La Reine Margot (Patrice Chéreau - 1994)

[Thaddeus]

Il y a un peu de ça, en effet, et j'avoue que cette surcharge théâtrale a tendance à freiner mon enthousiasme également. Un film comme Mon Frère est cependant beaucoup plus apaisé, plus serein. Le cas de La Reine Margot est un peu à part : même s'il appartient pleinement à l'inspiration exacerbée de Chéreau, il développe un romantisme noir, une expressivité lyrique franchement saisissantes. Enfin bref, je trouve que c'est une tuerie ce film.

[Jeremy Fox]

A réessayer peut-être, cette Reine Margot.
Souvenir d'un hystérie pénible à la Zulawski.

C'est aussi le souvenir pénible que j'en ai mais j'aime aussi tellement le roman que je retenterais bien à l'occasion.
Par contre j'aime beaucoup Ceux qui m'aiment prendront le train.

[joe-ernst]

Un superbe film.

[tenia]

J'ai découvert La reine Margot à travers sa récente édition Blu Ray, à 2-3 réserves près (un massacre de la St Barthélémy trop long et une musique qui m'est parue souvent HS, comme un peu pouet pouet), j'avais trouvé ça très bien. Ca ne m'avait pas paru hystérique, théâtral, surpeuplé ou pompeux.

[Jeremy Fox]

Cette deuxième chance accordée au film de Patrice Chéreau m'aura au moins donné envie de relire le chef d’œuvre foisonnant de Dumas. Tellement foisonnant que le réalisateur ne pouvait à mon avis pas s'en tirer avec dans l'idée de reprendre la plupart des personnages et des situations (Coconas n'a par exemple ici aucun intérêt et la scène des deux têtes coupées perd ainsi toute la puissance qu'elle avait dans le roman). Il lui aurait fallu le double de temps ou bien fortement élaguer dans le bouquin. En l'état, je n'ai une nouvelle fois que moyennement accroché à son film qui ne manque pourtant certes pas de qualités cinématographiques.

La fougue avec laquelle Chéreau empoigne le matériau à bras le corps, sa manière moderne de filmer un film à costume au plus près des corps et des visages avait tout pour me plaire et effectivement à plusieurs moment ces partis-pris ont bien fonctionné sur moi comme lors de la séquence de la St Barthélemy ou encore lors des scènes d'amour très charnelles... Il faut dire que la musique de Goran Bregovic fait aussi son effet. Mais j'ai beaucoup plus de griefs à l'encontre du scénario et du casting. Je ne me suis quasiment jamais senti concerné par l'intrigue trop confuse et les personnages pour la plupart trop rapidement esquissés. J'ai eu aussi beaucoup de mal avec le Charles IX de Anglade, le De la Mole de Perez et le Henri de Navarre de Auteuil ; et, si Adjani a rarement été aussi sensuelle et convaincante, dès que durant la dernière demi-heure elle se remet à rouler les yeux, j'ai à nouveau décroché.

Dommage de ne pas m'être senti plus concerné car Virna Lisi en Catherine de Médicis et Pascal Gregory en futur Henri III avaient de la gueule, la mise en scène de Chéreau était diablement efficace et pleine de vitalité ! Dumas serait-il inadaptable sauf à s'en éloigner le plus possible (Les trois mousquetaires de Sidney) ?!