JUILLET 2017
FILM DU MOIS:
Le monde lui appartient, de Raoul Walsh (1952) 8,5/10 - Un excellent film d'aventure en technicolor, enlevé, drole, palpitant et romantique tout à la fois. Immense coup de coeur.
FILMS DECOUVERTS:
Creepy, de Kiyoshi Kurosawa (2017) 7/10 - Remarquablement mis en scène et dérangeant par moments, ce thriller pèche tout de même sur certains raccourcis narratifs qui empêchent l'adhésion. Reste une ambiance et quelques moments chocs.
Sans pitié, de Sung-hyun Byun (2017) 6/10 - Malgré une ambition formelle réelle, le film donne dans la surenchère narrative et on finit par ne plus trop s'intéresser à une intrigue dont on doute qu'elle ne sera pas remise en question dans les 10 minutes suivantes...
Visages, villages, d'Agnes Varda & J.R. (2017) 8,5/10 - Une belle flanerie sur la rencontre de deux artistes, photographie et collage de rue, menée avec une gourmandise et une curiosité communicatives...
Porgy & Bess, d'Otto Preminger (1959) 6,5/10 - Si la BO de cette comédie musicale reste grandiose, on se sent vite à l'étroit dans ce décor de music hall, impression renforcée par les rares extérieurs, toujours superbes et amples.
Sixteen candles, de John Hugues (1984) 6/10 - Un film qui a pas mal vieilli, notamment dans son approche d'un personnage chinois et d'une femme qui boit trop. Mais on y repère également de charmants moments d'adolescence et de fraicheur, propres à l'univers de Hugues. Sympathique.
The girl with all the gifts, de Colm McCarthy (2017) 7,5/10 - Beaucoup aimé ce récit d'une apocalypse zombie décalé et assorti d'une ambiance particulièrement réussie. Très recommandable.
It's such a beautiful day, de Don Hertzfeld (2012) 8/10 - Un assemblage de 3 court-métrages anxiogènes sur la trajectoire déclinante de Bill, un malheureux souffrant d'une tumeur au cerveau. Très bien fichu.
Double suicide, de Masahiro Shinoda (1969) 7,5/10 - Adaptation d'un récit de marionnettes (Bunraku), cette histoire traditionnelle japonaise est ici contée d'une façon hyper-stylisée et tout à fait intéressante. Un modèle en matière de "théâtre filmé"...
Eldorado, de Marcel L'Herbier (1921) 7/10 - Très belle exploitation de Grenade et de l'Alhambra, pour une histoire qui pèche pour sa banalité un peu médiocre. Dommage, parce que visuellement c'est très inventif, mais qu'on s'ennuie devant un spectacle prévisible et peu prenant.
Transformers : the last knight, de Michael Bay (2017) 4/10 - Bourré d'incohérences, visuellement très confus, absurde jusque dans sa trame de base, ce film de Bay a le mérite de compte moins de sexisme et de passion militariste, ce qui me le rend plus supportable.
Trapped Ashes, de Joe Dante, Ken Russell, Sean S. Cunningham, Monte Hellman et John Gaeta (2006) 5/10 - Reconnaissons que ce n'est pas très bon, mais j'aime bien certaines idées et je ne me suis pas ennuyé du tout, d'où la moyenne. C'est surtout rapporté aux réalisateurs associé qu'on peut être carrément déçu.
L'heure des brasiers, de Fernando Solanas (1968) 7/10 - Une sorte de film-somme sur la lutte anti-impérialiste argentine. Intéressant pour son éloquence et sa forme clippesque militante et didactique, quoiqu'un peu épuisant à la longue...
La relève, de Clint Eastwood (1990) 6,5/10 - Sorte d'archétype du film d'action de l'époque, avec un Charlie Sheen en grande forme et une Lara Flynn Boyle avant chirurgie esthétique...
Warrendale, d'Allan King (1967) 7,5/10 - Un documentaire assez dense sur un établissement pour enfants hypersensibles. Difficile de rester insensible face à l'immense investissement des encadrants comme à la douleur des enfants. Un film qui intéressera beaucoup ceux qui ont aimé State of Grace (Short Term 12).
Les évadés de la nuit, de Roberto Rossellini (1960) 8/10 - Un bon film de résistance sous l'occupation, où l'humain l'emporte sur l'action, mais où la sensibilité de Rossellini emporte l'émotion.
Interstella 5555: The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem, par Leiji Matsumoto & consorts (2003) 6/10 - On recourt à l'animation d'antan, tendance Albator, pour une espèce de long clip de Daft Punk. C'est sympa, mais ça manque tout de même d'enjeux...
Schizophrenia, de Gerald Kargl (1983) 7,5/10 - Un film violent et difficilement soutenable, qui nous fait vivre l'horreur dans la tête du tueur. Sans doute une référence sensorielle, mais un peu frustrant sur le plan du storytelling...
The Swimmer, de Frank Perry (1968) 9/10 - Un film troublant, auquel on peut attacher de nombreuses explications. Toutes sont assez angoissantes, cependant. Au final, il s'en dégage une puissance insoupçonnée au départ.
High School, de Frederick Wiseman (1969) 7,5/10 - Ce documentaire de Wiseman éclaire le système éducatif et offre aujourd'hui une plongée très vivante au coeur d'une époque révolue.
Une femme fantastique, de Sebastián Lelio (2017) 5,5/10 - Un film porté par son actrice transexuelle, mais dont l'aspect programmatique a tendance à tout étouffer.
The Circle, de James Ponsoldt (2017) 6,5/10 - Teenage movie anecdotique, pas très bien joué (E.Watson, ouch !). Mais si l'intrigue est simpliste, le film reste intéressant dans sa description/caricature du monde 2.0 et par les questions qu'il soulève. Bref, je ne me suis pas ennuyé...
Love hunter /
Hounds of Love, de Ben Young (2017) 9/10 - Un premier film très brutal, mais bourré d'idées de mise en scène et doté d'un script assez brillant (pour un sujet archivu, le traitement fait ici une vraie différence).
Cabiria, de Giovanni Pastrone (1914) 7/10 - Une intrigue assez absurde et feuilletonnante, dont la seule fonction est de mettre en avant des tableaux antiques et spectaculaires. Eruption de l'Etna, sacrifices à Moloch, Archimède enflammant une flotte de navires... Et force est de reconnaitre que visuellement, le film garde une force évocatrice stupéfiante.
La colle, d'Alexandre Castagnetti (2017) 6,5/10 - Variation ado sur Un jour sans fin. Pas révolutionnaire, mais les personnages sont sympathiques et on passe un bon moment.
Clown, de Jon Watts (2014) 6/10 - Le script essaie d'inscrire la figure du clown dans une mythologie ancienne, ça ne marche pas très bien. La mise en scène n'est pas très réussie, mais on peut se laisser prendre au jeu, il y a quelques moments réussis...
Amour, de Karoly Makk (1971) 8/10 - L'épouse d'un dissident politique s'occupe de sa belle-mère en lui faisant croire que ce dernier tourne un film à l'étranger. Un beau récit politique à la poésie sensible...
Spider-Man: Homecoming, de Jon Watts (2017) 7,5/10 - Cette version de Spidey en fait un ado très jeune, c'est une approche rafraichissante, et toujours un plaisir de croiser Michael Keaton.
Avant la fin de l'été, de Maryam Goormaghtigh (2017) 6,5/10 - Un road movie atypique, dans une France rurale visitée par des émigrés iraniens très copains et passablement dragueurs. Rafraichissant, même si les cadrages l'emportent sur le découpage...
Nuages épars, de Mikio Naruse (1967) 8/10 - Un mélo ancré dans la réalité japonaise des années 60, sensible et délicat. Un homme en tue un autre, et dans sa démarche pour compenser sa faute, finit par tomber amoureux de sa veuve...
Dunkirk, de Christopher Nolan (2017) 10/10 - Un spectacle total, éprouvant, exaltant, écrasant...
Le Caire confidentiel, de Tarik Saleh (2017) 7,5/10 - Un bon polar dans un cadre passionnant, Le Caire au seuil du printemps arabe. Une analyse sociale s'ajoute à l'intrigue policière, dans cet univers aux codes sociaux troubles et difficiles à anticiper.
Fires were started, de Humphrey Jennings (1943) 9/10 - Dans ce court docu-fiction, Jennings attire l'attention sur des soldats peu reconnus de la deuxième guerre mondiale, les pompiers luttant chaque nuit contre les bombes incendiaires tombant sur Londres. Un film passionnant, déchirant, en forme de témoignage saisissant.
La grande ville, de Satyajit Ray (1963) 8/10 - Un récit d'émancipation social dans lequelle une épouse doit se mettre à travailler pour faire vivre le ménage. Sensible, bourré de personnages solides et touchants, ce film marque par sa grande justesse dans son approche de ces problématiques.
La reine de la prairie, d'Allan Dwan (1951) 7/10 - Si certaines séquences d'action sont un peu faiblardes (Ronald Reagan et Barbara Stanwick entourée par les indiens, on a l'impression d'un pique-nique), le film reste fort sympathique pour son efficacité et sa capacitéà brasser toutes sortes de thèmes en quelques plans.
Les nuits blanches, de Luchino Visconti (1957) 7/10 - Une adaptation de Dostoievski un peu trop exaltée à mon gout, mais la superbe photographie, et l'implication du casting (cette séquence incroyable de danse de Mastroianni !!) font de ce film un moment mémorable.
Song to song, de Terrence Malick (2017) 5,5/10 - Retour des monologues en voix off semi-poétiques, des plans ensoleillés (mais surtout quand le soleil se couche), et du montage en juxtaposition. Mais il y a une espèce de schéma narratif qui m'a intrigué, certaines bribes de séquence sont belles et la photo reste superbe. Il ne faudrait pas que Terry pousse le moralisme plus loin, en revanche...
Baby Driver, d'Edgar Wright (2017) 7/10 - Je ne suis pas un fans de Wright pour sa mise en scène, mais je l'aime bien pour ses références ciné proches des miennes. Ici, on a un postulat de départ original et stimulant, qui bascule au bout d'une heure en polar ultra-cliché qu'on a vu mille fois. Dommage... Mais Ansel Elgort confirme sa remarquable cinégénie, Lily James est charmante, et on retrouve Kevin Spacey avec plaisir, donc on ne passe pas un mauvais moment.
The Unsuspected, de Michael Curtiz (1947) - Un polar avec Claude Rains en machiavel moderne, dans lequel Curtiz s'amuse à inventer des plans très sophistiqués (notamment un plan où l'on passe à travers une fenêtre...). Très amusant, et à rajouter à la liste des films à tableau.
India Song, de Marguerite Duras (1975) 8/10 - Bien que difficile d'accès, ce film au dispositif intrigant (le son et l'image ne sont pas juxtaposés) parvient à produire une impression durable, notamment grace à une très belle prestation de Michael Lonsdale (et sans doute au très beau texte de Duras).
Insiang, de Lino Brocka (1976) 8/10 - Un très beau film social et le récit d'une construction dans l'adversité d'un personnage féminin. Très fort.
The Witches, de Cyril Frankel (1966) 6/10 - Joan Fontaine se perd un peu dans ce récit de sorcellerie moderne au coeur d'un village anglais traditionnel. C'est divertissant, mais on est bien loin the The Wicker Man...
I don't feel at home in this world anymore, de Macon Blair (2017) 7,5/10 - On s'amusera du ton très décalé du film, et les amateurs de Melanie Lynskey y trouveront leur compte, même si, au final, l'anecdote l'emporte toujours sur le fonds. Reste un policier divertissant et surprenant, c'est déja ça.
Crepuscule à Tokyo, de Yasujiro Ozu (1957) 7,5/10 - Comme toujours, la petite musique d'Ozu tourne très bien, mais il a tendance ici à un faire un peu plus que dans d'autres films, j'ai trouvé son approche moins feutrée, moins complexe.
FILMS REVUS:
Le chat, de Pierre Granier-Deferre (1971) 9/10 - Un terrible récit de vieillesse et de résignation par un couple qui ne peut ni se séparer, ni vivre ensemble, servi par de véritables monstres sacrés.
The Thing, de John Carpenter (1982) 10/10
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)