réalistes tout en s'éloignant peu à peu du quotidien. Jusqu'à ce que les recettes formidables de SUSPIRIA, au Japon en particulier, ait incité Dario à entreprendre une production aussi coûteuse qu'INFERNO.
Il a pu y déchaîner toutes les facettes de son talent, ce qui paradoxalement doit être la raison du dédain général à l'encontre du film: il était trop fantastique, trop onirique, trop ésotérique! Je pense que dans une certaine mesure TENEBRES était un comeback forcé au réalisme après l'échec d'INFERNO. Mais à partir de là, Dario a vraiment pensé ce film comme un film lumineux. Et PHENOMENA qui a suivi est selon moi un "film vert" comme TENEBRES pouvait être un "film blanc".
Vert à cause des paysages de la Suisse, vert à cause de la jeunesse de l'héroïne..."
Manolito a écrit :Alors là, je te rassure, j'ai vu "Suspiria" en salles à la cinémathèque, je pense vers 98-2000, avec une partie du public qui était absolument hilare ! :uhuh: :uhuh: :uhuh: :uhuh: :uhuh:
"Opera" aussi à la Cinémathèque, fin 2007...sur certaines scènes de tension et violence, et les dernières images dans l'herbe!
Lucio Fulci aussi déclarait qu'il avait vu "Profondo rosso" dans une salle totalement hilare...bon, après, Fulci...
Manolito a écrit :Combien de grands films ai-je vu avec des spectateurs qui se marrent pour rien : "Mort à Venise" et "Le dernier tango à Paris" au Forum des Images, le magnifique "La nuit du loup-garou" de Fisher (salle totalement hilare au Centre Beaubourg : j'étais en larmes, en rage :cry: !) ?
c'est dur...souvenir de séances avec nombreux spectateurs hilares pour "Ne vous retournez pas" de Roeg, "Blow out" (le final :o ), "The Killer" de Woo...je me souviens aussi de mon prof de fac ('Pierre Berthomieu pour ne pas le nommer) qui se lamentait de devoir souvent subir un public ricanant dans les petites salles parisiennes où passaient les vieux classiques...
Dernière modification par mannhunter le 17 juil. 18, 19:44, modifié 1 fois.
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par Manolito »

Quand j'ai vu "Les frissons de l'angoisse" il y a deux semaines au Max Linder, il y avait des spectateurs (âgés) qui ont pas mal rigolé sur les scènes gore vers la fin... On peut continuer comme ça longtemps... Hélas... :(
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Farnaby
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par Farnaby »

Merci pour ces arguments intéressants, Mannhunter et Manolito. Mais si je trouve vos phrases jolies et alléchantes, elles me semblent très éloignées de la réalité du film. Recherche, errance formelle et formaliste à la Resnais, rêverie, trip ésotérique, liberté créatrice... "on paper" seulement, malheureusement. Et ce n'est pas du tout pour moi une question de réalisme du policier VS onirisme "artiste" du fantastique, ou narration du thriller VS liberté de la rêverie. Car j'apprécie les deux en général, et les deux chez Argento en particulier : L'Oiseau ET Suspiria. Non, le problème ne vient pas de la liberté, de l'ésotérisme et du formalisme a-narratif, mais simplement de la qualité (ou de manque de). A part le 20 premières minutes (environ), qui sont effectivement très belles, libres, mystérieuses etc., le reste est simplement mauvais. Je ne reproche pas au film de ne pas raconter mais de mal montrer. Les rats, pardon, mais chaque plan montre qu'ils se foutent de l'homme comme de leur première chemise, et Argento a beau en rajouter, ça ne marche pas. Certes le plan d'ensemble avec la transparence de Bava (?) est beau, "poétique", mais la séquence elle-même est grotesque. Et je ne parle pas des morts des personnages, toutes plus fades les unes que les autres, surtout en comparaison de celles de Suspiria. Bref. Sur le principe : liberté narrative, rêverie, formalisme... : banco. Sur le résultat, la réalisation, la réalité du film : raté (malgré un très beau début).
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par mannhunter »

Farnaby a écrit :Les rats, pardon, mais chaque plan montre qu'ils se foutent de l'homme comme de leur première chemise
oui mais
Spoiler (cliquez pour afficher)
justement le danger réel ne viendra pas, pas complètement des rats...l'intérêt pour moi de la séquence c'est le montage alterné entre l'éclipse de lune -influence négative de la lune sur les êtres vivants??- le sauvetage potentiel de l'handicapé, la course puis le comportement irrationnel, inexplicable du témoin de la scène
Farnaby a écrit :Et je ne parle pas des morts des personnages, toutes plus fades les unes que les autres, surtout en comparaison de celles de Suspiria.
sur ce point je te rejoins la plupart des morts en elles-mêmes sont moins spectaculaires (ritualisées?) et marquantes que celles de "Suspiria" il y a quand même
Spoiler (cliquez pour afficher)
la confusion entre agresseur et agressé dans la scène sur fond de Verdi, avec la dernière image marquante de la victime qui pointe à travers puis perce "l'écran", le cadre
Farnaby a écrit :Et ce n'est pas du tout pour moi une question de réalisme du policier VS onirisme "artiste" du fantastique, ou narration du thriller VS liberté de la rêverie. Car j'apprécie les deux en général, et les deux chez Argento en particulier : L'Oiseau ET Suspiria.
Et dans "Profondo Rosso", qui allie les deux?
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tenia
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par tenia »

mannhunter a écrit :
tenia a écrit :Ce n'est pas le cas, du moins pas de façon aussi simplifiée. J'adore L'oiseau au plumage de cristal et Suspiria, profondément. J'aime beaucoup Profondo Rosso, mais ses longueurs en version longue me gênent de plus en plus (mais bon, je regarde la version plus courte, du coup). J'ai plutôt bien aimé Opera, et tend à revoir à la hausse Le chat à 9 queues. Le reste ? Je m'ennuie poliment ou n'aime pas du tout.
ok alors mea culpa :oops: ton hilarité ressentie devant "Inferno" et "Ténèbres" m'avait induit en erreur! :oops: :wink:
J'ai eu la chance de pouvoir découpler mes visionnages et éviter qu'une impression ne fasse tâche d'huile sur les autres films. Cela étant, ça fonctionne dans l'autre sens, et mes bonnes impressions sur tel ou tel film ne remontent pas les autres. :mrgreen:

Pour le reste, on pourrait après tout estimer que le côté grand guignolesque de Ténèbres est propice aux éclats de rire. Le film est quand même objectivement pas mal over the top.
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par Manolito »

La scène avec les rats est très bonne... un peu longue niveau mordillements de jambes... Un peu déconnecté du reste du film. Mais sublime... Ne serait-ce que pour son dénouement génial que rappelle manhunter. Je me rappelle encore du choc de frousse que m'avait fait ce twist complètement inattendu à la première vision d'"Inferno".

Le couteau brandi dans la nuit, le grouillement croissant des rats vomis par les égouts dans des éclairages expressionnistes (véritable image à la EC Comics), et ce plan incroyable de New York par une nuit d'éclipse (trucage signé Bava père si mes souvenirs ont exacts). Et la musique, quelle musique ! Sur la fin de la scène en particulier, inoubliable !

Toute cette scène avec le libraire et les chats relève de la logique du rêve et de celle d'un espèce de conte de fées lugubre, avec ce personnage de vieillard acariâtre fourrant des chats vivants dans un sac de jute pour ensuite les noyer - un peu EC Comics, à nouveau, c'est vrai.

La construction de ce passage et son dénouement, totalement choquant, totalement libre à nouveau en terme d'art et de construction, se libèrent de la logique attendue par le spectateur traditionnellement, tout en étant au fond cohérente avec la logique du métrage (et du cycle formé avec "Suspiria" car c'est un écho de la scène de l'aveugle).

A savoir que les sorciers et leurs serviteurs sont partout : dans les bibliothèques parmi les lecteurs qui lancent des regards étrange à une visiteuse, dans l'atelier du relieur (scène sublime de la bibliothèque), dans un amphithéâtre de musicologie (avec la sorcière qui lance un sortilège muet à Marc : quel découpage, quelle ambiance !) et même dans une baraque à frites de Central Park, où un séide attend le moment le plus théâtral pour accomplir la vengeance des sorcières contre celui qui persécute leurs Familiers - là aussi au sens magique du terme, à savoir leurs chats.

La magie, l'étrange est partout. Je crois avoir vu une interview récente de Gans qui dit que dans "Les frissons...", Argento film comme quelqu'un qui a peur de tout, et c'est très vrai. Avec "Inferno", il va plus loin : il filme et raconte en partant du principe que la magie - noire - est partout, même à New York dans les années 80.

Je ne pense pas que les mots que j'égrène ici vont changer votre regard sur "Inferno". Ils sont écrits dans l'espoir que quand le lecteur sceptique reverra ce film plus tard, il y aura dans un coin de sa perception quelques petites portes qui se seront ouvertes qui lui feront mieux aimer le métrage, ou mieux comprendre en tout cas, au moins.

Mais je ne vais pas en dire plus long ce soir - car il est dangereux de briser ce que les alchimistes appelent le "Silentium"... :)
Dernière modification par Manolito le 17 juil. 18, 22:17, modifié 1 fois.
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par mannhunter »

tenia a écrit :Pour le reste, on pourrait après tout estimer que le côté grand guignolesque de Ténèbres est propice aux éclats de rire. Le film est quand même objectivement pas mal over the top.
Oui mais essentiellement pour moi dans son final et son côté nihiliste
Spoiler (cliquez pour afficher)
une enquête qui se termine sur le massacre de son supposé "héros", un individu complètement perdu en fait
, comme les conclusions sans retenue de certains de ses autres films qui suivront. Un peu comme les dénouements déjantés frénético-hystériques de certains De Palma ou Hooper, des climax dont on ne sait pas trop sur quel pied danser, entre rire, lyrisme, malaise et Grand-Guignol...
Manolito a écrit :Et la musique, quelle musique ! Sur la fin de la scène en particulier, inoubliable !
Oui une apothéose joyeuse, extatique, ce qui est ironique non?
Spoiler (cliquez pour afficher)
mais bon on est quand même content, et Dario aussi je suppose, de voir crever l'horrible assassin de chats :mrgreen: :mrgreen:
En parlant de la musique j"aime aussi beaucoup la descente dans les sous sols de la bibliothèque nocturne, quand Mark regarde le plan de l'immeuble et toute la dernière scène avec la sortie de l'immeuble et l'incendie majestueux...superbe.
Manolito a écrit :La scène avec les rats est très bonne...Un peu déconnecté du reste du film.
Mais n'est-ce pas volontaire justement cette "déconnexion"? Comme une mini histoire dans l'Histoire...ça rejoint ce que disait Carpenter sur le film et Argento en général ("filmer un rêve puis revenir ensuite au récit")...c'est un peu la même chose dans "Ténèbres" avec la superbe, longue scène avec le chien.
Manolito a écrit :Je me rappelle encore du choc de frousse que m'avait fait ce twist complètement inattendu à la première vision d'"Inferno".
Je ne pense pas que j'ai eu peur, j'ai plutôt souri/ri à cause du côté inattendu, mais pas contre le film, souri justement du côté malin du retournement de situation. J'ai eu peur par contre :oops: lors du final de "Phenomena" et ses "twists"
Spoiler (cliquez pour afficher)
les miroirs, le gamin, la décapitation surprise
et la scène citée de "Ténèbres"
Spoiler (cliquez pour afficher)
quand Lara Wendell se retourne vers son supposé sauveteur qui brandit en fait un rasoir...brrr
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par Manolito »

La musique est triomphale car elle adopte, durant tout le métrage, le point de vue des Forces du Mal, nous sommes au point culminant d'une mise à mort ritualisée, c'est clairement le triomphe des Sorcières ici.

Toute la fin avec la découverte de la "troisième clé" sous le sol est ma-gis-trale, jusqu'à la fin, C'est pour moi le meilleur moment du métrage. La rencontre avec Varelli, avec Mater Tenebrarum, le labyrinthe, les chemins cachés, les décors, les candélabres Art Nouveau, les vitres qui éclatent le miroir qui se brise, l'incendie du gigantesque building... C'est simple, pour moi, les trois plus grandes scènes du ciné d'Argento, c'est l'ouverture du "Suspiria", le dénouement d'"Inferno" et le début des "Stendhal" aux Offices... Je ne pourrai pas trancher entre elles, mais ce sont ces trois là...

Et avec ce dénouement, Argento reste dans ses clous thématiques : les choses ne sont jamais ce dont elles ont l'air : pour voir leur vérité, il faut les examiner en détail, les dépiauter, pour pouvoir passer à un niveau de réalité supérieur et ainsi de suite, dans les espace creux des immeubles, derrière les reflets des miroirs...
Dernière modification par Manolito le 18 juil. 18, 13:47, modifié 1 fois.
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par mannhunter »

Manolito a écrit :les lecteurs qui lancent des regards étrange à une visiteuse, dans l'atelier du relieur (scène sublime de la bibliothèque), dans un amphithéâtre de musicologie (avec la sorcière qui lance un sortilège muet à Marc : quel découpage, quelle ambiance
Je trouve le film en fait plus effrayant quelque part que "Suspiria", du moins dans sa première partie, dans les détails que tu cites (effectivement ce regard étrange, inexpliqué de la lectrice, les murmures inexpliqués "Sarah..." dans la bibliothèque, la scène de l'amphi)...la silhouette encapuchonnée au regard félin/inhumain qui traîne le corps de Mark et qui surprend la poétesse, etc.
Dernière modification par mannhunter le 5 juil. 20, 17:17, modifié 3 fois.
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par mannhunter »

Manolito a écrit :Je crois avoir vu une interview récente de Gans qui dit que dans "Les frissons...", Argento film comme quelqu'un qui a peur de tout, et c'est très vrai.
http://www.courte-focale.fr/cinema/entr ... gans-2015/
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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par mannhunter »

Manolito a écrit :ce plan incroyable de New York par une nuit d'éclipse (trucage signé Bava père si mes souvenirs ont exacts).
Quels sont les autres plans/scènes/trucages qu'il a signés?
La scène aquatique? Le miroir à la fin? les matte paintings de NY?

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Re: Inferno (Dario Argento - 1980)

Message par Manolito »

Sûr et certain il a beaucoup participé à la fin, avec la traversée d'une espèce de grotte (qui doit reposer sur un matte et/ou un miroir, ou une fausse perspective), et la rencontre avec MaterTenebrarum avec tous les jeux sur les miroirs de cette scène... Il a surtout travailler sur ce genre de trucages optiques...
Dernière modification par Manolito le 18 juil. 18, 13:48, modifié 1 fois.
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