Je pense qu'il s'agit detenia a écrit :Question récurrente : qui est la nana à côté d'Averill sur le bateau ?
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Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Je pense qu'il s'agit detenia a écrit :Question récurrente : qui est la nana à côté d'Averill sur le bateau ?
C'est surtout qu'Averill a été rattrapé par son appartenance de classe qu'il voulait fuir (à la différence de son ami joué par John Hurt, qui le dit d'ailleurs explicitement dans le film : "nous sommes victimes de notre classe", sous-entendu, c'est un camp et des intérêts que nous devons défendre par principe). Tout est dit dès le discours rigolard de John Hurt au début du film : les choses ne doivent pas changer, et il était illusoire pour Averill de croire que son poste "terrien" de shérif et sa proximité avec les petites gens, ces émigrés du comté de Johnson, le préserveraient de ce déterminisme social. A la fin, le destin l'a rattrapé, il est redevenu le riche qu'il a toujours été, marié à cette jeune femme de Harvard du même monde que lui, et envers laquelle on peut imaginer qu'il n'éprouve rien. Toute sa vie, tout son idéal, ont été des échecs. Tout le drame de cette défaite semble contenu dans ce lent geste aristocratique, quasi catatonique, de son épouse qui allonge sa main pour allumer sa cigarette. C'est un monde mort, Averill est déjà mort, tout semble mort dans cette pièce. Ce plan où il se lève, droit et digne, et où l'on lit dans les yeux de sa femme l'incompréhension (pourquoi se sent-il malheureux alors qu'il a tout ?) tandis qu'Averill semble jeter un ultime regard sur toute la pièce (sur sa vie) le menton tremblant, c'est absolument terrible - une des plus fins les plus émouvantes de l'histoire du cinéma, digne d'un Leone ou d'un Visconti.Kiké a écrit :Je pense qu'il s'agit detenia a écrit :Question récurrente : qui est la nana à côté d'Averill sur le bateau ?
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La version longue n'élucide pas tout (et c'est tant mieux). Maintenant, je ne prône pas un retour barbare à la version maudite , je dis juste que c'est cette version qui m'a immédiatement fait aimé le film et là-dessus, je ne peux pas revenir. Et la version longue sur-signifie bons nombres de séquences.Roy Neary a écrit :Intellectuellement, je ne peux pas m'expliquer comment on peut défendre la version courte de 2h30. A tous points de vue, elle nuit à Heaven's Gate. Elle casse complètement le rythme de cette fresque partagée entre élégie et barbarie. Elle simplifie la relation en triangle, elle sacrifie des personnages qui pour le coup ont encore moins d'épaisseur (le reproche qu'on fait d'habitude au film). Elle enlève énormément de force et de prégnance à ce sentiment diffus et prolongé de mélancolie et de fatalité qui conduit le récit jusqu'à son final. Elle diminue la portée et la beauté du voyage poétique qui est nourri par les grands espaces naturels et spirituels qui élèvent les âmes alors que le développement historique et social condamne les hommes à la damnation
C'est quand même pas pareil mais bon, ça nous entrainerait dans un long débat et c'est l'heure de la sieste !Roy Neary a écrit :Moi, je veux bien qu'on contemple la moitié du Déjeuner sur l'herbe ou qu'on sélectionne les naufragés du Radeau de la Méduse, mais à partir d'un moment il faut prendre ses responsabilités.
un peu le même ressenti, pas vraiment impliqué par ce trio de personnages et leurs relations, du coup le film m'a paru bancal et long par moments...reste le visuel, et de beaux moments éparpillés mais en ce qui concerne Cimino je préfère le plus modeste "le canardeur" ou "l'année du dragon".AtCloseRange a écrit :Le triangle amoureux ne fonctionne que là-dessus. Je trouve qu'il est un peu posé là comme un fait accompli mais qu'il n'existe pas vraiment. Et donc on s'appuie alors sur le charisme indéniable de Kristofferson ou de Walken (Huppert est un peu le maillon faible dans l'histoire). C'est ce qui me semble le moins fonctionner dans le film et je pense que c'est la raison principale qui entraîne le rejet plus ou moins important du film.
Avec du spoiler dedans :mannhunter a écrit :un peu le même ressenti, pas vraiment impliqué par ce trio de personnages et leurs relations, du coup le film m'a paru bancal et long par moments...reste le visuel, et de beaux moments éparpillés mais en ce qui concerne Cimino je préfère le plus modeste "le canardeur" ou "l'année du dragon".AtCloseRange a écrit :Le triangle amoureux ne fonctionne que là-dessus. Je trouve qu'il est un peu posé là comme un fait accompli mais qu'il n'existe pas vraiment. Et donc on s'appuie alors sur le charisme indéniable de Kristofferson ou de Walken (Huppert est un peu le maillon faible dans l'histoire). C'est ce qui me semble le moins fonctionner dans le film et je pense que c'est la raison principale qui entraîne le rejet plus ou moins important du film.
Remarque aussi intéressante qu'inattendue. Tu me donnes envie de m'adonner aux Tuniques Bleues parce que je suis passé à côté quand j'étais petiot. Mais il y a de bonnes anthologies chez Dupuis.shubby a écrit :Pensée anecdotique : je me demande si le Capitaine Stilman de la bd des Tuniques bleus ne vient pas du perso désabusé incarné par John Hurt.
J'ai terminé le premier dvd du coffret carlotta et je suis totalement d'accord avec ce que dit le camarade. Le film démarre merveilleusement mais s'embourbe dans d'interminable dialogues qui mettent en scène notre Isabelle nationale. L'ampleur du film en sort un rien compromise. Suite au prochain numéro.Tom Peeping a écrit : Plastiquement exceptionnel (quels paysages!), thématiquement culotté (un chapitre de l'histoire US que les américains n'ont pas eu envie de se faire rappeler, c'est ça qui a surtout du expliquer le naufrage critique et public du film) mais avec quelques passages à vide qui bizarrement impliquent tous Isabelle Huppert. Comme d'habitude, l'actrice est parfaite mais ses scènes sont moyennement écrites, longues et surtout très répétitives.
J'en suis à la moitié du 2e dvd du coffret Carlotta, et le moins qu'on puisse dire c'est que ça ne va pas tout seul.Yaplusdsaumon a écrit :J'ai terminé le premier dvd du coffret carlotta et je suis totalement d'accord avec ce que dit le camarade. Le film démarre merveilleusement mais s'embourbe dans d'interminable dialogues qui mettent en scène notre Isabelle nationale. L'ampleur du film en sort un rien compromise. Suite au prochain numéro.Tom Peeping a écrit : Plastiquement exceptionnel (quels paysages!), thématiquement culotté (un chapitre de l'histoire US que les américains n'ont pas eu envie de se faire rappeler, c'est ça qui a surtout du expliquer le naufrage critique et public du film) mais avec quelques passages à vide qui bizarrement impliquent tous Isabelle Huppert. Comme d'habitude, l'actrice est parfaite mais ses scènes sont moyennement écrites, longues et surtout très répétitives.