Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Thaddeus
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Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Message par Thaddeus »

Alligator a écrit :Opening Night (John Cassavetes, 1977) :
7.5/10
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Déconcertant. Vu en vo sans sous-titres français, j'ai passé le plus clair de mon temps à lire de l'anglais. Et j'ai eu le sentiment de ne pas tout comprendre. De naviguer en eaux troubles. Entre cauchemar ou réalité. De nager entre les relations floues et les amours hésitantes de Myrtle. En plein désarroi, ce personnage erre et pas étonnant que je suive son chemin. C'est presque une invitation à la dérive, une main tendu et serré, celle de Myrtle, qui nous pousse dans les retranchements de la narration, vers des recoins assombris, ambigus que la mise en scène agitée, naturelle, angoissée, accolée à l'histoire, et donc parfaitement en adéquation avec son sujet accompagne avec brillance.
C'est mon premier Cassavetes. Et il m'a laissé d'abord sans voix. Difficile de mettre des mots sur ce que j'avais cru ne pas comprendre. Tout aussi dur est d'en mettre sur un ressenti partagé entre désorientation, incompréhension et admiration. Incompréhension quant à cette souffrance du mal vieillir que je n'ai pas encore appréhendée et qui me reste étrangère, étrange, éloignée, difficile à cerner. Admiration pour le jeu des comédiens/acteurs, la malicieuse et pertinente association entre la scène du théâtre et la "vraie" vie des personnages, entre la réalité et le rêve cauchemar.
J'ai bien senti que le film avait de la puissance sous le capot, que je ne l'ai qu'approximativement apprécié et qu'il me faudra le revoir, plus tard, plus âgé, pour le siroter à sa juste valeur.
Joe Wilson a écrit :Opening night (Cassavetes)

Un film assez immense sur l'art, qui se fond dans la vie, sur le temps qui passe, sur la vieillesse, sur la souffrance.
Opening night développe une densité exceptionnelle de thèmes, avec une aisance confondante. Car on a toujours l'impression d'un flot continu de gestes et de paroles, tout coule de source. Et Cassavetes dévoile une énergie, une euphorie assez admirables. Si le film est rude, brûlant, éprouvant parfois, il reste toujours l'impression d'une force, d'une légereté vertigineuse, les personnages, malgré leurs failles, étant toujours portés par leurs passions, leur tendresse, leur affection.
Gena Rowlands est évidemment éblouissante. Le drame inaugural est un symbole, un catalyseur d'une réflexion, d'une angoisse décisives. Son cheminement poignant bouleverse, il offre une nudité magistrale, une fragilité de tous les instants. Ce trouble est d'abord brutal et ingérable, mais c'est cette crise, au bout du tunnel, va lui offrir une apothéose libératrice.
Son jeu est d'un naturel déconcertant et foudroyant. Il magnifie une confusion entre cinéma, théâtre, et vie quotidienne...son regard est si proche, son attitude si touchante, que toujours on est saisi, incapable de prendre de la distance. Cassavetes célèbre l'instant, la fierté d'être submergé par son émotion, et c'est le triomphe d'une vision passionnée de l'existence.
Opening night reflète aussi la nécessité pour Cassavetes de travailler autour d'un groupe resserré et soudé. Si bien que souvent, on ne sait plus très bien si la troupe joue, répète...la spontanéité et fulgurante. Le dernier face à face Cassavetes/Rowlands, prodigieux, hilarant, et saisissant, est particulièrement caractéristique de cet état d'esprit. La simplicité des retrouvailles du final scellent définitivement une complicité généreuse. Indispensable.
Cassavetes pose toujours la question des relations humaines...en se mettant en danger, l'équilibre du film ne tenant qu'à un fil, il sublime la vérité des liens, la puissance quotidienne de nos sentiments. Dans un tourbillon qui se renouvelle sans cesse.
Frances a écrit :OPENING NIGHT (1977) de John Cassavetes avec Gena Rowland, Ben Gazzara, Joan Blondell, Paul Stewart.

Il fait nuit, il pleut à verse, Myrtle Gordon (Gena Rowland) quitte le théâtre et affronte une foule d’admirateurs pressée là, en quête d’autographe. Parmi eux une jeune femme, la suit jusqu’à sa voiture, avant de se faire renverser. Le drame va bouleverser l’actrice.
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Opening night est de ces films qui vous marquent durablement. La charge émotionnelle est si forte, si vive que l’on en sort un peu abasourdi ; qu’un laps de temps est nécessaire pour émerger et revenir à la réalité. Cassavetes explore la résonnance entre théâtre et cinéma, sonde la perméabilité entre réalité et au-delà, visite le thème du double, observe la mouvance des sentiments. Myrtle porte la somme des peurs et des angoisses d’une femme de son âge, d’une actrice de sa condition.

La beauté et le succès sont encore au rendez-vous, mais ils sont susceptibles de disparaitre - parce qu’on n’arrête pas le temps et qu’elle ne sent pas la pièce qu’elle répète –. La mort violente de son admiratrice (réelle ou fantasmée ?) est l’onde de choc qui fait remonter à la surface les démons que Myrtle porte probablement en elle depuis quelque temps déjà : la peur de vieillir, le manque d’amour, la solitude, les frustrations professionnelles, son aptitude à jouer, etc. Autant d’interrogations, de constats amers qui la font tituber dans les vapeurs d’alcool.

Gena Rowland merveilleuse, sublime dans chaque plan incarne la fragilité (et la force) de Myrtle avec une vérité incroyable. Un film exceptionnel et totalement bouleversant.
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Thaddeus
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Re: Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Message par Thaddeus »

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Anatomie d’une actrice


Parce qu’il est gouverné par des forces aisément reconnaissables, on pourrait penser avoir trop identifié le cinéma de John Cassavetes, savoir le résumer à quelques-unes de ses apparences : humanité et alcool, séquence et improvisation. On pourrait le trouver très américain dans ses thèmes et très européen dans sa manière indépendante, presque expérimentale. Voilà pourquoi Opening Night, qui dessine à la fois un mouvement de concentration et de fuite, est un opus si important dans sa filmographie. Il offre de réajuster les convictions largement voulues par l’artiste lui-même aux idées de travail et de volonté, d'un texte soumis à un traitement tout physique. On y trouve ce quelque chose de Tennessee Williams qu'on connaît par d'autres cinéastes. Sa non-familiarité au regard du reste de son œuvre vient de ce qu'il y est question de théâtre. Le sujet n'est pourtant pas étonnant chez lui dont deux films, Faces et Une Femme sous Influence, sont adaptés de pièces de théâtre, et qui avait fondé un workshop d'abord destiné aux semi-professionnels puis ouvert à des amateurs. Auparavant, il avait été étudiant à l'American Academy of Dramatic Arts à New York. Outre ces faits biographiques, le théâtre apparaît comme une des formes-sources de son expression, présente dans la construction narrative, le travail des acteurs ou la représentation de l'espace. Reste que c'est une toute autre démarche que de faire d'une pièce, d'une actrice, le sujet et le centre d'un film.


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Aucune ambigüité n’est possible : il est question dans Opening Night d’une comédienne expérimentée, déjà célèbre, et de la façon dont elle mène sa carrière. Elle s’appelle Myrtle Gordon et elle est interprétée, bien sûr, par Gena Rowlands. Elle a l’allure royale d’une star marchant sur un tapis rouge qu’on déroule à mesure qu’elle avance. Mais elle est prisonnière. Le temps des incertitudes est venu pour elle avec la fin de la jeunesse. Lorsque la scène est entrée dans sa vie, elle était une jeune fille optimiste, enthousiaste et sensible. Ses émotions étaient vives, spontanées, sincères. Elle aurait pu toujours se dépenser à vivre ainsi : belle, aimée, bénie par les dieux de son art. Or la vie en a décidé autrement. Comme souvent, c'est l'image de la mort qui donne naissance aux grandes nécessités intérieures — ce que l'on appelle le destin. Cette mort, d'autant plus révoltante qu'elle frappe aveuglément une victime innocente (une admiratrice prénommée Nancy Stein), provoquera chez elle une profonde remise en question. Myrtle semble ne pas vouloir mais souhaite tout de même jouer dans la pièce de Sarah Goode : The Second Woman, dont on ne connaît pas l'argument exact. Son titre même semble peu correspondre au personnage principal, Virginia, qui fut la première épouse d'un homme avec lequel on la voit d'abord retourner, et qui est aussi la compagne du personnage interprété par Maurice Aarons (Cassavetes). Il peut ainsi désigner chaque autre femme avec qui Myrtle Gordon a des relations (Nancy, Sarah), celle qu'elle a été autrefois, la femme mûre qu'elle a peur de devenir, ou bien celle qui travaille le rôle en elle. Car tout est du théâtre ici, mais du théâtre mis en pièces, ce qui différencie profondément le film de ceux avant lui qui traitaient de la représentation dramatique, à commencer par Ève de Mankiewicz, car ils séparent la scène et le cinéma tout en les liant dans un jeu de miroirs, sans que soit rompue l'opposition conventionnelle réalité/fiction.

Dans Opening Night, c'est autre chose. Lors de la séquence de répétition par exemple, quand Myrtle n’arrive pas à recevoir la gifle de l’acteur qui joue son mari, on a d’abord droit au jeu de la comédienne et aux réactions du public. Mais soudain elle s’écroule, craque, et la caméra passe de l’autre côté, franchit comme le personnage une limite dangereuse, transgresse une frontière interdite au point de mettre en jeu la vie même de l’actrice et celle du film. On pourrait croire que Myrtle confond peu à peu la réalité avec le rôle qu'elle interprète parce que tout ce qu'elle dit hors-scène, et de plus en plus au fur et à mesure qu'avance le récit, peut être rapporté à la pièce. Sur les planches, elle s’adresse parfois aux machinos. Dans la vie, elle joue la comédie. Toutefois ce motif de confusion ne rend pas compte de l'énergie particulière qui la fait batailler contre une difficulté qu'elle semble être la seule à percevoir. La pièce répétée est l'enjeu d'un pouvoir où s'affrontent trois acteurs essentiels : l'auteur, le metteur en scène et la comédienne. L'autorité du texte est vivement disputée : contrairement à la demande de Sarah, Myrtle ne le récitera pas. Elle le changera même, car pour elle la conquête de l'identité s'accompagne de celle de la liberté. Ce traitement se double d'un travail sur le théâtre qui le démonte et le recompose autrement, rompant ce qui pourrait correspondre à une unité de lieu. Puisqu'il y a une actrice, la scène est partout : les loges, la sortie de service, l'entrée sous les affiches, y compris les escaliers de son hôtel, une sorte de palace vétuste, baroque, et l’immense appartement qu’elle y habite. Quand elle quitte l’univers réel de son vestiaire pour se rendre sur l’estrade, Myrtle pénètre une sorte de sas sous-exposé qui s’achève lorsqu’elle se retrouve projetée directement face aux spectateurs. Dans cet espace-temps entre la vie et la scène règne un silence imparfait où se mêlent les échos lointains de ces deux mondes. Poussant très loin le principe de la mise en abyme, Cassavetes filme le plateau de tous les côtés, selon de multiples points de vue et en insérant souvent le public dans les amorces, à moins qu'il n'utilise le champ contre-champ entre la scène et la salle, ou la coulisse et la scène... Aucun décor n'est fermé, les autres sont toujours présents dans le cadre, et sont ainsi développés les liens complexes d’interaction physique, sonore et visuelle, entre l'actrice et son auditoire. La solitude de Myrtle est à cet égard différente d'un état subi, c'est une façon de se retrancher, à l’image de ces grandes lunettes noires qui cachent son visage et attirent aussitôt le regard.


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À quoi mène la primauté accordée à cette présence et à ces déplacements au sein d’un espace d’illusion ? Il ne faudrait pas s'imaginer que Virginia "apparaît" à la fin de la représentation, ou une actrice à la fin du film qui n'aurait pas été là auparavant. La seconde femme n'existe pas, mais seulement les multiples apparences de Myrtle. Dans sa dimension la plus théorique, Opening Night montre sans le dire que seul importe à un acteur les rôles successifs qu'il interprète en réponse à ce qu'on lui demande. À ce titre, sans qu'il contienne de message explicite, la psychanalyse y fonctionne comme structure, synchrone avec l'univers théâtral et les années 70. On a tôt fait de comprendre qu'il y a trois Myrtle, chacune dédoublée en son image présente et perdue, ou à venir. La cascade de très gros plans qui segmentent son visage dans la loge livre les fragments de son moi éclaté en un moment de silence total, étrangement lyrique. Dans cet état second, tout redevient possible, comme de voir resurgir la silhouette de la jeune morte, qui pourrait être un succube, proche du dibbouk de la légende yiddish, mais plus probablement la représentation de son daimon. De paroxysme en paroxysme, elle en vient à se frapper la tête contre une porte pour se défigurer. Puis à tuer son double fantasmatique en une crise de démence schizophrénique, un accès de violence inouï. L'alcool lui permet aussi d'aller plus en avant d'elle-même en faisant éclater toutes ses inhibitions, jusqu'aux moments d'épuisement extrême. Le sommeil dans lequel le succès avait plongé Myrtle toutes ces années s'est soudainement dissipé ; l'insomnie s'empare d'elle, manifestant une tension douloureuse orientée vers un but incertain, aux contours encore flous. Elle doit retrouver la sincérité d'antan enfouie sous les discours impersonnels et uniformes, elle doit faire renaître la spontanéité des émotions et de la parole que les masques des rôles ont étouffée au fil du temps. Inutile de préciser que dans ce jeu de la vérité, cette marche vers l’aube, ce vertigineux parcours initiatique, Gena Rowlands est absolument extraordinaire.

Opening Night montre donc le travail d'une actrice américaine comme une trajectoire à la dynamique très extérieure. L'état d’ébriété n'est pas qu'une fuite de Myrtle, c'est aussi son plus beau rôle, comme le lui dit un des accessoiristes. Une manière superlative d'être comédienne, sa méthode à elle pour monter sur scène. Lorsque, ivre morte, elle titube, tombe et qu’autour d’elle on se presse pour la relever, Victor, le metteur en scène, repousse ceux qui veulent l’aider. Geste magnifique : il veut la forcer à vaincre par elle-même, à aller jusqu’au bout de sa solitude. "You can make it", n’aura-t-il cessé de lui répéter. Alors, pendant les quarante minutes que dure cette opening night en forme d'apothéose, Myrtle gagne. D’abord chancelante, hésitante, elle prend confiance, elle se redresse peu à peu de l'effondrement initial. Spectacle admirable que ce corps-à-corps farouche d'une comédienne en plein brouillard éthylique avec un rôle injouable. Course de fond qui ne relève plus de la conscience professionnelle mais de l'instinct de survie, de la délivrance intérieure. Elle improvise, son partenaire la suit. Elle va finalement jusqu’à s'amuser sur scène avec lui, jusqu'à ce jeu qui semble cabotin, ces mimiques enfantines, cette manière de trouver les spectateurs et de les faire rire. Lorsqu’elle donne un clin d'œil au public, le geste provoque quelque chose, tant du côté de l’assemblée que de celui de l'actrice. Car c'est de la complicité qu'il suscite que naît le succès de l'improvisation. La caméra traque le moment où s'accomplit le passage de la contrainte du texte à la liberté de parole. La répétition, figure essentielle de l’œuvre, permet de saisir les variations imperceptibles, les multiples transformations qui surviennent dans le déroulement de la pièce ainsi que dans la vie de Myrtle. Enfin, celle-ci apprivoise le temps. Mais le temps enfui n'est jamais retrouvé. L'identité n'est pas à chercher dans un mouvement de rétention du passé, de crispation sur des formes figées ; elle est toujours à conquérir dans un avenir ouvert. Opening Night est un très grand film car il crée ce temps propre au cinéma et confirme que le septième art aspire bien à substituer à la société des hommes un monde accordé en tout point à leurs désirs.


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Re: Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Message par Flol »

Je suis le seul à trouver que Céline Sallette a des airs de Gena Rowlands ?
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Re: Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Message par Amarcord »

Ratatouille a écrit :Je suis le seul à trouver que Céline Sallette a des airs de Gena Rowlands ?
Elles ont toutes deux un je-ne-sais-quoi de tragique dans le regard, c'est vrai. Sallette a plus de dureté, cela dit, là où Rowlands n'est que fragilité, fêlure...
Visiblement, Sallette a aussi quelque chose de Simone Signoret...
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Re: Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Message par AtCloseRange »

Ratatouille a écrit :Je suis le seul à trouver que Céline Sallette a des airs de Gena Rowlands ?
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C'est pas faux sur cette photo mais il faut bien choisir les photos avec elle...
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Re: Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Message par Bogus »

Premier Cassavetes que je vois.
On ne sait plus où se trouve la limite entre réalité et fiction, tant dans l'histoire qu'on nous raconte que le film en lui-même, où est la part d'écrit, où est l'impro... l'ensemble, expérimental, est constamment sur le fil du rasoir à l'image du personnage de Myrtle, interprété de manière époustouflante par Gena Rowlands qui déborde d'émotion brute.
Je ne crois pas avoir tout saisi mais j'en suis sorti euphorique avec ces 15-20 dernières minutes totalement géniales.
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Re: Opening Night (John Cassavetes - 1977)

Message par Thaddeus »

Premier Cassavetes que je vois.
Je t'envie pour l'immense bonheur qui t'attend à la découverte des autres.

Quant à ce vertigineux Opening Night, c'est un film qui met la misère à tous ceux, innombrables, traitant de la confusion entre le réel de l'actrice et l'imaginaire de son rôle, des jeux de bascule et de miroir de l'un à l'autre, de l'expérience constitué par l'investissement d'une comédienne et son identification à un personnage (qu'il soit de scène ou d'écran). Je pense aussi que c'est le plus grand film sur le théâtre jamais réalisé (oui, je le préfère même à Eve de Mankiewicz).
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