Gus Van Sant

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Federico
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Re: Top Gus Van Sant

Message par Federico »

Monumental et hors-concours : Elephant

Superbes :
Paranoïd Park
Last Days

Très bons :
Prête à tout
Even cowgirls get the blues (mais il faudrait que je le revois)
Will Hunting

Sympa:
A la rencontre de Forrester

Curiosité dont l'utilité / l'intérêt m'échappe (malgré Anne Heche) :
Psycho

Je n'ai pas vu Gerry et Harvey Milk, je ne me souviens plus si j'ai vu ou non My own private Idaho et Drugstore Cowboy et je n'ai toujours pas ouvert le DVD de Mala Noche, gagné il y a 3-4 ans à un concours Arte. :oops:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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ballantrae
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Re: Top Gus Van Sant

Message par ballantrae »

Etrange cinéaste qui peut passer sans prévenir de l'inspiration inventive au projet improbable, de l'élan créatif à la pose arty...
Je crois que j'ai tout vu hormis son premier film et un court.
Au sommet: Gerry car c'est un OVNI , une expérience sensorielle qui peut rivaliser avec sokourov et Bella Tarr
Fort bons : My own private Idaho,Drustore cowboy,Elephant
Biens, honnêtes mais un peu mécaniques: Prête à tout,Good will hunting, Harvey milk
Trop conscients de leur dimension arty mais non dénués de qualités: Last days,Paranoid park
Sympa mais trop foutraque: Even cowgirls get the blues
Inutile, poseur: Psycho
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Kevin95
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Re: Top Gus Van Sant

Message par Kevin95 »

TO DIE FOR (Gus Van Sant, 1995) révision

Comédie noire et satirique visant à rentrer dans le lard de la vulgarité glamour américaine et construit comme un reportage pour Entertainment Television. Derrière le vernis toc du film, Gus Van Sant rend hommage en sous-texte à une palanquée de films noirs classiques de Double Indemnity à Gilda sans oublier de rendre hommage au totémique Citizen Kane. On pourrait croire le réalisateur perdu au milieu du projet, mais l'intéressé arrive à tisser des liens avec ses propres thématiques comme l'Amérique profonde ou une jeunesse désœuvrée (magnifique duo Casey Affleck / Joaquin Phoenix). To Die For peut se voir comme une prélude à Fargo des Coen, même désir de peindre une Amérique de bord de route dans une ambiance film noir et de croquer des américains complétement aveuglés par la télévision au point de reproduire en toute inconscience les pires travers mis en scène par le tube cathodique. 1995, c'est d'ailleurs l'année où O. J. Simpson est acquitté et où prend fin une campagne médiatique aussi douteuse qu'importante. Mais si les frangins brouillent les pistes, Van Sant est un poil plus linéaire, stabilote ses symboles, frappe deux fois sur le clou de la satire de peur d'être mal compris. On aurait pu se passer de l'hymne américain quand Kidman affronte les médias après la mort de son mari ou la démultiplication warholienne de l'image de fin. Seulement To Die For est suffisamment mordant, rythmé et attachant pour passer outre les quelques maladresses de son réalisateur. Nicole Kidman n'a jamais été aussi garce (trad : bonne actrice) aidée par un buffet d'excellents acteurs, venants donner un coup de pied dans la fourmilière médiatique. Salé et bien vu.


DRUGSTORE COWBOY (Gus Van Sant, 1989) découverte

Premier film hors de l'ombre de Gus Van Sant qui s'attaque à un sujet casse-gueule par excellence, la drogue. Deux choix : jouer l'indigné et pondre un film racoleur qui titille la jeunesse et rassure la vielle garde ou prendre le sujet à bras le corps et filmer la montée comme la descente avec un même soucis d'honnêteté. Numéro deux, excellent choix monsieur, Drugstore Cowboy se présente comme le The Panic in Needle Park des années 80. Une même vue frontale, un même héros (pardon) un peu loose, une même petite tribu mais un rapport moins froid et sordide que chez Schatzberg, plus romantique et mélancolique. Porté par un Matt Dillon (il devient quoi ?) qui bouffe véritablement l'écran, le film suit le parcours de ce chef de meute et s'amuse de son jeu de passe-passe avec la police à ses trousses. L'ambiance est innocente, on vole pour remplir la pharmacie, on joue des tours aux condés avec l'aide d'un voisin un poil violent, on se marre (un peu) mais on se pique (beaucoup) et on laisse un mort sur le carreau. Sans trop dramatiser, Van Sant va peu à peu durcir le ton, les personnages vont se foutre sur la gueule pour finir par ne plus s'encadrer. Dillon va se défaire de la troupe, non suite à une prise de conscience morale mais parce qu'il s'emmerde et que cette vie de dopé sur les routes est fatigante. Le dernier acte débute et notre homme est rangé des voitures, tout vise le happy-end réconfortant seulement Burroughs ne vient faire une apparition et débiter ses théories cosmiques venant remettre les cartes idéologiques en jeu et le passé de Dillon ne passe pas. Là encore pas de violon, tout se déroule comme si tout était écrit d'avance. Le personnage n'a pas de message, pas de conseil, seulement une vie à raconter. C'est cette modestie, ce rapport simple aux choses qui font du film une réussite, peut-être un de ceux du réalisateur qui vieillit le mieux car déconnecté d'un style trop voyant ou d'un cachet auteuriste trop important. La caméra est à sa place, les personnages moins et le spectateur est ému lorsqu'au générique de fin, il revoit pour la dernière fois ces êtres gesticuler comme des mômes devant une caméra super 8.
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Thaddeus
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Re: Top Gus Van Sant

Message par Thaddeus »

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Mala noche
Gus Van Sant ne pouvait que tomber amoureux du roman de Walt Curtis, récit de sa passion pour un jeune clandestin mexicain qui lui échappera toujours : déconvenue sentimentale et sexuelle consistant à renverser les rapports de domination régnant dans la société américaine entre natifs et immigrés. Tourné dans les quartiers défavorisés de Portland, son premier long-métrage rejoint toute une mythologie du noir et blanc, de l’errance, de la marginalité, de la rage de vivre au risque de la mort qui nourrissait alors l’expression de Jarmusch, Carax ou Wenders. Il louche aussi vers les lumières expressionnistes et les mauvaises nuits du film noir, invente un patchwork fragmentaire et bigarré s’inscrivant dans un courant de cinéma vérité fait à l’arraché. Film de jeunesse donc, inabouti mais prometteur. 4/6

Drugstore cowboy
Quotidien tragi-comique d’une bande de junkies, entre casses de pharmacies, rêves d’évasion et horizon bouché : le penchant naturel du cinéaste pour les marginaux trouve idéalement à s’exprimer dans ce document honnête et brut, dur et fort, qui refuse le compromis. Contrairement aux apparences, Van Sant signe moins un film sur la drogue que sur la nostalgie d’une certaine marginalité délinquante des années 70. Fort d’une palette formelle déjà très sûre, il recouvre le réel d’un léger voile onirique et atténue la noirceur du sujet par une forme de poésie du sordide assez particulière. La présence de William Burroughs en prêtre toxico plus ou moins défroqué assénant quelques vérités iconoclastes apporte une touche de sincérité supplémentaire à ce film tristement drôle, ou drôlement triste. 4/6

My own private Idaho
Deux jeunes gigolos de Portland embarqués dans un road-movie mélancolique et chaleureux, en quête d’une enfance sacrifiée et d’une mère disparue. Le sujet laissait entendre une nouvelle mouture de Macadam Cowboy, mais c’est à Welles et Shakespeare que Van Sant se réfère, avec des citations inattendues de Falstaff. Il filme les paysages en esthète, retrouve un goût de l’errance digne de Kerouac, et troue l’hyperréalisme de son récit par d’envoûtantes images oniriques où la pesanteur s’abolit – maisons tombées du ciel, nuages au ralenti, fantasmes débridés entre imaginaire, songe et narcolepsie. La sensibilité écorchée de River Phoenix fait merveille dans ce film superbe, pudique, original, ponctué de quelques grands moments d’émotion suspendue (telle la déclaration d’amour au coin du feu). 5/6
Top 10 Année 1991

Prête à tout
Révélant l’incendiaire Nicole Kidman en bombe sans scrupule, dénuée de toute conscience morale et mise à nue dans sa folie propre, le persifleur Gus Van Sant enterre ses années indie, s’essaie au cinéma de studio et affirme son extraordinaire mobilité. Cette satire corrosive du milieu de la télévision développe une réflexion d’une salubre cruauté sur l’arrivisme, la toute-puissance de l’image et la course à la célébrité, dans sa dimension la plus pathologique. C’est comme si le Wilder acide du Gouffre aux Chimères avait placé une focale déformante sur l’objectif, et qu’il bifurquait du côté du grotesque outré pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Le trait est dévastateur, chargé d’un humour sarcastique qui enfle jusqu’au grotesque noir, et le dénouement d’un humour macabre particulièrement décapant. 5/6

Will Hunting
Van Sant et les studios, deuxième chapitre. À l’opposé de l’ironie sans retour de son précédent film, le cinéaste pose un regard plein d’humanité, de tendresse et d’empathie sur ses héros issus du quartier populaire de Boston. Subtilement écrite, d’une belle densité romanesque, l’œuvre ausculte le désarroi enfoui d’un jeune adulte inadapté, noyant ses angoisses dans une insouciance factice, et pose une question (comment réussir quand on est surdoué ?) qui, à défaut d’être originale, est traitée avec une constante sensibilité. Autour d’elle, les points de vue très différents et parfois contradictoires (un prof intéressé, une élève amoureuse, un psy compatissant, un ami lucide) sont mis en lumière par un style dépourvu d’effets faciles, qui donne à réfléchir sans s’adresser uniquement à l’affectivité. 4/6

À la rencontre de Forrester
L’éternelle histoire d’amitié et de transmission entre deux êtres que tout oppose. Soit un étudiant noir socialement déclassé, mais doté d’un QI hors-normes, surdoué en écriture et promis à une carrière de basketteur universitaire, et un vieil écrivain misanthrope, simili-Salinger reclus dans son grand appartement du Bronx. Oui le premier parviendra à gagner la confiance du second, oui le second aidera le premier à canaliser son talent, oui chacun ouvrira l’autre à d’autres univers… Comment Van Sant dépasse-t-il ce scénario archi-conventionnel, balisé de poncifs et de généralités d’usage sur l’émancipation et le droit à l’auto-détermination contre le système ? Par une sorte de légèreté innée de la méthode, une mise en scène fluide, à l’élégance mystérieuse, qui permet à l’intérêt de ne jamais se diluer. 4/6

Gerry
L’horizon, le soleil, le désert, et deux potes naufragés perdus entre ces trois pôles, lignes de force d’une œuvre scotchante qui envoie aux orties toutes les règles cinématographiques en vigueur. Si le réalisateur pousse l’expérience jusqu’à l’ascèse (ou plus exactement la pureté), c’est pour stimuler chez le spectateur les zones les plus viscéralement sensorielles et existentielles. Son film est un poème épique, à la fois terminal et inaugural, extrêmement physique et éminemment abstrait, qui invente toute une parabole sur la liberté ou, au contraire, la difficulté de sortir de la route, de gérer l’infini des possibles. Respirations coupées, aubes brumeuses, mort dans les nuages, courses belles et tristes au son des notes lancinantes d’Arvö Part : cette élégie hypnotique à l’amitié demeure le plus extraordinaire météore qui aie traversé la décennie passée. 6/6
Top 10 Année 2002

Elephant
Travellings obsessionnels suivant les personnages de dos, comme s'ils marchaient vers leur propre mort. Structure tournoyante, circulaire, dont les boucles à la fois temporelles dessinent un réseau inextricable. Avec cette chorale évanescente qui enveloppe par sa douceur et sa délicatesse, qui scrute les visages comme pour en percer les mystères et l'innocence, Van Sant invente une rêverie éthérée, porte un regard presque divin sur ses personnages, archanges d’une adolescence sublimée et victimes d’un désastre abyssal. Sa Palme d’Or s’impose non seulement comme un manifeste esthétique mais aussi comme l’expression radicale d’un cinéma qui refuse toute facilité moralisatrice, interroge bien plus qu’il n’explique, ne s’arrête à aucun constat facile et fait résonner le bruit et la fureur du monde pour inviter à la méditation. 6/6
Top 10 Année 2003

Last days
Dernier volet de la "trilogie de la mort". Il ne faut pas y chercher ce romantisme des anges fatigués ou des rocks stars en tourment : l’auteur essaie d’approcher la suspension dans un temps intérieur et sans fenêtres, celui de la dépression. Sa méthode est plus aride que pour les deux films précédents, dont il applique la tonalité mélancolique aux derniers jours d’une jeune star grommelante et déglinguée, qui s’extrait progressivement du monde sensible. Le rapport au ciel, à l’eau, à la terre, saisis dans leur élémentaire beauté, la structure circulaire, le travail très élaboré sur le son, le rythme somnambulique du récit entrent en totale cohésion avec le délabrement solitaire d’un protagoniste en évaporation, mais je suis malheureusement resté extérieur à cette tragédie intime, qui ne m’a jamais touché. 3/6

Paranoid park
Last Days était sans doute un point de non-retour. Plus légère, plus aérienne, moins écrasée par la somptuosité un peu hiératique de la forme, cette chronique de la jeunesse de Portland est une œuvre de transition idéale. L’auteur y approfondit les effets de résonance sensorielle des opus précédents, élabore tout un jeu de courbes, de diffractions, de fragmentations synchrone avec son jeune héros qui vit une pure épreuve de l’arbitraire et s’isole dans sa culpabilité. Son récit se déploie en bribes éparses et désordonnées, comme des pans d’étoffe que l’on superposerait dans les pages crayonnées d’un dossier, mais en restant constamment rattaché à la tangibilité quotidienne des choses (le lien familial, le rapport à la petite amie). La fin sereine et optimiste en accuse, à cet égard, la chaleur nouvelle. 5/6

Harvey Milk
En toute logique, voici le retour à une conception plus classiquement hollywoodienne de la narration, la (fausse) soumission à des codes normatifs que le cinéaste maîtrise avec une totale élégance. En consacrant son film aux huit dernières années d’une figure cruciale de la lutte pour la reconnaissance homosexuelle, Van Sant réinvestit cette confrontation avec l’événement, les dates, les faits, une accroche au réel que le nerf de son cinéma avait œuvré à dissoudre. C’est par la subtilité de son regard, le refus de toute ligne héroïque, fût-ce sous la lumière humble du pionnier, et la pleine confiance, proche du militantisme, en son sujet, qu’il désamorce tout risque pontifiant et fait partager, sans temps mort et avec une vibrante ferveur, le combat poignant d’un homme pour ses convictions. 5/6

Promised land
Nul doute que le cinéaste a trouvé de l’intérêt à cette fable morale qui oppose les habitants d’une petite ville en voie de déclassement économique aux représentants d’une grande firme qui leur offre un pont d’or au risque de mettre en péril l’agriculture et tout l’équilibre écologique de la région. Sujet classique aux développements prévisibles, mais préservé de la facilité édifiante par la maîtrise spatiale de Van Sant, sa sensibilité relevée d’humour, son attention marquée à tous les personnages. Calme et sereine variation sur la force de la communauté, les échanges du jeu social, les vertus de la prise de conscience individuelle, le film rouvre le dossier jamais vraiment clos de la démocratie et du peuple yankees, excellemment porté par Matt Damon, le meilleur Américain moyen depuis James Stewart. 4/6


Mon top :

1. Gerry (2002)
2. Elephant (2003)
3. Prête à tout (1995)
4. My own private Idaho (1991)
5. Paranoid park (2007)

Capable d'alterner pur cinéma d’auteur et souscriptions au format hollywoodien, c’est l’un des grands réalisateurs de notre époque, dont l’expression très moderne et la sensibilité figurent parmi les plus précieuses, les plus riches et les plus cohérentes de ces vingt dernières années. Un cinéaste majeur.
Dernière modification par Thaddeus le 23 août 23, 16:44, modifié 3 fois.
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Kevin95
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Re: Top Gus Van Sant

Message par Kevin95 »

EVEN COWGIRLS GET THE BLUES (Gus Van Sant, 1993) découverte

Je ne sais pas que ce qu'est Even Cowgirls Get the Blues et à dire vrai, je n'ai aucune envie de le savoir. Il est de ces films qui vous tombent des yeux, dont on ne sait par quel bout les prendre tant chaque bord ne vous inspire rien. Bombardé roi du cinéma indépendant américain suite au carton critique de My Own Private Idaho, Gus Van Sant a les mains libres et se sent capable de tout aborder notamment la comédie délirante et nonsensique. C'est un métier que de faire rire les gens et Gus a pris des cours du soir peu concluants. Certes, la majorité des idées barjots oh la la la folie viennent du livre mais alors dans ce cas, pourquoi adapter un livre aussi prise de tronche, provocateur pour culs bénis et aussi délirant qu'un week-end à Dijon ? Me regardez pas car je n'ai pas la réponse, en revanche j'ai pas mal de neurones en fuite. Du pouce géant aux lesbiennes hystériques en passant par le chef indien et ses tunnels de dialogues, tout est à coté de la cible, fatiguant et crispant d'auto-satisfaction. Les comédiens font n'importe quoi en vérifiant du coin de l'œil que leur super réalisateur est content d'eux. Ça parait long et ça l'est. Même pas mauvais, car il n'y a rien à juger dans un humour qui survole la salle de cinéma de peur d'être commun. Heureusement, Van Sant se réveillera de son cirque pour Sundance et réalisera ensuite l'excellent - et pour le coup très drôle - To Die For.
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Re: Top Gus Van Sant

Message par cinéfile »

Revu Will Hunting hier soir. Je ne m'attendais pas à être autant emballé, même si mon souvenir était déjà positif.

Le facture du film est certes classique mais l'écriture des situations et les dialogues font mouche. Les personnages existent, évoluent, émeuvent et ce récit d'initiation (qui pourrait rapidement verser dans la niaiserie indigeste) s'en trouve joliment relevé.

Je ne me souvenais pas que le film était si drôle, si plein de petits détails qui, encore une fois, viennent agrémenter des situations apparemment classiques et rebattues.
Tout l'art du film se situe là dedans. Seules certains effets de style (les ralentis pendant les bagarres entre bandes) m'ont semblé de trop.

Oscars mérités pour le scénario et l'interprétation de Robin Williams.

Un coup d'éclat de la part de M. Damon et B. Affleck. Pas sûr qu'ils aient fait mieux depuis dans leurs carrières respectives.
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Re: Top Gus Van Sant

Message par locktal »

Kevin95 a écrit : pourquoi adapter un livre aussi prise de tronche, provocateur pour culs bénis et aussi délirant qu'un week-end à Dijon ?
Dijon c'est pas si mal : il y a le cinéma Eldorado et le magasin Odyssée :wink:
Et en plus c'est plutôt une belle ville na :P
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Re: Top Gus Van Sant

Message par odelay »

locktal a écrit :
Kevin95 a écrit : pourquoi adapter un livre aussi prise de tronche, provocateur pour culs bénis et aussi délirant qu'un week-end à Dijon ?
Dijon c'est pas si mal : il y a le cinéma Eldorado et le magasin Odyssée :wink:
Et en plus c'est plutôt une belle ville na :P
Ouais t'arrête d'insulter Dijon. J'ai fait toute mon éducation ciné à l'Eldo !
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Re: Top Gus Van Sant

Message par Jeremy Fox »

odelay a écrit : Ouais t'arrête d'insulter Dijon. J'ai fait toute mon éducation ciné à l'Eldo !
Une partie moi aussi ; mes années d'IUT. Je n'ai jamais connu un cinéma qui m'a tant plu même parmi toutes les salles parisiennes que j'ai quasiment toutes fréquentées.
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Kevin95
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Re: Top Gus Van Sant

Message par Kevin95 »

Toutes mes excuses, je suis un infâme salopard.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Ceci dit, Even Cowgirls Get the Blues est une foutue purge.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Top Gus Van Sant

Message par Bogus »

Prête à tout (1995)
De la fraîcheur, un humour noir assez joussif et une Nicole Kidman épatante. De ces petites découvertes qui vous redonnent un appétit de cinéphile.
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Jeremy Fox
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Re: Gus Van Sant

Message par Jeremy Fox »

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Re: Gus Van Sant

Message par Commissaire Juve »

Tiens, finalement !

Hier, j'ai découvert Psycho (1998).
Dans le cadre de mon petit hommage à Anne Heche.

Le film est très mal noté sur la IMDb, de nombreux fans d'Alfred
ont hurlé au scandale, je connaissais les scènes clefs (la fuite en bagnole,
la scène de la douche, le détective dans la maison, le dénouement)
sans avoir la certitude d'avoir vu la version Janet Leigh, et je me suis
quand même laissé prendre par la main.

Je ne ferai que trois remarques :

- comme on était en 98, je me suis dit "On va échapper aux sempiternelles
transparences de gens qui font semblant de marcher dans la rue" ; eh ben,
compte là-dessus ! Le père Van Sant s'est amusé à en mettre une (et une autre,
plus tard, dans le plan célèbre de l'escalier).

- j'ai trouvé la gestuelle d'Anne Heche un peu bizarre à la fin de la scène
de la douche, mais... c'était peut-être pareil avec Janet Leigh.

- j'ai trouvé le compte-rendu du psy très très scolaire (mais c'était peut-être
déjà comme ça en 1960).

Sinon : 1998, c'est aussi l'année de Six jours sept nuits... Loin du paradis...
et j'ai été surpris par les trois looks différents d'Anne Heche (une simple affaire
de coiffeur, vous me direz). Faut croire qu'un ou deux films avaient été tournés en 97.

C'était vraiment très intéressant... ti-du-di, ti-du-di, tu !
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Gus Van Sant

Message par O'Malley »

Commissaire Juve a écrit : 19 août 22, 09:05 Tiens, finalement !

Hier, j'ai découvert Psycho (1998).
Dans le cadre de mon petit hommage à Anne Heche.

Le film est très mal noté sur la IMDb, de nombreux fans d'Alfred
ont hurlé au scandale, je connaissais les scènes clefs (la fuite en bagnole,
la scène de la douche, le détective dans la maison, le dénouement)
sans avoir la certitude d'avoir vu la version Janet Leigh, et je me suis
quand même laissé prendre par la main.

Je ne ferai que trois remarques :

- comme on était en 98, je me suis dit "On va échapper aux sempiternelles
transparences de gens qui font semblant de marcher dans la rue" ; eh ben,
compte là-dessus ! Le père Van Sant s'est amusé à en mettre une (et une autre,
plus tard, dans le plan célèbre de l'escalier).

- j'ai trouvé la gestuelle d'Anne Heche un peu bizarre à la fin de la scène
de la douche, mais... c'était peut-être pareil avec Janet Leigh.

- j'ai trouvé le compte-rendu du psy très très scolaire (mais c'était peut-être
déjà comme ça en 1960).

Sinon : 1998, c'est aussi l'année de Six jours sept nuits... Loin du paradis...
et j'ai été surpris par les trois looks différents d'Anne Heche (une simple affaire
de coiffeur, vous me direz). Faut croire qu'un ou deux films avaient été tournés en 97.

C'était vraiment très intéressant... ti-du-di, ti-du-di, tu !
En fait la version de Van Sant, que je n'ai toujours pas vu mais que j'essayerai un de ces quatre, est une expérience quais-expérimentale dans le sens ou il s'agit d'un remake quasi plan par plan du film d'Hitchcock.

D'où sûrement l'utilisation volontaire des transparences . Je confirme que le compte-rendu du psy est aussi très scolaire dans la version de 1960 (fin que j'ai toujours trouvé maladroite).
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Commissaire Juve
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Re: Gus Van Sant

Message par Commissaire Juve »

O'Malley a écrit : 21 août 22, 19:16 ... une expérience quais-expérimentale dans le sens ou il s'agit d'un remake quasi plan par plan du film d'Hitchcock.
Merci de ton mot.

Oui... j'avais lu ça avant de me lancer.
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