TROP JOLIES POUR ÊTRE HONNÊTES (Richard Balducci, 1972) Découverte
Balducci s'est dit que son cinéma pouet-pouet manquait de présences féminines (trad : de gonzesses), il n'en fallait pas plus pour qu'il bricole avec trois fois rien (euphémisme) une comédie policière dans laquelle une poignées de têtes connues et pas trop moches viendraient grimacer en petite tenue. Tourné l'année même où le réalisateur s'essaya au cinéma pour "respectable", cette pantalonnade ne propose rien d'autre que le minimum syndical. Ça se consomme comme une grenadine, sans difficulté mais sans grand enthousiasme. Juste le plaisir de (re)voir quelques têtes du ciné frenchy venues faire coucou ou voir Gainsbourg se fendre la gueule à chaque réplique.
6,5/10
PRONTO AD UCCIDERE (Franco Prosperi, 1976) Découverte
Ce n'est certes pas un poliziottesco des grands soirs. L'argument du flic infiltré est usé depuis Méliès, Ray Lovelock est aussi badass qu''un membre des Modern Talking, Elke Sommer sort de nulle-art, Martin Balsam est un parrain sur canapé et le scénario a la flemme d'approfondir des idées qu'il a lui-même amorcé. Mais c'est un polar rital nondidiou ! Même moins méchant que certains membres du genre, le film se la donne suffisamment. La première partie dans les prisons italiennes a un petit coté Un prophète dans laquelle les cours de prison sont des arènes (l'Italie, tout ça...) et les scènes d'actions percutent sévèrement dont un duel moto-camion pas immonde. Petit mais costaud.
8/10
LABIOS ROJOS (Jesús Franco, 1960) Découverte
Comédie d'espionnage par un Jesús Franco débutant, pas encore abonné aux zooms ou deux pièces cuisine et sous l'influence de son mentor Orson Welles (plan biscornus, contre-plongées imposantes, trouvailles économes). La part série noire du film est brillante, le réalisateur se drape d'un noir et blanc charbonneux du meilleur effet, d'un montage serré et d'une musique jazzy qui va bien. Là où le film accuse le coup, c'est lorsqu'il essaye d'être "mignon", en surlignant la photogénie de ses interprètes, leur candeur et leur connivence dans un croisement entre
Le Club des cinq et un épisode de
Charlie's Angels. Seulement ça swingue donc ça passe.
7,5/10