Il est évident que le film fait écho aux débats actuels qui agitent les démocraties relatifs aux droits de la défense dont devraient bénéficier les terroristes (d'autant que la prison extra-territoriale de Guantanamo n'a toujours pas été fermée malgré la promesse d'Obama). Spielberg ne s'en est pas caché. Tu as raison de souligner qu'il prend une position claire sur ce sujet dans Bridge of Spies. Mais vu le contexte actuel, à titre personnel, je n'avais pas tellement envie de m'étendre sur ce sujet dans ma critique. Chacun pourra j'espère lire entre les lignes ou faire le rapprochement en voyant le film.Stromboli a écrit :Belle critique sauf que l'aspect politique du film en est globalement absente, au profit exclusif de l'analyse individuelle des comportements des héros.
C'est typique de notre époque et ça me semble bien dommage, en tous cas il me semble que Spielberg fait, à son niveau, un film beaucoup plus engagé que vous ne l'indiquez (ce qui est fréquent finalement dans son oeuvre).
Il y a une vision de ce que signifie vivre vraiment dans une société démocratique, quelles valeurs de droit ne doivent jamais être sacrifiées même en cas de guerre (froide dans le film mais Spielberg fait évidemment allusion à nos sociétés confrontés au terrorisme) qui mérite d'être signalé car c'est la qualité principale du film, celle qui la rapproche justement de l'esprit de Capra, au delà du savoir-faire toujours au top du cinéaste, de son casting et de ses techniciens.
Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Les personnages sont beaucoup plus fouillés et écrits qu'à l'habitude, et Strum a raison de le souligner car c'est sans doute sous l'impulsion des frères Coen que cette caractéristique bienvenue apparaît. Cela nous donne par exemple un espion russe extrêmement digne et que rien ne semble pouvoir perturber : "Est-ce que ça aiderait..."
Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Oui le personnage de l'espion russe est très réussi par son interprétation et sa dramatisation scénaristique mais aussi assez faible dans la fin du film où on le décrit carrément comme presque plus proche de Hanks et des américains que de ses collègues du KGB, ce qui est vraiment naïf et contradictoire avec à la fois la réalité historique et le personnage déterminé et sans concessions qu'on nous présentait jusque là.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
D'un beau classicisme et d'une perfection formelle impressionnante (le premier quart d'heure est fabuleux en terme de découpage et cadrage), le dernier opus de Spielberg est aussi une réussite au niveau de l'écriture même si la deuxième partie en RDA m'a semblé un peu plus relâchée et m'a moins tenu en haleine que la première dans laquelle il faut dire que la présence de Mark Rylance y fait beaucoup ; son "Would it help" est d'ors et déjà un classique des répliques. Hormis ce comédien qui sera celui qui marquera sans doute le plus les spectateurs, le casting en son ensemble est superbe à commencer bien évidemment par Tom Hanks qui trouve encore une fois un rôle à la mesure de son talent ainsi qu'Amy Ryan que je n'arrête pas de redécouvrir depuis son rôle inoubliable dans la saison 2 de The Wire ; dommage qu'elle soit si peu présente à l'écran. Sinon on assiste aussi à une séquence aérienne assez étonnante (fabuleux travail sur le son notamment). Au final, sans atteindre des sommets, Spielberg nous aura conté une bien belle histoire au final à la Capra vraiment très touchant. A signaler aussi que je n'ai pas détesté la musique de Thomas Newman alors que je m'attendais au pire.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Strum, ton texte, brillant, est, de toutes les défenses du film que j'ai pu lire, celle qui rend sans doute le mieux justice à ses nuances de fond. Car on retrouve effectivement cette dialectique, cette tension bienveillance/inquiétude tout autant ancrée dans l'inconscient de Spielberg que la tension humanisme/cruauté, et qui rend ses films plus ambivalents (voire schizophrènes dans certains cas) que l'étiquetage simpliste que lui accolent ses détracteurs.
Pour autant, quoiqu'elles soient bien présentes, ne trouves-tu pas ces nuances "petites", étriquées ? Malgré la fertilité du terreau, et le brio de Spielberg à exprimer certaines idées par des moyens purement cinématographiques, il me semble quand même y avoir une vraie lacune dans l'épanouissement des thématiques du film. Comme si l'attention portée aux dialogues et au ton avait cette fois (contrairement à Lincoln) pris trop de place, au détriment d'un meilleur achèvement du propos. En d'autres termes, le paradoxe du Pont des espions est d'être intelligent mais finalement peu impactant. A mon sens, il manque une vraie force dramatique qui aurait donné le relief nécessaire aux questionnements moraux et politiques de Spielberg, qui aurait élevé le film. D'où cette impression d'une virtuosité qui tourne un peu à vide, d'une sophistication disproportionnée au regard de problématiques si timidement exprimées (sinon convenues au sein du genre du film d'espionnage).
Pour autant, quoiqu'elles soient bien présentes, ne trouves-tu pas ces nuances "petites", étriquées ? Malgré la fertilité du terreau, et le brio de Spielberg à exprimer certaines idées par des moyens purement cinématographiques, il me semble quand même y avoir une vraie lacune dans l'épanouissement des thématiques du film. Comme si l'attention portée aux dialogues et au ton avait cette fois (contrairement à Lincoln) pris trop de place, au détriment d'un meilleur achèvement du propos. En d'autres termes, le paradoxe du Pont des espions est d'être intelligent mais finalement peu impactant. A mon sens, il manque une vraie force dramatique qui aurait donné le relief nécessaire aux questionnements moraux et politiques de Spielberg, qui aurait élevé le film. D'où cette impression d'une virtuosité qui tourne un peu à vide, d'une sophistication disproportionnée au regard de problématiques si timidement exprimées (sinon convenues au sein du genre du film d'espionnage).
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Si on le réduit à son synopsis (un échange d'espions pendant la guerre froide), Le Pont des Espions est effectivement un film conventionnel et Spielberg doit faire face aux conventions du genre. Mais si on regarde de près son film (et non pas le genre auquel il semble de prime abord appartenir), on observe qu'il fait de l'espion russe un homme plus sympathique que le juge américain qui le condamne. Il fait aussi des Etats-Unis de la guerre froide un endroit quasiment plus dangereux et anxiogène pour son héros que Berlin Est. Il montre qu'Hanks accepte l'échange non pas pour sauver un soldat américain, mais pour sauver l'espion russe, qui est devenu son ami. Ce ne sont pas des nuances, ce sont des renversements complets de perspective qui ne me semblent ni convenus, ni fréquents dans un film d'espionnage. Spielberg prend fait et cause pour l'espion russe, deuxième héros du film. Il tend la main vers celui (l'espion) que la convention désigne comme notre ennemi, vers l'autre (comme il tendit précédemment la main vers un nazi sauveur de juifs dans un film sur la Shoah, vers un palestinien sans foyer dans la scène de l'escalier dans Munich, vers un robot, vers un alien, etc.). Il impose donc ses propres thématiques, ses propres obsessions au genre du film espionnage (à la rigueur, on peut lui reprocher d'utiliser une sorte de "convention spielbergienne"). Lui et ses scénaristes savaient pertinemment que d'un point de vue historique, le vrai Rudolf Abel était un espion dangereux (William Fischer en fait, qui avait usurpé l'identité de Rudolf Abel qui était déjà mort). Il choisit pourtant d'en faire un personnage spielbergien, un personnage lunaire vers lequel on tend la main. Non par ignorance ou naïveté, mais par choix assumé. Je pense qu'il ne pouvait pas aller plus loin que cela. Il ne pouvait pas davantage subvertir le genre dans le cadre d'un film hollywoodien (la prochaine étape, c'était presque de faire des américains les "méchants"). Par exemple, il ne pouvait pas finir son film sur le plan dans l'avion où l'on voit Hanks triste d'avoir perdu un ami, et Powers triste d'être aussi mal accueilli par les officiels américains, car cela aurait donné l'impression d'un "tout ça pour ça" pessimiste (et puis, d'un point de vue commercial, les producteurs et financiers n'auraient pas voulu). Il fallait donc cet épilogue du retour à la vie normale et la récompense du regard d'admiration de sa femme pour donner le sentiment que tout cela en valait quand même la peine.Demi-Lune a écrit :Pour autant, quoiqu'elles soient bien présentes, ne trouves-tu pas ces nuances "petites", étriquées ? Malgré la fertilité du terreau, et le brio de Spielberg à exprimer certaines idées par des moyens purement cinématographiques, il me semble quand même y avoir une vraie lacune dans l'épanouissement des thématiques du film. Comme si l'attention portée aux dialogues et au ton avait cette fois (contrairement à Lincoln) pris trop de place, au détriment d'un meilleur achèvement du propos. En d'autres termes, le paradoxe du Pont des espions est d'être intelligent mais finalement peu impactant. A mon sens, il manque une vraie force dramatique qui aurait donné le relief nécessaire aux questionnements moraux et politiques de Spielberg, qui aurait élevé le film. D'où cette impression d'une virtuosité qui tourne un peu à vide, d'une sophistication disproportionnée au regard de problématiques si timidement exprimées (sinon convenues au sein du genre du film d'espionnage).
S'agissant de l'absence de "vraie force dramatique" du film en revanche, j'aurais tendance à être plutôt d'accord avec toi. Ce n'est pas un film qui vous emporte dans un maelstrom ou un torrent d'émotions. C'est un film assez doux et réservé. Mais je pense que cela tient davantage aux "limites" de l'histoire connue d'avance et a priori binaire que Spielberg avait choisi d'adapter (comme je l'ai dit, j'aimerais bien qu'il abandonne les films d'époques pour faire des films contemporains) qu'à son traitement.
Dernière modification par Strum le 9 déc. 15, 10:48, modifié 1 fois.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Beaucoup de précautions pour parler d'un film-programme pas désagréable mais que Spielberg aurait pu réaliser les mains dans le dos ! Forcément décevant me concernant.
Spielberg à 70 ans fait son premier de la classe et rend une copie immaculée, où la "subversion" est amenée avec tellement de beurre qu'elle n'a plus rien de grinçant.
Surcadrages picturaux dans les séquences institutionnelles, caméra portée dans celles se jouant autour du Mur, parallélismes qui clignotent, running-gag bien a sa place et épilogue souriant.
Zéro prise de risque... et guère plus d'images à emporter après la séance.
Spielberg à 70 ans fait son premier de la classe et rend une copie immaculée, où la "subversion" est amenée avec tellement de beurre qu'elle n'a plus rien de grinçant.
Surcadrages picturaux dans les séquences institutionnelles, caméra portée dans celles se jouant autour du Mur, parallélismes qui clignotent, running-gag bien a sa place et épilogue souriant.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Je ne sais pas à quoi tu t'attendais, mais la déception, je l'ai ressentie en apprenant qu'il allait réaliser un film sur ce sujet, pas devant l'écran de ma salle. Compte tenu du cadre choisi par Spielberg, et des contraintes qu'il s'imposait par avance, je trouve le film réussi.Gounou a écrit :Forcément décevant me concernant.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Je n'attendais rien de précis, ne connaissant pas le sujet dans le détail. Je savais juste qu'il était question de Guerre Froide et comme je trouve ce contexte passionnant, inquiétant, ambivalent, j'espérais sans doute un minium de tension. Il n'en est évidemment pas question dans le film, mais plus par choix que par contrainte à mon avis. Dire "il n'aurait pas pu faire mieux avec ce matériaux" va à l'encontre de ce que j'estime être le rôle du réalisateur qui doit transcender son sujet. Ici, Spielberg ne transcende rien du tout... il illustre élégamment tout au plus.Strum a écrit :Je ne sais pas à quoi tu t'attendais, mais la déception, je l'ai ressenti en apprenant qu'il allait réaliser un film sur ce sujet, pas devant l'écran de ma salle. Compte tenu du cadre choisi par Spielberg, et des contraintes qu'il s'imposait par avance, je trouve le film réussi.Gounou a écrit :Forcément décevant me concernant.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Ah mais je comprends mieux ton niveau d'exigence, d'un coup.Gounou a écrit : Dire "il n'aurait pas pu faire mieux avec ce matériaux" va à l'encontre de ce que j'estime être le rôle du réalisateur qui doit transcender son sujet. Ici, Spielberg ne transcende rien du tout... il illustre élégamment tout au plus.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Oui, mais un réalisateur qui doit "transcender" un sujet, c'est la théorie. En pratique, transcender un sujet d'échange d'espions durant la guerre froide, cela me parait compliqué étant donné les contraintes du genre. C'est la raison pour laquelle je préfère les sujets qui laissent plus de libertés au réalisateur afin qu'effectivement, il puisse les transcender. Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà vu un chef-d'oeuvre ayant pour un cadre un échange d'espion durant la guerre froide. Je pense que ce n'est pas un hasard. Spielberg ne transcende peut-être pas son sujet, mais il se l'est approprié, et c'est déjà bien.Gounou a écrit :Je n'attendais rien de précis, ne connaissant pas le sujet dans le détail. Je savais juste qu'il était question de Guerre Froide et comme je trouve ce contexte passionnant, inquiétant, ambivalent, j'espérais sans doute un minium de tension. Il n'en est évidemment pas question dans le film, mais plus par choix que par contrainte à mon avis. Dire "il n'aurait pas pu faire mieux avec ce matériaux" va à l'encontre de ce que j'estime être le rôle du réalisateur qui doit transcender son sujet. Ici, Spielberg ne transcende rien du tout... il illustre élégamment tout au plus.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Naïvement, j'aimerais croire qu'on peut quand même l'imaginer, encore une fois parce qu'un film n'est pas pour moi un sujet... le sujet c'est le point de départ.Strum a écrit :Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà vu un chef-d'oeuvre ayant pour un cadre un échange d'espion durant la guerre froide.
Pour prendre un exemple, Pakula partait aussi de gros "sujets" dans les années 70 et est parvenu au moins deux fois à créer des films vertigineux.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Et bien, tu es plus exigeant avec Spielberg que moi. C'est un cinéaste différent de Pakula. Il n'est peut-être pas capable de faire des films politiques de la trempe des Hommes du Président ou d'A cause d'un assassinat, mais il a d'autres qualités. Le sujet, s'agissant de films politique ou historique, n'est pas qu'un point de départ. C'est un cadre qui a une influence sur tout le récit, les choix de mise en scène, sur le film dans son ensemble. Dans Le Pont des Espion, le sujet c'est le droit d'un espion, d'un ennemi, à être traité d'abord comme un humain. La guerre froide (contexte qu'à titre personnel, je ne trouve pas particulièrement intéressant) n'est qu'un prétexte. Rien à voir avec les sujets des films de Pakula.Gounou a écrit :Naïvement, j'aimerais croire qu'on peut quand même l'imaginer, encore une fois parce qu'un film n'est pas pour moi un sujet... le sujet c'est le point de départ.
Pour prendre un exemple, Pakula partait aussi de gros "sujets" dans les années 70 et est parvenu au moins deux fois à créer des films vertigineux.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Précisément. Et la mise en scène de Spielberg, par ses choix, paraphrase constamment et ne sème aucun trouble sur cette note d'intention claire comme de l'eau de roche.Strum a écrit :Le sujet, s'agissant de films politique ou historique, n'est pas qu'un point de départ. C'est un cadre qui a une influence sur tout le récit, les choix de mise en scène, sur le film dans son ensemble. Dans Le Pont des Espion, le sujet c'est le droit d'un espion, d'un ennemi, à être traité d'abord comme un humain.
L'espion russe acquiert notre sympathie en dix minutes de temps et Tom Hanks est le seul américain doté d'empathie. Voilà le programme.
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Re: Le Pont des espions (Steven Spielberg - 2015)
Là dessus, je suis d'accord avec toi. Spielberg exprime clairement ses choix et ses préférences. On peut y voir la vision claire et humaniste d'un cinéaste défendant ses convictions (qu'il doit exprimer à partir du moment où il a choisi un tel sujet). Mais si tu attendais du film, parce qu'il appartient en surface au genre de l'espionnage, qu'il fasse preuve d'ambiguité et nous laisse troublés sur les intentions réelles du cinéaste, je comprends mieux tes réticences. J'ajoute que j'y vois également une des raisons pour lesquelles le film patine à Berlin Est. Rylance (l'espion russe) ayant disparu de la circulation, le film, qui est en fait une supplique adressée à l'Amérique, perd soudain son coeur et son centre.Gounou a écrit :Précisément. Et la mise en scène de Spielberg, par ses choix, paraphrase constamment et ne sème aucun trouble sur cette note d'intention claire comme de l'eau de roche.
L'espion russe acquiert notre sympathie en dix minutes de temps et Tom Hanks est le seul américain doté d'empathie. Voilà le programme.