Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Harkento
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par Harkento »

AtCloseRange a écrit : Mais parce que c'est la seule conclusion possible ou alors explique-moi pourquoi alors qu'il est justement hors d'état de piloter, il serait justement le plus à même de faire atterrir l'avion.
C'est un surhomme?
Mais il n'était pas forcément 'hors d'état de piloter' puisque nous avons assisté, nous spectateurs, à des choix hyper technique quand il a du prendre des risques pour sauver les passagers : l'adrénaline l'a saisit car on apprendra par la suite qu'il a ça dans le sang, le pilotage je veux dire. Qu'il soit alcoolisé, c'est un fait, ne veut pas dire pour autant qu'il soit incapable de piloter .... en fait, avec le recul, je ne me suis pas mis à la place de Zemeckis, et jamais je n'ai sentis ou compris que c'était forcément la 'main de Dieu', seuls quelques personnes évoquent cette solution ... même si le lieu ou atterrit l'appareil peut faire douter les personnages (surtout le copilote) et spectateurs. Lui, Withaker, comme le spectateur, va peut être douter là dessus, mais l'histoire de Whitaker est davantage axé sur son addiction que sur la présence divine. D'ailleurs, la première chose que fait Whitaker quand il retourne chez lui, c'est reprendre confiance en lui et jeter ainsi toute ses bouteilles d'alcool dans l'évier, voulant voir lui aussi dans cet évènement un acte divin. Mais le témoignage de certaines personnes et les examens de l'hôpital vont faire qu'il va rechuter parce que la réalité de son addiction va le rattraper, voilà tout ... son combat ne fait donc que commencer !

Perso, je ne vois pas en lui un surhomme mais un homme qui s'est révélé dans l'imprévu. Alors un acte au sens 'divin' pourquoi pas, parce que ça tient clairement de l'exploit, mais un acte de Dieu, clairement non ! Pour moi, les gens qui pensent que c'est "la main de Dieu" qui sauvent l'appareil est une interprétation des spectateurs mais pas 'Le discours' de Zemeckis .... mais peut être que je me plante, hein, je ne suis pas à sa place, :oops: mais à aucun moment je n'ai compris, vu, interprété ça pour ma part ! Voilà. :|
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par Harkento »

J'ajouterais même qu'il devient un surhomme (si surhomme il y a) non pas au début mais à la toute fin quand il affronte le tribunal, préférant avouer qu'il est alcoolique plutôt qu'incriminer une hôtesse, elle aussi alcoolique, décédé dans l'accident. Pour moi, c'est l'histoire d'un homme face à des choix difficiles alors qu'il est habité par le péché. Il pourrait invoqué la 'main de dieu' au tribunal et passé pour un héros ou vivre avec sa conscience et avoué qu'il était alcoolisé à ce moment là. Il a fait son choix et en paye les conséquences, voilà tout.
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Karras
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par Karras »

Harkento a écrit :Alors un acte au sens 'divin' pourquoi pas, parce que ça tient clairement de l'exploit, mais un acte de Dieu, clairement non ! Pour moi, les gens qui pensent que c'est "la main de Dieu" qui sauvent l'appareil est une interprétation des spectateurs mais pas 'Le discours' de Zemeckis .... mais peut être que je me plante, hein, je ne suis pas à sa place, :oops: mais à aucun moment je n'ai compris, vu, interprété ça pour ma part ! Voilà. :|
Il assume pourtant cette tendance, à priori très américaine, d'y voir une action de dieu (voir le début de la conférence de presse )
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cinephage
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par cinephage »

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J'ai pour ma part trouvé cet aspect du film un peu pataud, néanmoins, il nous est révélé à la fin qu'on est dans un récit que développe le pilote, alcoolique repenti, à l'attention de ses camarades de prison.
Dans cette optique, il n'est pas si absurde qu'on trouve des "signes" tout au long du film, le récit après-coup réinterprétant les faits à la lumière de sa reconversion tardive. C'est même assez logique (même si au final, ce type de discours m'agace, ça reste le discours d'un alcoolique repenti qui s'est repris, et trouve dans ce qui lui est arrivé une justification de sa transformation).
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par Frank 'Spig' Wead »

Il y a quelques fautes de goût "made in USA" : la voiture qui dérape dans la boue, les ralentis sur la juge...
Spoiler (cliquez pour afficher)
le fils qui après l'avoir renié, prend pour son père pour modèle.
Malgré tout j'ai trouvé ce film, découvert hier soir, plutôt intéressant.
Lorsqu'à la toute fin quelqu'un demande à Denzel Washington qui es-tu ? et qu'il ne peut répondre, on comprend que le film a posé la question de la responsabilité - et par ailleurs du jugement.
De quoi sommes nous responsables ? Que maîtrisons-nous ?
Celui qui réalise des exploits en avion, ne contrôle plus sa vie sur terre : il boit (vraiment beaucoup,d'ailleurs !) et se poudre le nez (la question du contrôle).
Il dira à sa juge, qu'il a piloté à l'instinct - immédiatement avant de réaliser son exploit il dormait.
C'est pourquoi, Dieu, est plusieurs fois convoqué. Remplaçons Dieu, par hasard, ça ne change rien au propos.
La thématique est claire : un jeune cancéreux en pleine "chimio du cerveau" renonce a se sentir responsable de quoi que ce soit, Whashington prétend choisir de boire.
Après il y a tout un prêchi-prêcha : le salut, la rédemption, arrive le jour où l'on accepte de ne plus maîtriser, de ne plus contrôler, de ne plus se mentir à soi-même...
Du coup c'est un message de tolérance envers les loosers, les drogués, les alcooliques, envers tous ceux qui ont perdu le contrôle.
La séquence du crash, est très réussit, car dans une telle agitation, il est évident que tout ne tient que par un fil.
Après mon enthousiasme s'arrête-là 6.5/10
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par Blue »

A l'image du montage alterné venant entacher une introduction qui aurait pu être grandiose (la première scène, puis plus tard le crash), "Flight" laisse l'impression d'être un gâchis, victime d'erreurs d'aiguillage étonnantes de la part du réalisateur de "Seul Au Monde". Ne sachant pas sur quel pied danser (comédie à l'humour potache ? drame intimiste ?), Robert Zemeckis s'enfonce très vite dans le ridicule, emportant avec lui un Denzel Washington plein de volonté d'en faire trop.

3,5/10
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G.T.O
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par G.T.O »

Blue a écrit :A l'image du montage alterné venant entacher une introduction qui aurait pu être grandiose (la première scène, puis plus tard le crash), "Flight" laisse l'impression d'être un gâchis, victime d'erreurs d'aiguillage étonnantes de la part du réalisateur de "Seul Au Monde". Ne sachant pas sur quel pied danser (comédie à l'humour potache ? drame intimiste ?), Robert Zemeckis s'enfonce très vite dans le ridicule, emportant avec lui un Denzel Washington plein de volonté d'en faire trop.

3,5/10

Le déclin de Zemeckis : Flight, The Walk. Deux films in memoriam du 11/09. C'est un peu triste de voir ce cinéaste qui nous a offert de beaux films s'enfoncer dans les méandres de la parabole outrancière, de foirer à peu près tout ce qu'il réussissait il y a 15 ans. Je ne comprends pas.
Max Schreck
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Re: Flight (Robert Zemeckis - 2012)

Message par Max Schreck »

Ça me rend un peu triste d'avoir l'impression qu'un peu comme Spielberg désormais, les films de Zemeckis ne semblent plus faire l'événement. Je n'ai aucun souvenir de la sortie de ce titre.

Le premier tiers fait illusion, entre son ouverture pas du tout policée (nudité, dialogues crus, protagoniste-épave au comportement irrécupérable), et l'intelligence d'une mise en scène jamais prise en défaut dans sa gestion du juste point de vue. J'ai par la suite continué à ressentir de la part de Zemeckis la même sincérité, le même soin pour accompagner par l'image et le rythme ses interprètes et leurs émotions. Mais tout ça au service d'une histoire finalement pas si solide pour justifier un tel traitement sur plus de 2h. À partir du moment où Washington sort de l'hosto j'ai progressivement réalisé que ça me passionnait pas des masses, le film donnant l'impression d'épuiser un sujet pourtant prometteur. Là où Contact proposait toute une interrogation troublante sur la foi, ici ça reste pas mal en surface au point de me mettre mal à l'aise parce que sans réel discours critique. La question était légitime avec tous ces concours de circonstance et cet avion qui se crashe évidemment sur une église. Mais le héros n'est pas du tout sur la voie d'une quelconque remise en question, son basculement est un basculement de toute dernière minute. Tout à son honneur, certes, mais qui laisse finalement le spectateur à distance (lors de l'audience on se retrouve alors plutôt du côte de l'avocat et de son pote syndicaliste).

Pas vraiment servi par le script, Washington se retrouve donc assez vite à patiner, et Kelly Reilly ne me convainc pas davantage par son talent, la relation entre les deux étant vraiment faiblement développée (leurs dialogues sont bien, mais leur romance un peu traitée par dessus la jambe). Ça se réduit alors à un film sur l'alcoolisme, qui est loin d'être ce qu'on a fait de mieux sur le sujet. Et surtout ça me désole de la part d'un Zemeckis que je ne voudrais voir s'atteler qu'à des gros projets, des films ambitieux et bichonnés. Même un film bouche-trou comme l'était Apparences m'a apporté plus de satisfaction. Certes, le réal se fait plaisir en injectant régulièrement 5 secondes de morceaux de rock de sa jeunesse, mais en alternance avec les petites mélodies au piano d'un Silvestri en mode gros glandeur.
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