Costa-Gavras
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Producteur
- Messages : 8897
- Inscription : 13 mai 03, 19:59
Re: Costa Gavras
Découverte de l'Aveu dans une très belle copie sur Arte.
Qui balaie la déception que j'avais vécu à la découverte de Z. On entre dans le film comme dans une adaptation du Procès de Kafka, Costa-Gavras parvient à conserver pendant pratiquement tout le film ce sentiment d'irréalisme, de grotesque terrifiant, même si, contrairement à Kafka bien sûr, tout ça fait sens (enfin...). Les procédés de mise en scène qui m'avait rendu Z distant, fonctionnent complètement pour celui-ci, cette liberté dans la narration, ce montage frénétique, servent parfaitement un film qui dilue toute notion du temps, dans ce qui doit constituer certaines des meilleurs scènes d'interrogatoires / séquestration jamais filmé. Et Montand est extraordinaire.
Qui balaie la déception que j'avais vécu à la découverte de Z. On entre dans le film comme dans une adaptation du Procès de Kafka, Costa-Gavras parvient à conserver pendant pratiquement tout le film ce sentiment d'irréalisme, de grotesque terrifiant, même si, contrairement à Kafka bien sûr, tout ça fait sens (enfin...). Les procédés de mise en scène qui m'avait rendu Z distant, fonctionnent complètement pour celui-ci, cette liberté dans la narration, ce montage frénétique, servent parfaitement un film qui dilue toute notion du temps, dans ce qui doit constituer certaines des meilleurs scènes d'interrogatoires / séquestration jamais filmé. Et Montand est extraordinaire.
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
- r-miller
- Doublure lumière
- Messages : 463
- Inscription : 21 avr. 13, 12:52
Re: Costa Gavras
savez vous si l'Aveu et Z sont prévu de sortir en blu ou pas ? Parce que les copies sont vraiment pas mal du tout.
Loneliness has followed me my whole life. Everywhere. In bars, in cars, sidewalks, stores, everywhere. There's no escape. I'm God's lonely man.
-
- Doublure lumière
- Messages : 584
- Inscription : 4 mars 06, 23:06
- Localisation : Louis Restaurant
Re: Costa Gavras
Section Spéciale (1975)
Découvert dans une belle copie diffusé par Arte. Film dossier où j'ai appris pas mal de chose sur ce tribunal d'exception de Vichy. La programmation du film par Arte m'a paru particulièrement d'actualité en plein débat sur l'état d'urgence.
Côté réalisation, c'est efficace avec ce côté frontal et un peu froid de la mise en scène de Costa et la direction d'acteur est solide (il faut dire que le casting est 3 étoiles). La mise en place du film est un peu laborieuse et Costa Gavras joue avec plus ou moins (plutôt moins pour moi) de bonheur sur le burlesque ou le décalage.
Ca reste un film solide au propos très intéressant, même si on est évidemment très loin des Sentiers de la Gloire, autre film sur la justice en temps de guerre.... 4.5/10
Découvert dans une belle copie diffusé par Arte. Film dossier où j'ai appris pas mal de chose sur ce tribunal d'exception de Vichy. La programmation du film par Arte m'a paru particulièrement d'actualité en plein débat sur l'état d'urgence.
Côté réalisation, c'est efficace avec ce côté frontal et un peu froid de la mise en scène de Costa et la direction d'acteur est solide (il faut dire que le casting est 3 étoiles). La mise en place du film est un peu laborieuse et Costa Gavras joue avec plus ou moins (plutôt moins pour moi) de bonheur sur le burlesque ou le décalage.
Ca reste un film solide au propos très intéressant, même si on est évidemment très loin des Sentiers de la Gloire, autre film sur la justice en temps de guerre.... 4.5/10
- zybine
- Doublure lumière
- Messages : 403
- Inscription : 11 mai 05, 19:27
- Contact :
Re: Costa Gavras
Il y a une rediffusion ou non de Section Spéciale ? Je ne la vois nulle part sur la grille d'Arte
-
- Déçu
- Messages : 24411
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
Re: Costa Gavras
demain soir, dans la nuit de jeudi à vendredi
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
- zybine
- Doublure lumière
- Messages : 403
- Inscription : 11 mai 05, 19:27
- Contact :
Re: Costa Gavras
Je crains que L'important c'est d'aimer ait eu la peau de la rediffusion du Costa GavrasNestor Almendros a écrit :demain soir, dans la nuit de jeudi à vendredi
-
- Déçu
- Messages : 24411
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
Re: Costa Gavras
ah oui, tu as raison...
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
-
- Electro
- Messages : 984
- Inscription : 12 août 05, 21:42
- Contact :
Le coffret collector Coffret "Costa-Gavras, vol. 1 : 1965 à 1983"
...avec 9 films ("Compartiment tueurs" / "Un homme de trop" / "Z" / "L'aveu" / "État de siège" / "Section spéciale" / "Clair de femme" / "Missing" / "Hanna K") en Blu-ray et DVD, annoncé pour novembre prochain :
http://edition-limitee.fr/index.php/15- ... lmographie
http://edition-limitee.fr/index.php/15- ... lmographie
"Jamais je ne voudrais faire partie d'un club qui accepterait de m'avoir pour membre." (Groucho Marx)
- Rick Blaine
- Charles Foster Kane
- Messages : 24161
- Inscription : 4 août 10, 13:53
- Last.fm
- Localisation : Paris
Re: Costa-Gavras
Un homme de trop (1967)
Je n'ai rien trouvé au sujet de ce film sur le forum, et il me semble qu'il faut dire un mot de ce qui me parait être une réussite majeure, probablement le film le plus réussi autour de la résistance avec L'armée des ombres qui abordera 2 ans plus tard le sujet sous un angle plutôt différent.
Ici Costa-Gavras nous plonge dans le quotidien d'un maquis des Cévennes, dirigé par le meneur d'homme Cazal (Bruno Cremer) et le rigoureux Jean (Jean-Claude Brialy). La narration est placée sous le signe du spectaculaire. Le film s'ouvre sur l'action commando du groupe pour libérer des prisonniers, puis nous montre l'attaque d'une perception dans un village voisin avant de s’intéresser à la défense du maquis face à la lourde offensive militaire de l'occupant. Un vrai film de guerre et d'action, comme il y en a finalement très peu dans le cinéma français. Et cette dimension est une grande réussite grâce au rythme insufflé par le montage et la remarquable exploitation des décors cévenols, spectaculaires et magnifiés par la superbe photographie de Jean Tournier. Je trouve notamment la première séquence assez prodigieuse, Costa-Gavras parvenant simultanément à nous faire comprendre parfaitement la séquence (approche, infiltration, libération des prisonniers et fuite) tout en nous faisant ressentir le tumulte du moment. Les scènes sont obscures, le montage parfois décousu, nous ressentons absolument le chaos d’une telle opération, sa difficulté, la peur qu’elle crée tout en ne perdant jamais son fil conducteur. On ressort groggy d’un tel moment, pleinement inclus de manière presque physique, à la vie des maquisards.
Nous ne nous contentons toutefois pas d'un simple film d'action puisqu'au milieu de cette effervescence se trouve l'homme de trop (Michel Piccoli) un droit commun libéré par erreur lors de la première séquence. Ni collabo ni résistant, ce personnage met en exergue toutes les problématiques morales de la situation : celui qui n'est pas un résistant est-il automatiquement un traitre à la patrie, une menace, doit-il être éliminé ? La question traitée avec une grande subtilité ne sera jamais réellement tranchée, Costa-Gavras laissant au spectateur le soin de se forger sa propre opinion, et surtout ses propres doutes sur le personnage et ses actes dans une telle situation d'urgence. Il insiste d'ailleurs sur le débat moral en mettant en parallèle l'agonie d'un jeune maquisard et celle d'un jeune milicien, traités à l'écran avec le même respect, comme deux facettes d'une jeunesse entrainée par la guerre, sans que l'un ne mérite plus que l'autre les foudres de l'histoire. Ce parcours parallèle est bouleversant, Costa-Gavras écoute le jeune milicien, entrainé dans son camp de la même manière que son jeune alter-égo l’a été dans celui de la résistance. D’ailleurs nous voyons souvent les deux personnages simultanément à l’écran, comme deux facettes d’une même jeunesse, entrainée sur un chemin ou sur l’autre. Nous sommes loin ici de l’image d’un Costa-Gavras « militant », imposant son point de vue (même si d’un point de vue personnel je serais plus nuancé sur son cinéma, qui ne me semble pas si manichéen que cela) mais plutôt chez un cinéaste qui doute et fait réfléchir.
Ce qui est frappant par contre, c’est que je ne vois pas dans de formidables films comme Z ou L’aveu un tel rapport à l’être humain. On mange, on boit, on rit dans le maquis et Costa-Gavras en fait le cœur de son film, se faisant presque l’égal d’un Sautet dans la mise en scène de ce film chorale, qui ne laisse aucun de ses personnages sur le bord de la route. Il faut dire que le cinéaste est servi par un casting de premier choix, entre le charisme et la formidable présence physique de Cremer, les tourments intérieur qu’exprime si bien Gérard Blain ou la vitalité d’un Claude Brasseur dans l’un de ses rôles les plus attachants, la distribution est parfaite. Il s’agit peut-être de l’une des plus belles affiches du cinéma français, l’une des plus vivantes en tout cas et c’est ce qui fait le prix de ce film - l’action et la réflexion n’ont qu’un guide : le bouillonnement de la vie embarquée dans l’un des plus grands tourbillons de l’histoire.
Je n'ai rien trouvé au sujet de ce film sur le forum, et il me semble qu'il faut dire un mot de ce qui me parait être une réussite majeure, probablement le film le plus réussi autour de la résistance avec L'armée des ombres qui abordera 2 ans plus tard le sujet sous un angle plutôt différent.
Ici Costa-Gavras nous plonge dans le quotidien d'un maquis des Cévennes, dirigé par le meneur d'homme Cazal (Bruno Cremer) et le rigoureux Jean (Jean-Claude Brialy). La narration est placée sous le signe du spectaculaire. Le film s'ouvre sur l'action commando du groupe pour libérer des prisonniers, puis nous montre l'attaque d'une perception dans un village voisin avant de s’intéresser à la défense du maquis face à la lourde offensive militaire de l'occupant. Un vrai film de guerre et d'action, comme il y en a finalement très peu dans le cinéma français. Et cette dimension est une grande réussite grâce au rythme insufflé par le montage et la remarquable exploitation des décors cévenols, spectaculaires et magnifiés par la superbe photographie de Jean Tournier. Je trouve notamment la première séquence assez prodigieuse, Costa-Gavras parvenant simultanément à nous faire comprendre parfaitement la séquence (approche, infiltration, libération des prisonniers et fuite) tout en nous faisant ressentir le tumulte du moment. Les scènes sont obscures, le montage parfois décousu, nous ressentons absolument le chaos d’une telle opération, sa difficulté, la peur qu’elle crée tout en ne perdant jamais son fil conducteur. On ressort groggy d’un tel moment, pleinement inclus de manière presque physique, à la vie des maquisards.
Nous ne nous contentons toutefois pas d'un simple film d'action puisqu'au milieu de cette effervescence se trouve l'homme de trop (Michel Piccoli) un droit commun libéré par erreur lors de la première séquence. Ni collabo ni résistant, ce personnage met en exergue toutes les problématiques morales de la situation : celui qui n'est pas un résistant est-il automatiquement un traitre à la patrie, une menace, doit-il être éliminé ? La question traitée avec une grande subtilité ne sera jamais réellement tranchée, Costa-Gavras laissant au spectateur le soin de se forger sa propre opinion, et surtout ses propres doutes sur le personnage et ses actes dans une telle situation d'urgence. Il insiste d'ailleurs sur le débat moral en mettant en parallèle l'agonie d'un jeune maquisard et celle d'un jeune milicien, traités à l'écran avec le même respect, comme deux facettes d'une jeunesse entrainée par la guerre, sans que l'un ne mérite plus que l'autre les foudres de l'histoire. Ce parcours parallèle est bouleversant, Costa-Gavras écoute le jeune milicien, entrainé dans son camp de la même manière que son jeune alter-égo l’a été dans celui de la résistance. D’ailleurs nous voyons souvent les deux personnages simultanément à l’écran, comme deux facettes d’une même jeunesse, entrainée sur un chemin ou sur l’autre. Nous sommes loin ici de l’image d’un Costa-Gavras « militant », imposant son point de vue (même si d’un point de vue personnel je serais plus nuancé sur son cinéma, qui ne me semble pas si manichéen que cela) mais plutôt chez un cinéaste qui doute et fait réfléchir.
Ce qui est frappant par contre, c’est que je ne vois pas dans de formidables films comme Z ou L’aveu un tel rapport à l’être humain. On mange, on boit, on rit dans le maquis et Costa-Gavras en fait le cœur de son film, se faisant presque l’égal d’un Sautet dans la mise en scène de ce film chorale, qui ne laisse aucun de ses personnages sur le bord de la route. Il faut dire que le cinéaste est servi par un casting de premier choix, entre le charisme et la formidable présence physique de Cremer, les tourments intérieur qu’exprime si bien Gérard Blain ou la vitalité d’un Claude Brasseur dans l’un de ses rôles les plus attachants, la distribution est parfaite. Il s’agit peut-être de l’une des plus belles affiches du cinéma français, l’une des plus vivantes en tout cas et c’est ce qui fait le prix de ce film - l’action et la réflexion n’ont qu’un guide : le bouillonnement de la vie embarquée dans l’un des plus grands tourbillons de l’histoire.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99692
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Costa-Gavras
Oui je ne me souviens même pas qu'il soit passé à la télé au moment où j'avais découvert ses "classiques" suivants. Très intéressant tout ça et à te lire je pourrais le préférer à ses films plus connus (Sautet...) ; j'attendais ton avis depuis que tu en avais fait ton film du mois.
- Rick Blaine
- Charles Foster Kane
- Messages : 24161
- Inscription : 4 août 10, 13:53
- Last.fm
- Localisation : Paris
Re: Costa-Gavras
Je pense qu'effectivement, il pourrait nettement plus de plaire que d'autres de ses films plus connus.Jeremy Fox a écrit :Très intéressant tout ça et à te lire je pourrais le préférer à ses films plus connus (Sautet...)
En y repensant depuis 24h, je me demande si ce n'est pas le film de Costa-Gavras que je préfère pour l'instant. Ceci dit il me reste encore entre autres Etat de siège et Section Spéciale à découvrir.
- Alexandre Angel
- Une couille cache l'autre
- Messages : 14094
- Inscription : 18 mars 14, 08:41
Re: Costa-Gavras
Je l'avais vu il y a longtemps à la télé et me souviens l'avoir apprécié. Un copain en est fan et pense aussi que c'est son Costa-Gavras préféré. L'as-tu découvert dans le coffret qui vient de sortir? Et si oui, belle copie, je suppose?Rick Blaine a écrit :Un homme de trop (1967)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
- Rick Blaine
- Charles Foster Kane
- Messages : 24161
- Inscription : 4 août 10, 13:53
- Last.fm
- Localisation : Paris
Re: Costa-Gavras
Oui. je ne suis pas un expert technique mais j'ai trouvé la copie très belle.Alexandre Angel a écrit :L'as-tu découvert dans le coffret qui vient de sortir? Et si oui, belle copie, je suppose?
- Alexandre Angel
- Une couille cache l'autre
- Messages : 14094
- Inscription : 18 mars 14, 08:41
Re: Costa-Gavras
Merci
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
-
- Doublure lumière
- Messages : 376
- Inscription : 1 avr. 11, 14:20
Re: Costa-Gavras
Savez vous quand la 2ème partie de l'intégrale devrait sortir ?