Commentaires à propos de votre film du mois
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
J'en ai déjà entendu mais je ne l'ai pas vu. Ça fait parti des films que j'ai très envie de voir.
- Major Tom
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Forcément, il n'a fait aucun film avec le père, en revanche trois avec le fils : le pas mal Un Nommé La Rocca d'après Giovanni (qui le remakera plus tard avec La Scoumoune, toujours avec Belmondo), et le dispensable Tendre voyou).Alexandre Angel a écrit :Précisons peut-être...de Jean Becker, au cas où..Major Tom a écrit :personnellement j'aime énormément les polars français de cette période (les trois premiers Molinaro par exemple, ou Échappement libre de Becker
Ah bah je le cherche depuis ce matin. Je m'intéresse aux premières œuvres de Deray du coup, et celui-là a en effet une très bonne réputation.Alexandre Angel a écrit :Sinon je trouve très intéressant Rififi à Tokyo, du même Deray.
- Jack Carter
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Re: Par un beau matin d'été (Jacques Deray, 1965)
J'avais trouvé ça pas mal (et Belmondo excellent comme souvent dans les années 60)Major Tom a écrit :Je ne connais pas tes goûts en la matière, je pense que Rick Blaine et Kevin95 (s'ils ne le connaissent pas déjà) vont adorer, mais personnellement j'aime énormément les polars français de cette période (les trois premiers Molinaro par exemple, ou Échappement libre de Becker, duquel on pourrait le rapprocher, notamment parce qu'il y a Belmondo). Je trouve l'intrigue originale (je n'en dirai rien), et dès lors que je suis surpris par la fin d'un film parce que je ne l'ai pas vue venir (ou m'attendais à être déçu), ça me plaît automatiquement. En prime l'exotisme de la Côte d'Azur et de l'Andalousie. Je rassure tout de suite sur Belmondo (à cette époque encore génial), même si c'est Belmondo et dès qu'il peut sauter au-dessus d'une rampe d'escalier, au lieu de descendre des marches normalement comme un acteur ordinaire, lui il y va, on est encore très loin du personnage "toc toc badaboum" (heureusement), et c'est juste qu'il est censé être jeune, dynamique, fougueux, et surtout ça fonctionne grave. Tout ce qu'il fait injecte du peps et une énergie de dingue à l'intrigue. Il était vraiment très bon à cette époque, dommage que ça se soit gâté quelques années après...Rockatansky a écrit :
Jamais entendu parler de ce film
Sinon, un autre Deray sixties assez meconnu malgré une distribution tres sympa, c'est Symphonie pour un massacre (avec Rochefort, Vanel, Giovanni, Auclair, Claude Dauphin et Michele Mercier), un serie noire assez jouissive.
Rififi à Tokyo, ça se regarde mais ça s'oublie assez vite en ce qui me concerne
Son polar US, Un homme est mort avec un Trintignant genial (comme souvent dans les 70s ) est excellent.
Dernière modification par Jack Carter le 30 sept. 17, 19:34, modifié 1 fois.
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Par un beau matin d'été (Jacques Deray, 1965)
ça me semble plus crédibleJack Carter a écrit :J'avais trouvé ça pas mal (et Belmondo excellent comme souvent dans les années 60)Major Tom a écrit : Je ne connais pas tes goûts en la matière, je pense que Rick Blaine et Kevin95 (s'ils ne le connaissent pas déjà) vont adorer, mais personnellement j'aime énormément les polars français de cette période (les trois premiers Molinaro par exemple, ou Échappement libre de Becker, duquel on pourrait le rapprocher, notamment parce qu'il y a Belmondo). Je trouve l'intrigue originale (je n'en dirai rien), et dès lors que je suis surpris par la fin d'un film parce que je ne l'ai pas vue venir (ou m'attendais à être déçu), ça me plaît automatiquement. En prime l'exotisme de la Côte d'Azur et de l'Andalousie. Je rassure tout de suite sur Belmondo (à cette époque encore génial), même si c'est Belmondo et dès qu'il peut sauter au-dessus d'une rampe d'escalier, au lieu de descendre des marches normalement comme un acteur ordinaire, lui il y va, on est encore très loin du personnage "toc toc badaboum" (heureusement), et c'est juste qu'il est censé être jeune, dynamique, fougueux, et surtout ça fonctionne grave. Tout ce qu'il fait injecte du peps et une énergie de dingue à l'intrigue. Il était vraiment très bon à cette époque, dommage que ça se soit gâté quelques années après...
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Re: Par un beau matin d'été (Jacques Deray, 1965)
Oui, avec peut-être un seul défaut dans les années 60, ce Tendre voyou que j'évoquais précédemment, où il présentait déjà son personnage "toc toc badaboum" avec vingt ans d'avance... et déjà là, ça peut s'avérer un peu agaçant à la longue.Jack Carter a écrit :J'avais trouvé ça pas mal (et Belmondo excellent comme souvent dans les années 60)
Ah je ne dis pas que c'est un chef-d'œuvre et que ça plairait à tous (et certainement pas à toi ) mais je fais ici partie d'un cercle de personnes (une secte, si tu préfères) qui aiment ou adorent ce genre de films (mon avatar actuel le rappelle d'ailleurs), donc subjectivement, Bébel et Daumier passent avant James Gray qui n'a cependant pas à rougir de sa deuxième place.AtCloseRange a écrit :ça me semble plus crédible
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J'aime bien les polars 60/70's en général
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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Film du mois de Septembre
Dans un recoin de ce monde (Sunao Katabuchi)
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Re: Par un beau matin d'été (Jacques Deray, 1965)
Après, j'ai aussi un côté Demi-Lune qui fait que dès qu'un film est efficacement photographié, tout devient plus beau, et admirez-moi ce scope :
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FILM DE SEPTEMBRE
FAUTE D'AMOUR (Andreï Zviaguintsev, 2017) *****
Le reste du mois, par ordre de préférence :
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INTERPRÉTATION MASCULINE DU MOIS : JEAN DESAILLY Fred Peloux, dit "Chéri" dans Chéri (1950)
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Bienvenue au clubBest a écrit :Film du mois de Septembre
Dans un recoin de ce monde (Sunao Katabuchi)
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Top 5 du mois de septembre avec pas mal de découvertes dans le petit monde du néo-noir.
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Re: Par un beau matin d'été (Jacques Deray, 1965)
Très bon film effectivement, comédie décontractée qui passe le relais rapidement à un polar tordu légèrement parfumé au malsain (typique du réalisateur, voir La Piscine ou On ne meurt que deux fois par exemple).Major Tom a écrit :Je ne connais pas tes goûts en la matière, je pense que Rick Blaine et Kevin95 (s'ils ne le connaissent pas déjà) vont adorer,
Au sujet des premiers Jacques Deray, il serait temps que Pathé sorte leur BR de Symphonie pour un massacre (depuis le temps que Jack Carter fait monter la sauce). Sinon, aucun moyen de mettre la main sur son premier film, Le Gigolo. Très peu d'infos dessus, le film est complétement passé sous les radars.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
J'ai vu en septembre
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
The lost city of Z (James Gray, 2016) *
Dans les années 1910-1920, la quête archéologique dévorante d'un aventurier en Amazonie. Là où Herzog proposait en 1972 son sublime - et captivant - "Aguirre" sur un sujet proche, Gray raconte son histoire d'obsession autocentrée avec une froideur et un rythme qui touchent à la pomposité, aussi irritante que les filtres jaunasses. Il y a de bons acteurs, de belles scènes et des idées mais la sauce ne prend pas et on s'ennuie ferme. BR FR
La féline / Cat people (Jacques Tourneur, 1942) ***
Une jeune femme qui craint de se transformer en panthère épouse un homme auquel elle se refuse. Le premier des quelques formidables films produits par Val Lewton part d'un postulat fantastique pour s'aventurer en psychanalyse autour d'un cas de névrose sexuelle. Simone Simon et Kent Smith forment un couple touchant dans sa détresse et la mise en scène est un modèle d'efficacité dans son utilisation de l'ellipse et de l'obscurité. BR UK
The ghost of Slumber Mountain (Willis O'Brien, 1918) **
Avant "The lost world" (1925) et "King Kong" (1933) sur lesquels il travailla, O'Brien réalisa et joua dans ce court muet de 18' où un type raconte à ses deux jeunes neveux les animaux préhistoriques qu'il a pu voir à travers des jumelles magiques. Une première en son temps, la fusion de dinosaures en stop motion, de personnages réels et de décor de jungle annonce les deux autres chefs-d'œuvre. Une étape importante du cinéma à effets spéciaux. BR US
Pontypool (Bruce McDonald, 2008) 0
Un animateur de radio FM (Stephen McHattie, excellent), sa productrice et leur stagiaire découvrent par les ondes qu'une étrange épidémie de zombies a lieu dehors, où la contamination se fait par la parole (certains mots sont infectés). C'est la bonne idée de ce petit film canadien, confiné dans le local FM. Malheureusement, le choix de presque tout raconter à travers les visages des personnages accrochés au micro fait long feu et la fin déçoit. BR FR
Entertaining Mr Sloane (Douglas Hickox, 1970) **
Une petite pute amorale (Peter McEnery, un peu trop vieux pour le rôle) est recueilli par une nymphomane sur le retour (Beryl Reid, géniale comme toujours) et son frère homosexuel coincé (Harry Andrews), qui ont des vues sur lui. La comédie subversive de Joe Orton est transposée à l'écran sans l'étincelle espérée. Mais les formidables situations, dialogues et acteurs apportent à ce film méconnu un souffle anarchiste étonnament réjouissant. BR UK
Les abysses (Nikos Papatakis, 1963) **
Deux bonnes soeurs (Francine et Colette Bergé, déchaînées) affrontent leur couple d'employeurs. Très librement inspiré de l'affaire des soeurs Papin, ce film qui doit être l'un des plus hystériques jamais produits, choqua en 1963 par son outrance visuelle et verbale et la métaphore qu'on crut lire sur l'Algérie Française. Aujourd'hui, ces outrances, plus celle du jeu des soeurs Bergé, fait plonger le film dans un étrange et burlesque Actionnisme camp. BR FR
Suntan (Argyris Papadimitropoulos, 2016) **
Le médecin remplaçant sur une petite île grecque se lie et commence à faire la fête avec une bande de jeunes touristes hédonistes. Mais lui a 45 ans, est grassouillet et dépressif quand eux ont la petite vingtaine et la beauté insolente. Un film grec dont la luminosité solaire rend encore plus amère la morale, celle de l'imperméabilité des classes d'âges. Si la fin vire un peu trop au thriller, ce conte cruel met mal à l'aise en marquant parfaitement son but. BR UK
Les affameurs / Bend of the river (Anthony Mann, 1952) ***
Le convoyeur d'une caravane de pionniers tente de récupérer les provisions qui leur ont été volées. L'histoire simple comme tout fait s'affronter dans les paysages en Technicolor de l'Oregon deux humanités : l'une probe et altruiste, l'autre traîtresse et vénale. James Stewart porte le film dans un de ses roles icôniques, secondé par Arthur Kennedy, Julia Adams et Rock Hudson. Un noble et magnifique western à la mise en scène admirable. BR DE
Maggie (Henry Hobson, 2015) 0
Un homme ramène chez eux sa fille adolescente (Abigail Breslin) contaminée par un virus qui la mute en zombie. Schwarzenegger est bien dans un rôle à contre-emploi de père dévasté de voir son enfant s'étioler mais le ton uniformément lugubre et désespéré ajouté aux sentiments de détresse ampoulés rendent toute l'entreprise d'un ennui mortel. Un film d'horreur intimiste qui ne marche ni dans un genre ni dans l'autre. BR UK
I am Michael (Justin Kelly, 2015) *
D'après une histoire vraie récente, celle de Michael Glatze (James Franco, décidemment !), un activiste gay trentenaire de San Francisco qui en trouvant Dieu réalise l'erreur de son homosexualité et devient hétéro. De ses doutes torturés à l'incompréhension furieuse de son compagnon et la bienveillance de sa future femme, le film raconte son histoire invertie et peu banale sur un rythme et une réalisation de téléfilm. I am Patrick, quoi. DVD Z2 UK
Le Baron de Crac / Baron Prasil / The fabulous Baron Munchausen (Karel Zeman, 1962) ***
Au 18e siècle, un excentrique Baron, un jeune cosmonaute et une princesse fuient les troupes du Sultan dans un périple extraordinaire. Un film tchèque d'aventures surréalistes qui mêle animation, prises de vues réelles et décors des gravures de Gustave Doré et autres. L'inventivité, l'humour et la poésie des trouvailles visuelles se conjuguent au dynamisme, à la couleur et la musique pour créer un univers unique dans le merveilleux. Un film génial. BR UK
Young adult (Jason Reitman, 2011) **
A 37 ans, une ancienne beauty queen revient dans sa province de shopping malls en espérant se remettre avec son ex boyfriend de lycée, marié et père de famille. Charlize Theron est formidable dans un des personnages les plus malaimable, vicieux et paumé du cinéma récent. La cruauté des situations et de l'humour de cette anti-comédie dressent le constat accablant d'une crise existentielle personnelle et collective. Un film à la tonalité rare. BR DE
Violet (Bas Devos, 2014) 0
Un adolescent est dans le brouillard après avoir assisté au meurtre gratuit d'un de ses amis. Sur un sujet profond mais banal, le deuil, un petit film flamand qui panache esthétisme et film d'art dans un mélange dont le narcissisme et la prétention sautent vite aux yeux. Les plans (fixes ou travelings) sont beaux, c'est vrai, mais d'une durée inutile et insignificante et les effets vidéo et stroboscope sont crispants. Terriblement poseur. BR US
La ruée des Vikings / Gli invasori / Erik the Conqueror (Mario Bava, 1961) **
Deux frères vikings séparés dans leur enfance se retrouvent à se combattre adultes, l'un resté viking, l'autre devenu anglais. Cet ersatz sans scrupule de "Les Vikings" de Richard Fleischer (1958) a pourtant sa propre identité grâce au formidable travail de Bava sur la photo et la couleur qui subliment les décors et les acteurs. Il y a des cors et des épées, des barbes blondes et deux vestales jumelles, des drakkars et des forts. Et un de ces Technicolor ! BR UK
The Thing (Matthijs van Heijningen Jr., 2011) *
En 1982 dans une station antarctique, un organisme extra-terrestre décime des scientifiques. Un préquel du "The Thing" de John Carpenter (1982) qui raconte la même histoire avec une jeune chercheuse (Mary Elizabeth Windstead, pas terrible du tout) en place de Kurt Russell. Les références au classique de Carpenter et le monstre mutant peuvent faire la joie des fans mais l'effet de redite est tel qu'on s'interroge sur la raison du film. BR FR
Handsome devil (John Butler, 2016) *
En pension, un lycéen ouvertement gay harcelé partage sa chambre et se lie d'amitié avec un autre élève, gay aussi mais star du club de rugby et dans le placard. Un petit film irlandais comme il y en a à la pelle sur le thème de la différence et de l'affirmation de soi, parfois en mieux, parfois en moins bien. L'important est que des films comme ça soient faits et vus par les jeunes qui peuvent se sentir concernés et rassurés. Du travail de fond en somme. DVD Z2 UK
Les mendiants de la vie / Beggars of life (William A. Wellman, 1928) **
Deux vagabonds, Richard Arlen et Louise Brooks habillée en garçon pour échapper à la police - ce qui créé d'audacieuses situations - circulent clandestins en train. La société des "hobos" (les SDF nomades américains) est le sujet de ce film muet. Quand la caméra s'attache au duo Arlen/Brooks (toute la première partie), c'est magnifique. Quand d'autres personnages interviennent, c'est plus poussif malgré la présence de Wallace Beery. BR US
Sérénade à trois / Design for living (Ernst Lubitsch, 1933) *** Mon film du mois
Trois américains trentenaires vivent à Paris une amitié amoureuse avec comme règle un "no sex" difficilement tenable. Une pétillante comédie de moeurs Pré-Code qui montre peu mais suggère avec malice et culot des situations sexuellement chargées. Myriam Hopkins, formidable, mène la danse en femme libre, entourée de Fredric March et Gary Cooper. L'aspect théâtral est sublimé par une mise en scène aux belles ellipses visuelles. BR US
Au-delà du réel / Altered states (Ken Russell, 1980) *
Un universitaire (William Hurt) expérimente des séances de déprivation sensorielle qui le font régresser à des stades préhumains. Sur une trame très proche de "La mouche noire" ( la proximité avec la version de Cronenberg en 1986 est flagrante), un film qui a moyennement vieilli (les effets spéciaux psychédéliques) et dont la fin est nulle. Mais il y a d'étonnantes images et une excellente séquence de poursuite nocturne. DVD Z1 US
Jeanne d'Arc / Joan of Arc (Victor Fleming, 1948) 0
De Domremy au bûcher de Rouen, les moments de son épopée. La révérence du scénario et de la mise en scène face à l'extraordinaire de l'histoire de Jeanne empêtre le film dans une lourdeur et une pomposité dont il ne se remet pas, gêné de plus par un budget visiblement réduit. Ingrid Bergman (dans celui de ses rôles qu'elle préférait) est elle aussi trop guindée. Il reste la photo en Technicolor Kalmus, une merveille évidemment. BR FR / Version longue
Personal shopper (Olivier Assayas, 2016) **
Une jeune américaine à Paris, assistante shopping d'une célébrité, attend un signe de son frère jumeau récemment décédé. Un film intrigant qui fusionne sans y réussir pleinement, drame psychologique, fantastique, thriller et constat de société. Les méandres du scénario se perdent parfois mais la métaphore sur le chemin du deuil est bien vue et Kristen Stewart, qui est de toutes les scènes, est magnétique dans le jeu de la mélancolie maladive. BR FR
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
The lost city of Z (James Gray, 2016) *
Dans les années 1910-1920, la quête archéologique dévorante d'un aventurier en Amazonie. Là où Herzog proposait en 1972 son sublime - et captivant - "Aguirre" sur un sujet proche, Gray raconte son histoire d'obsession autocentrée avec une froideur et un rythme qui touchent à la pomposité, aussi irritante que les filtres jaunasses. Il y a de bons acteurs, de belles scènes et des idées mais la sauce ne prend pas et on s'ennuie ferme. BR FR
La féline / Cat people (Jacques Tourneur, 1942) ***
Une jeune femme qui craint de se transformer en panthère épouse un homme auquel elle se refuse. Le premier des quelques formidables films produits par Val Lewton part d'un postulat fantastique pour s'aventurer en psychanalyse autour d'un cas de névrose sexuelle. Simone Simon et Kent Smith forment un couple touchant dans sa détresse et la mise en scène est un modèle d'efficacité dans son utilisation de l'ellipse et de l'obscurité. BR UK
The ghost of Slumber Mountain (Willis O'Brien, 1918) **
Avant "The lost world" (1925) et "King Kong" (1933) sur lesquels il travailla, O'Brien réalisa et joua dans ce court muet de 18' où un type raconte à ses deux jeunes neveux les animaux préhistoriques qu'il a pu voir à travers des jumelles magiques. Une première en son temps, la fusion de dinosaures en stop motion, de personnages réels et de décor de jungle annonce les deux autres chefs-d'œuvre. Une étape importante du cinéma à effets spéciaux. BR US
Pontypool (Bruce McDonald, 2008) 0
Un animateur de radio FM (Stephen McHattie, excellent), sa productrice et leur stagiaire découvrent par les ondes qu'une étrange épidémie de zombies a lieu dehors, où la contamination se fait par la parole (certains mots sont infectés). C'est la bonne idée de ce petit film canadien, confiné dans le local FM. Malheureusement, le choix de presque tout raconter à travers les visages des personnages accrochés au micro fait long feu et la fin déçoit. BR FR
Entertaining Mr Sloane (Douglas Hickox, 1970) **
Une petite pute amorale (Peter McEnery, un peu trop vieux pour le rôle) est recueilli par une nymphomane sur le retour (Beryl Reid, géniale comme toujours) et son frère homosexuel coincé (Harry Andrews), qui ont des vues sur lui. La comédie subversive de Joe Orton est transposée à l'écran sans l'étincelle espérée. Mais les formidables situations, dialogues et acteurs apportent à ce film méconnu un souffle anarchiste étonnament réjouissant. BR UK
Les abysses (Nikos Papatakis, 1963) **
Deux bonnes soeurs (Francine et Colette Bergé, déchaînées) affrontent leur couple d'employeurs. Très librement inspiré de l'affaire des soeurs Papin, ce film qui doit être l'un des plus hystériques jamais produits, choqua en 1963 par son outrance visuelle et verbale et la métaphore qu'on crut lire sur l'Algérie Française. Aujourd'hui, ces outrances, plus celle du jeu des soeurs Bergé, fait plonger le film dans un étrange et burlesque Actionnisme camp. BR FR
Suntan (Argyris Papadimitropoulos, 2016) **
Le médecin remplaçant sur une petite île grecque se lie et commence à faire la fête avec une bande de jeunes touristes hédonistes. Mais lui a 45 ans, est grassouillet et dépressif quand eux ont la petite vingtaine et la beauté insolente. Un film grec dont la luminosité solaire rend encore plus amère la morale, celle de l'imperméabilité des classes d'âges. Si la fin vire un peu trop au thriller, ce conte cruel met mal à l'aise en marquant parfaitement son but. BR UK
Les affameurs / Bend of the river (Anthony Mann, 1952) ***
Le convoyeur d'une caravane de pionniers tente de récupérer les provisions qui leur ont été volées. L'histoire simple comme tout fait s'affronter dans les paysages en Technicolor de l'Oregon deux humanités : l'une probe et altruiste, l'autre traîtresse et vénale. James Stewart porte le film dans un de ses roles icôniques, secondé par Arthur Kennedy, Julia Adams et Rock Hudson. Un noble et magnifique western à la mise en scène admirable. BR DE
Maggie (Henry Hobson, 2015) 0
Un homme ramène chez eux sa fille adolescente (Abigail Breslin) contaminée par un virus qui la mute en zombie. Schwarzenegger est bien dans un rôle à contre-emploi de père dévasté de voir son enfant s'étioler mais le ton uniformément lugubre et désespéré ajouté aux sentiments de détresse ampoulés rendent toute l'entreprise d'un ennui mortel. Un film d'horreur intimiste qui ne marche ni dans un genre ni dans l'autre. BR UK
I am Michael (Justin Kelly, 2015) *
D'après une histoire vraie récente, celle de Michael Glatze (James Franco, décidemment !), un activiste gay trentenaire de San Francisco qui en trouvant Dieu réalise l'erreur de son homosexualité et devient hétéro. De ses doutes torturés à l'incompréhension furieuse de son compagnon et la bienveillance de sa future femme, le film raconte son histoire invertie et peu banale sur un rythme et une réalisation de téléfilm. I am Patrick, quoi. DVD Z2 UK
Le Baron de Crac / Baron Prasil / The fabulous Baron Munchausen (Karel Zeman, 1962) ***
Au 18e siècle, un excentrique Baron, un jeune cosmonaute et une princesse fuient les troupes du Sultan dans un périple extraordinaire. Un film tchèque d'aventures surréalistes qui mêle animation, prises de vues réelles et décors des gravures de Gustave Doré et autres. L'inventivité, l'humour et la poésie des trouvailles visuelles se conjuguent au dynamisme, à la couleur et la musique pour créer un univers unique dans le merveilleux. Un film génial. BR UK
Young adult (Jason Reitman, 2011) **
A 37 ans, une ancienne beauty queen revient dans sa province de shopping malls en espérant se remettre avec son ex boyfriend de lycée, marié et père de famille. Charlize Theron est formidable dans un des personnages les plus malaimable, vicieux et paumé du cinéma récent. La cruauté des situations et de l'humour de cette anti-comédie dressent le constat accablant d'une crise existentielle personnelle et collective. Un film à la tonalité rare. BR DE
Violet (Bas Devos, 2014) 0
Un adolescent est dans le brouillard après avoir assisté au meurtre gratuit d'un de ses amis. Sur un sujet profond mais banal, le deuil, un petit film flamand qui panache esthétisme et film d'art dans un mélange dont le narcissisme et la prétention sautent vite aux yeux. Les plans (fixes ou travelings) sont beaux, c'est vrai, mais d'une durée inutile et insignificante et les effets vidéo et stroboscope sont crispants. Terriblement poseur. BR US
La ruée des Vikings / Gli invasori / Erik the Conqueror (Mario Bava, 1961) **
Deux frères vikings séparés dans leur enfance se retrouvent à se combattre adultes, l'un resté viking, l'autre devenu anglais. Cet ersatz sans scrupule de "Les Vikings" de Richard Fleischer (1958) a pourtant sa propre identité grâce au formidable travail de Bava sur la photo et la couleur qui subliment les décors et les acteurs. Il y a des cors et des épées, des barbes blondes et deux vestales jumelles, des drakkars et des forts. Et un de ces Technicolor ! BR UK
The Thing (Matthijs van Heijningen Jr., 2011) *
En 1982 dans une station antarctique, un organisme extra-terrestre décime des scientifiques. Un préquel du "The Thing" de John Carpenter (1982) qui raconte la même histoire avec une jeune chercheuse (Mary Elizabeth Windstead, pas terrible du tout) en place de Kurt Russell. Les références au classique de Carpenter et le monstre mutant peuvent faire la joie des fans mais l'effet de redite est tel qu'on s'interroge sur la raison du film. BR FR
Handsome devil (John Butler, 2016) *
En pension, un lycéen ouvertement gay harcelé partage sa chambre et se lie d'amitié avec un autre élève, gay aussi mais star du club de rugby et dans le placard. Un petit film irlandais comme il y en a à la pelle sur le thème de la différence et de l'affirmation de soi, parfois en mieux, parfois en moins bien. L'important est que des films comme ça soient faits et vus par les jeunes qui peuvent se sentir concernés et rassurés. Du travail de fond en somme. DVD Z2 UK
Les mendiants de la vie / Beggars of life (William A. Wellman, 1928) **
Deux vagabonds, Richard Arlen et Louise Brooks habillée en garçon pour échapper à la police - ce qui créé d'audacieuses situations - circulent clandestins en train. La société des "hobos" (les SDF nomades américains) est le sujet de ce film muet. Quand la caméra s'attache au duo Arlen/Brooks (toute la première partie), c'est magnifique. Quand d'autres personnages interviennent, c'est plus poussif malgré la présence de Wallace Beery. BR US
Sérénade à trois / Design for living (Ernst Lubitsch, 1933) *** Mon film du mois
Trois américains trentenaires vivent à Paris une amitié amoureuse avec comme règle un "no sex" difficilement tenable. Une pétillante comédie de moeurs Pré-Code qui montre peu mais suggère avec malice et culot des situations sexuellement chargées. Myriam Hopkins, formidable, mène la danse en femme libre, entourée de Fredric March et Gary Cooper. L'aspect théâtral est sublimé par une mise en scène aux belles ellipses visuelles. BR US
Au-delà du réel / Altered states (Ken Russell, 1980) *
Un universitaire (William Hurt) expérimente des séances de déprivation sensorielle qui le font régresser à des stades préhumains. Sur une trame très proche de "La mouche noire" ( la proximité avec la version de Cronenberg en 1986 est flagrante), un film qui a moyennement vieilli (les effets spéciaux psychédéliques) et dont la fin est nulle. Mais il y a d'étonnantes images et une excellente séquence de poursuite nocturne. DVD Z1 US
Jeanne d'Arc / Joan of Arc (Victor Fleming, 1948) 0
De Domremy au bûcher de Rouen, les moments de son épopée. La révérence du scénario et de la mise en scène face à l'extraordinaire de l'histoire de Jeanne empêtre le film dans une lourdeur et une pomposité dont il ne se remet pas, gêné de plus par un budget visiblement réduit. Ingrid Bergman (dans celui de ses rôles qu'elle préférait) est elle aussi trop guindée. Il reste la photo en Technicolor Kalmus, une merveille évidemment. BR FR / Version longue
Personal shopper (Olivier Assayas, 2016) **
Une jeune américaine à Paris, assistante shopping d'une célébrité, attend un signe de son frère jumeau récemment décédé. Un film intrigant qui fusionne sans y réussir pleinement, drame psychologique, fantastique, thriller et constat de société. Les méandres du scénario se perdent parfois mais la métaphore sur le chemin du deuil est bien vue et Kristen Stewart, qui est de toutes les scènes, est magnétique dans le jeu de la mélancolie maladive. BR FR
... and Barbara Stanwyck feels the same way !
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Un tout petit mois, pas mal de films assez moyens, la fin de Twin Peaks que je ne saurais vraiment noter, et un seul film qui surnage, le touchant Mary de Marc Webb.
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Film du mois |Supfiction :
The old Maid (1939, Edmund Goulding)
Impossible de rester insensible devant Bette Davies plus touchante que jamais. Et une parenté évidente avec Le temps de l’innocence.
The old Maid (1939, Edmund Goulding)
Impossible de rester insensible devant Bette Davies plus touchante que jamais. Et une parenté évidente avec Le temps de l’innocence.