Jacques Demy (1931-1990)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par kiemavel »

AtCloseRange a écrit :
Amarcord a écrit : J'ai très vite évacué la question des chansons : dans les Demy "en chanté", je les trouve déjà généralement mauvaises...
C'est clair, de la daube.
Ironie je suppose. Daube ? même : "…les marins sont plus marrants que tous les forains réunis…"
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Supfiction
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
AtCloseRange a écrit : C'est clair, de la daube.
Ironie je suppose. Daube ? même : "…les marins sont plus marrants que tous les forains réunis…"
C'est pas du Léo Ferré ou du Bertrand Cantat, ça c'est sûr. Mais bien que naïves et romantiques, les chansons de Demy/Legrand sont la plupart du temps mélodieuses et/ou entraînantes comme dans Les Demoiselles de Rochefort notamment. Ce qui n'est absolument pas le cas dans Parking. En outre, le fait qu'Huster incarne une idole des jeunes avec des chansons qui semblent avoir 40 ans de retard sur leur époque rend le tout ridicule.
Huster est beaucoup mieux employé chez Claude Lelouch d'ailleurs.
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Alexandre Angel
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Alexandre Angel »

Bon bah Parking, c'est vraiment pas bon (sans être toutefois totalement dénué de charme).
Huster est évidemment calamiteux mais le film, dans son ensemble, donne l'impression d'avoir été réalisé entre deux portes.
Voilà quoi, j'en ai eu le coeur net..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Alexandre Angel
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Alexandre Angel »

Max Schreck a écrit :
Alexandre Angel a écrit : Malheureux!!!!! Que dis-tu là? 3 Places pour le 26 n'est pas un chef d'œuvre mais aucunement un ratage : de bonnes chansons, de bons numéros,
Spoiler (cliquez pour afficher)
un inceste
....que demander de plus?
Trop de trucs qui m'y font grincer les dents, et qui me font dire qu'on passe quand même à côté de quelque chose (et je pense la même chose d'Une chambre en ville, à vrai dire). Ça me désole d'autant plus que ce sont des projets qui comptaient pour Demy, et je sais pourtant faire preuve d'indulgence quand il s'agit de cinéastes qui comptent pour moi.
Il faudra que je le revoie. Je reconnais que lorsque je le découvrais à sa sortie, je ne l'avais pas aimé mais j'avais 22 ans et n'étais pas du tout acquis à Jacques Demy. Mais je n'ai pas mis longtemps à l'apprécier. C'est un film original et moderne que l'univers d'Yves Montand (artiste qui ne m'a jamais fait délirer, ni comme chanteur, ni comme acteur) limite quelque peu et condamne à l'imagerie d'Epinal. Mais Demy joue avec cela et ne se prosterne jamais devant sa vedette. Le sujet, quelque part, n'est pas plus Montand, que Marseille mais la rêverie nostalgique d'une grande vedette (qui pourrait être lambda) vieillissante qui n'échappe pas plus que n'importe qui aux cartes tirées au hasard par le destin. Et comparativement à Parking, il y a une ampleur, des moyens, un écran large et surtout... de la classe.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Jeremy Fox »

Thaddeus a écrit :
Model shop
Qui l’eût cru ? : pour son seul film américain, Demy parvient à inscrire ses motifs au sein des problématiques du Nouvel Hollywood, qui lui sont pourtant totalement étrangères. En trente six heures d’une déambulation sans consistance narrative, il esquisse le parcours d’un jeune velléitaire vers l’impératif du choix et la prise de conscience, capte l’esprit d’une époque contestataire usée par l’enlisement vietnamien, et dépeint Los Angemagnifiqueles d’un œil d’esthète, avec ses pylônes pétroliers pompant le pétrole dans un ronron permanent, ses rues bordées de palmiers, de façades luxueuses et de boutiques à néons. Fausse suite un peu amère de Lola, cette variation sur la peur de vivre ou d’aimer conjugue le raffinement chromatique à la désillusion d’un propos gagné par la mélancolie. Belle réussite. 5/6
Top 10 Année 1969

[

Devient d'un coup mon Demy préféré alors que je n'en attendais rien. Pas grand chose à rajouter si ce n'est que le film m'a profondément touché (la dernière image de Gary Lockwood en pleurs), que c'est un véritable régal pour l’œil et pour l'oreille, que le trio Anouk Aimée, Gary Lockwood et Alexandra Hay est formidable, que les décors sont magnifiques et que l'on a jamais filmé aussi amoureusement le visage d'Anouk Aimée ainsi que les rues de Los Angeles. Très gros coup de cœur.

A signaler que la copie diffusée actuellement sur OCS est somptueuse.
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Alexandre Angel
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Alexandre Angel »

A la place de Gary Lockwood, on a failli avoir Harrison Ford. J'aime beaucoup ce Demy.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :A la place de Gary Lockwood, on a failli avoir Harrison Ford. J'aime beaucoup ce Demy.
Je trouve Gary Lockwood vraiment très bon.
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Alexandre Angel
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :Je trouve Gary Lockwood vraiment très bon.
Il est bien, oui.
Le film correspond à la période américaine de Demy et Varda, qui s'étaient liés d'amitié notamment avec Jim Morrison, qui viendra visiter le tournage de Peau d'Ane. Toute une époque.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Watkinssien »

Jeremy Fox a écrit :
Thaddeus a écrit :
Model shop
Qui l’eût cru ? : pour son seul film américain, Demy parvient à inscrire ses motifs au sein des problématiques du Nouvel Hollywood, qui lui sont pourtant totalement étrangères. En trente six heures d’une déambulation sans consistance narrative, il esquisse le parcours d’un jeune velléitaire vers l’impératif du choix et la prise de conscience, capte l’esprit d’une époque contestataire usée par l’enlisement vietnamien, et dépeint Los Angemagnifiqueles d’un œil d’esthète, avec ses pylônes pétroliers pompant le pétrole dans un ronron permanent, ses rues bordées de palmiers, de façades luxueuses et de boutiques à néons. Fausse suite un peu amère de Lola, cette variation sur la peur de vivre ou d’aimer conjugue le raffinement chromatique à la désillusion d’un propos gagné par la mélancolie. Belle réussite. 5/6
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Devient d'un coup mon Demy préféré alors que je n'en attendais rien. Pas grand chose à rajouter si ce n'est que le film m'a profondément touché (la dernière image de Gary Lockwood en pleurs), que c'est un véritable régal pour l’œil et pour l'oreille, que le trio Anouk Aimée, Gary Lockwood et Alexandra Hay est formidable, que les décors sont magnifiques et que l'on a jamais filmé aussi amoureusement le visage d'Anouk Aimée ainsi que les rues de Los Angeles. Très gros coup de cœur.

A signaler que la copie diffusée actuellement sur OCS est somptueuse.
La période 60's de Demy est quand même assez éblouissante et ce Model Shop n'est pas une exception! :)
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par pierrick »

Ce n'est pas du cinéma mais France 3 diffuse dimanche 10 décembre tard la captation des Parapluies de Cherbourg en comédie musicale au Chatelet
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Jeremy Fox
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Jeremy Fox »

Boubakar a écrit :Une chambre en ville (1982)

On peut dire qu'une bonne partie de ses films l'a, en quelque sorte, préparé à faire ce film, tant on y retrouve plusieurs des thèmes chers à Demy.
Sauf qu'ici, c'est magnifique, une sorte de fusion entre le théâtre (le jeu volontairement outré des acteurs, des décors fortement colorés, une construction en 3 actes...) et l'opéra (grandiloquence et montée en puissance de la musique, figurants regroupés comme un orchestre...), où l'on ressent une réelle volonté de faire un grand film, sans que ça paraisse prétentieux.
Bien qu'aucun acteur ne chante lui-même (à deux personnes près, dont Danielle Darrieux, sublime), on ressent une réelle émotion dans la montée en drame du récit, et le fait que toutes les paroles soient chantées n'est pas du tout un handicap, au contraire, on s'y fait très vite.
Vite est d'ailleurs un adjectif qui sied aussi au film, tant les évènements autour de François et Edith s'enchaînent à toute allure, au point de flirter avec l'invraisemblance.

Tous les acteurs sont formidables, y compris Ricard Berry, qui sait se faire montre d'une vraie force dans son jeu,
Spoiler (cliquez pour afficher)
quand il quitte Violette
, il est bouleversant. Et, malgré cet aspect parfois théâtral dans la mise en scène, c'est terriblement filmé, et Demy n'oublie pas le conflit social qui rôde autour du film pour lui donner un tournant tragique.

En bref, je trouve ça sublime, d'une ambition rare dans le cinéma français, et ça marche ! :)

J'avoue avoir marché à fond moi aussi ; je ne l'avais jamais vu, j'avais un peu peur mais ça fonctionne parfaitement bien même si je ne m'attendais pas du tout à ce style. Mon Demy préféré reste néanmoins Model Shop.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par hansolo »

Il est né il y a 88 ans.
Hommage à Demy via un Google Doodle ce jour (visible uniquement en France métropolitaine)
https://www.google.com/doodles/jacques- ... h-birthday

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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :
Thaddeus a écrit :
Model shop
Qui l’eût cru ? : pour son seul film américain, Demy parvient à inscrire ses motifs au sein des problématiques du Nouvel Hollywood, qui lui sont pourtant totalement étrangères. En trente six heures d’une déambulation sans consistance narrative, il esquisse le parcours d’un jeune velléitaire vers l’impératif du choix et la prise de conscience, capte l’esprit d’une époque contestataire usée par l’enlisement vietnamien, et dépeint Los Angemagnifiqueles d’un œil d’esthète, avec ses pylônes pétroliers pompant le pétrole dans un ronron permanent, ses rues bordées de palmiers, de façades luxueuses et de boutiques à néons. Fausse suite un peu amère de Lola, cette variation sur la peur de vivre ou d’aimer conjugue le raffinement chromatique à la désillusion d’un propos gagné par la mélancolie. Belle réussite. 5/6
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Revu ce soir, toujours sur OCS où il est rediffusé en ce moment. Profitez en, c'est une petite merveille.
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Sybille
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Sybille »

Model shop m'avait beaucoup plu alors que je n'en attendais pas grand chose non plus (je crois que j'avais lu des avis mitigés).
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Re: Jacques Demy (1931-1990)

Message par Jeremy Fox »

En tout cas je vois très bien dans Model Shop ce qui a inspiré Tarantino pour son dernier opus : que ce soit le décor de l'endroit où vit Brad Pitt dans sa roulotte ou les quartiers chics où habite Di Caprio, mais aussi les errances en voiture dans Los Angeles. D'ailleurs je cherchais le sublime morceau de Schumann que Gary Lockwood écoutait (entre autres) à ses moments là ; c'est le 12ème Kind im Einschlummern (Scène d'enfants) pour ceux que ça intéresserait.





Vivement un Bluray de cette merveille !
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