Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Alexandre Angel
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Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit :J'avoue être un peu surpris par les très bonnes notes pour le dernier Soderbergh. C'est sympatoche mais il a quand même fait bien mieux dans le genre (Ocean's Eleven obviously), non ?
Pas encore vu mais en même temps, Ocean's Eleven et ses suites sont clairement ce qui m'a le moins intéressé de toute la filmo d'un réalisateur que j'ai vraiment à la bonne.

A part ça je découvre que La Fiancée du pirate était interdit aux moins de 18 ans.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Ben Castellano
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Message par Ben Castellano »

Top 3 découvertes octobre

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Génération 45 (Jürgen Böttcher) 8/10

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Corps et âme (Ildikó Enyedi) 7/10
Eu la flemme d'en parler et pourtant le film est beau et m'a beaucoup touché, même s'il est casse-gueule... c'est vraiment sur la corde raide et pas facile de trouver les mots. On peut lui reprocher pas mal de choses caricaturales et quelques procédés, et en même temps il touche très juste sur le plan émotionnel, dans son rapport à l'animalité et à l'incarnation. J'ai été emporté par les deux interpètes également.

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Detroit (Kathryn Bigelow) 7/10
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Jack Carter
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Message par Jack Carter »

Festival Lumiere oblige, le nombre de visionnages a explosé ce mois çi : 54 films vus.
Pour le 2eme mois consecutif, c'est un film sorti en salles cette année qui emporte le morceau : le suffocant Detroit de Kathryn Bigelow.
Derriere, quatre films coup de coeurs du Festival Lumiere : une fantaisie jubilatoire signée Duvivier, un muet trepidant, une tres belle oeuvre libanaise sur l'exil et l'attachement à la terre, et un film d'animation inventif et original inspiré de l'histoire de la comtesse Bathory (dont Julie Delpy a egalement tiré un film).
Pour clore ce top 6 que je souhaitais mettre en avant, une oeuvre du Free Cinema anglais signée Tony Richardson, avec un Richard Burton genial.

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Detroit (Kathryn Bigelow)

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La Fete à Henriette (Julien Duvivier)

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Le Masque de fer (Allan Dwan)

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Vers l'inconnu ? (Georges Nasser)

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La Dame sanglante (Viktor Kubal)

6.
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Les Corps sauvages (Tony Richardson)
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Alexandre Angel
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Message par Alexandre Angel »

Jack Carter a écrit :Festival Lumiere oblige, le nombre de visionnages a explosé ce mois çi : 54 films vus.
En toute modestie belfortaine, ça va être mon tour fin novembre 8) (si ça branche quelqu'un : MP story)
Ben Castellano a écrit :Corps et âme (Ildikó Enyedi) 7/10
Eu la flemme d'en parler et pourtant le film est beau et m'a beaucoup touché, même s'il est casse-gueule... c'est vraiment sur la corde raide et pas facile de trouver les mots. On peut lui reprocher pas mal de choses caricaturales et quelques procédés, et en même temps il touche très juste sur le plan émotionnel, dans son rapport à l'animalité et à l'incarnation. J'ai été emporté par les deux interpètes également.
Le nom d'Ildiko Enyedi est associé pour moi à un vieux (1990) et joli souvenir : Mon XXème siècle.
Jamais rien vu d'autre depuis.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Message par Ben Castellano »

Alexandre Angel a écrit :
Ben Castellano a écrit :Corps et âme (Ildikó Enyedi) 7/10
Eu la flemme d'en parler et pourtant le film est beau et m'a beaucoup touché, même s'il est casse-gueule... c'est vraiment sur la corde raide et pas facile de trouver les mots. On peut lui reprocher pas mal de choses caricaturales et quelques procédés, et en même temps il touche très juste sur le plan émotionnel, dans son rapport à l'animalité et à l'incarnation. J'ai été emporté par les deux interpètes également.
Le nom d'Ildiko Enyedi est associé pour moi à un vieux (1990) et joli souvenir : Mon XXème siècle.
Jamais rien vu d'autre depuis.
En même temps je ne crois pas que ses autres films aient été distribués en France, sans l'Ours d'Or pour son dernier il ne serait peut-être pas sorti non plus (je trouve que Le Pacte ne le met pas beaucoup en avant, j'espère qu'il ne passera pas trop vite à la trappe en salle).
Je vois que Mon XXème siècle ressortira en salles en mars, si j'ai une chance de le voir comme ça je vais attendre pour le découvrir (Malavida a sorti un DVD l'an dernier)
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Alexandre Angel
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Message par Alexandre Angel »

Ben Castellano a écrit :En même temps je ne crois pas que ses autres films aient été distribués en France
Simon le Mage, en 2000. Mais, de toute façon, la filmo (je viens de le constater) est minuscule :shock: .
Corps et âme est passé par chez moi il y a une semaine : tu me fais regretter de l'avoir loupé.
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cinephage
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Message par cinephage »

Un petit bilan de mon mois d'octobre, dominé par le cinéma de genre et les sorties en salle :

1 Long Week-end, de Colin Eggleston (1979)
Un film fantastique australien de premier plan, entre film d'exploitation et panthéisme façon Peter Weir. Très intéressant et angoissant, je le recommande fortement.

2 The Battleship Island, de Ryoo Seung-wan (2017)
Avec ce film, le cinéaste passe un niveau et délivre avec maitrise une fresque épique à grand spectacle comme on n'en voit pas souvent. Les personnages sont nombreux, les intrigues fluides et pas trop caricaturales, les niveaux de lecture sont multiples, et le récit est grandiose. Gros coup de coeur.

3 Le sens de la fête, d'Olivier Nakache et Eric Toledano (2017)
J'adore rire en salle au coté d'un public conquis. Ce fut ici le cas, avec un humour très construit, une écriture comique d'une belle précision et des personnages aussi attachants que ridicules par moment. Sans doute une des meilleures comédies que j'ai vu depuis un bon moment.

4. Shura, de Toshio Tsukamoto (1971)
Ultra-stylisé, ce superbe film de complots et de meurtres, inspiré par le théâtre No et la photographie, offre un incroyable spectacle visuel, et déroule un impitoyable récit dramatique. Délicieux !

5. Schalcken the Painter, de Leslie Megahey (1979)
Film fantastique minimaliste en forme d'hommage aux maîtres flamands. Visuellement, on est émerveillé, les références sont innombrables, et le récit se déroule au rythme d'une histoire contée avec talent, un soir, au coin du feu. Incontournable pour les amateurs de fantômes ou de peinture.

6. Detroit, de Kathryn Bigelow (2017)
Ce récit d'une nuit d'enfer relève autant de la dénonciation sociale que du tour de force. On pense parfois à la séquence du bar de Near Dark, vu du coté des victimes. Le casting est impeccablement dirigé, le récit d'une précision redoutable, seule la dernière partie judiciaire témoigne d'une mise en scène plus hésitante. Mais le talent de Bigelow ne fait pas ici l'ombre d'un doute, il est manifeste.

7. Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve (2017)
Cette très belle suite, hantée par le thème du double et de la filiation, du virtuel et du réel, offre quelques séquences d'anthologie et permet à Deakins de déployer son immense maîtrise. Un grand plaisir cinéphile.

8. Le passager, d'Abbas Kiarostami (1974)
Un très joli récit, dans lequel un jeune garçon sans argent décide de fuguer à Téheran voir le match de foot dont il rêve. Mention spéciale à une photographie magnifique, très différente du cinéma de Kiarostami que je connaissais.

9. Lady in white, de Frank Laloggia (1988)
Une histoire fantastique à l'atmosphère spielbergienne (sans que ce dernier y soit pour rien), et un film très réussi que je suis enchanté d'avoir découvert. Dommage qu'il m'aie fallu autant de temps pour ça...

10. The Babysitter, de MacG (2017)
Une comédie horrifique très visuelle et bourrée de références. Netflix permet à McG de sortir de son hyper-esthétisation, tout en préservant le coté gourmand de sa mise en scène. Il en résulte ce film drole et ébouriffant.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Joshua Baskin
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Message par Joshua Baskin »

Encore un mois s'écoule avec pas moins de 34 films (total de 340 films vus depuis le début de l'année - flippant -) et pas mal de très belles choses avec un film du mois qui pourrait finir film de l'année. Dans l'ordre, ça donne ça :

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LA LA LAND - Damien Chazelle

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Hell in the Pacific - John Boorman

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La fiancée du pirate - Nelly Kaplan

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A monster calls - J.A. Bayona

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War dogs - Todd Philipps
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

31 jours, 31 films ; et mon gagnant intègre même mon top 100. Bref, beaucoup de bonheurs. 8)


Mon quinté :


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Le résumé :

* Le Bonheur : Agnès Varda 1965 : 9/10

* Sing Street : John Carney 2016 : 7.5/10
* Ce qui nous lie : Cedric Klapisch 2017 : 7.5/10
* L'amant d'un jour : Philippe Garrel 2017 : 7.5/10

* Après mai : Olivier Assayas 2012 : 7/10
* Le Toboggan de la mort (Rollercoaster) : James Goldstone 1977 : 7/10
* Animal Kingdom : David Michôd 2010 : 7/10
* La Septième cible : Claude Pinoteau 1984 : 7/10
* Detroit : Kathryn Bigelow 2017 : 7/10
* Absence of Malice : Sidney Pollack 1981 : 7/10

* Un traître idéal (Our Kind Of Traitor) : Susanna White : 6.5/10
* Plein Sud : Luc Béraud 1980 : 6.5/10
* Ceux qui restent : Anne Le Ny 2007 : 6.5/10
* L'année suivante : Isabelle Czajka 2005 : 6.5/10
* The Leftovers saison 2 : 6.5/10
* Le Fouet d'argent (The Silver Whip) : Harmon Jones 1953 : 6.5/10
* Sauvez le Neptune (Gray Lady Down) : David Greene 1978 : 6.5/10

* Le Collier de fer (Showdown) : R.G. Springsteen 1963 : 6/10
* Le Silencieux : Claude Pinoteau 1972 : 6/10
* Beau père : Bertrand Blier 1981 : 6/10
* Nocturnal Animals : Tom Ford 2017 : 6/10
* Alien Covenant : Ridley Scott 2017 : 6/10

* La Dernière corvée (The Last Detail) : Hal Ashby 1973 : 5.5/10

* La Femme flic : Yves Boisset 1980 : 5/10

* Prénom Carmen : Jean-Luc Godard 1983 : 4.5/10

* Les Gardiens de la galaxie 2 (Guardians of the Galaxy 2) : James Gunn 2017: 4/10
* Un amour de jeunesse : Mia Hansen-Løve 2011 : 4/10

* La Valise : Georges Lautner 1973 : 3.5/10
* L'Enfant : Jean-Pierre et Luc Dardenne 2005 : 3.5/10

* La Bible (The Bible) : John Huston 1966 : 2/10

* L'amant double : François Ozon 2017 : 1.5/10

* Voyage of Time : Terrence Malick 2017 : 1/10
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Père Jules
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Message par Père Jules »

Karras a écrit :
Film du mois
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8) Toi aussi t'étais au Reflet Medicis récemment ? :D
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Message par Karras »

Père Jules a écrit : 8) Toi aussi t'étais au Reflet Medicis récemment ? :D
Non, c'est un peu loin de chez moi. :wink:.
Mais je l'ai découvert en DVD (médiathèque), l'ayant repéré dans les sorties de la semaine. Plus qu'un documentaire, presque un album de famille ...
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Message par Karras »

Donc mon top 5 du mois :
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Farrebique : indispensable témoignage sur une vie paysanne pas si lointaine.
Ce qui nous lie : des acteurs en osmose pour une petite cuvée qui vieillit bien.
la planète des singes, suprématie : peut être le blockbuster de l'année pour conclure une trilogie cohérente.
Deux incursions dans le néo-noir : le Driver de Walter Hill, pour l'efficacité de ses scènes d'actions et la moue boudeuse d'Adjani, et une descente aux enfers éprouvante avec le Rush de Lili Fini Zanuck.
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The Boogeyman
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Message par The Boogeyman »

Le tiercé d'Octobre :

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• Logan Lucky (Steven Soderbergh) • 7,5/10
Drôle, plaisant et surprenant dans son rythme. Plutôt que de céder à la facilité de mener le récit à fond la caisse avec effets de réalisation "cool", Soderbergh prend son temps avec bienveillance pour narrer les tribulations de ses personnages pas aussi ploucs et incompétents qu'ils semblent être. Tout le casting est parfait, les répliques et l'humour font mouches.

• Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve) • 7/10
Tout autant fascinant que frustrant. Une atmosphère familière mais complètement chamboulée. 2049 n'a de suite que ses personnages, Villeneuve proposant une "évolution" mélancolique, déstabilisante, encore plus désabusée... via sa durée et sa lenteur (trop) excessives, son atmosphère (trop) désincarnée, son jusqu'au boutiste de ne pas mettre à l'aise... Un tout autre film, une autre vision, 35 ans d'écarts. Je lui souhaite d'évoluer aussi bien que son prédécesseur.

• King of the hill - 1993 (S. Soderbergh) • 7/10
Sympathique fable sur la débrouillardise, le courage et le pouvoir des rêves/mensonges pour lutter contre "une certaine" fatalité.


Grosse déception d'Octobre : Incendies de Denis Villeneuve.
Sur vendu comme un énorme choc au twist fort en émotions, la découverte m'aura fait tout l'effet inverse.
Un twist qui se devine très rapidement, faisant des 2h un long chemin bien inutile, des interprétations peut convaincantes et une écriture qui en fait beaucoup trop dans le "toute la misère du monde s'abat sur nous". Décevant.
" Accélère minouche !" - Michel Poiccard /// “When you have to shoot shoot don't talk” - Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez /// "Alors tu vois où elles nous ont menées tes ondes négatives, tu devrais avoir honte.” - Oddball dit Le Cinglé /// "Wake up !... Time to die" - Leon Kowalski /// "C'est quoi minouche ?" - Patricia Franchini
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Message par Tom Peeping »

J'ai vu en octobre

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*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

A ghost story (David Lowery, 2017) ***
Le fantôme d'un homme tué dans un accident reste dans sa maison, désertée par sa compagne. Malgré deux scènes embarrassantes de longueur et de suffisance (la tarte et le monologue), ce film fantastique intimiste change de point de vue à mi-parcours en glissant du thème du deuil à celui de la fuite temporelle. L'idée simple, universelle et expressive du drap blanc est un coup de génie. Un poème existentiel d'une infinie mélancolie. BR US

Les amants de Caracas / Desde alla (Lorenzo Vigas, 2015) *
Un quinquagénaire taciturne (Alfredo Castro) paie de jeunes hommes de la rue pour se déshabiller devant lui. Une relation de défiance et de respect taiseux s'installe avec l'un d'eux (Luis Silva). Dans le décor de Caracas filmée comme le tiers-monde, ce film au rythme lent et aux dialogues économes diffuse une violence physique et psychologique sourde jusqu'à une fin inattendue qui renverse tout. On s'ennuie quand même un peu. DVD Z2 FR

La noire de... (Ousmane Sembène, 1966) **
A Antibes, une jeune femme sénégalaise embauchée par un couple blanc comme nounou devient leur bonne à tout faire et dépérit. Prix Jean Vigo 1966, ce moyen-métrage (1h) dénonce avec virulence la lutte des races et des classes et l'arrogance post-coloniale. Le budget réduit est compensé par un style cinéma-vérité, lui même contredit par la voix off, le symbolisme et le jeu outrancier de la patronne prédatrice. Un film activiste mais désabusé. BR UK

Ant-Man (Peyton Reed, 2015) 0
Un délinquant (Paul Rudd) est recruté par un inventeur (Michael Douglas) pour être miniaturisé à la taille d'une fourmi et effectuer une mission. D'une idée à potentiel, le scénario adapté d'une histoire Marvel déçoit au fil du film et la mise en scène est une indigestion de caméra virevoltante (les courses des fourmis et les vols des fourmis-ailées) et d'excès de CGI. Du produit industriel qui se consomme mais que pour ma part, j'ai lâché en route. BR DE

Le sixième continent / The land that time forgot (Kevin Connor, 1974) 0
En 1916, un sous-marin découvre une île perdue restée dans la Préhistoire. Après une première demi-heure à bord du submersible, on rencontre enfin, comme les personnages, les dinosaures et les Néandertaliens. Si les effets spéciaux désuets ont encore du charme, le scénario et la réalisation ineptes n'exploitent rien à part la bagarre. Cette adaptation d'Edgar Rice Burroughs avait marqué mon enfance. J'ai piqué du nez en la revoyant, hélas. BR US

Alien : Covenant (Ridley Scott, 2017) **
L'équipage du vaisseau Covenant découvre une planète potentiellement vivable et part l'explorer, pour son malheur. Après la métaphysique de "Prometheus" (2012), ce sixième titre de la série revient - en moins bon - à l'action bourrine, mais divertissante, de "Aliens" (1986). Le scénario dynamique n'a pas peur des incohérences mais le spectacle est là et les bébés aliens sont croquignolets. Une bonne série B à gros budget. BR DE

Pasqualino / Pasqualino Settebellezze / Seven beauties (Lina Wertmüller, 1975) ***
Pendant la guerre à Naples, un maquereau bravache (Giancarlo Giannini, magnétique) qui protège l'honneur de ses sept soeurs commet un meurtre et se retrouve au tribunal, à l'asile et dans un camp de concentration. Les stratégies de survie de cet antihéros contradictoire et la question de ce qu'on serait prêt à faire pour sauver sa peau occupent ce film inclassable, comédie italienne et tragédie noire pleine d'images indélébiles. Une fable radicale. BR US

Le corbeau (Henri-Georges Clouzot, 1943) ***
Une pluie de lettres anonymes bien informées déstabilise une petite ville française. Produit sous l'Occupation par Continental Films, ce chef-d'oeuvre subversif dresse le portrait collectif d'une communauté close et le portrait individuel de ses membres, pétris de frustrations et de jalousies. La mise en scène accumule les séquences d'anthologie, de l'école au cimetière et Pierre Fresnay mène un casting éblouissant où chacun donne le meilleur. BR FR

Get out (Jordan Peele, 2017) ***
Un jeune homme noir (Daniel Kaluuya, une révélation) qui accompagne en weekend sa petite amie blanche chez les parents de celle-ci s'inquiète de leur comportement bizarre à son égard. En glissant de la romcom au thriller puis au fantastique horrifique sur un scénario et une mise en scène magistraux, un film popcorn malin comme tout qui se révèle un brûlot politique sur le racisme de peau formidablement rageur et dérangeant. BR DE

L'île du Dr Moreau / The island of Dr. Moreau (Don Taylor, 1977) 0
Un naufragé échoue sur une île où un scientifique illuminé mute des animaux en humains (les prothèses des humanimaux sont plutôt bonnes). Le génial roman d'H.G. Wells est adapté platement dans ce film avec Michael York et Burt Lancaster où le scénario se traîne trop sage et où la mise en scène ne décolle que dans la séquence finale de la révolte. Cette version n'arrive pas à la cheville de l'inoubliable de 1932 ni même de celle de 1996. BR UK

Borom sarret (Ousmane Sembène, 1963) ***
A Dakar, un pauvre taxi-charrette (le "bonhomme charrette" du titre) prend en charge quelques passagers successifs. Ce court-métrage sénégalais de 20' est le film fondateur du cinéma africain, par son premier réalisateur. Derrière l'intérêt historique, la fluidité de la mise en scène, la luminosité de la photo et la voix off construisent une oeuvre à la poésie simple contredite par le propos féroce sur les multiples degrés de l'exploitation et de la misère. BR UK

Space station 76 (Jack Plotnick, 2014) **
L'équipage d'une station spatiale, accro au Valium, est secoué de conflits personnels et collectifs. L'idée d'utiliser le look 70's (tout le design rappelle Cosmos 1999, Karting et Roche Bobois de la grande époque) apporte une amusante étrangeté à ce film dont l'humour le cède peu à peu à une fable mélancolique sur la solitude et la détresse affective. Patrick Wilson, Liv Tyler et Matt Bomer sont parfaits. Un exercice de style mais pas que. DVD Z2 DE

Macbeth (Justin Kurzel, 2015) *
Poussé par sa Lady (Marion Cotillard), le général Macbeth (Michael Fassbender) assassine ceux qui sont sur son chemin vers la Couronne et sombre dans la folie. Cette adaptation de Shakespeare se concentre sur les visages chuchotants des acteurs baignés des feux orange de l'Enfer. Les Highlands d'Ecosse sont grandioses et l'histoire n'est pas mal mais il y a aussi des boursouflures dans la mise en scène qui touchent au kitsch. BR FR

Alpes / Alpeis (Yorgos Lanthimos, 2011) *
Les membres d'un groupe offrent comme service aux proches de décédés d'en jouer le rôle afin de faciliter le deuil. Sur une idée vraiment intrigante, ce film grec présente une métaphore originale sur le transfert psychanalytique et la vie par procuration dont l'austérité générale et le choix de cadrages serrés sur les personnages m'ont un peu rebuté. Le scénario trouve son accomplissement dans une belle scène finale. Une oeuvre difficile d'accès. DVD Z2 UK

Le septième voyage de Sinbad / The 7th voyage of Sinbad (Nathan Juran, 1958) **
Aller-retour entre l'ile des Cyclopes et Bagdad avec Sinbad pour sauver sa princesse amoureuse miniaturisée par un magicien. Un pur film d'aventures pour enfants, petits et grands, au Technicolor rutilant et dont la naïveté est percée par des éclairs sadiques. Les monstres en stop motion de Ray Harryhausen ont marqué une génération de spectateurs et de réalisateurs : les cyclopes, la femme-serpent, l'oiseau rock, le dragon, le squelette vivant. BR DE

Lust in the dust (Paul Bartel, 1985) *
Au Nouveau-Mexique, plusieurs aventuriers cherchent à mettre la main sur un trésor caché. Un western parodique et camp où l'histoire n'est que prétexte à s'amuser de situations grotesques et d'une galerie de personnages outranciers menés par Divine (en chanteuse pute de saloon), Lainie Kazan et Tab Hunter. On rit souvent mais le rythme s'étiole dans la seconde partie et le film erre sans aller au bout de sa joyeuse subversion. DVD Z1 US

Akenfield (Peter Hall, 1974) **
En 1973 dans un village du Suffolk, le jour de l'enterrement de son grand-père, un jeune homme fait le bilan. L'accompagnement musical par le Corelli Fantasia de Tippett et les allers-retours narratifs et visuels entre présent, Première et Seconde Guerres Mondiales apportent à cette chronique rurale jouée par des non professionnels une puissante mélancolie. Un film sur le passage du temps qui réussit à être à la fois naturaliste et élégiaque. BR UK

Captured (John Krish, 1959) **
En 1950 dans un camp du nord de la Corée, quelques soldats anglais prisonniers des Chinois et des Russes sont soumis à la torture mentale et physique. Un étonnant docudrama (joué par des acteurs, réalisé comme une fiction) de 60' commandé par les services secrets britanniques et destiné exclusivement aux officiers pour les sensibiliser au sort possible de leurs troupes en cas de capture. Un document rare sur un sujet qui l'est tout aussi. BR UK

Leviathan (George P. Cosmatos, 1989) 0
Dans l'Atlantique, l'équipe d'une base minière découvre un organisme mutant qui la décime. Malgré quelques bonnes scènes d'atmosphère sous-marine, ce ertzatz américano-italien qui hybride Aliens, The Thing et Abyss n'a ni leur vision, leur mise en scène, leur casting ou leurs créatures réussies. Si le début suggère une sympathique série B, le reste descend au niveau du Z sans se relever. Un navet avec des moyens reste un navet. BR DE

Une vie de chien / A dog's life (Charles Chaplin, 1918) **
Charlot qui survit de débrouille dans la rue prend sous sa protection un chien errant. Ce court-métrage de 35' déborde d'humanité bien sûr, notamment dans le lien en miroir du clochard et du chien et dans la touchante jeune femme jouée par Edna Purviance. Il offre aussi deux morceaux de bravoure : l'empifrage de gâteaux au comptoir et surtout le jeu de mains illusionniste autour d'un évanoui, l'une des séquences les plus brillantes de tout Chaplin. BR UK

Chevalier (Athina Rachel Tsangari, 2015) *
Sur un yacht en mer Egée, six hommes entre 40 et 70 ans font des petits concours pour trouver celui d'entre eux qui est "globalement le meilleur". Toutes les insécurités masculines (du succès professionnel à la taille de la bite) sont passées en revue dans cette fable corrosive dont la bonne idée de départ est affaiblie par la répétitivité du scénario. Mais il y a des moments bien vus et le fait que ça soit une femme qui s'y soit collée est sympathique. DVD Z2 UK

La meilleure façon de marcher (Claude Miller, 1976) *** Mon film du mois
Dans une colonie de vacances en 1960, deux moniteurs aux personnalités opposées se cherchent et s'affrontent. Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey jouent le jeu de la séduction et de la défiance dans cette subtile étude psychologique d'un rapport de force qui repose sur le stéréotype machiste et l'ambiguïté sexuelle. Tout est en suggestion et en suspens, comme dans les fondus au noir éloquents et la fin inattendue. Et puis, il y a Christine Pascal. BR FR

Vivre libre / Born free (James Hill, 1966) *
Au Kenya, Joy et George Adamson (Virginia McKenna et Bill Travers, très moyens) recueillent une petite lionne qu'ils s'obligent à laisser retourner à l'état sauvage devenue adulte. Les vastes paysages d'Afrique et le lyrisme de la musique de John Barry (qui triompha) sont le meilleur de ce film de bons sentiments et sans aspérité qu'une lecture en transfert de parentalité d'un couple sans enfant sur un animal rend plus intéressant qu'il est. BR UK
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

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Jeremy Fox
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Jeremy Fox »

Tom Peeping a écrit :
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8) Très grand film et mon Miller préféré.
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