Amarcord a écrit :Rick Blaine a écrit :Je prend l'exemple de ms parents qui avaient la vingtaine dans les années 60 et que je classerai comme des gens qui apprécient le cinéma (c'est à dire ni des fous comme nous, ni le public "lambda" qui n'a pas grande curiosité), ils connaissent Chabrol et ont vu nombre de ses films. Le seul autre cinéaste "nouvel vague" qu'ils doivent connaitre, c'est Truffaut, et plutôt pour ses œuvres tardives.
Voilà... C'est un peu ce que je voulais dire : Chabrol faisait un cinéma populaire, et Truffaut aussi finalement (surtout comparé à Rohmer ou Godard... sans parler de Rivette !). Pourtant, qui, aujourd'hui, imaginerait une "expo" à la Cinémathèque consacrée à Chabrol, comme on a pu le voir pour Truffaut ? On mettrait quoi, dans cette expo ??
Les deux sont populaires, mais l'un des deux fait plus "faiseur" que l'autre... A vrai dire, j'ai l'impression que le cinéma de Chabrol ne résistera (peut-être) pas au temps...
Il me semble que ce serait dommage. Pourquoi y aurait-il moins à montrer sur Chabrol que sur Truffaut ? (je n'ai pas vu l'expo, je précise).
J'ai l'impression que tous les cinéastes cités, Chabrol est celui dont les caracteristiques sont les moins saillantes, les moins évidentes. Il est peut-être celui qui finalement se rapproche le plus du cinéma classique, ce qui ne l’empêche pas d'avoir lui aussi des qualités, dans la narration, dans le rythme. Des éléments qui sont moins flagrants au premier regard.
Et puis, c'est quand même lui qui lance le mouvement avec
Le Beau Serge et
Les Cousins, qui sont tout de même novateurs pour l'époque même s'ils peuvent être vu comme assez classiques aujourd'hui. C'est aussi lui qui finance les petits copains, notamment Rohmer. Sans Chabrol, il n'y aurait peut-être pas eu de nouvelle vague du tout...
Je comprends ce que tu dis en pointant une influence Chabrolienne moins flagrante. Il faudrait poser au cinéaste d'aujourd'hui la question de leur rapport à Chabrol. Elle n'a pas du être posée souvent, moins souvent que celle du rapport à Godard par exemple. La réponse serait peut-être contraire à notre impression (ou pas)
Et quelle que soit cette influence (je suis assez d'accord avec Cololi pour dire que ce n'est pas la seule mesure de l'importance d'un cinéaste), je serai triste que le temps fasse oublier Chabrol, je pense que ce serait profondément injuste au regard de son talent de cinéaste.