J'ai enfin pu voir ce film rare que je voulais me procurer depuis longtemps.Thaddeus a écrit : Irma Vep
Jean-Pierre Léaud, metteur en scène limite nervous breakdown, engage Maggie Cheung pour remaker Feuillade. Assayas aligne ce genre de collisions culturelles avec le même ton désinvolte, incongru, facétieux. Les nuits de Paris sont baignées des airs de Sonic Youth ou d’Ali Farka, un journaliste branché John Woo conchie le cinéma intellectuel, un réalisateur un peu décalqué accepte de reprendre le projet parce qu’il arrive en bout d’Assedic (sic). Narcissisme des uns, mesquinerie des autres, douce et succulente folie d’une ruche bourdonnante observée avec tendresse, à la solde du cinéma et de sa singulière magie : du directeur de production sur les dents (coucou Alex Descas) à la costumière enhardie (salut Nathalie Richard) qui en pince pour la superbe, la divine, la gracieuse Maggie. 5/6
Nathalie Richard est excellente dans un rôle qui rappelle celui de Nathalie Baye dans La nuit américaine (elle est costumière entre autres et non script).
La scène du journaliste branché cinéma d'action (Van damme, John Woo, etc) qui conchie le cinéma intellectuel est particulièrement savoureuse. On a tous connu des gars comme ça et elle résonne d'autant plus de nos jours où les élites intellectuelles et artistiques sont si mal vues. Maggie Cheung particulièrement gracieuse, dommage qu'elle n'ai pas persévéré dans le cinéma français après Clean. Elle a arrêté sa carrière d'ailleurs, à priori.
Néanmoins je trouve que le film est assez inégale (la seconde partie est nettement moins prenante et plus énigmatique) et ne rivalise avec le film de Truffaut que par intermittences. L'ambition n'était d'ailleurs pas forcement de le faire.