Robert Wise (1914-2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Jeremy Fox »

Le Coup de l'escalier (Odds Against Tomorrow) - 1959

Alors que j'en attendais beaucoup (Robert Wise est le réalisateur de quelques uns de mes films préférés et son Nous avons gagné ce soir dans le domaine du film noir était mémorable), j'en ressors fortement agacé. Robert Wise se regarde filmer et dirige ses acteurs comme dans du mauvais théâtre (rarement vu Robert Ryan ou Shelley Winters aussi peu convaincants), le scénario de Polonsky ne nous propose pas grand chose de nouveau ni de très intéressant et surtout se traine lamentablement sur un musique jazzy très vite crispante. Reste une somptueuse photographie en noir et blanc et les rues de New York dans la première partie superbement bien filmées. Pour le reste, ce fut le plus grand des ennuis qui ne m'a pas lâché jusqu'à la fin d'autant qu'il me fut impossible de m'attacher à quelconque personnages tous écrits (et joués) sans aucunes nuances.
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Rick Blaine
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Rick Blaine »

Sans aller aussi loin que toi, j'ai des reserves finalement assez similaires au tiennes sur ce film qui m'avait un peu déçu de la part de l'auteur d'un chef-d'oeuvre comme Nous avons gagné ce soir et de la part de Polonsky. Je n'y vois pas un ratage complet, mais un film malheureusement oubliable.
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Kevin95
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Kevin95 »

I WANT TO LIVE ! - Robert Wise (1958) Découverte

Dénonciation de la peine capitale par un Robert Wise remonté comme une horloge, s'appuyant sur l'histoire vraie de Barbara Graham, jeune femme accusée plus ou moins abusivement de meurtre et qui écopa de la chambre à gaz. Après une première partie virevoltante, où Wise montre son sens de la rapidité et de l'ellipse (une vie criminelle épaisse comme un bottin résumée à toute vitesse), dans laquelle Susan Hayward use et s'amuse du genre noir, dégaine des bons mots en rafale et passe outre les coups de crasse du destin, le film vire complétement une fois la demoiselle incarcérée pour petit à petit s’assécher jusqu'à une dernière demi-heure tendue, violente et exténuante. Comme son "héroïne", le réalisateur ne s'abaisse jamais à un sentimentalisme pompier, mais tient la barre haute, n'hésite pas à saupoudrer sa tragédie d'humour très noire comme cette petite musique d’ascenseur lorsque Graham rentre dans sa dernière cellule avant sa mise à mort. Seulement une fois devant son thème principale (la peine de mort), Wise se fait tranchant. Comme un Samuel Fuller (Shock Corridor, The Naked Kiss), sa mise en scène se radicalise. On se plaisante pas avec le sujet, la musique se stoppe, les plans sur les détails de la chambre à gaze glacent le sang quand les gestes minutieux et administratifs des bourreaux révoltent. Sans compter un jugement qui ne cesse d'être reformuler, situation intenable pour les personnages comme pour les spectateurs. Le personnage principal aurait pu être plus attachant, mais l'affaire étant encore chaude, je comprends que Wise filme avec un peu de distance. En l'état, I Want to Live ! est déjà un sacré coup de poing au ventre.
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Alexandre Angel
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Alexandre Angel »

Il faudrait un jour réfléchir à une étude comparée des styles de Richard Fleischer et de Robert Wise : deux voisins de chambrée, de promo (génération RKO), touchent à tout, doués pour le scope, l'expérimentation technique, la hauteur de vue, le spectacle.. Deux belles ouvertures d'esprit. Ton billet est bien, merci. Et je n'ai toujours pas vu ce film.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par O'Malley »

Alexandre Angel a écrit :Il faudrait un jour réfléchir à une étude comparée des styles de Richard Fleischer et de Robert Wise : deux voisins de chambrée, de promo (génération RKO), touchent à tout, doués pour le scope, l'expérimentation technique, la hauteur de vue, le spectacle.. Deux belles ouvertures d'esprit. Ton billet est bien, merci. Et je n'ai toujours pas vu ce film.
Même si j'ai toujours eu une préférence pour Richard Fleischer, purement subjective et liée à de beaux souvenirs d'enfance (20 000 lieues sous les mers, Les vikings, Duel dans la boue, Le voyage fantastique...), je me suis toujours dit en effet qu'il s'agissait de cinéastes jumeaux pour les raisons que tu cites.

En plus, il s'agit des quelques cinéastes issus des années 40 (formation RKO) ayant passé le cap avec succès du Nouvel Hollywood (avec John Huston et Robert Aldrich aussi) et s'illustrant chacun de leur côté dans l'ère du blockbuster (avec plus de réussite pour Wise et son Star Trek que Fleischer et ses Schwarzie...)
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Alexandre Angel
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Alexandre Angel »

O'Malley a écrit : Même si j'ai toujours eu une préférence pour Richard Fleischer, purement subjective et liée à de beaux souvenirs d'enfance (20 000 lieues sous les mers, Les vikings, Duel dans la boue, Le voyage fantastique...), je me suis toujours dit en effet qu'il s'agissait de cinéastes jumeaux pour les raisons que tu cites.
Moi aussi (quoique "toujours" ne tient pas en ce qui me concerne). Mais Robert Wise, ce pourrait être un Fleischer bonhomme, plus doué (plus fait) pour les Oscars, mais non moins exigeant vis-à-vis de son art. Moins mercenaire, peut-être, plus prestigieux, mais le même genre de classe.
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par O'Malley »

La carrière de Wise s'est d'ailleurs terminée assez tardivement: en 2000, avec un téléfilm avec Peter Falk et Nastassja Kinski, A storm in summer, diffusé dans le cadre des après-midi de M6, entre 2004 et 2006. Le scénario était de Rod Serling et porté à l'écran près de 25 ans après son décès. C'était assez anodin, à mon souvenir (typique du téléfilm familial des après-midi de M6).
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Kevin95
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Kevin95 »

Beaucoup de liens effectivement, comment vous j'ai souvent associé les deux (réals capables de toucher à tous les genres avec talent, débuts dans la série B puis à la tête de grosses productions dans les années 60 etc.) J'adore les deux mais sous la torture j’avouerai une petite préférence pour Richard Fleischer, cinéaste plus nerveux et plus sec.
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Thaddeus
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Thaddeus »

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Né pour tuer
On se croit d’abord embarqué dans un polar âpre, sec et violent, puis on bifurque vers un genre de comédie macabre (avec un personnage de détective privé dont le regard moqueur s’identifie à celui du réalisateur), avant de basculer dans le drame tortueux. Mais loin de s’avérer fertile, le mélange des genres accuse hélas un déséquilibre patent, aggravé par les approximations de l’écriture (nombre d’articulations dramatiques et de motivations psychologiques frisent l’inepte) et les faiblesses de l’interprétation (Lawrence Tierney est monolithique). Reste cette réelle singularité consistant à faire des personnages principaux des êtres antipathiques, vils, névrosés, sans morale ni scrupules, animés par leurs obsessions sexuelles et privés de toute rédemption. Assurance sur la Mort commence à faire des petits. 3/6

Nous avons gagné ce soir
Le film noir américain entretient un rapport étroit avec le réalisme social. Un peu à la manière de Huston et de son Asphalt Jungle sorti un an plus tard, Robert Wise réfute les enluminures du genre et favorise la dimension humaine d’une histoire simple et cruelle dont le cadre a valeur de document. Il décrit le monde de la nuit et des perdants en quête d’honneur, revigorés par un sursaut de dignité payé au prix cher, et l’envers d’une société du spectacle qui truque les matchs, invite le public à se repaître de la douleur fatiguée des boxeurs envoyés sur le ring comme à l’abattoir. Le tout emballé et pesé en soixante-douze minutes justes, sèches et concises de temps réel, qui du wellesien plan-séquence d’ouverture au travelling final imposent un brio technique sans apprêt. 4/6

Le jour où la terre s’arrêta
Un envoyé du Ciel d’inspiration ouvertement messianique se heurte à l’esprit suspicieux et belliciste des hommes, meurt puis renaît pour leur salut. Et pour se montrer un peu plus persuasif, il est accompagné d’un robot de destruction massive aux allures de gros Playmobil-Bibendum en caoutchouc. Ok. Symptomatique d’une époque qui usait de la SF comme métaphore idéologique, pour délivrer un message de coexistence pacifiste, ce classique du genre apparaît essentiellement circonscrit à ce qu’il révèle des angoisses et des doutes de son temps, articulant une suite de symboles autour de l’ovni, du savant, du politique, du militaire, de la famille américaine : notions sommaires mais efficaces, dont la sagesse est parasitée par un simplisme aujourd’hui un brin désuet. 3/6

Le coup de l’escalier
Deux ans avant l’explosion chromatique de West Side Story, Wise plongeait dans les entrailles de New York, captait l’atmosphère de lieux banals et insolites à la fois : un coin de Central Park, un bar de quartier, un terrain vague. Définis par des caractères tracés au couteau et par un contexte social, moral et politique très précis, les personnages y parlent de la guerre atomique, de Cap Canaveral, des Spoutniks. Pauvres gars écrasés par des tabous extérieurs et leurs propres inhibitions, dont le plan bute sur une aberration absurde : le racisme. La nervosité du style, le halètement des actions, la technique hachée où les pauses prennent figures de ponctuation contribuent à la réussite exemplaire de ce polar sec, haletant, cerné par la fatalité, qui n’a pas vraiment à rougir de The Asphalt Jungle ou de L’Ultime Razzia. 5/6

West side story
Avant que la comédie musicale ne capitule définitivement devant l’avènement des cultures rock et disco, Wise et Robbins y introduisent un look moderne nourri du parfum de la rue, de la fureur de vivre des "rebelles sans cause", et en déplacent le centre de gravité du côté de Shakespeare. L’approche réaliste du sujet s’accommode d’une fougue ponctuellement enivrante, les fanfaronnades et l’agressivité des bandes rivales se heurtent à l’éternel dilemme d’un amour impossible, le dynamisme du style et l’hétérogénéité de la musique (au carrefour du classique, du jazz et de la variété) surexpriment situations et sentiments et font bouger les lignes d’une exécution professionnelle mais un peu statique. Un film aussi célèbre qu’inégal donc, qu’il me faudrait revoir d’un œil neuf, car cela fait très longtemps. 4/6

Deux sur la balançoire
Parce qu’il est adapté d’une pièce de William Gibson souvent reprise sur scène, on serait tenté de qualifier ce drame aux dialogues et aux situations très psychologiques de théâtre filmé. Ce qui ne l’empêche pas de briller de maintes qualités, ni de dégager un charme particulier dans sa façon insidieuse de jouer sur nos nerfs et notre sensibilité. Wise ne triche pas sur les conventions du genre par des artifices techniques qui masqueraient ses incertitudes et insuffle une vraie chaleur à la rencontre de deux solitudes mal accordées, de deux êtres trouvant dans leur éphémère idylle un nouvel équilibre et un nouveau goût d’aimer. Dans cet exercice de thèmes et de variations, ce sont les acteurs qui emportent d’abord l’adhésion : Robert Mitchum, avec sa force tranquille, et Shirley MacLaine, bohème cabossée. 4/6

La maison du diable
Elle craque, elle respire, elle ricane, elle gémit cette maison du diable. L’efficacité avec laquelle Wise parvient à rendre compte d’une réalité surnaturelle, à forcer notre perception de spectateur en recourant aux effets suggestifs, en faisant travailler l’imagination bien davantage que le sursaut facile, est à cet égard plutôt bluffante. D’autant qu’il sait créer des caractères sommaires mais crédibles et apporter une humanité fragile à son portrait de femme borderline, progressivement gagnée par la folie des lieux. Reste que le film, un peu trop démonstratif et verrouillé, manque de trouble, de mystère, de vénéneuse ambiguïté, et plus profondément du lyrisme de la sincérité – toutes qualités qui brillaient dans les admirables Innocents de Jack Clayton, la grande réussite du cinéma fantastique de l’époque. 4/6

La mélodie du bonheur
Des montagnes enneigées, des lacs paisibles et des pâturages verdoyants, une grande maison exotique de Salzbourg avec capitaine veuf et bambins adorables, la montée nazie en discrète toile de fond, et des tonnes de gentillesse mielleuse comme unique horizon, une overdose de bons sentiments jusqu’à l’indigestion. Julie Andrews est charmante, qui reprend le rôle de super-gouvernante qu’elle tenait un an plus tôt dans Mary Poppins, Wise emballe l’affaire avec un métier très sûr d’artisan rodé aux conventions hollywoodiennes – et la comédie musicale, évidemment, remporta le succès phénoménal et les Oscars auxquels il était prédestiné. Sa fraîcheur a beau attirer la bienveillance et sa drôlerie faire parfois mouche, ses trois heures de mièvrerie sucrée paraissent bien longues. 3/6

La canonnière du Yang-Tsé
Cette canonnière, qui patrouille dans la Chine de 1926 agitée par les premiers soulèvements nationalistes et anti-occidentaux, charrie dans ses eaux troubles quelques flots d’ambigüité. Une phrase de pacifisme et d’apostolisme alterne avec une harangue patriotarde sur la mission civilisatrice des Américains, un glissement vers la xénophobie inconsciente précède un argument irréfutable de l’institutrice libérale au marine… Dans un film par ailleurs soucieux de préserver les nuances de chaque personnage (du héros cabochard mais brave cœur au commandant maniant la chèvre et le chou) et généreux en moments dramatiquement forts (le match de boxe, le supplice sur la berge, le siège du navire par les jonques), un tel refus du discours péremptoire est une qualité qui enrichit la valeur du spectacle. 4/6

Le mystère Andromède
Le roman de Crichton exploitait une situation traditionnelle de science-fiction (la menace que fait peser une forme de vie extraterrestre sur la terre) en empruntant peu aux formes romanesques usuelles. Cette adaptation accentue une orientation similaire et privilégie une approche factuelle, sèche, quasi documentaire, soumise à une progression narrative et un découpage serré qui traitent la fiction comme "les quatre jours qui ébranlèrent le monde". Le suspense qui en résulte est souvent palpitant, fondé sur une hypothèse d’autant plus effrayante qu’elle reste toujours plausible. Il mêle habilement la manière du reportage et l’effet visuel, l’incidence humaine et la répercussion technologique, et démontre le pouvoir de l’homme et de la science contre le fonctionnement aveugle d’une machine destructrice. 4/6

Star Trek, le film
1977, la NASA envoie les sondes Voyager aux confins du système solaire. Deux ans plus tard, la première transposition de la série sur grand écran intègre ce programme spatial comme moteur d’une captivante réflexion matérialiste sur le rapport de l’homme (toujours au centre de la morale et de l’action) au savoir et à la technologie. Car si celle-ci se développe à une vitesse telle qu’elle ne permet plus de comprendre des procédés anciens, le cerveau et la mémoire humaine pallient ses défaillances. Attentif à l’équilibre interne du film, Wise offre un spectacle adulte et intelligent qui s’impose également, par la qualité de ses décors et effets spéciaux, comme une très belle réussite plastique. L’empire du cinéma est ainsi maintenu pleinement dans le domaine de l’imaginaire, et l’aventure plus que jamais possible. 5/6


Mon top :

1. Star Trek, le film (1979)
2. Le coup de l’escalier (1959)
3. Nous avons gagné ce soir (1949)
4. Le mystère Andromède (1971)
5. La canonnière du Yang-Tsé (1966)

De l’aube des années quarante (il fut le monteur de Citizen Kane) au crépuscule des années soixante-dix (il dirigea la première transposition d’une des séries les plus populaires du petit écran), Robert Wise a traversé l’histoire d’Hollywood et signé quelques uns de ses plus grands succès. S’il n’a sans doute jamais gagné les galons d’un véritable auteur, ses compétences aguerries et sa faculté à œuvrer avec la même aisance dans les genres les plus divers ont défini exactement l’étendue de ses possibilités.
Dernière modification par Thaddeus le 8 janv. 23, 16:51, modifié 8 fois.
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par AtCloseRange »

Thaddeus a écrit :West side story
Avant que la comédie musicale ne capitule définitivement devant la culture rock ou disco, Wise et Robbins y introduisent un look moderne nourri du parfum de la rue et en déplacent le centre de gravité du côté de Shakespeare, rien de moins. L’approche réaliste du sujet s’accommode d’une fougue ponctuellement enivrante, les fanfaronnades et l’agressivité réprimée des bandes rivales se heurtent à l’éternel dilemme d’un amour impossible, le dynamisme du style et l’habile hétérogénéité de la musique (au carrefour du classique, du jazz et de la variété) font bouger les lignes d’une exécution professionnelle mais un peu statique. Un film aussi célèbre qu’inégal donc, qu’il me faudrait néanmoins revoir d’un œil plus neuf, car ça fait très longtemps. 4/6
Le film a des défauts à trouver au niveau du scénario ou de l'interprétation mais la mise en scène??
Allo quoi!
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Karras
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Karras »

Thaddeus a écrit :... je perçois en ce réalisateur sans génie ...
Non, mais ... je m'insurge :lol: Si il n'a pas la régularité d'un Kubrick, il y a quand même quelques chef d’œuvre. Et puis l'absence de la canonnière du Yang-Tsé de la liste doit rapidement être comblée :wink:
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Alexandre Angel
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Alexandre Angel »

Karras a écrit :
Thaddeus a écrit :... je perçois en ce réalisateur sans génie ...
Non, mais ... je m'insurge :lol: Si il n'a pas la régularité d'un Kubrick, il y a quand même quelques chef d’œuvre. Et puis l'absence de la canonnière du Yang-Tsé de la liste doit rapidement être comblée :wink:
Oui, il n'était pas un génie mais pouvait en avoir. Ou plutôt, dit autrement, il pouvait avoir le sens du prodigieux comme dans La Canonnière effectivement dont la séquence du barrage est un modèle de mise en scène hyper-inspirée. Et je pense qu'il faudrait réévaluer La Mélodie du bonheur.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Et je pense qu'il faudrait réévaluer La Mélodie du bonheur.
Ce sera bientôt fait sur DVDclassik à l'occasion de la reprise du film en octobre 8)
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Thaddeus
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Thaddeus »

AtCloseRange a écrit :Le film a des défauts à trouver au niveau du scénario ou de l'interprétation mais la mise en scène??
Allo quoi!
Revois-le.
Je plaide volontiers coupable. Comme je le dis mes souvenirs ne sont pas très frais, et ils m'en laissent une impression relativement mitigée sur ce point. Je t'accorde sans problème le bénéfice du doute.
Karras a écrit :Non, mais ... je m'insurge :lol: Si il n'a pas la régularité d'un Kubrick, il y a quand même quelques chef d’œuvre. Et puis l'absence de la canonnière du Yang-Tsé de la liste doit rapidement être comblée :wink:
De ce que j'ai vu de Wise, il n'y a rien que je pourrais sincèrement qualifier de chef-d'oeuvre, loin de là.
Quant à La Cannonière du Yang-tsé, je l'avais remarqué depuis longtemps dans ton bandeau de signature. C'est noté. :wink:
Quels sont les autres incontournables ? Ses films de SF comme La Variété Andromède et Star Trek ?
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Jeremy Fox
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Jeremy Fox »

Oui Le Mystère Andromède entre autre.
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