SEPTEMBRE 2016
FILM DU MOIS:
La region salvaje, de Amat Escalante (2016) 9/10 - Gros, gros choc pour ce film fantastique aussi dérangeant que magistralement filmé.
FILMS DECOUVERTS:
La lame diabolique, de Kenji Misumi (1965) 7,5/10 - Le gout du cinéaste pour le mariage entre nature et violence trouve ici un sujet idéal avec ce récit de jardinier épéiste joliment mené...
Walk Cheerfully, de Yasujiro Ozu (1930) 7/10 - La reconversion d'un gangster amoureux, dans une fable morale ponctuée de moments assez curieux et réussis.
Hitokiri, de Hideo Gosha (1969) 7,5/10 - Comment un samurai brutal est formé, puis exploité par un seigneur machiavélique. Remarquablement filmé.
Rester vertical, de Alain Guiraudie (2016) 6/10 - Par sa radicalité et son coté surréaliste, le film me fait penser à du Blier. Difficile de se positionner devant ce film qui ose beaucoup de choses, mais ne raconte pour ainsi dire rien...
Nocturama, de Bertrand Bonello (2016) 6,5/10 - De très belles images, mais il m'apparait que l'approche métaphorique, purement visuelle et sensorielle demeure bien en deça de ce que réclame son sujet...
Lights out, de David F. Sandberg (2016) 7,5/10 - Le film n'innove pas, mais offre quelques séquences ingénieuses et une intrigue qui se tient bien.
Road House, de Rowdy Herrington (1989) 7/10 - Une production Silver très marquée eighties, avec karaté, voitures qui explosent, filles à moitié nues et BO rock. Assez plaisant dans le genre.
La brute revient au pays natal, de Shohei Imamura (1973) 7/10 - Un étonnant documentaire qui suit le retour au Japon d'un ancien combattant resté en Thailande et considéré comme mort, 33 ans après son départ du pays. Très riche.
The lure, de Agnieszka Smoczynska (2016) 7/10 - Un mélange assez réussi de conte de fée horrifique et de comédie musicale. Néanmoins, quelques problèmes dans la narration obscurcissent le récit, qui parait déséquilibré.
Antiporno, de Sono Sion (2016) 4/10 - La radicalité du film et son acharnement à retourner les situations finissent par en dissiper l'intérêt. Le film décline au final une approche proche de Tag, du même réalisateur, mais de façon plus abrupte et limite abstraite (absconse ?).
Brain Damage/
Elmer le remue-méninge, de Frank Henenlotter (1988) 7,5/10 - Camp et hilarant. Un jalon du cinéma bis des années 80, avec une créature inoubliable, aux yeux bleus.
Basket Case/
Frère de sang, de Frank Henenlotter (1982) 8,5/10 - Un film fauché, à l'écriture baclée, mais au sens visuel indéniable, et aux thèmes obsédants. Une vraie découverte.
Girl asleep, de Rosemary Myers (2015) 7,5/10 - Un film rafraichissant, qui invoque un style proche de Wes Anderson (cadre 1,33, couleurs vives, symétries et plans fixes...) pour aborder l'adolescence d'une jeune fille. Vraiment charmant.
Himeanole, de Keisuke Yoshida (2016) 7/10 - Une véritable curiosité, qui multiplie les ruptures de ton avec une certaine maestria, entre d'un coté une comédie romantique assez nunuche et de l'autre un film de serial killer à la violence frontale et d'une cruauté rarement vue à l'écran. Très décontenançant.
Nianchan/
Le deuxième frère, de Shohei Imamura (1959) 8/10 - Un film magnifique, dans lequel Imamura déploie déja ses thèmes de prédilection, suivant un fratrie orpheline dans un petit village sinistré, parce que dépendant d'une unique mine, en pleine crise du charbon. Rien de mineur dans ce film touchant.
The bodyguard, de Song Yue (2016) 3/10 - Nanard mal filmé et pas écrit, le film ravira, peut-être, les amateurs de JCVD ou Seagal qui ferment les yeux sur leurs derniers titres. Pour ma part, j'ai pas mal ri, c'est déja ça.
The Transfiguration, de Michael O'Shea (2016) 8/10 - Un film réussi, à cheval sur de nombreux genres, très maitrisé, qui combine cinéma social et films de vampires (le réalisateur est visiblement très pointu sur le sujet). Les comédiens parviennent à rendre l'ensemble crédible et touchant, et cette version révisée de
Martin interpelle vraiment le spectateur.
Bad Cat, de Ayse Ünal & Mehmet Kurtulus (2016) 7/10 - Un film d'animation très irrévérencieux et rentre-dedans, très sympa et assez inattendu du cinéma turc.
La Légende de Musashi Miyamoto, de Tomu Uchida (1961) 7,5/10 - Une adaptation assez belle (couleur et scope) de ce fameux récit japonais.
Jeeg Robot, de Gabriele Mainetti (2016) 7,5/10 - Film de super-héros au sein de la délinquance italienne, on dirait un croisement entre Spider-man et Gomorra. Et pourtant, la greffe prend, le film, quoiqu'assez classique dans son déroulement, fonctionne plutôt bien. Je découvre la très, très charmante Ilenia Pastorelli. J'espère la revoir.
War on everyone, de John Michael Donagh (2016) 7,5/10 - Buddy movie policier, le film parvient à se démarquer du genre grace à un casting formidable et à un humour très communicatif (quelques belles séquences d'anthologie).
Les Moines lanciers du temple Hozoin, de Tomu Uchida (1962) 7,5/10 - Le film est très illustratif par rapport au livre, mais ces illustrations sont d'une beauté remarquable.
House, de Nobuhiko Ôbayashi (1977) 7,5/10 - Sorte de croisement entre un opéra pop sous LSD et un film d'horreur, ce film est d'une inventivité constante, souvent drôle, parfois carrément brillante, mais cette accumulation d'effets étouffe un peu le récit, qui passe totalement au second plan.
Lilies of the Field, by Ralph Nelson (1963) 8/10 - Un film particulièrement réussi, porté par la belle BO de Jerry Goldsmith.
Five, de Igor Gotesman (2016) 6,5/10 - Comédie de copains sympathique, malgré une intrigue assez faiblarde.
Hell or High Water /
Comancheria, de David McKenzie (2016) 7,5/10 - Un polar texan sur fond social, assez réussi.
War dogs, de Todd Philipps (2016) 6,5/10 - Ce film sur les marchands d'arme est porté par Jonah Hill, qui fait un sacré show. Après, on peut se laisser porter par un récit ludique et fluide, sans anicroche, tout en regrettant que le film n'aie pas un peu plus de fond...
Tange Sazen et le pot qui valait un million de ryo, de Sadao Yamanaka (1934) 8/10 - Ce récit commence sur une vague intrigue policière, pour basculer en une leçon de vie par le portrait d'un microcosme aussi drolatique qu'attachant, où l'on croise notamment un samourais irascible et borgne, un jeune noble qui ne sait pas viser, une tenancière de bar au caractère inflexible... Riche et léger, mais aussi très touchant.
A deux sabres, de Tomu Uchida (1963) 7,5/10 - En droite continuité du récit des aventures de Musashi. Certains plans sont vraiment très beaux.
Frantz, de François Ozon (2016) 9/10 - Un grand film romantique, qui invoque plus Fassbinder que Lubitsch. Très belle photo, remarquable interprétation, et sans doute la BO la plus réussie de Philippe Rombi. Parmi ce que j'ai vu de meilleur cette année, et probablement le meilleur film de son auteur.
Victoria, de Justine Triet (2016) 7/10 - Atypique et parfois pertinent, mais j'ai du mal à croire au personnage de Lacoste, et la complaisance du personnage de Victoria a fini par m'agacer un peu.
La traversée du temps, de Mamoru Hosoda (2006) 7,5/10 - Un film charmant sur l'adolescence, dont l'élément SF est au service du récit sentimental.
5 venins mortels /
Wu du, de Chang Cheh (1978) 7,5/10 - Un Shaw très ludique (les 5 venins ayant chacun un style de combat), et une intrigue assez complexe, où s'enchainent tortures et bastons. Pas le plus dynamique de Cheh, mais le sadisme du réalisateur fait ici merveille...
Blair Witch, d'Adam Wingard (2016) 7/10 - Un remake/suite qui fonctionne pas mal, notamment pour ses 20 dernières minutes, qui m'ont bien stressé. Abus de jumpscares inutiles, en revanche...
The free state of Jones, de Gary Ross (2016) 6,5/10 - Un sujet en or, un traitement très hollywoodien avec quelques problèmes de rythme, une reconstitution remarquable, et beaucoup de bons sentiments. Mais je me suis amusé et j'ai appris pas mal de choses, en somme un film assez correct.
Une ville d'amour et d'espoir, de Nagisa Oshima (1959) 8/10 - Un enfant pauvre vend des pigeons pour payer à manger à sa famille. Un film assez brillant sur les différences de classe, qui démolit la conception bourgeoise de la charité et expose l'irréconciliable opposition entre deux vécus très différents. Très riche.
Troupe d'élite 2 - L'ennemi intérieur, de Jose Padilha (2010) 8/10 - Ce bon polar fait le lien entre criminalité des rues et corruption politique. Si l'ensemble est assez à charge et manque sans doute de mesure, l'efficacité du film au niveau du rythme et de la tension en fait une expérience marquante.
Bombon le chien, de Carlos Sorin (2004) 7/10 - Un chomeur reçoit un chien et découvre l'univers des expositions canines. Le film est sympathique, même s'il ne décolle jamais vraiment.
Seul contre tous à Ichijoji, de Tomu Uchida (1964) 8/10 - Quelques magnifiques séquences de sabre et une très belle utilisation du scope.
Remo sans armes et dangereux, de Guy Hamilton (1985) 6,5/10 - Film très très bancal, et malgré tout sympathique, notamment dans ses délires (la séquence avec les dobermanns, ou le type avec un diamant dans les dents...).
J.S.A. de Park Chan-Wook (2000) 8/10 - D'une remarquable inventivité visuelle, ce brillant thriller explore la fracture coréenne d'une belle façon. Comédiens au poil, et j'ai été scotché par un dernier plan parcourant une photo qui raconte tout le film de façon synthétique.
FILMS REVUS:
La légende du grand judo, de Akira Kurosawa (1943) 8/10 - Révision heureuse j'avais oublié la beauté de certains plans et l'usage brillant du son dans ce film.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)